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  • il y a 4 jours
Laurent Wauquiez, président du groupe "Droite républicaine" et candidat à la présidence des Républicains, était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV ce jeudi 17 avril. Il est revenu sur la crise diplomatique entre la France et l'Algérie ou encore la proposition polémique d'envoyer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon.

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Transcription
00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:06Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Laurent Wauquiez.
00:10Bonjour.
00:10Merci d'être dans ce studio ce matin. Vous êtes le président du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée.
00:15Vous êtes candidat à la présidence des Républicains.
00:17Et c'est d'ailleurs jusqu'à ce soir que les Français peuvent adhérer aux Républicains
00:21pour être en mesure de voter le jour de cette opposition, en tout cas de cette course, de cette compétition on va dire.
00:28Enfin, vous me direz quel est le mot le plus juste entre vous et Bruno Rotaillot pour en prendre la présidence.
00:33Beaucoup de questions à vous poser sur les prisons bien sûr, sur ce qu'il se passe aussi entre la France et l'Algérie,
00:39mais aussi sur les OQTF parce que je voudrais que vous regardiez ce que Saint-Pierre et Miquelon
00:45a répondu à votre proposition d'envoyer là-bas les OQTF.
00:50Regardez ces affiches, je les montre sur BFM TV, je les décris pour ceux qui nous écoutent.
00:55146 jours de pluie, 365 jours de bonheur, campagne de pub pour Saint-Pierre et Miquelon,
01:01on quitte tout facilement, OQTF, on vient en quête de tranquillité familiale, OQTF,
01:07ouvriers qualifiés pour travailler dans le froid, OQTF.
01:10Heureusement qu'ils ont de l'humour.
01:11Oui, mais heureusement que le sujet est sérieux.
01:16J'ai regardé, et évidemment je comprends la réaction des habitants de Saint-Pierre et Miquelon,
01:20mais attention, vous ne trompez pas, le sujet est extrêmement sérieux.
01:23On est sans doute sur un des domaines de plus grande faillite de l'État et de la sécurité dans notre pays.
01:28On parle de quoi ?
01:30On parle d'OQTF dangereux, on parle de délinquants, on parle de personnes avec un profil psychiatrique dangereux.
01:37On parle d'un système où dans notre pays, nous assumons de laisser ces gens dans la nature
01:42et dans 90% des cas d'être incapables de les reconduire dans leur pays.
01:47Non mais ça on va y revenir, mais pourquoi Saint-Pierre et Miquelon ? Qu'est-ce qu'ils vous ont fait ?
01:50Mais pardon, je vais prendre un autre exemple.
01:53Hier j'étais dans le Pas-de-Calais.
01:55On a décidé de créer une prison dans le Pas-de-Calais avec 200 narcotrafiquants.
02:00Vous croyez que tous les narcotrafiquants viennent du Pas-de-Calais ?
02:03Pour autant, je n'ai pas eu à ce moment-là des grandes indignations de personnes expliquant que c'était un scandale
02:09de mettre une prison avec les narcotrafiquants de France dans le Pas-de-Calais.
02:12Donc pourquoi Saint-Pierre et Miquelon ?
02:15D'abord c'est à 4000 km d'ici.
02:18Aujourd'hui, les OQTF, quand on leur demande de rentrer chez eux,
02:21ils ont parfaitement compris le système.
02:24Ils savent qu'au bout de 90 jours, ils seront à nouveau dans la nature, en métropole.
02:27Ça, ça peut être changé.
02:29Ça peut être changé.
02:30Le délai, effectivement, peut être changé.
02:33Alors il faut que la loi soit changée.
02:34Mais il est plus long, par exemple, en Allemagne.
02:36D'accord, mais déjà, qu'est-ce qu'ils attendent au juste ?
02:39Qu'est-ce qu'attend François Bayrou ?
02:40Oui, vous avez raison, je milite pour qu'on allonge le délai.
02:43Et ça fait partie de ma proposition.
02:45Je suis tout à fait d'accord avec ça.
02:46Vous me permettrez de constater que tous ceux qui se sont indignés quand j'ai fait ma proposition,
02:51n'ont rien fait avancer pour l'instant.
