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00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:10Nous sommes dans une petite ville du centre de la France.
00:14A 25 ans, Léon Prunel est encore gratte-papier à la conservation des hypothèques.
00:21Il vit seul avec son oncle Victor dans la vieille maison familiale qui menace ruine
00:29dans l'oncle Tavard.
00:31Ah, tous les deux à table, ce n'est pas gai du tout.
00:37Oncle Victor.
00:44Quoi ?
00:45Je peux prendre un peu de fromage ?
00:48Si tu mangeais moins vite, ton morceau durerait plus longtemps.
00:50Il fait un froid de canard, on pourrait peut-être allumer le radiateur.
00:55Mais inutile de gâcher du gaz, on va se coucher.
00:57Bon, alors je me ferais une bouillotte.
01:00Les bouillottes, ça te donne des enjures.
01:02Tiens-toi droit.
01:03Tu sais que dans ma chambre, le froid entre par le carreau cassé.
01:08Quoi, tu es trop feignant au point de ne pas pouvoir coller un morceau de papier ?
01:11Bon, je remplacerai le carreau à mes frais.
01:14C'est que tu es plus riche que moi.
01:15Non, mais plus frileux.
01:17Frisette a volé ce qui restait du saucisson de midi.
01:23Elle avait encore deux ronds.
01:25Une chienne, il faut bien que ça mange.
01:27Si tu la nourrissais convenablement, elle ne volerait pas.
01:32Pourquoi es-tu arrivé en retard pour le dîner ?
01:34Ben, j'étais avec Jocelyne.
01:37Elle voulait venir te voir.
01:38Elle ne passera pas le seuil de cette maison.
01:40Bon, enfin, elle ne t'a rien fait.
01:41Non, non, mais son père a dû du mal de moi, ça me suffit.
01:43Mais c'est tout de même pas assez grave pour que je renonce à l'épouser.
01:45Tu es libre.
01:46Seulement moi, je suis libre aussi de tes héritiers.
01:49Si tu l'épouses, je lègue tout ce que j'ai aux bonnes oeuvres.
01:52Ça serait bien la première fois qu'elle verrait la couleur de ton argent.
02:04Des discussions comme celle-là, Léon, tu en as tous les jours.
02:09Et tu sens grandir en toi une âme d'assassin.
02:11Non, de justicier.
02:15Ah, tu es l'oncle Victor.
02:19Hériter sa fortune.
02:22Avoir enfin pour toi, pour ta femme et tes enfants,
02:25la vieille maison de famille réparée, repeinte,
02:30avec un bon chauffage central et de la lumière partout.
02:35Tuer l'oncle Victor.
02:39Oui, mais le tuer sans risque.
02:42Tout le problème est là.
02:44À ce propos, Léon,
02:46la théorie que tu viens d'échafauder pour endormir la police
02:50me semble très astucieuse.
02:53Alors Léon, mon petit marbre, comment le trouvez-vous ?
02:57Formidable, inspecteur.
02:59Vous au moins, vous savez profiter de la vie.
03:01Malheureusement, on vient quelques fois me chercher la nuit.
03:04Les coups durs, ça ne manque pas.
03:06Je sais.
03:07Il faut d'ailleurs que je vous parle d'une constatation amusante que j'ai faite.
03:10Ah bon ?
03:11Enfin, amusante.
03:13Si on finit par l'apprendre au sérieux comme moi,
03:16elle devient, je l'avoue, assez angoissante.
03:17De quoi s'agit-il ?
03:20Je ne vous apprendrai pas qu'au centre de notre ville,
03:23il y a la place Saint-Jean, qui est toute ronde.
03:25Ah oui, ça je sais.
03:27Elle est desservie par 6 rues qui se ressemblent un peu
03:30comme les avenues qui aboutissent à la place de l'Etoile à Paris.
03:33Oui, en effet.
03:34Seulement chez nous, ces rues-là, il n'y en a que 6,
03:37et la municipalité les a appelées tout bêtement 1ère, 2ème, 3ème,
03:424ème, 5ème...
03:43Et 6ème.
03:44Oui, et 6ème.
