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  • il y a 3 jours
François Bayrou est en déplacement à Coulommiers au salon des fromages et des vins dans un contexte de guerre commerciale après l'annonce par Donald Trump de la hausse des droits de douane. Le Premier ministre s'exprime lors d'un micro tendu.

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Transcription
00:00Qu'on les honore, qu'on soit là pour partager avec eux les défis qui sont devant eux et en même temps pour soutenir leur production.
00:10On a vu beaucoup de fromage, beaucoup de production laitière, beaucoup de production viticole, et c'était formidable d'enthousiasme.
00:21Et on est là pour les aider.
00:22— Alors on vit un moment qui est un moment terrible, totalement inattendu, avec une guerre commerciale lancée par les États-Unis qui s'ajoute aux craintes et aux difficultés qui venaient de la Chine.
00:38Et tout ça crée un univers dans lequel l'incertitude, l'inquiétude aussi sont impressionnantes et dans laquelle tout le monde comprend qu'il n'y a qu'une réponse possible, c'est la réponse européenne.
00:53Et cette réponse européenne, elle impose de se serrer les coudes, d'avoir de bonnes stratégies, de savoir dans quel domaine on place la résistance
01:04et aussi dans quel domaine on investit l'envie de progresser. Et tout ça, c'est évidemment le cadre de ce que chaque agriculteur, chaque éleveur vit en ce moment.
01:17Et cependant, ils sont toujours là avec de l'enthousiasme, de la volonté, eux, les organisations dans lesquelles ils travaillent. Et c'est infiniment précieux d'être avec eux.
01:30Et ce type de foire, c'est ici la deuxième foire la plus importante d'Île-de-France après, évidemment, le salon de l'agriculture.
01:41Mais c'est très important pour toute la profession et pour toute la région qu'on découvre qu'ils ne sont pas tout seuls, qu'on est là, que le gouvernement est là,
01:54que réunit chacun dans son engagement et sa spécialité pour les aider et les soutenir.
02:01On voit que la Chine est en orbuscade quelque part. Est-ce qu'il faut s'attendre à commercer davantage avec les Chinois ? Peut-être plus de produits chinois arrivent en France aussi ?
02:08Oui. Il y a des gens qui pensent qu'il serait plus simple de remplacer les uns par les autres. Et c'est pas du tout ça, une crise.
02:18Une crise, c'est une certaine organisation du monde qui s'effondre ou qui est dans l'incertitude.
02:24Parce que quand le président des États-Unis ajoute des taxes, c'est un tremblement de terre. Mais quand le président des États-Unis, 48 heures après,
02:35supprime des taxes, c'est encore un tremblement de terre. Surtout que sans qu'on s'en aperçoive, ayant agité le spectre de taxes très très fortes,
02:44il dit « je les baisse », mais il laisse quand même des taxes qui sont aujourd'hui trois fois plus importantes que ce qu'elles étaient avant.
02:49Et l'idée que l'un pourrait être remplacé par l'autre, les États-Unis, par la Chine, est une idée terriblement dangereuse aussi
02:58parce que la Chine joue sa carte. Et sa carte, c'est de remplacer dans le monde agricole et dans le monde industriel
03:06tous les producteurs européens. Et c'est dans ce déséquilibre, dans cette tempête-là que notre Union européenne est prise.
03:16Mais aujourd'hui, au moins, personne ne peut soutenir l'idée qu'on serait plus fort tout seul. Tous ceux qui, depuis des années,
03:23racontaient que c'était simple, il suffisait de sortir et que sortant de l'Europe, on trouverait des conditions plus favorables
03:30sont aujourd'hui, si j'ose dire, anéantis par les événements. Et si quelqu'un prétend que c'est facile ce qu'on a à relever comme défi,
03:40il se trompe. Ce qu'on peut faire, c'est que les Européens soient solidaires, qu'ils pèsent exactement les chances et les risques.