02:53Donc, premier point, je suggère qu'on allonge le délai.
02:55Il y a ma proposition.
02:57Deuxième chose, ces OQTF ne rentrent jamais chez eux.
03:00Pourquoi ?
03:01Parce qu'ils ont compris qu'ensuite, quand ils sont libérés,
03:03ils restent en France, dans les quartiers, à pouvoir continuer leur trafic.
03:07Là, le signal, avec un effet dissuasif massif,
03:11c'est de dire c'est fini le laxisme.
03:12La seule option que vous avez, c'est soit rentrer chez vous,
03:15soit partir à 4000 kilomètres à Saint-Pierre-et-Miquelon.
03:18Ensuite, pourquoi Saint-Pierre-et-Miquelon ?
03:21C'est en dehors de l'espace Schengen.
03:24Ce qui signifie qu'une fois qu'ils sont là-bas,
03:25ils ne peuvent plus rentrer en métropole.
03:28Ils seront face à une seule option, toujours la même.
03:31C'est soit vous rentrez chez vous, soit vous restez à Saint-Pierre-et-Miquelon.
03:35On est sur une petite île, très peu d'habitants, 5000 habitants.
03:385000 habitants et vous voudriez envoyer quoi ?
03:4020 000, 25 000, 30 000 OQTF ?
03:43Non, ma proposition, c'est de mettre les OQTF dangereux.
03:46Et vous les estimez à combien ?
03:47Commençons déjà par ouvrir un premier centre.
03:50De 120, 150 places, qu'on commence déjà par tester la proposition.
03:55Parce que ce qui m'a frappé quand j'ai mis cette idée sur la table,
03:58c'est l'ampleur de la réaction de tous ceux qui veulent que rien ne change.
04:02Mais ce qui devrait indigner, ce n'est pas ma proposition.
04:07Ce qui devrait indigner, c'est la situation dans notre pays.
04:09Et qu'on accepte ça passivement sans rien changer.
04:12Mais si c'est 120 ou 150 personnes que vous identifiez dans un premier temps,
04:16pourquoi les envoyer là-bas ?
04:17Pourquoi ne pas créer un centre sur l'Hexagone ?
04:20Mais vous avez vu la situation ?
04:22Ça ne marche pas.
04:23Quand vous les mettez dans l'Hexagone,
04:25ils choisissent de ne pas rentrer chez eux.
04:27Si vous les mettez là-bas,
04:29et quand ils auront compris que c'est à 4000 km d'ici,
04:31je suis convaincu que leur décision sera de rentrer dans leur pays.
04:35Et là, on change tout.
04:36Et puis, je vais dire les choses très simplement.
04:39Moi, je préfère qu'ils soient à 4000 km d'ici que libres dans nos rues.
04:42Parce qu'à Saint-Pierre et Miquelon, on peut les contrôler.
04:45Vous êtes sur une petite île, un petit archipel,
04:48dans lequel, si on augmente nos moyens de sécurité,
04:50on a la possibilité de les mettre hors d'état de nuire.
04:52Je vais donner une illustration très simple.
04:55La semaine dernière,
04:565 OQTF extrêmement dangereux se sont évadés de Marseille.
05:00Ils sont dans la nature à l'heure où on parle.
05:01On serait à Saint-Pierre et Miquelon,
05:03en 5 minutes, on les aurait arrêtés.
05:04De qui vous parlez ?
05:055 OQTF à Marseille,
05:07qui se sont évadés du centre de rétention administrative.
05:12Et ça, ça ne gêne personne.
05:14Moi, ma préoccupation,
05:16ce n'est pas le bien-être des délinquants.
05:18C'est la sécurité des Français.
05:18Mais vous pensez sincèrement ?
05:20Est-ce que c'est une proposition pour provoquer le débat ?
05:23Ou est-ce que vous vous dites, je l'appliquerai vraiment ?
05:25Non, mais je suis convaincu qu'il faut qu'on fasse les choses.
05:27Parce qu'on ment aux Français quand on leur fait croire
05:32qu'on va réussir à reprendre la main sur l'insécurité et l'immigration
05:35sans rien changer.
