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  • il y a 6 jours
La Grande Dépression (en anglais : Great Depression) ou « crise économique des années 1930 », dite encore « crise de 29 », est une longue phase de crise économique et de récession qui frappe l'économie mondiale à partir du krach boursier américain de 1929 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Précédée par la puissante expansion des années 1920, c'est la plus importante dépression économique du XXe siècle. Elle a été accompagnée d'une forte déflation et d'une explosion du chômage et a poussé les autorités à une profonde réforme des marchés financiers.

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Transcription
00:00Les années 20 ont été surnommées les années folles.
00:11Durant cette période, New York est le centre du monde.
00:14Le monde entier a les yeux rivés sur Manhattan,
00:16devenu la nouvelle capitale de l'élégance et du raffinement.
00:20New York ne dort jamais.
00:22Tous les jeunes dansent au rythme du jazz.
00:31Et n'importe qui peut devenir millionnaire du jour au lendemain.
00:44Les États-Unis connaissent une longue période de prospérité et d'insouciance.
00:53Mais le rêve va brutalement prendre fin.
00:56En 1929, l'abus l'éclate.
01:01Wall Street est secoué par un krach boursier sans précédent.
01:05C'est le début de la Grande Dépression qui va traumatiser la nation toute entière.
01:12Du jour au lendemain, des milliers d'entreprises font faillite.
01:15Des millions de travailleurs se retrouvent sans emploi
01:17et sont obligés de manger à la soupe populaire.
01:22Des familles entières se retrouvent à la rue
01:24et vivent dans des barraquements de fortune
01:26à quelques pas seulement des symboles de la richesse passée.
01:32Comment l'Amérique a-t-elle pu connaître une telle période de prospérité
01:35et s'effondrer ainsi du jour au lendemain ?
01:38Pourquoi la plus grande puissance du monde occidental
01:40s'est-elle retrouvée à genoux en 1929 ?
01:43C'est la première guerre mondiale qui a permis aux Etats-Unis
02:06d'accéder au rang de grande puissance
02:07et de devenir la nation la plus prospère du monde ?
02:11Au début, les Etats-Unis optent pour la neutralité,
02:15refusant de prendre part à ce conflit européen.
02:18Leurs liens historiques avec la France et l'Angleterre
02:20leur permettent de tirer énormément d'argent
02:22de la vente d'armes, de munitions
02:24et même de denrées alimentaires aux deux pays.
02:28Les marchands d'armes ne sont pas les seuls à s'enrichir.
02:31Les ouvriers des industries qui fournissent l'Europe
02:33reçoivent des primes importantes.
02:35Une victoire des alliés est dans les intérêts
02:37du gouvernement américain
02:38qui leur a prêté 3 milliards de dollars.
02:42Le président Woodrow Wilson,
02:44un démocrate profondément pacifiste,
02:46tient avant tout à faire ce qui est juste.
02:49Il se retrouve confronté à un terrible dilemme
02:52car aussi enclin soit-il à soutenir les alliés,
02:54il refuse d'entrer dans cette guerre
02:56tant qu'aucune raison morale ne l'y oblige.
02:59Lorsqu'il apprend que l'Allemagne a passé
03:00des accords secrets avec le Mexique
03:02et a promis de lui céder de larges pans
03:04du territoire américain en cas de victoire,
03:06il cède.
03:07Il déclare alors la guerre à l'Allemagne.
03:09Une guerre pour mettre fin à toutes les guerres
03:11selon ses propres termes.
03:13Au cours de l'été 1917,
03:32les troupes américaines se dirigent
03:33vers les côtes européennes.
03:34Sur les champs de batailles français,
03:45les combats s'éternisent
03:46et font des millions de morts dans chaque camp.
03:48En deux mois,
04:05deux millions de soldats américains
04:06débarquent, prêts au combat
04:07et mieux armés
04:09pour soulager les troupes alliées épuisées.
04:11Un appui qui sera décisif.
04:13Pour la première fois depuis le début de la guerre,
04:17les Allemands battent en retraite.
04:23Le 11 novembre 1918,
04:26la signature de l'armistice
04:27met fin à la grande guerre.
04:28Partout, ce sont des explosions de joie.
04:34Le président Wilson se rend en France
04:36où il est accueilli en véritable héros.
04:39Pour les Français,
04:39l'intervention des Américains
04:41a permis aux alliés de gagner la guerre
04:42et a sauvé la vie de nombreux soldats.
04:46Mais les Français ont aussi soif de vengeance
04:48et à Paris,
04:49où le traité de Versailles sera négocié,
04:51tout le monde ne partage pas
04:52les idéaux pacifistes de Wilson
04:54pour empêcher de nouvelles guerres.
04:57Lorsque le président rentre aux États-Unis,
04:59les choses ont changé.
05:01Les républicains contrôlent désormais le Sénat
05:03et comme beaucoup d'Américains,
05:04ils ne veulent plus être mêlés
05:06aux affaires de l'Europe.
05:11En 1919, le Sénat américain
05:14refuse de ratifier le traité de Versailles.
05:16Et en 1920,
05:18la défaite des démocrates
05:19à l'élection présidentielle
05:20met définitivement un terme
05:21au rêve de paix
05:22dans le monde du président Wilson.
05:27Le nouveau gouvernement
05:28souhaite se lancer
05:29dans une noble expérience
05:30et instaure la prohibition.
05:34Il devient illégal de fabriquer,
05:36de transporter
05:37ou de vendre de l'alcool.
05:38Seuls l'achat
05:40et la consommation
05:41sont tolérés.
05:48À travers tout le pays,
05:49des milliers de litres
05:50de boissons alcoolisées
05:51sont saisis et détruits.
05:53C'est la première fois
05:54dans l'histoire
05:54qu'un pays occidental
05:55instaure une telle loi.
