Connaissez-vous l’existence des zones rouges ? Ces terres dévastées par les combats de la première guerre mondiale, sont considérées aujourd’hui comme trop dangereuses pour y habiter. On vous explique. 💥
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00:00La première guerre mondiale fait-elle encore des victimes ?
00:02Les plaies de la Grande Guerre saignent encore aujourd'hui en France et forment ce que l'on appelle les zones rouges.
00:07Ce sont des terres qui ont subi de plein fouet les ravages du conflit et sur lesquelles il est interdit d'habiter ou d'y effectuer une quelconque activité
00:13à cause des millions de cadavres et des nombreuses munitions non explosées ayant entraîné une importante pollution des sols.
00:18A la sortie de la guerre, ces zones représentent environ 120 000 hectares qui s'étendent sur 11 départements entre la région Grand Est et celle des Hauts-de-France.
00:25Car entre 1914 et 1918, c'est environ 1 milliard de bombes qui sont tombées sur le territoire français,
00:31ce qui représente 15 millions de tonnes de métal et on estime qu'environ 15% de ces obus n'ont pas explosé.
00:36Rien qu'à Verdun, on dénombre encore entre 12 et 15 millions d'explosifs enfouis dans la nature,
00:40certains proches de la surface et d'autres jusqu'à 15 mètres de profondeur.
00:44Pendant presque 10 ans, une grande partie de cette surface a été nettoyée
00:46et l'État a racheté certaines terres qui auraient coûté trop cher à assainir pour les reboiser.
00:50Mais ce désobusage est resté superficiel faute de détecteurs de métaux
00:54et les méthodes utilisées étaient plutôt radicales puisqu'elles consistaient tout simplement
00:57à faire brûler les munitions, à les enfouir ou à les immerger.
01:00Une approche qui a aujourd'hui des résultats catastrophiques
01:02étant donné que ces métaux lourds et ces composants toxiques ont pénétré la Terre
01:05jusqu'à contaminer les nappes phréatiques.
01:07Des conséquences écotoxicologiques qui pourraient être présentes pendant plusieurs siècles.
01:11D'ailleurs en 2012, 550 communes du Nord-Pas-de-Calais avaient été privées d'eau potable
01:15à cause de traces de perchlorate d'ammonium,
01:17un composant des détonateurs de la Première Guerre mondiale
01:20qui à haute dose entraîne une détérioration de la glande thyroïde.
01:23Et en 2015, la préfecture de la Meuse a ordonné par précaution
01:26la destruction des moissons de céréales
01:28et interdit la consommation des poissons des étangs voisins ainsi que celle des champignons.
01:32Jusqu'en 1994 en France, les armes chimiques retrouvées étaient explosées en bête somme
01:36mais face aux problèmes de contamination,
01:38elles sont aujourd'hui stockées à la base militaire de Suippe dans la Marne
01:41en attendant la construction d'une usine spécialisée dans le traitement de ces armes
01:44qui aurait déjà dû ouvrir cette porte en 2016.