05:37Est-ce que c'est une proposition neuve ?
05:38Oui.
05:39Est-ce qu'elle peut secouer du débat ?
05:41J'en suis conscient.
05:42Mais ma conviction, c'est que si on ne fait pas des nouvelles propositions,
05:45si on ne change pas la donne,
05:47on va continuer avec ce qu'on a connu,
05:48c'est-à-dire le meurtre de Lola,
05:50le meurtre de Philippines,
05:52les attentats de Mulhouse,
05:53et on fait quoi à chaque fois ?
05:54Des marches blanches, des minutes de silence,
05:56rien ne change.
05:57Et donc, non seulement c'est une proposition sérieuse,
06:01mais surtout faisable.
06:02Elle ne nécessite même pas de changer la loi ou la Constitution.
06:05Il suffit de prendre la décision
06:07de mettre en place un centre de rétention
06:09pour les OQTF dangereux à Saint-Pierre-et-Miquelon.
06:11Laurent Wauquiez,
06:13lorsque vous constatez
06:15que la plupart de ceux dont vous parlez,
06:17par exemple Mulhouse,
06:19en réalité, pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas partis ?
06:21C'est aussi parce que l'Algérie avait refusé
06:23d'octroyer un laissé-passer consulaire.
06:26Et ça, qu'il soit à 4000 km de Paris
06:29ou qu'il soit à Mulhouse,
06:31ça ne changera pas.
06:32Alors vous avez tout à fait raison,
06:34et c'est l'autre intérêt de ma proposition.
06:36C'est que ceux qui bloquent aujourd'hui,
06:38c'est qu'ils ne sont jamais volontaires pour rentrer chez eux.
06:40Et donc leur pays
06:41peuvent s'opposer à ce qui rentre.
06:43À partir du moment où face à cette alternative,
06:454000 km d'ici ou rentrer chez vous,
06:48les OQTF dangereux prennent d'eux-mêmes
06:49la décision de rentrer,
06:51leurs pays n'ont plus le droit
06:52de s'opposer à leur retour.
06:53Et c'est le dernier élément qui change tout.
06:55Donc ça veut dire que vous voulez
06:56susciter chez eux la volonté de partir ?
06:59Bien sûr, parce qu'aujourd'hui,
07:00ils n'ont aucun intérêt à partir.
07:01Dans 90% des cas,
07:02ils arrivent à rester.
07:04Si jamais ils sont là-bas,
07:04à 4000 km,
07:05au large des côtes canadiennes,
07:07on aura un effet dissuasif massif,
07:09et de même,
07:10ils prendront le chemin du retour.
07:11Je précise.
07:11Et là, leurs pays
07:12ne pourront pas s'opposer à leur retour.
07:14C'est le dernier élément intéressant
07:15dans ce que je propose.
07:16Je précise d'ailleurs, Laurent Wauquiez,
07:18que vous évoquiez à l'instant
07:19ces 5 OQTF dangereux
07:20qui s'étaient échappés
07:21dans la nature à Marseille.
07:23Et nos équipes viennent de vérifier.
07:26Vous avez parfaitement dit vrai.
07:27Il y a en effet 5 OQTF dangereux
07:29qui s'étaient échappés.
07:303 ont été repris
07:31au moment où on se parle.
07:32Mais vous vous rendez compte
07:32de ce dont on parle ?
07:33Une semaine ?
07:35Vous en avez encore 2 dans la nature ?
07:37Saint-Pierre-et-Miquelon ?
07:38Dans ce territoire-là
07:40où on peut mettre
07:40des moyens de contrôle
07:41en 5 minutes,
07:42vous les arrêtez ?
07:42C'est un petit archipel.
07:44L'Algérie,
07:45les tensions extrêmes
07:47entre la France et l'Algérie,
07:49à nouveau,
07:50avec ce dernier épisode en date,
07:51un agent consulaire algérien
07:53qui a été arrêté en France
07:53soupçonné de l'enlèvement
07:55d'un influenceur exilé.