05:57Mais la prohibition
05:58s'avérera impossible à appliquer.
06:00Le nouveau président républicain
06:11Warren Harding
06:12fait comme la plupart
06:13de ses concitoyens américains.
06:15Il respecte la loi en public
06:16mais en privé,
06:18il ne se gêne pas
06:18pour consommer du whisky.
06:21Son écrasante victoire
06:22lors des élections
06:23est à l'image
06:24de l'humeur des Américains
06:25à cette époque.
06:25Il veut baisser les impôts
06:29sur les sociétés
06:30et sur les revenus.
06:32Il a beau être populaire,
06:33son jugement
06:34est aussi peu sûr
06:35que ses talents de golfeur.
06:39Les derniers mois
06:40de sa présidence
06:41sont ternis
06:41par les rumeurs de corruption
06:43impliquant son cabinet.
06:46Il meurt en août 1923
06:47d'une crise cardiaque
06:48avant d'avoir terminé
06:49son mandat.
06:50Contrairement à son prédécesseur,
06:52Calvin Coolidge,
06:54lui,
06:54ne sera jamais suspecté
06:56de corruption.
06:57C'est un fervent républicain
06:58dont le slogan est
06:59« La principale préoccupation
07:01des Américains,
07:02c'est les affaires ».
07:03Il est contre toute forme
07:04de régulation de l'économie
07:05et prône la libre concurrence.
07:11Mais Coolidge
07:12est aussi un presbytérien
07:14convaincu
07:15que Dieu lui-même
07:16était capitaliste
07:17et que par conséquent
07:18travailler dans une usine
07:19est un acte de foi.
07:20Un journaliste
07:21le rebaptisera d'ailleurs
07:22le puritain de Babylone.
07:32Mais quand il entre
07:33à la Maison-Blanche,
07:34il laisse de côté
07:34son puritanisme
07:35et agit en parfait républicain
07:37face à la prospérité galopante
07:39que connaît son pays.
07:40Durant cette période
08:02marquée par un individualisme acharné,
08:05Coolidge veut donner
08:06l'image d'un président
08:07à la fois héroïque
08:08et puritain.
08:09Sa femme utilisera d'ailleurs
08:10l'une des grandes inventions
08:11de l'époque,
08:12la caméra,
08:13pour le filmer
08:14en improbable cow-boy.
08:17Au milieu des années 1920,
08:18l'Ouest sauvage
08:19n'est pas épargné
08:20par la révolution industrielle
08:22qui transforme le pays.
08:25Les étangs du sauvage,
08:26riches en ressources naturelles,
08:27sont littéralement pillés
08:29et les villes deviennent
08:30des temples du commerce.
08:33Des bateaux remplis d'immigrants
08:35fournissent une main d'oeuvre
08:36au bon marché.
08:37Les Etats-Unis sont désormais
08:38le pays le plus riche du monde.
08:43Avec les intérêts,
08:44le prêt accordé aux alliés
08:45durant la guerre
08:45vaut désormais
08:4612 milliards de dollars
08:48et presque tous
08:49les pays occidentaux
08:50doivent de l'argent
08:51aux Etats-Unis.
08:52L'Amérique est devenue
08:56une grande puissance industrielle.
08:58Henry Ford est désormais
09:00le plus grand constructeur
09:01du pays.
09:02Depuis les années 1890,
09:04cet ingénieur passionné
09:05d'automobiles
09:06développe des moteurs
09:07caressant le rêve
09:08qu'un jour
09:08tous les foyers
09:09posséderont une voiture.
09:11Son rêve devient réalité
09:12lorsqu'il invente
09:13la production en série.
09:15Une armée d'ouvriers
09:16travaillant à la chaîne
09:17le long d'une interminable
09:18ligne d'assemblage
09:19pour produire des voitures
09:21strictement identifiées
09:22pièce par pièce.
09:23Plus la production
09:24est importante,
09:25plus les coûts sont réduits.
09:33Lorsque Ford met en place
09:35ce système de production
09:36en 1913,
09:37il faut 12h30
09:38pour assembler une voiture.
09:42A la fin des années 1920,
09:44une Ford T
09:45sort de l'usine
09:46toutes les 24 secondes.
09:52Les lignes d'assemblage
10:04de Ford
10:05vont permettre
10:05à tous les Américains
10:06d'avoir une voiture.
10:08La Ford T,
10:09affectueusement surnommée
10:10Tin Lizzie,
10:11a radicalement transformé
10:12la vie des Américains
10:13et le visage de l'Amérique.
10:15C'est une voiture
10:16à la fois robuste,
10:17élégante
10:18et maniable.
10:18à l'époque,
10:19elle ne coûte que 295 dollars,
10:22550 dollars de moins
10:24que son prix à l'origine.
10:25Grâce à l'allocation-vente,
10:27une autre invention américaine,
10:28la plupart des familles
10:29peuvent se l'offrir.
10:30En 1924,
10:31les ventes
10:32de Ford T
10:33atteignent les 10 millions
10:34d'exemplaires.
10:45L'industrie automobile
10:46a eu un impact considérable
10:48sur l'économie américaine
10:49puisqu'elle a été
10:50à l'origine
10:51d'une véritable explosion
10:52de la construction de routes.
10:54En seulement 10 ans,
10:55les autoroutes bitumées
10:57traversent tout le pays.
10:58Les stations-service
11:09fleurissent
11:09dans les villes américaines.
11:11Cette augmentation
11:12des besoins en essence
11:13permet à l'industrie pétrolière
11:14de connaître
11:15des profits records.
11:17L'industrie automobile
11:18absorbe 96%
11:20de la production pétrolière
11:21du pays,
11:2280% de sa production
11:23de caoutchouc
11:24et 20%
11:25de sa production
11:26d'acier.
