Transformer le parking abandonné d'une cité en ferme urbaine, c'est l'idée un peu folle qu'ont eue Antoine et ses frères. De quoi permettre aux habitants de Sartrouville de manger des fruits et légumes frais et pas chers toute l'année.
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00:00Donc là on a de l'oseille, ici on a du basilic, là aussi de la fleur de blanche.
00:05Et ici vous avez une variété qui vient d'être mise en culture, donc c'est de la lavande.
00:08Ça c'est des micropousses, ça c'est de l'oseille sanguine, ça c'est des œillets d'Inde.
00:12Aujourd'hui on est devant un parking au cœur de la cité des Indes qui était encore abandonnée il y a un an.
00:18Aujourd'hui on l'a transformé en véritable ferme urbaine où on produit plus de 150 fruits et légumes chaque mois.
00:25À Sartrouville, dans cet ancien parking aux allures aujourd'hui de laboratoire,
00:32Antoine et ses frères expérimentent la culture hors sol, sans pesticides, dans leur ferme urbaine de 1300m2.
00:39Déjà on cherchait un sous-sol, parce que le sous-sol énergétiquement c'est le plus intéressant.
00:45C'est pour ça qu'on met du vin dans des caves, parce qu'il y a un climat qui est de base stable.
00:51Donc le sous-sol ça fait énormément sens pour l'agriculture verticale.
00:54Et ensuite c'est aussi une histoire d'opportunité.
00:57Il était abandonné depuis 9 ans et vu qu'on a déjà une première expérience en sous-sol,
01:01on a eu énormément de facilité à se projeter.
01:03Cet espace est capable de produire jusqu'à 30 tonnes de fruits, légumes, aromates et fleurs comestibles.
01:09Dans cette ferme il y a 700m2 dédiés aux cultures.
01:12Ça correspond en termes de production à 24 hectares de maraîchage classique.
01:17La blette tricouleur, on arrive à produire par mètre carré cultivé 7 kilos par mois.
01:25Donc au sol, vu qu'il y a 4 étages, on est à 28 kilos.
01:29On ne fait que de la bioponie, c'est un mélange entre la culture hors-sol et la culture biologique.
01:34Au lieu de mettre des engrais chimiques,
01:37on va mettre des engrais qui sont organiques, c'est du compost qu'on solubilise.
01:41Grâce à un système de pompage,
01:43cette solution nutritive est ensuite envoyée dans chaque salle pour y nourrir les plantes.
01:47Là, on va avoir un système d'irrigation qui va insérer l'eau avec la matière organique dans ces grandes gouttières.
01:54La plante va avoir tout ce qu'il lui faut pour manger à disposition directement dans ces gouttières.
01:59La solution passe dans les gouttières, elle retombe et elle est renvoyée dans les réservoirs.
02:03Et c'est un cycle fermé.
02:06Là on est face à de la feuille de chêne.
02:08Il faut savoir que pour passer de ce que vous voyez ici à une feuille de chêne plutôt développée,
02:14ils font environ un cycle de culture de trois semaines.
02:17En général, dans un champ, pour toutes plantes, on dit qu'il faut à peu près un an.
02:21Sur un mètre carré, on produit 126 fois plus qu'un agriculteur classique.
02:26On pourrait croire que c'est artificiel,
02:27mais on reproduit les conditions de la nature à l'intérieur de nos systèmes
02:32puisqu'on n'utilise pas de pesticides, que des engrais organiques.
02:36On économise 90% d'eau.
02:39Après la récolte, les produits sont vendus à des restaurateurs ou des grandes surfaces,
02:43dans un rayon de 20 kilomètres autour de la ferme.
02:46Et une fois par semaine, les produits sont directement vendus aux habitants de la cité.
02:50On fait un panier, on va dire un panier solidaire.
02:53On fait beaucoup moins cher que ce qu'on propose ailleurs
02:56parce que les gens dans la cité n'ont pas les mêmes moyens non plus.
03:00Donc ça semble juste.
03:01Puis nous, ça fait aussi moins d'efforts, on vend directement à la ferme.
03:05Et puis, on a embauché des gens de la cité.
03:08On est dans un quartier, donc on en fait partie.
03:11Et ça va apporter énormément de choses dans les deux sens.
03:14Parce que le fait de bien s'entendre avec les gens de la cité,
03:16ça va aussi nous faciliter la vie.
03:18Aujourd'hui, environ 400 fermes urbaines existent en France.
03:22On est une entreprise agricole.
03:24On est des agriculteurs de base.
03:26La différence avec les agriculteurs classiques,
03:31ça va être qu'on va avoir un impact sur notre environnement.
03:36On va être capable de dire, là, en fait, on veut qu'il fasse moins chaud.
03:39Ou là, on veut qu'il y ait plus ou moins de lumière.
03:41Alors que quand on est en plein champ, on va subir.
03:43Nous, le but, c'est d'être capable de produire tout ce dont il y a besoin
03:47sur un territoire pour que ce territoire soit autonome,
03:50avec l'impact environnemental le plus faible possible
03:53et des prix accessibles à tous.
03:54Donc, on va être en complémentarité avec les agriculteurs
03:57qui arrivent à produire ce dont il y a besoin sur le territoire.