07:57La riposte algérienne
07:58a été d'expulser
07:5912 agents français.
08:01La France a à son tour
08:03expulsé 12 agents consulaires algériens.
08:05Et Paris rappelle son ambassadeur
08:06pour consultation.
08:08Ce qui ne s'était jamais vu,
08:09c'est une crise d'une extrême gravité.
08:11Est-ce qu'on s'est fait avoir
08:12dans cette histoire ?
08:12Oui, évidemment.
08:14Enfin, le résultat est lamentable.
08:16Il y a à peine 10 jours,
08:17on nous parlait
08:17d'un dialogue fructueux.
08:19Enfin, on qui ?
08:20C'est-à-dire le président ?
08:21Oui, le président.
08:21Parce qu'il y avait
08:21une sorte de dissension quand même.
08:23On avait d'un côté
08:23un Bruno Retailleau,
08:25les Républicains,
08:26qui lui dit
08:27qu'il faut le bras de fer.
08:28Et effectivement,
08:30Emmanuel Macron
08:31et notamment son ministre
08:33des Affaires étrangères
08:34qui disait
08:34il faut renouer le dialogue.
08:35D'abord,
08:37je pense qu'il ne faut pas
08:38qu'on perde de vue
08:38quelle est la vraie question.
08:41Ça n'est pas en réalité
08:42une question diplomatique.
08:44Ce dont on parle,
08:45c'est la sécurité des Français.
08:46Quel est l'enjeu
08:47dans cette relation avec l'Algérie ?
08:49Le problème,
08:50c'est les délinquants
08:51et les criminels algériens
08:52qui sont sur notre sol
08:53et que le gouvernement algérien
08:55ne veut pas reprendre.
08:56En réalité,
08:57c'est pour moi
08:58le cœur du sujet.
08:59Et donc,
09:00la seule question,
09:01c'est comment est-ce
09:02qu'on installe définitivement
09:03un rapport de force
09:04qui force le gouvernement algérien
09:05enfin à reprendre
09:07ces criminels
09:07et ces délinquants ?
09:08Et donc,
09:09la question n'est pas
09:10uniquement une question
09:10de courtoisie,
09:11d'échange d'ambassadeurs,
09:12d'expulsion.
09:13C'est la moindre des choses
09:14qu'on expulse
09:15des agents algériens
09:15maintenant au stade
09:16où on en est.
09:17La question,
09:17elle est beaucoup plus profonde.
09:19C'est comment est-ce
09:19qu'on arrive à créer
09:20enfin ce vrai rapport de force
09:22qui est indispensable ?
09:23Donc, Bruno Retailleux avait raison
09:24quand il disait
09:25il faut le bras de fer,
09:27il faut le rapport de force.
09:29Oui,
09:29mais on est deux mois
09:29après l'attentat de Mulhouse
09:30et moi,
09:32ce qui me frappe,
09:33c'est que sa ligne de fermeté
09:34n'a pas été entendue.
09:35On est deux mois après.
09:36Je voudrais juste
09:37qu'on prenne un peu de recul.
09:39François Bayrou avait promis
09:40un audit
09:40des accords algériens.
09:42En six semaines de mémoire.
09:44C'est dépassé.
09:46Qu'est-ce qu'il en fait ?
09:47On peut avoir les résultats ?
09:49Vous ne pouvez pas avoir
09:50un Premier ministre
09:51qui a des paroles comme ça
09:52à l'égard des Français
09:53et ensuite,
09:54il n'y a rien qui se suit.
09:55Il a promis cette audite.
09:56Je demande que cette audite
09:57soit publiée
09:58et qu'on sache enfin
09:59qu'est-ce qui se passe ?
10:00Combien il y a de QTF ?
10:01Qu'est-ce que l'Algérie
10:02refuse de faire ?
10:03Où est-ce qu'on en est ?
10:04Et on précise d'ailleurs
10:05qu'entre-temps,
10:06ça c'était effectivement
10:07il y a quelques semaines,
10:08entre-temps,
10:10Emmanuel Macron
10:11et le Président Tebboune
10:11se sont parlé.