03:46Or, cher inspecteur, j'ai remarqué que 4 crimes ont été commis
03:49ces 4 dernières semaines dans les 4 premières rues.
03:53Allons-donc.
03:54Oui.
03:55Faites un effort de mémoire.
03:57Dans la 1ère semaine de février,
04:00Mademoiselle Verneuil est assassinée.
04:02Oui.
04:02Elle habitait la 1ère rue.
04:04Dans la 2nde semaine, M. Blain se rend la colonne vertébrale
04:08dans l'escalier de sa ville 1.
04:09Oui.
04:10Il avait glissé sur une mare d'huile d'auto
04:12répandue sur le palier de son 1er étage.
04:15Personne n'a pu expliquer ce que cette huile faisait là.
04:18Non.
04:20Il habitait dans la 2ème rue.
04:22Oui.
04:236 jours plus tard, M. Chollet meurt écrasé devant chez lui
04:25par un chauffard qui prend la fuite.
04:27Oui, il habitait dans la 3ème rue, je sais.
04:29Oui ?
04:30Eh bien enfin, il y a 5 jours,
04:32un inconnu met le feu à la maison de Mme Guéret
04:34qui se trouve dans la 4ème rue.
04:37Mais tout ça est parfaitement exact, mon cher Léon,
04:39mais ce ne sont que des coïncidences.
04:41Vous avez peut-être raison, mais...
04:44je relisais hier encore les observations du professeur Darnetal.
04:47Ah, dis donc !
04:48Oui.
04:50Eh bien, il est formel.
04:51Ceux qui tuent en série tuent presque toujours
04:53d'après un plan établi d'avance et basé sur une idée fixe.
04:56Tel maniaque tuera uniquement des brunes aux yeux bleus,
04:59tel autre agira le 1er vendredi de chaque mois,
05:02tel autre enfin commettra 6 crimes
05:04dans les 6 rues qui aboutissent à la place Saint-Jean.
05:07Mais vous croyez sérieusement ce que vous dites ?
05:09Oui.
05:10Alors, d'après votre théorie,
05:12cette semaine,
05:13un crime devrait être commis
05:15dans la 5ème rue.
05:16Oui.
05:18Et ça m'inquiète d'autant plus personnellement
05:19que c'est dans celle-là que j'habite.
05:22Heureusement que vous n'y êtes pas seul.
05:24L'assassin a le choix.
05:25Dans votre seule maison,
05:27il y a déjà votre oncle.
05:28Et...
05:29votre oncle,
05:31il est caissier
05:32dans une grande entreprise de bâtiments
05:34et il se balade souvent avec de très grosses sommes
05:37pour la paye sur les chantiers.
05:38Il faut reconnaître que son métier n'est pas sans drager, c'est vrai.
05:40Oui, c'est d'ailleurs pour ça qu'aujourd'hui même,
05:42le commissaire lui a donné un permis de port d'armes.
05:44A la suite de quoi,
05:45il est allé s'acheter un superbe revolver.
05:47Superbe ?
05:48Vous m'étonnez.
05:49Non, non, non, c'est son patron qui paye.
05:52Enfin, mon cher Léon,
05:53vous m'avisez bien avec votre théorie.
05:55Riez toujours et souhaitez-moi de m'en tirer avec des sarcasmes.
05:58Parce que s'il ridicule-tue en France,
05:59je préfère mourir de cette façon-là.
06:02Encore un peu de marre ?
06:03Non, merci.
06:06À propos, inspecteur,
06:07le fou qui s'était échappé il y a un mois de l'asile Sainte-Geneviève,
06:12est-ce qu'on l'a retrouvé ?
06:13Non.
06:14Hein ?
06:28Bien joué, Léon.
06:30L'inspecteur se moque de ta théorie.
06:32Oh, combien fantaisiste.
06:35Mais il y repensera.
06:36Et il en parlera autour de lui.
06:38Et l'idée que l'auteur des quatre premiers crimes
06:41va en commettre un cinquième dans ta propre rue,
06:44va s'ancrer rapidement dans l'esprit des gens.
06:47C'est donc le moment d'agir.
