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  • 03/04/2025
Film documentaire réalisé par Joshua Oppenheimer.
Avec Adi Rukun (lui-même), M.Y. Basrun (lui-même), Amir Hasan (lui-même), Inong (lui-même), Kemat (lui-même), Amir Siahaan (lui-même), Ted Yates (lui-même).
Sortie en 2015.

Synopsis :
Ophtalmologiste itinérant, Adi Rukun est obsédé par la mort de son frère, accusé de "communisme" et assassiné pendant les grands massacres de 1965 et 1966 en Indonésie. Il veut absolument connaître la vérité. Mais dans un pays où les tueurs sont encore tous à des postes importants, où il n'existe pas de contre-pouvoir, et où l'on habite parfois à côté de son ancien tortionnaire, aucun survivant ne souhaite s'exprimer. Le but d'Adi Rukun est de briser le silence, malgré la chape de plomb qui pèse sur le pays. Il profite de ses consultations pour rendre visite aux assassins et leur demander, au péril de sa vie, de reconnaître moralement leurs crimes....

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Transcription
00:00L'espoir de l'humilité
00:05L'espoir de l'humilité
00:10L'espoir de l'humilité
00:13Les gens voient souvent l'espoir de l'humilité et l'acte de tuer
00:17et ils se demandent comment les gens ont pu parler si ouvertement.
00:21Et en fait, les deux films sont une réponse à cette ouverture
00:26et ce n'est pas un truc pour les ouvrir.
00:31Quand les survivants, en 2003, m'ont demandé de filmer les perpétrateurs,
00:36j'étais reluctant, j'étais peur, je pensais que c'était dangereux.
00:39Mais quand je les ai approchés, immédiatement, ils ont ouvert.
00:43Chaque seul, je leur ai demandé ce qu'ils avaient fait pour vivre.
00:47Et dans des secondes, j'ai entendu les détails le plus grisouillis de l'humilité
00:52racontés par les perpétrateurs avec des sourires sur leurs visages,
00:57souvent devant leurs femmes, leurs enfants, même leurs petits-grands-enfants.
01:01Et donc, pour que les gens s'ouvrent sur les crimes, c'était très facile.
01:06Ça n'a pas besoin de rien.
01:07Maintenant, pour que les gens s'ouvrent sur leurs sentiments concernant les crimes,
01:11c'était un autre sujet.
01:12Et ce n'est pas quelque chose, ça n'a pas d'importance spéciale.
01:16C'est le même.
01:17Tout ce que j'ai dû faire, c'est d'approcher les perpétrateurs comme des êtres humains,
01:20de résister la tentation de faire le pas de dire
01:24« ces hommes ont fait quelque chose de monstrueux »
01:26à « ces hommes sont des monstres »
01:27parce que je savais que de faire ça, c'était juste de m'assurer que je n'étais pas comme eux.
01:32Alors qu'en fait, j'espère que je ne ferais pas les mêmes choses qu'ils ont fait
01:36si j'étais né dans leur famille à ce moment-là.
01:38Mais je sais que je suis très chanceux de ne jamais avoir à le savoir.
01:42Et essentiellement, tout ce que vous devez faire pour que les gens,
01:47qu'il s'agisse d'un perpétrateur ou d'une personne ordinaire,
01:49pour qu'ils se réveillent de leurs sentiments,
01:51pour qu'ils se réveillent comme des êtres humains,
01:53c'est d'approcher les gens comme des êtres humains,
01:55avec l'empathie, avec le respect et avec un cœur ouvert.
02:05Les gens qui ont vu « L'acte de tuer » vont souvent demander
02:07« N'étiez-vous pas effrayé de faire le film ? »
02:09Et pour être honnête, c'était un film émotionnellement effrayant à faire.
02:13Mais « L'acte de tuer » était un film physiquement effrayant à faire.
02:17Quand Adi a dit qu'il voulait approcher les perpétrateurs et les confronter,
02:21j'ai pensé « Comment pouvons-nous faire ça en sécurité ? »
02:24Et j'ai compris que peut-être si nous travaillions
02:27des perpétrateurs de la taille la plus basse,
02:29au-dessus de la chaîne de commande,
02:30et que nous travaillions doucement,
02:31pour que nous puissions faire une autre confrontation chaque jour,
02:34si je n'ai filmé qu'avec une équipe danoise,
02:37si Adi n'avait pas apporté d'ID,
02:39si nous étions arrêtés,
02:41ils auraient eu du mal à déterminer qui il était
02:43à partir du moment où nous avons reçu de l'aide d'une ambassade,
02:45si nous avions sa famille à l'aéroport,
02:47prêtes à s'évacuer,
02:49en cas de danger,
02:51et si nous avions un véhicule d'embarquement,
02:54pour qu'il nous soit plus difficile de nous suivre,
02:56pour qu'il nous soit plus difficile de nous suivre,
02:59si nous devions courir,
03:00alors nous aurions peut-être pu
03:03traverser tout ça sans être physiquement blessés.
03:05Donc nous avons pris toutes ces précautions.
03:07Et puis, bien sûr, la famille d'Adi,
03:09depuis le début,
03:11c'était une longue discussion,
03:12ils ont compris qu'ils devaient se déplacer
03:14dans une autre zone,
03:16une autre région,
03:18pour éviter les répercussions politiques
03:22et le travail courageux
03:24que la famille a fait en faisant ce film.