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"Cet endroit, c'est l'histoire de l'évolution de ma carrière."

Un jour avec Youssoupha à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

Catégorie

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Musique
Transcription
00:00Ok ok, salut Brut. Vous êtes à Abidjan, vous allez passer une journée avec moi, il faudra suivre.
00:06Je ne vous attendrai pas si jamais vous êtes largués. On commence par le premier lieu,
00:11un endroit où je suis venu très très très très vite, vous allez comprendre pourquoi,
00:14c'est de parler de la culture.
00:17J'aime bien cet endroit parce que c'est l'histoire de l'évolution de ma carrière.
00:25Le premier concert que je dois faire en Côte d'Ivoire, c'était en 2008 ou 2009.
00:33Le concert est annulé, faute de billets vendus, donc c'est énormément de frustration pour les
00:39promoteurs de l'époque. Pour moi, parce que je me disais, waouh, j'avais chanté des fois un peu
00:45avant au Gabon et ça s'est bien passé et je me dis, voilà c'est ma première en Côte d'Ivoire et ça
00:50commence comme ça, donc j'étais un peu frustré quand même.
00:52Et quand tu es arrivé là la première fois, est-ce que tu te doutais que tu allais vivre ici un jour ?
00:57Non. Non, par contre, j'ai l'impression que ma femme le savait. C'est bizarre parce que oui,
01:05j'aurais dû détester le pays vu que la première fois que je viens, mon concert n'a pas lieu parce
01:11que les gens se font foutre et que ça n'avait pas soulevé les foules. Mais c'est quand même une
01:17ironie du sort, incroyable. Et ici, le code téléphonique, c'est 225. Et je t'ai dit,
01:24mon épouse, elle sentait qu'on allait peut-être venir vivre ici. Et quand je l'ai rencontrée,
01:29j'étais dans une chambre. On partageait une chambre étudiante minuscule, elle et moi. C'était
01:35notre premier endroit dans lequel on a vécu. Et c'était la chambre 225 déjà. Et c'est les petits signaux du destin comme ça.
01:45Je ne sais pas quelle équipe on va continuer le parcours. On va dans un endroit un peu spécial.
01:57Pour moi, c'est un endroit qui représente plein de choses, mais pour moi, c'est un genre de temple.
02:03C'est bizarre comment je l'ai dit. Vas-y, tu es, moi vous allez voir. Là, on est au Bouchman Café. Et c'est un lieu tellement multi-tages, c'est-à-dire que c'est un hôtel, un restaurant.
02:19Moi, je considère que c'est aussi un musée. C'est bien. Une ou deux fois, j'ai pris des photos pour mon Instagram. Et après, je me suis dit non, ça, c'est plus qu'Instagram. Ça, c'est un clip.
02:28Ça, c'est un clip.
02:35Je voulais un côté Afrique royale. Je pensais un peu à un prince à New York, etc.
02:45Mais prestige, prestige, black excellence.
02:49Tu as souvent eu l'étiquette de rappeur conscient. Qu'est-ce que tu en penses ?
02:54Les étiquettes, les cases comme ça, moi, j'ai toujours rigolé avec ça en disant que c'est fait surtout pour faire des rayons à la FNAC, pour savoir qui, qu'est-ce que tu cherches comme disque, etc.
03:05Ça ne me dérange pas, comme disent rappeurs conscients. Mais ne soyez pas déçus quand vous allez me voir dans une autre posture où vous serez les gens à me dire les cases.
03:12Si ça n'engage que vous, ce n'est pas un problème. Si ça, en plus, c'est censé m'engager, là, j'ai un petit problème.
03:17On demande des fois aux artistes, « Non, mais il ne peut pas dire ça à lundi, c'est un mardi ».
03:21Oui, mais on n'est pas élus de la République. Il peut se tromper. Il peut se contredire.
03:25Moi, j'ai récouté des choses à moi. Des fois, l'avis que j'ai émis, avec le temps, je ne suis pas d'accord avec ce que je disais.
03:32Mais ce n'est pas des morceaux que je relis pour autant. Ça me ressemble quand même.
03:37C'était moi, à cet état-là, et c'est parce que je suis passé par cette émotion-là qu'aujourd'hui, mon avis a fait évoluer.
03:43On va à un autre endroit. Suis-moi, ça va.
03:46C'est parce qu'elle m'adore, qu'elle me guette, qu'elle me téma. Chevalier dormeur pour DS Athéna.
03:50Millions d'euros en liquide sous le matelas. Je préfère Winnie à Nelson Mandela.
03:54Violent comme Djihad, comme couplet de Médine. Le rap de Biad, je viens, j'y remédie.
03:58En galère de concert, je freestyle acapella. Covid, sa mère, mon salon, c'est Coachella.
04:02Je suis rockeur comme Iggy, je danse pas la Biggie. Je suis trop mec pour devenir Notorious Mickey.
04:06J'ai eu la chance d'être au premier plan du rap français sur trois décennies.
04:21C'est-à-dire que j'ai rappé avant Instagram et je rappe encore à l'époque du TikTok.
04:26Il faut prendre du plaisir vite. Il faut s'habituer à prendre du plaisir.
04:30Parce qu'après, il n'y a plus d'horaire.
04:33Ça demande beaucoup de sacrifices. Donc si ça ne fait pas plaisir la musique qu'on fait, on s'y sent vite malheureux.
04:39Ma carrière a basculé au moment où j'ai accepté de me dire qu'il y a Dieu au-dessus de nous.
04:45Et après, priorité à moi-même, tu vois.
04:52Dieu, il va dire, OK, je vais aller. Faut pas que Brut le saute, ça. On censure pas Dieu, Brut.
04:58Sous-titrage Société Radio-Canada

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