06:50Aujourd'hui, c'est samedi.
06:52L'oncle a laissé son revolver chargé de six balles dans sa table de nuit.
06:57Tu le prends.
06:58Et vers six heures,
07:00tu vas aller te cacher sous l'escalier.
07:03Quand l'oncle ouvrira la porte,
07:05juste avant qu'il allume le vestibule,
07:07tu lui tireras deux balles dans la tête.
07:10Puis tu gagneras par le sous-sol
07:12la petite porte qui donne sur la rue de l'église.
07:15Tu feras le tour du pote et de maison.
07:18Et tu joueras le rôle du monsieur qui arrive chez lui.
07:21Attention.
07:23Six heures vont sonner.
07:34Oh !
07:35L'assassin !
07:37L'assassin ! L'assassin !
07:39L'assassin !
07:40Qu'est-ce que c'est ?
07:41L'assassin !
07:42C'est quoi, ça ?
07:43L'assassin, le fou, il était là sous l'escalier.
07:46Il vous a tiré dessus ?
07:47Oui, deux balles.
07:48Vous n'êtes pas blessé ?
07:49Non, il m'a raté.
07:51Tenez, voilà l'inspecteur Gérôme.
07:53Bonjour.
07:54Inspecteur, vite, il doit être dans le sous-sol.
07:56Mais qui donc ?
07:57Le tout.
07:58Il est dans le sous-sol.
07:59Il est dans le sous-sol.
08:00Il est dans le sous-sol.
08:01Il est dans le sous-sol.
08:02Mais qui donc ?
08:03Le tueur, le fou, il m'a tiré deux balles.
08:05Oh, le salaud.
08:06L'entrée du sous-sol est sous l'escalier.
08:08Attendez, j'allume les vestibules.
08:10Oui, je vous suis.
08:11Tenez, M. Viteur, voilà votre neveu.
08:13Oncle Viteur, qu'est-ce qu'on me raconte ?
08:14Le fou vous a tiré dessus ?
08:15Oui.
08:16Heureusement, il m'a raté.
08:17C'est ce que je vois.
08:18Mais tu sais que ta théorie est formidable.
08:21C'était réglé comme du papier à musique.
08:23Un crime devait avoir lieu dans la cinquième rue.
08:25Mais tu vois, il a eu lieu.
08:27Mais il a raté.
08:28Oui.
08:29On dirait qu'il regrette.
08:30Qu'est-ce que vous allez chercher, mon oncle ?
08:32Bon, alors voilà.
08:33L'assassin a dû filer par le sous-sol.
08:34Au bout, on remonte cinq marches et il y a une petite porte
08:37qui donne sur la rue de l'église.
08:38C'est par là qu'il a filé.
08:39Aidez-donc lui.
08:40Il met la main dessus, maintenant.
08:41Par contre, j'ai trouvé quelque chose.
08:42Il a perdu son arme en route.
08:43J'ai ramassé ce revolver dans le sous-sol.
08:46Mais...
08:48Quoi ?
08:49Mais c'est mon revolver !
08:50Votre revolver.
08:51Bah, je pense bien.
08:53Vous pensez que je le reconnais ?
08:55D'ailleurs, il y avait six balles.
08:56Regardez, il n'y en a plus que quatre.
08:58Mais oui, en effet.
08:59Pour moi, le fou s'est introduit dans la maison en notre absence.
09:02Il a trouvé mon revolver dans le tiroir de ma table de nuit, il l'a pris.
09:05Et il a défilé par le sous-sol quand je suis arrivé.
09:08Alors il a eu peur, il m'a tiré dessus.
09:13Qu'est-ce qui vous prend, maman?
09:16Je comprends maintenant pourquoi il m'a loupé.
09:18Et pourquoi?
09:19Parce que les balles étaient à blanc.
09:21À blanc?
09:22Oui.
09:23Il faut que je vous explique, commissaire.
09:25Moi, les revolvers, ça me fait peur.
09:27Si j'étais attaqué, je serais capable de tirer sur n'importe qui, sauf sur le bandit.
09:31Alors j'ai préféré mettre des balles à blanc.