11:28En 1928,
11:299 familles américaines
11:30sur 10
11:30possèdent une voiture.
11:32La production de masse
11:33permet d'accélérer
11:34la fabrication
11:35tout en réduisant
11:36les coûts de production.
11:37Pour Henry Ford,
11:38ce concept
11:39est le nouveau messie
11:40de l'industrie.
11:42D'ailleurs,
11:42les industriels du textile
11:44abandonnent eux aussi
11:45le sur-mesure
11:46pour se lancer
11:47dans le prêt-à-porter
11:48en produisant en série
11:49des vêtements disponibles
11:50dans toutes les tailles
11:51et accessibles
11:52à tous les budgets.
11:54Les salaires des ouvriers
11:55augmentent de façon spectaculaire
11:57et avec la baisse
11:58des impôts,
11:59les ménages américains
12:00ont plus de pouvoir d'achat.
12:02Les femmes au foyer,
12:02comme celles qui travaillent,
12:04peuvent désormais
12:04s'offrir des appareils
12:05électroménagers
12:06dernier cri
12:07qui leur simplifient la vie
12:08et les libèrent
12:09des corvées ménagères.
12:11Machines à laver,
12:12réfrigérateurs
12:13ou aspirateurs.
12:14Conçues au départ
12:28pour les communications
12:29longue distance,
12:30la radio fait son entrée
12:31dans les foyers américains
12:32au milieu des années 20.
12:34Mais seules les familles aisées
12:35peuvent s'offrir un modèle
12:36à 275 dollars
12:38comme celui-ci.
12:39Grâce à des spots publicitaires,
12:44ce qui n'était qu'un marché
12:45de niche
12:45devient bientôt
12:46un phénomène national.
12:4811 millions de radios
12:49seront vendues
12:50rien que pour l'année 1925.
12:53Information,
12:54météo,
12:54feuilletons,
12:55musique,
12:56toute la nation
12:56à l'oreille collée
12:57à la radio.
13:05En donnant accès à la musique,
13:06à toute une génération
13:07de jeunes femmes modernes,
13:09le gramophone apporte
13:10lui aussi
13:10une nouvelle forme
13:11de liberté
13:12à des millions de personnes.
13:14Ces jeunes femmes
13:15se donnent elles-mêmes
13:15le nom de « flappers »
13:17en référence
13:18à leur pas de danse.
13:19Elles vont donner le ton
13:20et imposer leur style
13:21pendant toute la décennie.
13:22à cette époque,
13:36la publicité est en plein boom
13:37et se jette sur le phénomène.
13:39Une flappeure adore le jazz,
13:58une musique considérée
13:59comme décadente
14:00par les conservateurs.
14:02Elle porte effrontément
14:03des jupes raccourcies
14:04et des chapeaux.
14:06Elle raffole
14:06des dernières danses à la mode
14:08comme le charleston.
14:12Elle est libérée
14:13et n'hésite pas
14:16à se couper les cheveux
14:17à la garçonne.
14:24Elle passe ses nuits
14:25à danser dans les clubs.
14:38Pour les journalistes
14:39de l'époque,
14:39les flappers
14:40et leurs petits amis
14:41sont une génération perdue
14:43parce qu'elles refusent
14:44la morale de l'Amérique puritaine
14:45et surtout,
14:46elles consomment de l'alcool,
14:48ce fruit désormais défendu.
14:51Malgré la prohibition,
14:52l'alcool est partout.
14:52Le pays compte environ
14:5432 000 speakeasies
14:56tenus par des gangsters.
14:58Ces bars clandestins
14:59représentent un commerce juteux
15:01pour le crime organisé,
15:02mais ils ne sont que
15:03la face cachée de l'iceberg.
15:05En réalité,
15:06les petits bars clandestins
15:07qui écoulent de l'alcool
15:08frelaté
15:08se comptent
15:09par centaines de milliers.
15:10Celui qui va le plus profiter
15:26de la prohibition
15:27est sans conteste
15:27Al Capone,
15:28le parrain
15:29de la mafia de Chicago.
15:31Il approvisionne
15:32ses speakeasies
15:33avec de l'alcool
15:34en provenance du Canada
15:35et de Cuba.
15:36De temps en temps,
15:40les gardes-côtes
15:41arrêtent un bateau
15:42transportant des marchandises
15:43illicites.
15:44Mais ces interceptions
15:45filmées,
15:46comme ici,
15:47sont plus des outils
15:48de la propagande fédérale
15:49qu'autre chose.
15:50La guerre contre l'alcool
15:51est perdue d'avance,
15:53même si personne
15:53ne veut l'admettre.
15:54Surtout pas
15:55l'Amérique puritaine
15:56du Middle West,
15:58incarnée par le prédicateur
15:59apocalyptique
16:00Billy Sunday,
16:02qui a défaut
16:03d'aimer l'alcool,
16:04aime l'argent.
16:05According to our standard
16:07of gold and silver,
16:08Abraham was worth
16:08a billion and a half of dollars.
16:10David was worth
16:11three billion.
16:12Solomon was worth
16:12five billion.
16:13Solomon could have hired
16:15Andrew Carnegie
16:16for a butler,
16:17J. Pierpont Morgan
16:18to cut his lawn,
16:19and Andrew Mellon
16:20for a chauffeur,
16:21and John Dee
16:23to black his boots.
16:25America needs
16:26a tidal wave
16:26of the old time religion.
16:28And I want to take
16:29a pledge in this audience
16:30to join me in a pledge
16:31that you will never rest
16:33until this old God-hating,
16:35Christ-hating,
16:36whiskey-soaked,
16:37sabbath-breaking,
16:38blaspheming,
16:39infidel, bootlegging
16:40old world
16:41is bound to the cross
16:42of Jesus Christ
16:43by the golden chains
16:45of love.
