Amina est algérienne. Elle manifestait ce 3 mars à Paris contre le pouvoir en place en Algérie. Voilà pourquoi il était important pour elle d'être présente...
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00:00Moi j'ai 29 ans, j'ai quasiment connu que le terrorisme et Bouteflika.
00:19Tout ce que nous faisons ici est un écho à ce qui se passe en Algérie.
00:22Il n'y a pas une différence entre les Algériens qui vivent à l'étranger et ceux qui sont en Algérie.
00:27Car la plupart des Algériens qui ont quitté leur pays, c'est pour des études,
00:31c'est pour trouver de meilleures opportunités d'avenir.
00:34C'est parce que le système a fait en sorte qu'il s'accapare ce territoire
00:39qui n'est plus rien à nous offrir que des miettes.
00:41Le fait que Bouteflika ne soit pas en mesure physiquement d'assurer un cinquième mandat,
00:47c'est un détail en fait.
00:49Il ne gouverne pas depuis longtemps, on ne l'a pas vu depuis longtemps.
00:52La seule chose qui a changé depuis deux semaines, depuis le 22 février,
00:57c'est le mur de la peur qui est tombé, c'est la parole qui s'est libérée.
01:01Sur les réseaux sociaux on arrivait à parler de plus en plus librement
01:04et le seul pas à franchir c'était une manifestation pacifique.
01:09Les gens ont suivi par l'exemple, il suffisait d'avoir ce courage-là
01:13et de démontrer qu'on pouvait faire les choses de manière pacifique, organisée,
01:18sans détruire les biens publics, sans tomber dans la violence.
01:23Les familles, les enfants, les vieux, les jeunes,
01:26c'est vraiment toutes les parties de la société qui se sont mobilisées.
01:32Il y a des images très parlantes même de solidarité avec les forces de l'ordre
01:36à qui on passe des bouteilles d'eau, à qui on donne des fleurs.
01:40Je pense qu'à quelques incidents près qui sont vraiment à la marge,
01:45on a donné un vrai exemple de notre capacité à user de nos droits citoyens
01:51qui sont garantis par la Constitution, le droit de manifester, la liberté d'expression,
01:55et finalement faire le meilleur usage pour interpeller, peser sur le rapport de force.
02:01Aujourd'hui l'enjeu vraiment c'est que la société civile, la société politique,
02:06l'opposition, toutes les voix démocratiques dans la société algérienne
02:10puissent travailler ensemble pour une sortie.
02:13On est en train de vivre un processus révolutionnaire pacifique pour une démocratie.
02:17L'enjeu vraiment c'est qu'on soit tous d'une même voix, avoir des actions communes,
02:22qu'on soit fédérés par au moins cette vision d'une Algérie nouvelle.