09:34Ça fait autant de bruit et c'est moins dangereux.
09:36Mais c'est une excellente idée.
09:38Quoi, Léon?
09:39Qu'est-ce qui se passe?
09:41Tu te trouves mal?
09:42Excusez-moi, c'est l'émotion.
09:45Mon petit, mais est-ce que tu tiendrais un peu à moi?
09:56Raté, imbécile.
09:58Quoi?
10:00Tu as trouvé une solution plus radicale.
10:02Laquelle?
10:04Ah, le poison.
10:07Évidemment, chez les Borgias, c'était pain béni.
10:10Mais pour l'oncle Victor, quel poison emploie-t-il?
10:14C'est une bonne question.
10:16C'est une bonne question.
10:18C'est une bonne question.
10:20C'est une bonne question.
10:22Mais pour l'oncle Victor, quel poison emploie-t-il?
10:27Pourquoi me parles-tu de son diabète?
10:30Ah, c'est à cause de la petite boîte qui est dans la cuisine.
10:33Oui, oui, je sais.
10:35Il y dépose chaque jour un comprimé de saccharine
10:37pour son petit déjeuner du lendemain matin.
10:40À seul.
10:42Sans doute pour ne pas être tenté par la gourmandise.
10:45En effet, c'est très simple.
10:47Ce soir, en rentrant avant lui à 6 heures,
10:51il va remplacer le comprimé de saccharine par un comprimé de poison.
10:55Et demain matin, une demi-heure après la première gorgée de café,
10:59plus d'oncle Victor.
11:02Allez, exécution.
11:04Exécution, c'est le cas de le dire.
11:086 heures.
11:10Voilà.
11:12La substitution est faite.
11:14Et maintenant, c'est la veillée.
11:17La veillée funèbre, pourrais-je dire.
11:20Oh, sacré Léon.
11:23Quel dommage que ta dent de sagesse te fasse un mal de chien.
11:27Ça gâche tout le plaisir.
11:33Ah.
11:35Moi, j'ai bien dîné.
11:37Tiens-toi droit.
11:39Ouh.
11:41Qu'est-ce que tu as ?
11:43J'ai mal aux dents et ma dent de sagesse qui m'élance.
11:46Ouh, ça m'élance.
11:48Qu'est-ce que tu penses au bon Dieu en punissant tes péchés ?
11:51Il n'en demande pas tant.
11:53C'est agressant à la fin.
11:55Il a un peu de volonté, que diable.
11:57Ça me fait très mal.
11:59Parce que tu y penses trop. Fais comme moi, pense à autre chose.
12:03C'est la vie.
12:05T'as entendu dire qu'il est question d'augmenter les surtaxes progressives ?
12:09La quoi ? Je m'en fous.
12:11Comment ça, tu t'en fous ?
12:13Oui, j'ai trop mal.
12:15Tu m'empêches d'aller chez le dentiste ?
12:18Tu t'écoutes trop.
12:20C'est toi que j'ai écouté.
12:22J'ai la gencive comme un boudin.
12:24Où est l'aspirine ?
12:26Dans la cuisine.
12:28J'en prendrais bien un peu.
12:30Couche-toi sur le canapé.
12:32Allongé, ça va te passer.
12:34Vas-y.
12:36Je te le dis.
12:42C'est vrai.
12:44J'ai plus mal du tout, c'est formidable.
12:49Oh non, j'ai encore mal.
12:51Tu commences à m'embêter.
12:54Je vais t'en donner de l'aspirine.
12:56Oui, avec un sucre et un peu d'eau.
12:58Je vais t'en donner, mais après, tu me ficheras la paix.
13:01Tu me ficheras la paix.
13:03J'irai me coucher après.
13:07Allongé, ça va te ficher le camp.
13:14Tiens, voilà.
13:16Attends un peu que ça fonde.
13:18Oui.
13:20On pourrait que ça me calme.
13:22Ça coûte assez cher.
13:24Je ne lésine pas quand il s'agit de ta santé.
13:26Tu es bien gentil.
13:28Maintenant, bois.
13:30Merci.
13:35Oncle Victor.