03:50L'Europe n'a jamais été contre le commerce international, mais elle ne peut accepter en matière industrielle comme en matière agricole
03:58qu'un commerce équilibré, justement équilibré. C'est-à-dire, si mon concurrent veut participer à notre marché,
04:09il doit avoir les mêmes règles que les nôtres. Et c'est vrai particulièrement en matière agricole.
04:13L'existence de règles et de normes, elle est liée au fait que tous les producteurs doivent obéir aux mêmes règles.
04:26Et cette loi-là, c'est la loi que le gouvernement français veut imposer. C'est la règle que nous nous fixons
04:34pour toutes les relations internationales entre les différents marchés de la planète. Il faut que les règles soient les mêmes.
04:41Si symétriques et justes, s'il y a en Europe des restrictions pour ne pas utiliser des produits dangereux
04:54ou pour ne pas utiliser des méthodes de production qui soient un risque pour la santé de nos concitoyens, des êtres humains,
05:05alors il faut que ceux qui sont nos concurrents aient les mêmes règles et qu'on puisse les vérifier.
05:09Et la traçabilité, comme disent les spécialistes, la traçabilité, la capacité de vérifier que ces règles sont respectées,
05:20que quand vous interdisez des antibiotiques en excès ou quand vous interdisez des hormones pour la croissance des animaux,
05:28il faut qu'on puisse vérifier que d'autres ne les utilisent pas.
05:30Et vous voyez que le respect des règles et le respect réciproque des règles, que tout soit en miroir symétrique,
05:42si les producteurs français et européens se voient imposer une discipline, eh bien il faut que les autres aient la même discipline.
05:50C'est un combat de tous les jours que nous menons, que mène le ministère de l'Agriculture et que mène la présence en Europe.
05:58Et c'est vital pour notre avenir.
06:01— Alors ici, on vous a vu vous catouler produits tirés à toutes les mains.
06:05Est-ce que vous êtes un Premier ministre en campagne au moment où les sondages ne sont pas géniaux
06:09et où le RN brandit à nouveau la menace ? Je vous en suis.
06:11— Oui. Mais si j'avais voulu la popularité, je ne serais évidemment pas dans...
06:20J'aurais évidemment pas accepté la fonction de Premier ministre dans un temps aussi déstabilisé.
06:25Je vous rappelle que quand nous sommes arrivés, le gouvernement de Michel Barnier venait d'être renversé,
06:32que nous n'avions... On était quasiment à Noël.
06:35On n'avait pas de budget pour l'action publique.
06:37On n'avait pas de budget pour l'action sociale.
06:39Et on a dû surmonter pour les faire adopter 6 motions de censure successives.
06:446. Jamais un gouvernement avait eu à vivre un tel défi et une telle difficulté.
06:50Et donc quand vous acceptez une responsabilité comme celle-là, ne vous attendez pas à être populaire.
06:58Parce que c'est pas possible.
07:00Mais attendez-vous à avoir en tête une seule chose, qui est le sens de toute notre équipe.
07:07Soyez prêts à être courageux.
07:10Et nous allons traiter un à un tous les problèmes qui se posent à la France, y compris ceux que depuis des décennies, on n'a pas traités.
07:18Nous allons regarder en face les défis les plus exigeants et d'autant plus exigeants que la crise s'y ajoute.
07:31La France traîne des pathologies, je dirais, ou en tout cas des déséquilibres depuis des décennies.
07:39Allez, disons depuis 30 ans.
07:41Elle traîne des déséquilibres comme ça.
07:44Ils sont d'autant plus difficiles à traiter que nous sommes entrés en temps de crise.
07:48Et nous allons cependant les exposer aux Français pour partager avec eux.
07:54Il y aura une grande communication mardi sur ce sujet, le mardi 15.
07:59On va partager avec les Français tous les risques.
08:03La vérité est décisive pour qu'on puisse prendre les décisions qui s'imposent.
08:13Et donc on ne s'attendait pas à être populaire.
08:17Et ce n'est pas ça la question.
08:19La question est est-ce qu'on décide de ne rien faire ou est-ce qu'on décide de traiter toutes les questions qui se posent ?
08:25On va les traiter toutes.
