Depuis le terrible séisme en Turquie, des milliers de secouristes du monde entier viennent apporter leur aide bénévolement. Le Français Eric Zipper est l'un d'eux. Pour Brut, il nous montre la réalité d'une opération de secours en zone sinistrée.
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00:00Ici par exemple nous sommes dans une cuisine mais on a aussi le plafond d'au-dessus et le plancher de l'appartement d'à côté et le poteau d'au-dessus qui ont traversé.
00:11Donc c'est très difficile de s'y retrouver.
00:13Pour vous donner une petite idée de ce que ça peut donner autour de vous.
00:17Voilà on évolue dans un amoncellement.
00:20Quelque chose d'assez compliqué à comprendre.
00:24Et c'est dans cet environnement là qu'on va lancer des appels.
00:28Pour essayer d'identifier des personnes qui seraient encore en vie.
00:32Les appels se font soit à la voix ou soit simplement en tapant.
00:39Et en attendant la réponse.
00:41Pendant ce temps là il faut être particulièrement prudent sur les personnes qui travaillent à l'extérieur notamment les pelles mécaniques, les gros engins.
00:49Qui peuvent poser des gros problèmes de sécurité s'ils se mettent à retravailler quand vous êtes à l'intérieur.
00:53C'est pour ça aussi que nous sommes tout le temps deux pour évoluer dans ce genre de milieu.
00:57Alors qu'au 10 février, le dernier bilan humain des séismes en Turquie et en Syrie s'élève à plus de 22 300 morts.
01:03Des milliers de secouristes du monde entier viennent épauler les locaux.
01:07Parmi eux Eric Zipper, il est spéléologue et secouriste pour l'ONG Corps Mondial de Secours.
01:12Il est arrivé le mardi 7 février avec une équipe de 5 personnes.
01:16Et ils ont rejoint la ville de Karanmanmaras dans le sud de la Turquie.
01:19C'est l'épicentre de la catastrophe.
01:21Voilà on arrive dans certains quartiers à une saturation d'immeubles effondrés.
01:25On ne sait plus trop par où commencer.
01:27Beaucoup de choses sont complètement effondrées.
01:29Il est très difficile d'évoluer sur cet état de gravats où on arrive à peine à se déplacer entre les plaques.
01:36Les grues ont commencé à intervenir.
01:38C'est vraiment un travail difficile dans cet équilibre de dalles.
01:42D'arriver à progresser dans tout cet immeuble effondré sans faire tomber le reste.
01:46En essayant de progresser partout.
01:48Les familles ou les témoins nous disent qu'il peut encore y avoir des gens qui sont coincés.
01:53Selon Recep Tayyip Erdogan, le président turc qui s'est rendu sur place le 9 février.
01:58La moitié de la ville de plus d'un million d'habitants a été réduite en poussière.
02:02Une des grosses difficultés est donc d'assurer la sécurité de ces équipes.
02:07Tout en avançant assez vite.
02:09Et en faisant des levées d'outes qui soient les plus justes possibles.
02:13Pour que nous puissions apporter des réponses et ne pas continuer à fouiller définitivement les mêmes déblaisses.
02:19C'est un travail qui est usant, qui est fatigant.
02:22Mais la détresse qui est autour de nous, nous donne vraiment la force de continuer et de ne pas s'arrêter.
02:30Les équipes ici aussi, il faut qu'elles les surveillent pour qu'elles ne soient pas trop fatiguées.
02:34Qu'elles puissent tenir le plus longtemps possible.
02:36Ce n'est pas toujours évident face à la fatigue, face à la fébrilité, face à l'impatience de sortir les gens.
02:44Et cette inquiétude aussi que les familles, bien malgré elles, nous transmettent.
02:49Et les paysages qui restent toujours très compliqués par ici.
02:54Sur ce genre de catastrophes, où même les ruelles au pied des immeubles ne sont plus vraiment sûres.
03:00Pour lesquelles il faut faire de plus en plus attention.
03:06Donc voilà, ces tremblements de terre sont un peu tous pareils.
03:08C'est avant tout des drames humains.
03:10Et notre technique à nous, les équipes étrangères, c'est de venir renforcer, apporter peut-être une technique qui n'est pas la même.
03:18À des équipes qui, elles, sont aussi fatiguées, qui ont besoin d'être liées et épaulées.
03:23Et c'est ce que nous essayons d'apporter au maximum.