13:37Qu'est-ce que tu as ?
13:39Qu'est-ce que tu m'as donné à boire ?
13:41C'est comme du feu.
13:43C'est de l'aspirine avec de l'eau.
13:45C'est pas ça qui peut te faire du mal.
13:47Rien que de l'aspirine et de l'eau, tu es sûr ?
13:49J'ai mis aussi mon comprimé de saccharine.
13:51Frisette avait bouffé ton sucre.
14:01Encore raté.
14:03Et cette fois,
14:05après vomitif, lavage d'estomac et piqûres,
14:08te voilà au lit dans un bien piteux état,
14:11mon pauvre Léon.
14:13Quant à l'oncle Victor,
14:15il continue de se porter comme un charme.
14:18C'est pas payé.
14:20Un jour,
14:22deux jours,
14:24et soudain,
14:26voilà que le destin a l'air de vouloir se faire pardonner.
14:29Léon,
14:31il est dix heures du soir
14:33et l'oncle Victor n'est pas encore rentré.
14:36Mon Dieu !
14:38J'espère qu'il lui soit arrivé quelque chose.
14:42Bon, c'est bien, déposez-le ici.
14:44Ah, voilà.
14:46Ah bah salut, M. Victor.
14:48Ah, vous ressemblez à un saucisson.
14:50Bandit !
14:52Finissez sur l'échafaud !
14:53On n'est pas pressé.
14:54Qu'est-ce que vous me voulez ?
14:56D'abord, mille excuses à monsieur le caissier de l'entreprise Maréchal
14:59pour l'avoir kidnappé un peu brutalement,
15:01mais comme c'est écrit dans le dictionnaire,
15:03la fortune sourit aux audacieux et la faim justifie les moyens.
15:06Qu'est-ce que vous me voulez ?
15:07D'abord, la clé du coffre-fort de l'entreprise Maréchal.
15:10Je l'ai pas.
15:11Mais si, mais si.
15:13T'as un très joli trousseau de clé,
15:15et moi, je sais que la clé du coffre y est.
15:17Tiens, Dédé, fouille-le.
15:23Parfait.
15:24La clé du coffre, c'est sûrement celle-là, n'est-ce pas, M. Victor ?
15:27J'en sais rien.
15:29Ah, comme c'est bien ça, M. Victor, de défendre l'argent de ses patrons.
15:33N'empêche que la clé qui m'intéresse, c'est celle-là, tiens.
15:36Là, y a même gravé dessus le nom du fabricant de coffres.
15:39Entre nous, c'est pas malin.
15:41Bon.
15:42Allez, maintenant, la combinaison, Victor.
15:45Non.
15:46J'ai dit la combinaison.
15:48J'comprends pas.
15:49Dites donc, faudrait pas me prendre pour un enfant de cœur.
15:52Je le connais, moi, le coffre-fort de l'entreprise Maréchal.
15:55Y a deux gros boutons qu'il faut tourner pour composer un chiffre ou un mot.
15:59Et quand on a composé le chiffre ou le mot,
16:01y a plus qu'à tourner la clé d'une certaine façon,
16:03et cloc, la porte s'ouvre.
16:05Y a pas de combinaison.
16:06Oh, menteur, je t'ai vu.
16:08Mais, vu ?
16:09Mais où ça ?
16:10Dans ton bureau, à l'entreprise Maréchal.
16:12Je t'ai vu titiller les boutons.
16:14Mais où étiez-vous ?
16:15Tiens, voyez-vous ça, voilà.
16:16Mais c'est qu'on veut tout savoir.
16:18Je te le dirai si tu me donnes la combinaison.
16:20Y a pas de combinaison.
16:22Écoute, mon minet, je comprends la vie.
16:24Alors, je sais que tu aimes bien le fric.
16:26Tiens, je te fais une proposition.
16:28Tu me donnes la combine, et moi, je te refile 25 % du gâteau, tiens.
16:32Jamais.
16:33Oh, avare, mais honnête.
16:35Pourquoi pas ?
16:37Bon.
16:38Eh ben, perdons pas de temps.
16:40Tiens, asseyez-le sur cette chaise, vous autres.