16:47Ces chemins pavés d'or
16:49ne se trouvent certainement
16:50pas dans les états du sud.
16:52Là-bas,
16:53toute classe
16:54et toute origine confondue,
16:55personne ne profite
16:56de la spectaculaire période
16:58de prospérité
16:58que connaît le pays.
17:00Le cours des produits
17:01agricoles s'est effondré
17:02et les fermiers ruinés
17:04cherchent un responsable
17:04à leur malheur.
17:06Ils s'en prennent
17:06tous juifs,
17:07aux étrangers
17:07et surtout
17:08aux afro-américains.
17:14Alors que l'Amérique
17:14est admirée
17:15dans le monde entier
17:16pour son sens
17:16de la liberté
17:17et pour la façon
17:18dont elle a ouvert
17:19les bras aux pauvres
17:19et aux affamés d'Europe,
17:21une sinistre armée
17:22de suprématistes blancs
17:23appelés Ku Klux Klan
17:24voit le jour
17:25et parade
17:26dans les rues
17:26de la capitale
17:27dans une indifférence
17:27quasi totale.
17:42À l'époque de ce défilé,
17:43le clan compte
17:445 millions de membres.
17:45Les Noirs du Sud
17:50se réfugient
17:51dans le Nord
17:51pour échapper
17:52au lynchage.
17:54Nombre d'entre eux
17:55s'installent à Harlem,
17:56une banlieue
17:57de New York.
17:57« Have you seen
17:59the well to do
18:00upon Lenox Avenue
18:02on that famous thoroughfare
18:04with their noses
18:06in the air
18:07high hats
18:08and colored collars
18:09white spats
18:10and fifteen dollars
18:11spending every dime
18:13for a wonderful time
18:15If you're blue
18:17and you don't know
18:17where to go to
18:18why don't you go
18:19where Harlem
18:20let's put
18:22on the wrist
18:23»
18:25Né à la Nouvelle-Orléans,
18:28la vague du jazz
18:29va bientôt trouver
18:30de nouvelles racines
18:31dans ce ghetto noir
18:31à la mode.
18:32« If you're blue
18:34and you don't know
18:35where to go to
18:36why don't you go
18:37where Harlem
18:38let's put
18:40on the wrist
18:41that's where
18:43each and every
18:44lulu bell goes
18:46every Thursday evening
18:49with their swell bows
18:50robbing elbows
18:52come with me
18:53and we look
18:53in their jubilee
18:54and see them
18:55spend their last
18:56two bits
18:57putting on the wrist
18:59»
19:02Grâce à la radio,
19:03les rythmes entraînant
19:04de cette nouvelle musique
19:05pénètrent dans les foyers
19:05américains
19:06et défèrent le bientôt
19:07sur le monde.
19:08« Musique douce »
19:11Tout comme le jazz,
19:22le cinéma fait son entrée
19:23dans la culture populaire.
19:25Dans les années 20,
19:26son poids dépasse
19:27les frontières
19:27du simple show business
19:28pour devenir une industrie
19:30d'un milliard de dollars.
19:33Le pouvoir d'attraction
19:34qu'exercent
19:35certaines stars
19:36du grand écran,
19:37tels que
19:37Mary Pickford
19:38et son mari de l'époque,
19:39Douglas Fairbanks
19:40est telle
19:41que même les studios
19:42n'en reviennent pas.
19:44Mary Pickford
19:44devient une star nationale
19:46dès 1915.
19:47Conscient de ce qu'elle
19:48peut leur apporter,
19:50les producteurs
19:50la payent
19:51jusqu'à 10 000 dollars
19:52la semaine,
19:53un cachet encore
19:53bien inférieur
19:54à ce qu'elle touchera
19:55dans les années 20.
19:57Mais à cette époque,
19:58le roi du cinéma muet
19:59s'appelle
20:00Charlie Chaplin.
20:02L'acteur britannique
20:02court-circuit
20:03l'industrie du cinéma
20:04américain
20:05en réalisant
20:06et en produisant
20:06ses propres films.
20:07Son film
20:08La ruée vers l'or
20:09lui rapportera
20:102 millions de dollars.
20:18Rudolf Valentino,
20:19surnommé
20:19le Latin lover,
20:21incarne le chèque
20:22et devient
20:22le chouchou
20:23de ses dames.
20:28Il meurt
20:29prématurément
20:30en 1926
20:31et aura droit
20:32à des funérailles
20:33quasi-nationales.
20:34Le jour
20:38de son enterrement,
20:39Paula Negris,
20:40sa partenaire
20:41à l'écran,
20:42arbore une tenue
20:43de deuil
20:43volontairement
20:44inconvenante.
20:45Les journaux
20:46du monde entier
20:46couvrent l'événement
20:47et les rues
20:48sont remplies
20:48de femmes en pleurs.
20:50Hollywood comprend
20:50alors que son avenir
20:52repose sur les stars.
20:54Les stars du grand écran
20:54envahissent même
20:55les cours d'école.
20:57À chaque mardi gras,
20:58tous les enfants
20:58veulent se déguiser
20:59en Charlie Chaplin
21:00ou en Douglas Fairbanks,
21:01acteurs dont ils n'ont
21:03encore jamais entendu
21:04le son de la voix.
21:06Mais cela va bientôt
21:06changer.
21:10Al Johnson
21:10va être le premier
21:11à rompre le silence.
21:12Cette grande star
21:40du vaudeville
21:40est à l'affiche
21:41du premier film
21:42parlant du cinéma,
21:43Le chanteur de jazz.
21:45Une nouveauté
21:46qui, contre toute attente,
21:47va s'imposer
21:48grâce à l'engouement
21:49du public.
