Ce mardi 1ᵉʳ avril, la ville d’Agde a officiellement rejoint le dispositif de l’Heure Civique, une initiative portée par Atanase Périfan, créateur de la Fête des Voisins et de Voisins Solidaires. Une convention a été signée afin de structurer et encourager cet engagement citoyen. Agde, qui faisait déjà partie des quatre premières villes à avoir lancé la Fête des Voisins, devient ainsi la plus grande ville d’Occitanie à adhérer à cette démarche.
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00:00Aujourd'hui, je suis très heureux d'être à Hague pour lancer l'heure civique.
00:03Hague est la plus grande ville d'Occitanie à lancer l'heure civique.
00:06On doit avoir deux, trois petites villes qui ont lancé les choses.
00:08Deux autres.
00:09Deux autres.
00:10En Occitanie, vous êtes la plus grande, en fait.
00:11Et je pense la plus grande, on peut le dire, sur la partie sud de la France, en fait.
00:16Voilà, si on tire un trait avec la Loire.
00:18Vous êtes la plus grande ville, en fait, qui lance les choses et c'est important.
00:21On a commencé alors...
00:22D'abord, merci beaucoup.
00:24Souviens-toi, lorsqu'on échangeait avec un petit groupe d'élus
00:27sur les réflexions de lien social, de solidarité,
00:29tu m'avais dit à l'époque, il y a quelques années,
00:32c'est bien la fête des voisins, mais comment on va plus loin ?
00:35Une journée, c'est bien, comment on continue ?
00:37Et une phrase que tu m'avais dit, qui m'avait marqué à l'époque,
00:39comment la générosité des citoyens peut irriguer l'action publique ?
00:42Parce qu'on voyait plein de gens généreux, partout,
00:44et on s'est dit, comment est-ce qu'on va pour aller plus loin ?
00:46Et donc, on a cogité un petit peu.
00:47Et cette heure civique, c'est quoi ?
00:48On fait tous le même constat.
00:50On a un super modèle social en France,
00:52mais qui est fragilisé, contrainte financière,
00:54des défis colossaux avec le vieillissement de la population.
00:57Les élus ont fait un boulot super, les services aussi,
00:59mais on est débordé, on ne peut pas tout faire.
01:01Et l'idée, on va dire que le modèle social est fragilisé,
01:04et pourtant, il y a des gisements de générosité.
01:06Tu le vois tous les jours, quand on discute,
01:07c'est ce que tu me dis, on rencontre plein de gens
01:09qui ont envie de faire, mais qui ne savent pas trop comment faire.
01:11On dit souvent que la société est individualiste.
01:13Si on ne propose rien aux gens, mais à partir du moment
01:15où on propose des choses, les gens répondent.
01:17On l'a vu avec la crise du Covid.
01:19Souviens-toi, les gens entourissaient au balcon,
01:21faisaient des masques, des blouses,
01:23allaient faire les courses des petites dames âgées.
01:24Il y a une solidarité, on voit comment les périodes,
01:26qui sont des périodes de crise,
01:28suscitent spontanément cette solidarité.
01:30Comment est-ce qu'on fait, sans attendre le tsunami,
01:32le tremblement de terre ou la bombe atomique,
01:34les périodes de crise, pour relancer cet élan
01:36qui s'est un peu calmé ?
01:37On a bien vu que depuis la crise du Covid,
01:39on est revenu un peu à nos habitudes.
01:40Et cette heure civique, l'idée, c'est de dire,
01:42dans une vision des politiques publiques assez simple,
01:44comment on peut renforcer le modèle social
01:46en faisant reposer sur trois piliers complémentaires.
01:48Le premier, c'est la famille, ça aurait été naturel,
01:50sauf qu'on n'est plus dans la cour de la ferme,
01:52où on pouvait dire, papy, viens manger la soupe.
01:54La famille, c'est deux générations, parfois les fragilisés.
01:56On voit bien que quand ton père habite Marseille,
01:58et que t'habitales, et qu'ils sont les malades,
02:00c'est plus compliqué, les enfants sont un peu partout.
02:02Mais c'est le premier pilier.
02:03Le deuxième pilier, c'est la santé institutionnelle,
02:05la mairie, le centre d'action sociale,
02:07le département, les associations,
02:08formes organisées de solidarité.
02:10Et on paie l'impôt, et c'est juste,
02:12pour pouvoir financer les plus fragiles,
02:13avec le risque parfois, un peu, de déléguer
02:15par procuration notre devoir de solidarité à l'institution.
02:17Et le troisième pilier, donc,
02:19un, la famille, le premier pilier, la santé naturelle,
02:21deux, l'institution,
02:22trois, la santé de proximité qui existe.
02:24C'est comme la fête des voisins, j'ai rien inventé.
02:26Ah, il y a 1 000 ans, les voisins se sont invités à prendre un verre,
02:28ils continueront.
02:30Ce qu'on a tous réussi ensemble à faire,
02:31c'est en faire un outil de mobilisation puissant.
02:33Voilà, comment, 25 ans après,
02:35parce qu'on fête les 25 ans de la fête des voisins,
02:37on arrive à mettre en place en France une stratégie
02:39pour rendre les habitants plus solidaires entre eux.
02:41Parfois, les liens se créent,
02:43et les gens, peut-être, n'ont plus besoin de passer
02:46par les services de la mairie,
02:48parce qu'ils se connaissent,
02:50se sont donné peut-être leur numéro de téléphone,
02:52j'ai un souci,
02:54est-ce que tu peux venir, comme disait Athanas,
02:57déplacer la commode ou quelque chose comme ça ?
02:59Et ce lien-là, c'est un lien qui va durer,
03:02et c'est très important.
03:04Ce n'est pas que l'action ponctuelle
03:06d'un service rendu à l'instant.
03:09Tu as raison, en fait, Michel.
03:11En réalité, le geste d'entraide est un prétexte
03:13pour entrer en relation.
03:14Et qu'est-ce que c'est que l'heure civique ?
03:15C'est une nouvelle expérience de la relation à l'autre.
03:17Cette heure civique, je pense que c'est
03:20une façon de créer du bonheur.
03:22Oui, c'est-à-dire que du bonheur et de créer le collectif.
03:25Voilà, l'envie de faire ensemble.