16:43Bien.
16:44Tiens, Nené, passe-lui cette corde autour du cou.
16:46Là, comme ça, parfait.
16:49Maintenant...
16:51Maintenant, glisse cette petite barre de fer dans la corde
16:53et tourne jusqu'à ce que ça l'étrangle.
16:57Là, là, là, stop.
17:00Et maintenant, Victor, es-tu disposé à parler ?
17:02Oh, avare, honnête et courageux.
17:04Allez, Dédé, serre un peu.
17:07Là, là, là, stop.
17:09Oui, oui, je sais bien, respire mieux au sport d'hiver.
17:12Allez, parle, et tu pourras te payer un voyage chamonis.
17:14Non, ça va pas ?
17:15Non.
17:16Salaud, je te crèverai, moelle.
17:19Tu sais, je m'en balance.
17:20N'importe comment, je serai pas pris.
17:22Alors, on croira que c'est encore le fou.
17:23Celui qui a commis les cinq autres crimes.
17:25En supposant qu'il y ait vraiment un fou
17:27et que les cinq morts, c'était des crimes.
17:29Alors, oui ou non, tu parles ou tu crèves ?
17:31Non, tu veux rien dire ?
17:33Allez, vas-y, Dédé.
17:34Allez, écrase-lui la glotte pour lui apprendre à vivre.
17:36Allez, allez, allez, allez.
17:38Là, il devient violet.
17:39Allez, vas-y, Dédé, vas-y.
17:42Oh, les meurs, les flics !
17:43Que sont-ils faits ?
17:47Allez, à ton compte, vite.
17:48Vite, libérez ce pauvre homme.
18:02Qu'est-ce que c'est ?
18:03C'est l'inspecteur Géraud.
18:05Ouvrez vite, Léon, vite.
18:07Qu'est-ce qui se passe ?
18:08Oh !
18:09Mon oncle.
18:10Allez, soutenez-le.
18:12Soutenez-le.
18:13Tenez, asseyez-le là, là.
18:15Là, dans le salon, voilà.
18:16Là.
18:17Alors, ça va mieux ?
18:19Oui.
18:20Oui, merci.
18:21Mais qu'est-ce qui est arrivé ?
18:22Il a été kidnappé et les bandits voulaient l'étrangler
18:24jusqu'à ce qu'ils disent la compagnie.
18:26C'est pas possible.
18:27C'est pas possible.
18:28C'est pas possible.
18:29Il a été kidnappé et les bandits voulaient l'étrangler
18:31jusqu'à ce qu'ils disent la combinaison du coffre de chez Maréchal.
18:33Et il a résisté ?
18:34C'est-à-dire qu'il était prêt à mourir.
18:36Et au dernier moment, c'est vous qui l'avez sauvé ?
18:38Non, pas moi.
18:39Vous.
18:40Comment ça, moi ?
18:41Oui, vous savez, votre fameuse théorie.
18:42J'en ai rigolé, mais ça m'a quand même un peu turlupiné.
18:44Et après les deux coups de revolver tirés sur votre oncle,
18:47ça a été plus fort que moi.
18:48Je me suis dit,
18:49et s'il y avait un sixième crime dans la sixième rue ?
18:52Cette idée-là m'a pris tout d'un coup cette nuit
18:54alors je ne sais pas pourquoi, ça a été comme une intuition.
18:57J'ai pris avec moi deux agents et j'ai été inspecter la sixième rue.
19:00Et voilà que par un sous-piraille,
19:02j'aperçois une lueur et j'entends des gémissements suspects.
19:05On force la porte
19:06et on arrive à temps pour empêcher votre oncle de passer l'arme à gauche.
19:10Mon petit lion, c'est formidable.
19:12Mais sans ta fameuse théorie,
19:13l'inspecteur n'allait pas dans la sixième rue et j'étais mort.
19:16Tu te rends compte ?
19:17Mais c'est toi, mon petit, c'est toi qui m'as sauvé la vie.
19:20Je suis bien content.
19:22Oui, mais c'est pas une raison pour te laisser aller.
19:24Allez, tiens-toi droit.
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