21:52Un an plus tard,
21:539000 cinémas
21:54projettent des films
21:55parlants
21:56à travers le pays.
22:03Mais le vrai héros
22:04le plus célèbre
22:05à cette époque
22:05s'appelle
22:06Charles Lindbergh.
22:07en traversant
22:11le plus grand
22:11océan du monde
22:12à bord de son avion,
22:13il va gagner
22:14le cœur
22:14de tous les Américains.
22:22Au cours
22:23du printemps
22:241927,
22:25il décolle
22:25de New York
22:26à bord
22:26de son frêle
22:27monoplan,
22:27le Spirit of Saint Louis,
22:29pour tenter
22:29la première traversée
22:30aérienne
22:31de l'Atlantique
22:32sans escale
22:32et empoché
22:33une récompense
22:34de 25 000 dollars.
22:38Il disparaît
22:39pendant 33 heures.
22:41Des millions
22:41d'Américains
22:42sont rivés
22:42à leur radio.
22:45Un message radio
22:46annonce finalement
22:47qu'il a été repéré
22:48dans les airs
22:49par des fermiers
22:50près des côtes
22:51irlandaises
22:51et qu'il est toujours
22:52en vie.
22:56Il atterrit
22:56à Paris
22:57sous le feu
22:57des projecteurs
22:58et les acclamations
22:59de la foule.
22:59Une gloire fulgurante
23:04à l'image
23:04de l'esprit
23:05de l'époque
23:05et un exploit
23:06qui va marquer
23:07une avancée palpitante
23:08dans le monde
23:09de l'aviation.
23:28De retour
23:28aux Etats-Unis,
23:29Lindbergh est accueilli
23:30en véritable héros
23:32par les New-Yorkais.
23:33« Musique de la foule »
23:56Rousselder, une aviatrice aux physiques d'actrice hollywoodienne, rêve de réitérer l'exploit d'Olinberg.
24:10Mais elle sera obligée d'amérir dans l'Atlantique après 3200 kilomètres de vol.
24:15Les femmes ont désormais leur place dans le monde de l'aviation et n'hésitent pas à défier les hommes au plus haut niveau.
24:33L'autre grande vedette de l'époque est B. Bruce, considéré comme le plus grand joueur de baseball de tous les temps.
24:39Tout au long de sa carrière, ce joueur hors normes n'a cessé de s'améliorer.
24:43Les 60 home runs qu'il a frappés pour les Yankees de New York lors de la saison de 1927 resteront un record inégalé pendant plus de 30 ans.
24:54Il touche un salaire annuel de 52 000 dollars, trois fois plus que son principal rival.
25:03Mais le sportif qui fascine le plus le public au milieu des années 20 est sans aucun doute le boxeur Jack Dempsey.
25:09Il affronte le redoutable Gene Tenet lors de deux combats légendaires.
25:15Sur les affiches de l'époque, les deux boxeurs sont présentés comme la belle et la bête.
25:20Leurs deux rencontres attirent un nombre de spectateurs record et génèrent des recettes qui se chiffrent en millions de dollars.
25:27Dempsey perd les deux fois.
25:29Mais comme nombre d'Américains, les années 20 ont fait sa fortune.
25:32A cette époque, l'Amérique est en quête de nouveaux héros.
25:36Après ses doubles défaites, Dempsey prend sa retraite en 1929.
25:39Le géant du sport le plus populaire des années 20 est Bobby Jones, un golfeur de talent qui, contrairement aux autres, ne jouera jamais pour de l'argent.
25:52Il n'a que faire de la gloire et restera amateur tout au long de sa brillante carrière.
25:57Malgré son swing légendaire, pour lui l'important n'est pas de gagner et il continuera de jouer pour le plaisir dans les championnats américains et britanniques pendant des années.
26:09Il est le premier golfeur à faire le grand schlème en remportant quatre tournois majeurs la même année.
26:21Mais l'image que l'on gardera de lui sera surtout celle du parfait gentleman.
26:29Henry Ford, lui, ne peut pas se permettre de jouer les gentlemen s'il veut rester le plus grand industriel de l'époque.
26:35General Motors et Chrysler lui font de plus en plus de concurrence et s'il a écoulé 15 millions de Ford T à partir de 1927, les ventes commencent à baisser.
26:47La Ford T n'est plus à la mode. Le constructeur ne la produit désormais plus qu'en noir.
26:52Mais un nouveau modèle va bientôt envahir les rues de l'Amérique.
26:55Henry Ford déjoue la concurrence en sortant une version plus sophistiquée de la Tinley-Z, la Ford A.
27:02Pour cela, il n'a pas hésité à se comporter en tyran.
27:05Il a mis en congé sans solde 60 000 de ses ouvriers pendant 60 jours, le temps de construire une nouvelle usine.
27:11Playoff people, playoff folks, none of your sarcastic jokes, cause Henry's made a lady out of Lizzie.
27:20Have you seen her, ain't she great? She's something you'll appreciate.
27:24I'm sure you understand just what I mean.
27:28Why everybody, everywhere, is falling for her now.
27:33I'm talking about the new Ford, and boy, she is a wow.
27:36Playoff people, playoff folks, none of your sarcastic jokes, cause Henry's made a lady out of Lizzie.
27:45She once had rattled in her wheel, but now she's full of sex appeal, cause Henry's made a lady out of Lizzie.
27:53La Ford A est un nouveau succès.
27:56Grâce au crédit, les automobilistes peuvent facilement remplacer leur ancienne Tinley-Z par le nouveau modèle.
28:01A l'époque, presque tout le monde achète sa voiture à crédit.
28:07Les banques et les organismes de crédit prêtent facilement de l'argent et sont peu regardants quant aux garanties.
28:17L'autre chose dont raffolent les Américains à cette époque, en dehors de leur voiture, c'est la spéculation boursière.
