"Oui, il y a encore des luttes à mener".
En ce jour de manifestation du 1er mai, Christiane Taubira rappelle l'importance des luttes sociales.
En ce jour de manifestation du 1er mai, Christiane Taubira rappelle l'importance des luttes sociales.
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00:00La lutte c'est la vie. On ne vit pas comme ça là, amorphe, chacun dans son coin, égoïstement,
00:07avec sa petite routine quotidienne. On choisit les causes qu'on veut porter, les causes qu'on
00:13veut défendre, les causes dans lesquelles on peut s'impliquer. Ce qu'on appelle les acquis sociaux
00:17et souvent cette locution est devenue chargée de mépris un peu, ou de conservatisme, ou de paresse,
00:25ou de goût de privilège, etc. Non, les acquis sociaux ça a été acquis, acquis par des luttes,
00:32et ça a été acquis sur le fondement de la justice sociale. Est-ce qu'il est normal que
00:37dans une société il y ait une répartition des richesses aussi disparate que celle qu'on a
00:44connue à la période où des femmes, des hommes se sont mobilisés, ont arrêté le travail, ont fait
00:50grève, parce que souvent c'est devenu un gros mot, ont fait grève, droits constitutionnels, pour
00:56exiger d'avoir un temps de repos. Ce ne sont pas des machines, ce ne sont pas des machines. Avoir un
01:02temps de repos, avoir des congés payés, pouvoir partir en vacances, pouvoir aller au musée,
01:06emmener leurs enfants au musée, pouvoir emmener leurs enfants au cinéma. Mais non, ce sont des
01:10luttes sociales au sens où nous ne sommes pas que des forces de travail, nous sommes des êtres
01:16humains, des êtres sociaux, et nous avons aussi une vie sociale. C'est une vie personnelle, c'est une
01:21vie familiale, c'est une vie culturelle. Donc nous avons besoin aussi de temps et d'espace pour ces
01:26vies-là. Nous contribuons à l'ensemble par la fiscalité, nous contribuons à l'ensemble, nous
01:30contribuons à financer des musées, à financer des salles de théâtre, des théâtres nationaux, nous
01:36contribuons à tout cela. Donc nous devons, nos enfants doivent pouvoir aussi y accéder. Donc les
01:43luttes sociales ont été un moteur, un ressort du progrès social, du progrès collectif, du progrès
01:51culturel dans la société. Donc cesser de lutter, c'est considérer que ce qui est là est acquis
01:57pour le coup et qu'il n'y a plus de progrès à faire. S'il y a encore des luttes à mener, alors c'est
02:03à celles et ceux qui choisissent ces luttes d'en définir la nature, l'intensité, la durée. Moi c'est
02:09une souveraineté que je le reconnais mais il y a des luttes à mener, il y a des solidarités à
02:13exprimer et c'est ce que je suis en train de faire en ce moment. Il y a des solidarités à exprimer
02:17parce que notre société n'est pas satisfaisante.