08:26— On parle beaucoup de souveraineté, justement, sur un autre dossier.
08:29Est-ce que la reprise de Vankorex par les Chinois, c'est une entreprise potentiellement stratégique ?
08:35Vous inquiètez ? Est-ce que vous comprenez ?
08:36— Alors si j'ai bien compris, parce que j'ai suivi le dossier avec les organisations syndicales et avec les élus locaux,
08:43c'est pas la reprise de Vankorex.
08:44C'est la reprise d'une petite partie des activités de Vankorex par une entreprise qui part ailleurs à des capitaux chinois.
08:52Écoutez, je préfère l'activité que la fermeture.
08:56Et je l'avais dit depuis le début.
08:58Vous savez que les salariés avaient proposé une offre de reprise.
09:00Elle n'a pas été acceptée.
09:03Nous sommes complètement en soutien du maintien de l'activité
09:11parce que c'est une activité qui s'était développée sur le site de Vankorex,
09:16qui a des aspects en effet tout à fait essentiels pour un certain nombre de productions,
09:23même si les producteurs en question de produits très sensibles pour notre économie, pour le nucléaire, etc.,
09:31pour notre défense, avaient pris leurs précautions.
09:34Mais nous sommes du côté de l'activité.
09:38Et nous préférons l'activité à la fermeture.
09:42– Vous parlez de courage.
09:43Est-ce qu'être courageux, ça peut être aussi de décider d'augmenter les impôts ?
09:48– Non, mais si... J'ai souvent dit ça. Je le répète pour vous.
09:54S'il y avait dans le monde un pays qui se portait bien parce qu'il a plus d'impôts que les autres,
10:00la France serait le pays du monde le plus heureux, le plus prospère,
10:05puisque nous sommes le pays du monde dans lequel il y a le plus d'impôts
10:08et le plus de dépenses publiques que nous finançons en effet par des prélèvements,
10:14mais aussi par du déficit, c'est-à-dire par de la dette.
10:18Et ceci n'est pas du courage.
10:20Donc il faut prendre en compte la situation et avoir en tête que ce n'est pas la multiplication d'impôts
10:27qui permet à un pays de réussir.
10:31Ça se saurait autrement.
10:33Et donc notre ligne de conduite doit être clairement exposée aux Français,
10:38et elle le saura.
10:39– Monsieur le ministre, hier, un juge et un gendarme devant la commission d'enquête
10:42ont appelé que c'était intervenu directement sur l'affaire du père Caricard en certain moment de vue ?
10:47– Madame, soyons absolument clairs, et ça sera prouvé parce qu'il y aura la commission
10:56et que j'irai devant la commission, jamais, pas une seule fois de ma vie,
11:03de toute ma vie politique, je ne suis intervenu dans une affaire judiciaire.
11:06Jamais.
11:07– Je ne sais pas s'ils mentent, les juges et les gendarmes, vous savez, ça se trompe comme les autres.
11:13Moi, je vous dis que de toute ma vie, jamais, je ne suis intervenu dans aucune affaire judiciaire.
11:18Et si quelqu'un peut venir me voir en disant « vous êtes intervenu, j'y étais »,
11:22à ce moment-là qu'ils viennent.
11:23– C'est ce qu'ils disent.
11:24– Non, pas du tout. Ah, pas du tout. C'est pas ce qu'ils disent.
11:26Ils disent « quelqu'un m'a dit que quelqu'un lui a dit que ».
11:29Ça n'a rien à voir. Jamais. Non. Absolument pas.
11:34– Alors je maintiens, j'apporterai toutes les preuves qu'il faut.
11:38D'abord, ça serait strictement interdit par la loi.
11:43Vous n'imaginez pas qu'un procureur général peut accepter une intervention d'un homme politique
11:49de surpoids que je ne connaissais pas. Je ne connais pas cet homme.
11:52Et donc, ceci n'est pas la vérité, est le contraire de la vérité.
12:00Alors il y a peut-être des gens de bonne foi, des gens qui ne savent plus ce qu'ils avaient à cette époque,
12:04mais tout sera, sera prouvé.
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