28:26Entre 1927 et 1929, nombre d'entre eux se laissent griser par la fièvre de Wall Street.
28:31Et la flambée des actions.
28:33Grâce au crédit, l'employé, la secrétaire, la femme au foyer, le mineur et même le groom peuvent investir en bourse pour la première fois.
28:46Grâce aux prêts des courtiers, n'importe qui peut acheter des actions à crédit.
28:51En 1927, 577 millions d'actions sont échangées à la Bourse de New York.
28:57En 1928, Calvin Coolidge renonce à briguer un second mandat.
29:04Il n'a rien accompli de majeur durant sa présidence, mais il est resté populaire.
29:09Sans doute parce que l'Amérique n'a jamais été plus prospère que durant son mandat.
29:13Aux yeux des Américains, il a été un bon président.
29:16En apparence, l'économie est toujours en plein essor, mais la face cachée de l'iceberg ne va pas tarder à faire surface.
29:24Le crédit à outrance et la politique non-interventionniste du gouvernement, face à une bourse désormais totalement hors de contrôle, vont mener tout droit à la catastrophe.
29:32Sans compter que de nombreux pays européens ont beaucoup de mal à rembourser leurs dettes de guerre.
29:38Un autre républicain va être élu à la présidence.
29:41Il s'agit de Herbert Hoover.
29:44Il a été secrétaire d'État au commerce de 1921 à 1928, et beaucoup le considèrent comme l'artisan de la prospérité.
29:50Il espère offrir aux Américains une autre période d'abondance et de progrès.
29:53Durant la campagne présidentielle de 1928, Hoover a proclamé aux électeurs
30:00« Les Américains sont aujourd'hui plus près de vaincre la pauvreté que n'importe quelle autre nation dans l'histoire. »
30:13Hoover incarne leur rêve américain.
30:16À 40 ans, il est déjà multimillionnaire, et il connaît le monde de l'argent.
30:19Mais son ascension l'a aussi persuadé que chaque homme ne doit sa réussite qu'à lui-même.
30:26Pour lui, le gouvernement ne doit pas intervenir dans la vie des citoyens.
30:31Quand Hoover prend ses fonctions, il promet aussi de faire disparaître les speakeasies,
30:36tenues par la mafia à travers tout le pays.
30:39Il veut mettre un terme aux agissements des bandits comme Al Capone,
30:42qui, en 1927, a amassé par moins de 30 millions de dollars.
30:46Capone est en quelque sorte devenu une célébrité.
30:51Il lui arrive même d'être acclamé par la foule lorsqu'il assiste à un match de baseball,
30:55ce qui ne l'empêche pas de faire preuve de violence.
30:58Le jour de la Saint-Valentin 1929, il envoie des hommes de main dans un garage de Chicago
31:03pour tuer sept membres d'un gang rival.
31:06Ces images ne sont qu'une reconstitution du massacre,
31:09mais les photos parlent d'elles-mêmes.
31:11Ces tueries à répétition vont sérieusement entacher la réputation d'Al Capone.
31:16En 1931, il est reconnu coupable d'évasion fiscale
31:23pour ne pas avoir payé d'impôts sur les bénéfices issus de ses activités illégales.
31:28Il est condamné à 11 ans de prison et envoyé à Alcatraz.
31:31A la fin de cette décennie, presque tout le monde rêve de se retrouver sous le feu des projecteurs.
31:43Les jolies filles y arrivent en devenant reines de beauté.
31:45Musique
31:47Musique
31:59A cette époque, le succès de certains peut paraître bien insignifiant
32:19face à la naissance des gratte-ciels vertigineux de Manhattan.
32:26A plusieurs centaines de mètres au-dessus des rues de New York,
32:30des ouvriers travaillent au sommet de ce qui deviendra pour quelque temps
32:32le plus haut gratte-ciel au monde, le Chrysler Building.
32:37Un bâtiment construit par des hommes au péril de leur vie
32:39qui reflète parfaitement le tournis de ces années folles.
32:49Pendant ce temps, à Wall Street, les spéculateurs continuent d'acheter
32:53les valeurs mobilières avec la frénésie caractéristique de cette décennie.
32:56Tout le monde semble persuadé que la conjoncture restera éternellement favorable.
33:05Le rêve prend subitement fin le jeudi 24 octobre 1929.
33:10La bulle éclate.
33:13Un vent de panique envahit Wall Street.
33:14Tous les investisseurs veulent revendre leurs actions,
33:18provoquant une chute alarmante des cours.
33:21En une journée, la valeur des titres perd 4 milliards de dollars.
33:26Une situation qui va encore empirer pendant le week-end.
33:32Lorsqu'elle apprend la nouvelle, la population stupéfaite envahit les rues.
33:35La plupart des courtiers qui ont vendu des actions à crédit
33:38avaient eux-mêmes emprunté aux banques pour pouvoir les acheter.
33:42Celles-ci exigent maintenant leur argent.
33:46Pour rembourser, les courtiers doivent eux-mêmes recouvrer leurs créances auprès de leurs clients.
33:51Et la seule façon pour eux de payer, c'est de vendre leurs actions à n'importe quel prix.
33:55Prix de panique, courtiers et investisseurs revendent plus de 16 millions d'actions en ce mardi noir.
34:03La valeur des titres perd 14 milliards de dollars.
34:10La colère gronde contre les traders qui ont spéculé avec l'argent de leurs clients.
34:15Des milliers de nets travailleurs voient leurs investissements partir subitement en fumée.
34:20Les nantis et les célébrités ne sont pas épargnés.
34:22Jack Dempsey, le boxeur poids-lourd à la retraite,
34:25perd presque la totalité des 3 millions de dollars qu'il avait gagnés.
