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00:00Le Club Culture d'Europe un matin, on commence avec le livre du jour, Nicolas Carreau, bonjour.
00:04Bonjour Alexandre, ça s'appelle ?
00:05Ce matin, Nicolas, vous nous parlez d'un polar britannique.
00:08Oui, qui s'appelle Les Trois Meurtres de William Drever, chez 10-18.
00:12Il y a un mystère dans le roman évidemment, mais un mystère d'édition aussi, je commence par là.
00:16En France, il faut être honnête, on connaît mal John Wainwright, l'auteur.
00:19Il est mort en 95, en revanche on connaît très très bien l'adaptation en film d'un de ses romans,
00:25Garde à vue, de Claude Miller, avec l'innoventura Michel Serron.
00:28Un soir, Arnaud Hoffmarcher, grand éditeur, regarde le film et à la fin, dans le générique, il voit adapter du roman de John Wainwright.
00:34Il se renseigne et voilà, c'est le troisième publié en français sur les 80 romans que compte l'oeuvre de Wainwright,
00:39qui était l'auteur fétiche de Simnon. Rien que ça.
00:42Rien que ça. Et ce roman-là alors ?
00:43C'est l'histoire de William Drever, un homme sans histoire, comme le veut la formule, un comptable tranquille,
00:48mais il vient d'être condamné pour trois meurtres de trois femmes.
00:50Alors évidemment, ça fait un petit choc pour son épouse Carole, 23 ans de mariage.
00:54À ses deux enfants aussi, ça fait tout drôle, d'autant que c'est pas comme si elle pouvait hurler à l'erreur judiciaire.
00:59William se défend, mais mollement, il fait même pas appel de sa condamnation.
01:02Il a été surnommé Jack l'imitateur par la presse, parce que comme Jack l'éventreur, il s'en est pris à trois prostituées.
01:09Bon, enfin c'est glauque.
01:10Carole essaye de reprendre sa vie après le procès qu'elle a l'impression d'avoir vécu comme un rêve, ou un cauchemar plutôt.
01:15Tout le monde voudrait qu'elle soit prise en charge par un médecin,
01:17mais elle est solide Carole.
01:18Elle prend un brandy bien tassé en rentrant chez elle, deux cachets d'aspirine, et on avance.
01:23On avance, mais quand même, elle y repense.
01:25Ça l'étonne qu'il ait fréquenté des prostituées déjà, c'est pas son style.
01:29Et puis ses meurtres sadiques, elle sait bien que c'est pas inscrit sur le front des criminels,
01:32mais quand même, à quoi ça sert de ressasser ?
01:35Bah à rien.
01:35Mais alors si ça s'arrête là, ça fait quand même un roman très court Nicolas.
01:38Absolument.
01:38Alors déjà, le jour même de la condamnation, un collègue de son mari passe voir Carole
01:42pour lui annoncer que son mari piquait dans la caisse de l'entreprise
01:45et qu'elle doit quitter les lieux parce que la maison est saisie pour le remboursement,
01:48quand ça veut pas.
01:49Mais plus intéressant, la mère d'une des victimes donne une information capitale.
01:53D'abord, elle sait que William est innocent.
01:55Bon, et par ailleurs, ça je vous dis pas.
01:57Mais toutes les cartes sont rebattues et ça donne un roman policier génialissime,
02:01le genre qu'on lit en apnée jusqu'à la résolution.
02:03On est convaincus.
02:04John, Ryan White, donc, les trois meurtres de William Drevers et chez 10-18.
02:08Merci Nicolas Carreau.
02:10L'actualité des expos et des spectacles avec Olivier Benkemoon,
02:13à présent dans le Club Culture d'Europe un matin.
02:15Chaque jeudi, l'actualité des expos.
02:18Donc, chers auditeurs, si vous aimez le cinéma,
02:20ses secrets de fabrication, ses petits trucs,
02:22vous allez adorer l'exposition consacrée au réalisateur américain Wes Anderson.
02:27C'est à la Cinémathèque française, Olivier.
02:29Le cinéma américain donne souvent l'impression
02:31d'être une grosse machine à effet spéciaux et fond vert.
02:34Mais il existe aussi un cinéma américain d'artisanat,
02:37un cinéma d'artiste.
02:38Et c'est l'un de ses ambassadeurs les plus talentueux
02:41qui est aujourd'hui célébré à travers une belle exposition
02:43à la Cinémathèque française.
02:45Le texan Wes Anderson,
02:47réalisateur de The French Dispatch,
02:49La Vie Aquatique, La Famille Tannenbaum
02:51ou ce chef-d'oeuvre de Grand Budapest Hotel.
02:54Je vous aime.
02:55Je vous aime.
02:55C'était de la dynamique, cette femme au plumeur.
02:57Elle avait 84 ans.
02:59J'en ai eu des plus vieilles.
03:00Wes Anderson a construit en une dizaine de films
03:03une oeuvre visuelle très reconnaissable
03:05avec des cadrages à la cinémétrie impeccable,
03:07des couleurs acidulées,
03:08des décors années 60-70
03:10que tout le monde veut imiter.
03:12Il existe même des tutos
03:13pour filmer à la manière de Wes Anderson.
03:16Comment créer le montage parfait
03:17à la façon Wes Anderson ?
03:18Bon, Wes Anderson,
03:19puisque tout le monde veut lui ressembler,
03:21autant voir comment il travaille.
03:23Que ce soit des films d'animation
03:24ou des films en prise de vue réelle,
03:26c'est un réalisateur qui crée des mondes,
03:28des ambiances, des maquettes,
03:29des looks, des univers.
03:30Ce sont des petits bouts des univers
03:32de tous ces films qu'il a d'ailleurs prêtés
03:34à la cinémathèque française,
03:35les combinaisons de plongeurs
03:37et les poissons bizarres de la vie aquatique,
03:38la maquette de la façade
03:39du Grand Budapest Hotel
03:40ou les petits personnages
03:42qu'il a utilisés
03:42dans ses films d'animation
03:43comme Lille au chien
03:44ou Fantastique, Mr Fox.
03:46Tu es réellement fantastique.
03:48Je sais.
03:50Outre la musique,
03:51les décors, les costumes,
03:52les dessins,
03:53parce que tout commence
03:53par des dessins chez Wes Anderson,
03:55il y a dans cette expo
03:56beaucoup d'extraits
03:57et beaucoup de photos de tournage
03:59avec ses acteurs fétiches,
04:00acteurs qui l'accompagnent
04:01depuis ses débuts,
04:02Owen Wilson,
04:03le copain de fac,
04:04Bill Murray,
04:05Adrienne Brody,
04:06Kate Blanchet,
04:06Mathieu Amalric,
04:07Benicio Del Toro
04:08ou Scarlett Johansson.
04:09Beaucoup seront d'ailleurs
04:10avec lui en mai prochain
04:12pour présenter son nouveau film
04:14en avant-première à Cannes.
04:15J'ai une scène de nuit,
04:16vous voulez la voir ?
04:18Hein ?
04:18J'ai dit oui.
04:19Vous n'avez rien dit du tout.
04:20Je voulais dire oui,
04:21mais ma bouche n'a pas parlé.
04:22Et l'humour en plus.
04:24Pour ne rien gâcher,
04:25effectivement,
04:25Wes Anderson,
04:26l'exposition,
04:27c'est donc à voir
04:28à la Cinémathèque française
04:29à Paris jusqu'au 27 juillet.
04:31Merci Olivier Benquemou.