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  • 25/03/2025
La fin de notre civilisation, c'est pour dans une quinzaine d'années selon l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet.

Brut l'a rencontré dans sa maison à la campagne où il a tout prévu pour survivre si l'eau et l'électricité venaient à manquer. Visite guidée…

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Transcription
00:00Les gens disent mais il est fou quoi, c'est un psychopathe qui est devenu cinglé
00:03et qui annonce la fin du monde un peu comme on faisait dans l'an 1000.
00:06Bon, on verra bien, c'est l'histoire qui tranchera, comme disait Lénine,
00:09mais non, non, non, ça va être du très très concret, c'est déjà du concret.
00:13Avec ma fille, nous avons acheté cette maison, voilà, une trezaine d'années
00:19parce que nous avons anticipé le fait qu'un effondrement général, systémique
00:25et global du monde puisse avoir lieu, disons, vers les années 2025-2030,
00:30je ne suis pas à 5 ans près.
00:31En tout, ça fait 7 hectares, il y a 3 hectares de bois et 4 hectares de prêts, disons.
00:38C'est important d'avoir de l'eau vraiment toujours disponible
00:41si jamais l'eau courante, disons, distribuée par la ville ne l'était plus.
00:46Il faut bouillir.
00:47Mais juste, on peut prendre de l'eau d'ici, la bouillir et c'est bon, on peut la boire.
00:50Mais bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:53C'est de l'eau et celle-ci n'est pas polluée, elle n'a pas...
00:57Il faut voir du point de vue bactériau, mais le bactériau,
01:00une fois que vous la montez à ébullition, il n'y a plus qu'elle est bouillie, pas de problème.
01:04Et au point de vue chimique, non, elle est bien.
01:06Il y aura ici une tête et puis avec un bras articulé de telle manière
01:11qu'on puisse pomper l'eau qui est en dessous.
01:13C'est une pompe non pas immergée électrique
01:16parce qu'il n'y aura peut-être plus d'électricité dans 15 ans,
01:19mais une pompe à bras, comme jadis.
01:21Oui, il n'y aurait plus d'électricité non plus.
01:23L'électricité, pour le moment en France, évidemment, pour 75%, c'est le nucléaire.
01:29Mais le nucléaire sans pétrole, ça n'existe pas.
01:31Et le nucléaire, c'est toute une chaîne depuis la mine au Niger ou ailleurs
01:36jusqu'à votre interrupteur pour votre télé ou votre lumière.
01:40Tout ça, évidemment, c'est fait avec des camions.
01:44Toutes les initiatives qui existent aujourd'hui de voitures plus écolo...
01:49Quelle voiture écolo ? Quelle voiture écolo ? Quelle voiture écolo ?
01:52Dites-moi ce que c'est une voiture écolo.
01:53La Tesla, par exemple.
01:54Mais vous rigolez, mais il faut l'électricité, c'est ultra technologique.
01:58Il faut les terres rares.
02:01Il faut importer de ces terres rares de Chine, etc.
02:03Tesla, non mais attends, c'est un fou qui fait des Tesla.
02:06Mais non, ça ne marchera pas.
02:07Les voitures électriques, les voitures autonomes,
02:09il n'y aura plus de voitures en 2040.
02:11Il y aura quelques calèches avec des chevaux, oui.
02:14Le mode de transport du futur en 2040,
02:17je dis 2040 comme ça c'est dans 20 ans,
02:19ce n'est pas les bagnoles, ce n'est pas les avions, il n'y aura plus d'avions.
02:22Il n'y aura plus de bagnoles.
02:23Il y aura peut-être quelques bagnoles au gazogène, au biogaz,
02:26bon, quelques milliers.
02:30Mais c'est le cheval.
02:32On dit, si tout s'effondre, avec qui je vais vivre ?
02:35Ce n'est pas avec votre groupe Facebook où il y a des Québécois et des Chinois.
02:38Parce que ça sera fini, il n'y aura plus d'internet en 2035.
02:41C'est avec vos voisins géographiques.
02:44Et donc les voisins géographiques,
02:45c'est des paysans, il y en a un d'ailleurs qui est là,
02:47qui vient nous aider parce qu'il a un petit tracteur,
02:50lui, pour aménager le terrain.
02:52C'est vos voisins.
02:53Et donc, évidemment, ils peuvent être du Rassemblement National,
02:57ou de gauche ou de droite, peu importe.
02:59C'est avec eux que vous allez vivre.
03:00C'est une leçon d'ouverture et de générosité.
03:03S'entraider ou s'entre-tuer, ça se prépare.
03:07J'ai quand même une certitude sur l'imminence de cet effondrement catastrophique,
03:12dans les 5, 10, 15 ans qui viennent.
03:15À ce moment-là, qui survit ?
03:18Il est probable que par les grands moyens,
03:21dans la mesure où les services de base ne sont plus assurés,
03:24les services de base, la sécurité, l'alimentation, l'eau, l'électricité, les télécoms.