34:31Immédiatement après le krach,
34:33ceux qui ont encore des économies à la banque se précipitent pour retirer leur argent de peu net travailleurs
34:37voient leurs investissements partir subitement en fumée.
34:41Les nantis et les célébrités ne sont pas épargnés.
34:44Jack Dempsey, le boxeur poids-lourd à la retraite,
34:47perd presque la totalité des 3 millions de dollars qu'il avait gagnés.
34:52Immédiatement après le krach,
34:55ceux qui ont encore des économies à la banque se précipitent pour retirer leur argent de peur de tout perdre.
35:00Face à ces truées sur leur liquide,
35:02les banques qui ne peuvent pas récupérer leur argent auprès des spéculateurs ruinés
35:06sont obligées de fermer et de se déclarer en faillite.
35:11Beaucoup ont tout perdu, du jour au lendemain,
35:13et se retrouvent sans ressources.
35:15Privé de l'appui des banques pour sortir de la tempête,
35:21les entreprises sont obligées de mettre la clé sous la porte
35:23et des milliers de travailleurs se retrouvent au chômage.
35:27Sur tous les visages de ces pairs,
35:28on peut lire le désespoir de ne plus pouvoir nourrir leur famille.
35:45Sous-titrage Société Radio-Canada
36:15Le krach boursier est une véritable honte de choc pour l'économie mondiale.
36:21Pour faire face à la crise et se maintenir à flot,
36:24les banques américaines qui avaient accordé des prêts à l'Europe
36:26pour se reconstruire après la guerre,
36:28tentent de récupérer leur argent.
36:30L'économie mondiale s'effondre,
36:32privant les banques américaines de l'argent dont elles ont besoin.
36:36Alors que la misère gagne du terrain,
36:38le président Hoover demande à l'homme le plus riche des États-Unis,
36:41le mania du pétrole John Davidson Rockefeller,
36:45de s'adresser au peuple américain pour tenter de lui redonner confiance.
36:48Hoover s'entête à promettre que la crise ne durera pas.
37:10Il reçoit même une délégation d'hommes d'affaires avec ces mots
37:12« Messieurs, vous avez 60 jours de retard, la dépression est terminée ».
37:17Mais les Américains font de moins en moins confiance à leur président.
37:20Celui-ci demande à tester Herbert Hoover.
37:24Après avoir incarné la prospérité, il devient le bouc émissaire des Américains.
37:29En osant déclarer que tous les Américains mangent à leur faim,
37:32même les sans-abri,
37:33ils passent pour un être cruel et sans cœur.
37:35Cette image est renforcée par le fait qu'il semble prêt à tout
37:39pour sauver les entreprises et les banques,
37:41mais laisse les citoyens se débrouiller seuls face à la crise.
37:47Les soupes populaires sont désormais surnommées les soupes Hoover
37:50et les bidonvilles où les gens vivent dans des abris de fortune, Hooverville.
37:54Désespérés, des couples s'inscrivent à des marathons de danse
38:08qui les font danser jusqu'à l'épuisement,
38:10dans la seule perspective de gagner un repas gratuit.
38:13Le pays le plus riche du monde ne peut même plus nourrir tous ses citoyens.
38:36Les femmes au foyer, les mieux loties,
38:38se regroupent pour venir en aide aux plus démunis.
38:40Quand elles font leurs courses,
38:42elles achètent aussi des denrées alimentaires pour les familles dans le besoin
38:45qui seront ensuite distribuées par les bénévoles.
38:49Cette initiative spontanée baptisée « Partager un repas »
38:52n'est soutenue par aucune aide gouvernementale.
38:55Le président, persuadé que la crise sera bientôt terminée,
38:58ne juge pas nécessaire de subventionner de telles opérations.
39:02Pour se justifier, il fait appel à un analyste réputé,
39:05Roger Babson.
39:06Mais ces prévisions sont bien loin de la vérité.
39:26Les intempéries qui s'abattent sur le pays
39:27semblent présager des temps encore plus difficiles.
39:30Plus la situation empire,
39:47plus les médias versent dans le sentimentalisme
39:50dans le seul but de redonner le moral aux Américains.
39:53Et ça marche.
39:54Après la petite fille mignonne au piano,
39:57viennent les danseuses escaladant les plateformes pétrolières
40:00qui ont fait la richesse de l'Amérique.
40:05La culture populaire contribue largement
40:08à faire oublier aux Américains le traumatisme de la dépression.
40:10A la fin des années 1920,
40:19le divertissement le plus populaire est le cinéma.
40:21La plupart des Américains voient au moins un film par semaine
40:24et la fréquentation hebdomadaire des salles
40:26atteint souvent les 100 millions de spectateurs.
40:30Durant ces années noires, 5000 films seront produits.
40:33Le cinéma permet aux spectateurs d'oublier la crise et de s'évader.
40:36Les informations rappellent aussi aux Américains
40:42que même si les perspectives sont moroses,
40:44les États-Unis restent la première puissance du monde.
40:48Malgré la dépression,
40:49l'ingéniosité américaine continue de s'exprimer.
40:52L'Empire State Building devient la plus haute tour du monde
40:55et on continue de construire d'immenses paquebots américains.
40:58Puisque la prohibition interdit le champagne,
41:06les bateaux sont baptisés avec un cocktail d'eau
41:08composé des sept mers existantes.
41:10Le paquebot a été baptisé le Président Hoover,
41:37non sans ironie.
41:38Car à l'heure où il est inauguré,
41:41la présidence de Hoover a déjà entamé son déclin inexorable
41:45tout comme la réputation d'économiste renommée
41:47dont le discours alambiqué est tourné en ridicule
41:49par l'humoriste Robert Benchley.
41:51La dépression est terminée.
41:54Les conditions de business sont juste à l'intérieur de l'ombre.
