Le ministre de l'Économie a annoncé dimanche que la France devra trouver 40 milliards d'euros, "essentiellement" par des "économies", pour tenir son objectif de déficit public de 4,6% du PIB en 2026. Une annonce dénoncée par la gauche qui s'inquiète d'une possible austérité.
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00:00L'économie avec Nicolas Dose, cure d'austérité, sévère cure d'austérité, les mots sont signés LFI,
00:07même réticence venant de la CGT ou de FO après l'annonce d'un effort budgétaire de 40 milliards
00:13qui sera détaillé en partie par François Bayrou à 11h ce matin.
00:16Peut-on parler de rigueur ou d'austérité Nicolas ?
00:18Absolument pas. D'abord les 40 milliards, on ne sait pas s'ils seront là, on ne sait pas où ils seront.
00:22Absolument pas parler de rigueur et d'austérité.
00:24Dès qu'il y a l'ombre d'un petit effort budgétaire, vous avez toute la gauche qui brandit systématiquement
00:29à la pancarte à roue sur l'austérité et à roue sur la rigueur.
00:33Les 40 milliards, attention, ça ne veut pas dire qu'on va dépenser moins en 2026.
00:39Ça veut dire qu'on va dépenser moins que prévu.
00:42Ça veut dire que l'on va freiner la hausse naturelle des dépenses publiques.
00:47Automatiquement, tous les ans, y compris l'année prochaine, les dépenses mécaniquement augmentent
00:50avec les phénomènes d'inflation et d'indexation, les dotations de l'État, les prestations sociales,
00:55les pensions de retraite, la facture du vieillissement qui ne peut que monter,
00:59les mécanismes d'indexation, de rémunération des fonctionnaires, maintenant les dépenses militaires.
01:05Donc mécaniquement, ça va progresser.
01:07Imaginez que cette année, j'ai dépensé 1 000.
01:10Avec la déformation normale et classique de la dépense publique,
01:14automatiquement, l'an prochain, je ne vais pas dépenser 1 000, je vais dépenser 1 050.
01:17J'annonce 40 milliards d'efforts.
01:20Si je trouve mes 40 milliards, ça veut dire que l'an prochain, je ne vais pas dépenser 1 050,
01:25mais je vais dépenser 1 010.
01:27Donc j'ai dépensé plus, mais j'ai dépensé moins que prévu
01:31si je fais mes fameux 40 milliards d'euros d'économie.
01:34Ça ne s'appelle pas de l'austérité, ça ne s'appelle pas de la rigueur.
01:37Et alors Jean-Luc Mélenchon, hier, s'est indigné que le peuple de France soit traité comme la Grèce.
01:42Comparaison n'est pas raison, Nicolas.
01:44Attention à ces trucs à l'emporte-pièce, la France, c'est la Grèce, panique sur les marchés quand ça fait moins 5%,
01:49ou encore, arrosse sur l'austérité quand on ne fait que freiner la hausse des dépenses,
01:55ou quand on sort le spectre des années 30 dès qu'il y a un petit soubre, sauf financier.
01:59C'est quoi la Grèce ? La Grèce 2010-2011.
02:02Je vous ai pris quelques éléments.
02:03La TVA qui prend de point.
02:06Les taxes sur les alcools, le tabac, les carburants qui augmentent.
02:10Le salaire des fonctionnaires qui est gelé.
02:11Les primes des fonctionnaires qui sont revues à la baisse.
02:15On recule l'âge de départ à la retraite et on baisse les pensions de retraite.
02:18On facilite le licenciement.
02:20On baisse les indemnités chômage.
02:22On ne gèle pas, hein ?
02:23On baisse le salaire minimum en 2012 en Grèce.
02:27On va réussir à limiter le droit de grève.
02:29Ouais, là, on peut parler d'austérité.
02:31Là, on peut parler de rigueur.
02:32Vous reprenez Pierre Moroy en 1983.
02:35Vous reprenez Raymond Barre en 1976.
02:37Oui, on peut un peu utiliser les mots rigueur et austérité.
02:40Mais pas dans ce que nous décrivons aujourd'hui.
02:42Et encore une fois, il faut attendre de voir ce qu'il y a dans les 40 milliards.
02:45Et je doute qu'on ait beaucoup, beaucoup d'éléments dans la journée.
02:48Merci Nicolas.