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  • 25/03/2025
C'est quoi ? Qui le finance ? Est-ce qu'il s'étend ?

7 questions très simples sur le djihadisme.

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Transcription
00:00C'est le recours à la violence au nom d'un groupe qui prône un système qui se base
00:14sur la religion musulmane, qu'elle soit sunnite ou chiite.
00:18Il est né, on va dire, dans les années 70, il y a des marqueurs comme par exemple l'assassinat
00:26du président égyptien Anwar Sadat par les frères musulmans.
00:29Ça c'est un marqueur important.
00:31Puis un autre marqueur était la révolution islamique en Iran qui a engendré des groupes
00:37comme le Hezbollah, qui sont des groupes qui ont recours au terrorisme dans leur activité.
00:44Puis il y a eu d'autres groupes, à ce moment-là, sunnites, islamiques, comme Al-Qaïda, l'État
00:51islamique ou d'autres.
00:52La définition même, en tout cas du terrorisme, qu'il soit djihadiste, chiite ou d'extrême-gauche
00:57c'est le recours à la violence, à des fins politiques.
01:00Donc le terrorisme en soi n'est pas une fin, c'est un mode opératoire à des fins politiques, toujours.
01:10Certains groupes, par exemple, quand c'est une action sur un théâtre de guerre, c'est
01:14pour chasser une armée, pour résister à une armée, pour offrir pression sur un gouvernement
01:20en s'attaquant aux infrastructures ou autres, et parfois en s'attaquant aux pays occidentaux
01:25par exemple, pour faire fléchir leur position en termes de géopolitique sur une zone ou
01:32sur une autre, ou pour peser par exemple sur les urnes.
01:36Par exemple, on sait qu'Al-Qaïda a eu recours à des attentats en Espagne qui ont fait que
01:39finalement les espagnols se sont retirés d'Irak.
01:48Il y a plusieurs moyens, il y a ce qu'on appelle aussi du terrorisme d'État, par exemple quand
01:52on parle de l'Iran qui finance plusieurs groupes djihadistes chiites, il y a un financement
01:58d'État.
01:59Mais il y a aussi des financements de fonds privés, donc des sympathisants pour un groupe
02:02ou un autre qui le financent, c'est parfois le cas d'Al-Qaïda et le cas de l'État
02:07islamique.
02:08Il y a aussi toute l'économie, on va dire, souterraine qui profite aux groupes djihadistes.
02:14Et on parle de l'économie, de la micro-économie, ça veut dire qu'ils peuvent se greffer sur
02:20des commerces qui sont légaux et en profiter, comme le commerce du poisson autour de l'Aqchad
02:26pour l'État islamique dans cette zone, comme le trafic de pétrole entre Irak et Syrie
02:31pour l'État islamique.
02:32En ce qui concerne le djihadisme sunnite, c'est des petites sommes qui se cumulent.
02:36Ce n'est pas du financement d'État comme c'est le cas pour le djihadisme chiite où
02:40il y a un financeur qui est l'Iran.
02:41La décapitation, on va dire, ce n'est pas propre au djihadisme.
02:53Les cartels espagnols décapitent aussi.
02:55Donc la symbolique est d'insuffler une sorte de frayeur dans l'esprit des adversaires
03:04et des ennemis.
03:05Donc c'est assez choquant, c'est assez violent.
03:07Par exemple, pour la prise de Mossoul en Irak en 2014, la peur a joué un rôle réel
03:14dans le fait que les forces armées irakiennes et la police irakienne abandonnent la ville
03:20à quelques 300 combattants de l'État islamique, une ville de 2 millions de personnes.
03:23Avec l'avènement de l'État islamique, en tout cas, il y a une mise en scène de la
03:26violence.
03:27C'est une scénariation que l'al-Qaïda refuse.
03:28L'al-Qaïda ne met pas en scène ce genre de scènes.
03:34Il y a eu des cas, mais puis après il y a eu des directives qui interdisaient cela.
03:38Par exemple, il y a eu une jurisprudence chez l'al-Qaïda qui disait qu'il ne fallait
03:42pas s'attaquer au lieu de culte, alors que l'État islamique n'hésite pas une seconde
03:48à s'attaquer au lieu de culte.
03:54Il y a eu des périodes en France, comme dans les années 80, où il y avait des attentats
03:58de manière assez récurrente, où il y avait des victimes, où il y avait des lieux symboliques
04:04qui étaient visés, beaucoup plus que maintenant.
04:06Mais maintenant, ce qui a changé, c'est qu'il y a eu une période d'accalmie et
04:11puis d'un coup, on a eu des attentats et beaucoup de victimes, comme pour le 13 novembre,
04:17comme pour l'attaque de Nice, donc sur une période assez réduite.
04:21Ce djihadisme, en tout cas, et ce terrorisme touche surtout les pays arabes et musulmans
04:29pour la simple raison que c'est dans ces pays-là qu'il y a des conflits.
04:33Ces pays-là où il y a une activité djihadiste, qu'elle soit sunnite ou chiite, ce sont des
04:38pays en guerre.
04:39Donc, de fait, en guerre civile ou en guerre tout court, et donc, de fait, il y a plus
04:45de victimes dans ces pays-là, c'est des pays où les groupes existent, ils ont une
04:48exercice populaire et ils ont une portée d'action qui est beaucoup plus importante
04:55que celle qu'ils ont vis-à-vis de l'Occident.
04:57Les attaques terroristes en Occident de grande ampleur, comme le 11 septembre, comme les
05:04attaques du 13 novembre, restent quand même une exception.
05:09Il y a plus d'attaques au couteau, à l'arme blanche, avec des voitures à bélier, que
05:13des grosses attaques organisées où des personnes, des terroristes ont été projetés
05:19par un groupe pour commettre des attentats dans un pays occidental.
05:22On a une évolution parallèle entre Al-Qaïda et l'État islamique, d'accord ? Donc Al-Qaïda
05:31qui est imbriquée sur une dynamique locale dans plusieurs pays, comme par exemple au
05:35Sahel, Mali, Burkina Faso, Niger, on a l'État islamique autour du lac Tchad, au Niger et
05:43au Mali.
05:44On a la Syrie, l'Irak, le Yémen, donc ces groupes, donc Al-Qaïda et l'État islamique
05:49sont présents sur tous ces théâtres.
05:51Et malgré la perte territoriale du califat de l'État islamique qui était à cheval
05:57entre l'Irak et la Syrie, le groupe a réussi à s'exporter, en tout cas au-delà de l'Irak
06:02et de la Syrie, vers encore une fois le lac Tchad, le Yémen, l'Afghanistan, les Philippines,
06:08le Caucase et plusieurs territoires et en même temps a embrigadé des gens ici même
06:13en Europe, dernier exemple l'attaque de Vienne, pour agir en son nom.
06:18Donc malgré les pertes sur le terrain, l'idéologie reste très vivace, encore une fois parce
06:24que ça s'imbrique sur des dynamiques locales, sur des théâtres de guerre très anciens,
06:28d'un côté, et d'un autre côté parce qu'aujourd'hui c'est la seule idéologie révolutionnaire
06:33sur le marché, donc ça continue à attirer du monde.

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