03:28Je voyais encore récemment que aussi bien l'INED,
03:31l'Institut National d'Études Némographiques,
03:33que l'ONU, qui est une division des populations,
03:35disent oui, vers 2050, on sera peut-être proche de 10 milliards.
03:38Non, on ne sera jamais 10 milliards. Jamais.
03:41Parce que à cause de cet effondrement,
03:43hélas, je le dis de manière émue
03:47et presque en tremblant,
03:48hélas, ce qu'on a connu comme hécatombe dans les deux guerres mondiales
03:54nous paraîtra peu par rapport à ce qui va venir dans 10, 15 ans.
03:59Quand il y a un effondrement, que ce soit la peste
04:01ou que ce soit l'effondrement, comme je viens de dire, mondial,
04:04qui sont les gens qui vous empêchent de vivre ?
04:08Ce ne sont pas les Chinois, quand on est en Bretagne.
04:11Ce sont vos proches, vos amis, éventuellement votre famille.
04:17Vos rivaux pour la survie sont les plus proches de vous.
04:21Donc la psychologie qu'on a, c'est une psychologie absolument terrible.
04:25Elle est terrifiante. Allez vous mettre ça en tête.
04:28Qui est-ce qui va mourir le premier ?
04:31Moi ou mon mari ou ma fille ou mes voisins ?
04:35C'est absolument terrible, madame.
04:37J'ai du mal à en parler.
04:39Alors on va aller voir, si vous voulez, la forêt profonde,
04:42par où on va passer. On peut passer par là. Allez hop.
04:46Alors là, vous voyez, c'est plutôt la forêt de Conifère.
04:49Et puis là, c'est la forêt un peu plus mélangée.
04:51Ce tas de bois, c'est du Douglas. Ça a été coupé, voilà, quelques semaines.
04:54On va le laisser là pour l'instant.
04:57On n'a pas eu le temps de le transporter près de la maison.
05:01On n'est pas habitués à penser à ça.
05:04Notre cerveau, à la fois individuellement, c'est très difficile,
05:07et collectivement. Vous voyez, monsieur Macron a expliqué ce que je dis
05:11en disant, bon ben les gars, maintenant on va passer dans la décroissance.
05:15Et donc à partir de maintenant, vous aurez la meilleure politique
05:18qu'il faudrait faire pour essayer de minimiser et de réduire
05:21les effets létals de cet effondrement.
05:24Ça serait de faire une politique mondiale de rationnement, de rationnement.
05:28Vous avez chacun à égalité, parce que c'est l'égalité.
05:32Chacun, vous avez le droit à disons 40 litres de pétrole par mois.
05:36Vous avez le droit à deux bouteilles d'huile. Vous avez le droit à 5 kg de semoule
05:41et 2 kg de sucre.
05:44Ah bon ? C'est pas le marché qui... Ah non, non, il n'y a plus de marché, c'est fini.
05:48Il faut une politique, on peut appeler ça une économie de guerre avant la guerre.
05:52Il faut maintenant vivre, qu'en Ile-de-France par exemple,
05:55parce que c'est là qu'il y a la plus grande conglomération en Europe et en France,
05:58eh bien il faudrait que le moindre brin d'herbe soit permaculturisé.
06:04C'est-à-dire qu'on fasse ce qu'on appelle les paysages comestibles,
06:08des forêts jardins, et que partout, que ce soit la pelouse des Invalides,
06:13que la moitié des rues de Paris soit dépavée ou dépidumée,
06:18et alors qu'on mette de l'humus et qu'on fasse des jardins.
06:21Mais pas au sens des petits jardins bio partagés qu'on voit dans certains quartiers
06:25pour faire de la pédagogie avec les petits-enfants.
06:28C'est intéressant du point de vue pédagogique, mais c'est pas du tout la hauteur du problème.
06:33La hauteur du problème, c'est qu'il faut faire massivement une conversion
06:36de la politique agricole commune.
06:39– Vous culpabilisez, vous, d'avoir l'argent pour vous acheter une belle maison comme ça ?
06:46– Bah d'une part. – Tout le monde ne pourra pas faire ça.
06:49– Non, vous avez raison, on l'a fait avec les économies de la mafie,
06:54puisqu'on n'est pas copropriétaire, on est une propriété en indivision.
06:58Mais on a eu la possibilité, en effet, de trouver ça.
07:02Ça ne veut pas dire qu'on ne va pas y passer non plus.
07:05Au moins, on essaie de montrer des exemples d'écovillages de résilience, de résistance,
07:12avec les voisins, avec les gens du canton voisin.
07:20Si on peut monter un écovillage de résilience, de résistance et d'entraide,
07:25c'est très bien, c'est ce qu'il faut faire, chacun là où on est.
07:28Évidemment, si vous êtes dans le deuxième arrondissement de Paris,
07:32s'il y a un maire écolo que j'aime beaucoup, ça ne va pas le faire.

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