42:00Et quand je dis juste à l'intérieur de l'ombre,
42:03je veux dire juste à l'intérieur de l'ombre.
42:07Si vous regardez cette charte,
42:08si vous regardez cette charte qui j'ai ici,
42:12vous verrez plus ce que je veux dire.
42:14Les vraies statistiques racontent une toute autre histoire.
42:39Entre le pic de la prospérité en 1929 et le creux de la dépression en 1932,
42:449 000 banques ont fait faillite ou fermée.
42:48100 000 entreprises ont coulé.
42:50Le revenu national s'est réduit de moitié,
42:52passant de 80 milliards de dollars en 1929
42:55à 40 milliards de dollars en 1932.
42:58Le chômage est passé de 3,2% à 25%.
43:03Un actif sur 4 est alors sans emploi.
43:07La violence se déchaîne dans les grandes villes.
43:10Les chômeurs s'en prennent aux autorités locales
43:12pour l'inanité de leur aide.
43:17Les loyers et la faim provoquent des émeutes populaires.
43:21La manifestation la plus tragique et la plus médiatisée
43:23est celle des vétérans de la Première Guerre mondiale.
43:26A l'été 1932, la Bonus Army,
43:29un rassemblement désorganisé de 15 000 vétérans
43:32de la Première Guerre mondiale,
43:33marche jusqu'à Washington
43:34pour exiger le paiement immédiat des primes
43:37qu'ils auraient dû percevoir seulement en 1945.
43:42Nous étions des héros en 1917.
43:45Aujourd'hui, nous sommes des mendiants,
43:47fait remarquer un vétéran avec amertume.
43:50Ils sont en train de retourner à leur camp
43:51lorsqu'Houver ordonne l'intervention des troupes anti-émeutes
43:55du général Douglas MacArthur,
43:57assisté du major Dwight D. Eisenhower.
44:01Dans les combats qui s'en suivront,
44:03plus d'une centaine de manifestants seront blessés.
44:06Les informations diffusent des images choquantes
44:08de l'armée tirant sur des citoyens américains.
44:11Les vétérans reviendront plus tard
44:15et prendront d'assaut les marches du Capitole
44:18en chantant « Montrons-leur que nous sommes des Américains ».
44:22La cote de popularité de Hoover continue de plonger.
44:26A la fin de l'année 1932,
44:28l'électorat a perdu confiance en lui
44:30et préfère voter pour Franklin Delano Roosevelt.
44:34Le 4 mars 1933,
44:37Franklin Delano Roosevelt
44:38est investi à la présidence des États-Unis.
44:42Roosevelt convainc le peuple
44:44que la dépression peut être vaincue
44:46et adresse à la nation
44:47un cri de bataille mémorable.
44:49L'électorat a perdu le peuple.
45:19La première action du nouveau président
45:24est de reprendre en main
45:25le système bancaire devenu incontrôlable.
45:27Il ferme toutes les banques du pays
45:29pendant quatre jours,
45:30le temps d'examiner leurs comptes.
45:32Seules celles qui attesteront
45:33d'une gestion saine
45:34et de liquidité suffisante
45:35seront autorisées à rouvrir.
45:42Le 12 mars 1933,
45:44dans sa première causerie au coin du feu,
45:47Roosevelt s'adresse directement
45:48aux Américains
45:49et leur garantit que les banques
45:51sont désormais sûres
45:52et qu'il n'y a plus de raison
45:53de retirer leurs économies.
45:55À leur réouverture la semaine suivante,
45:57les dépôts excéderont
45:59les sommes retirées précédemment.
46:01La crise bancaire est finie.
46:08Roosevelt signe ensuite une loi
46:10qui met fin à la prohibition
46:11dans tout le pays.
46:13Elle a clairement échoué
46:14et amplement nourri
46:15les chiffres de la criminalité.
46:17Plus de la moitié de la nation
46:18avait pris l'habitude
46:19d'enfreindre la loi.
46:20L'organisme de régulation
46:29de Roosevelt,
46:30la National Recovery Administration
46:32ou NRA,
46:34est au cœur de sa stratégie
46:35à long terme
46:35pour sortir de la crise.
46:37Il a pour vocation
46:38d'augmenter le pouvoir d'achat
46:39de la population
46:40et de créer de nouveaux emplois.
46:42La Maison Blanche
46:43recrute le comique
46:44hollywoodien Jimmy Durante
46:45pour assurer la promotion
46:46de son programme.
46:47Vous et vous et vous et vous
46:49vous avez un président maintenant.
46:51Il a donné le pays
46:52un nouveau deal.
46:53Vous avez les cartes
46:54et vous vous enlèvez.
46:55Vous et vous et vous
46:55et vous n'aurez pas
46:56les cheveux au plage.
46:58Il nous a donné ce que nous demandons.
47:00Maintenant payez-le
47:00de nouveau.
47:01Partez-le en fronte,
47:04arrière au président
47:05et donne un homme
47:07un job.
47:09Si le bon nom
47:10Roosevelt
47:11fera le bonheur
47:14de la mort
47:14de la vie
47:45I have told you the story of our steady but sure work in building our common recovery
47:57in my promises to you I made two things plain first that I pledged no miracle and second
48:06that I would do my best I thank you for your faith our troubles will not be over tomorrow
48:13but we are on our way and we are headed in the right direction
48:20Franklin Roosevelt ne vaincra pas la grande dépression en un jour mais grâce à sa personnalité
48:32il réussira à redonner espoir et stabilité à une Amérique perdue
48:36Ceux qui auront survécu aux tempêtes et qui ont suivi le krach de 1929 se rappelleront
48:55pour le reste de leur vie les années qui l'ont précédé une décennie joyeuse festive insouciante
49:02et merveilleuse les années folles
49:05Musique
49:08Musique
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