10:12Entre-temps,
10:13le ministre des Affaires étrangères
10:14s'est rendu en Algérie
10:16et a eu cet échange
10:17avec le Président Tebboune.
10:18Il ne fallait pas le faire.
10:19Non mais surtout,
10:20ce qu'il ne faut pas faire,
10:21c'est qu'il ne faut pas avoir
10:22des paroles qui ne sont pas
10:23suivies d'actes.
10:24Ça devient à mes yeux
10:25beaucoup trop la caractéristique
10:26du gouvernement
10:26de François Bayrou.
10:27Vous ne pouvez pas
10:28avoir des grandes paroles
10:29à l'égard des Français.
10:30On nous a parlé d'audite,
10:31on nous a parlé
10:32de riposte graduée.
10:33Il a parlé lui-même
10:34de la dénonciation
10:35des accords avec l'Algérie
10:36et à l'arrivée,
10:37deux mois après
10:38l'attentat de Mulhouse,
10:39soyons clairs,
10:40il ne s'est rien passé.
10:42Rien.
10:47Publiez, qu'on le sache enfin.
10:49Et deux, la deuxième chose,
10:51vous connaissez ma position,
10:52avec le gouvernement algérien,
10:53il y a une seule chose
10:54qui marchera,
10:55c'est la dénonciation
10:56des accords de 1968.
10:58Le reste,
11:00expulser des agents,
11:01avoir le rappel
11:02de l'ambassadeur,
11:03tout ça n'est pas
11:03à la hauteur du sujet
11:04parce que,
11:05comme je vous l'ai dit,
11:05le cœur du sujet,
11:06c'est un sujet de sécurité
11:07pour les Français.
11:08Faut-il rompre les relations
11:10au moins un temps
11:12avec l'Algérie ?
11:13Faut-il assumer de les rompre ?
11:14Il faut assumer
11:15de dénoncer
11:16les accords de 1968.
11:18Parce que,
11:18comprenez bien mon raisonnement,
11:20je ne suis pas dans un raisonnement
11:21de relations diplomatiques
11:22avec l'Algérie.
11:24Mon raisonnement,
11:24c'est comment on protège
11:25les Français.
11:26Comment est-ce qu'on assure
11:27la sécurité ?
11:28Cet accord de 1968,
11:29il est clé
11:30pour le gouvernement algérien.
11:31C'est le seul
11:32vrai outil de pression.
11:33Il faut le dénoncer.
11:35Les attaques
11:35sur les prisons,
11:36il y a eu
11:37trois nuits d'attaques
11:39avec douze cibles
11:40sur tout le territoire,
11:42à la fois les prisons
11:43mais aussi
11:43les agents pénitentiaires,
11:45parfois jusqu'à leur domicile.
11:47Angoisse,
11:49menace
11:49pour les agents pénitentiaires.
11:50Est-ce que tout cela
11:51est au fond
11:52le signe
11:53que la politique pénale
11:54est enfin ferme
11:56et que donc
11:57il y a une sorte de réaction ?
11:59Est-ce que c'est le prix
11:59à payer
12:00pour mettre en place
12:00une vraie fermeté
12:01dans ce pays ?
12:02D'abord,
12:03et je vous remercie
12:04de l'avoir mentionné,
12:05j'ai une pensée
12:05pour les agents pénitentiaires.
12:07C'est une profession
12:08qui est très souvent oubliée
12:09alors qu'ils sont
12:10sur la première ligne de front.
12:12Et dans ce qui s'est passé,
12:13c'était évidemment
12:13les premiers visés.
12:14On parle d'attaques
12:15à leur domicile.
12:17Mais je crains malheureusement
12:18qu'il faille voir
12:19les choses de façon plus large.
12:21En réalité,
12:22on est en train
12:22d'assister
12:23à une perte totale
12:24de contrôle
12:25de la situation
12:26de la sécurité
12:27et de l'ordre public
12:27dans notre pays.
12:28On ne parle pas
12:29de la Bolivie,
12:30on ne parle pas du Mexique,
12:31on parle de la France.
12:33Regardez juste
12:33ce qui est en train
12:34de se dérouler sous nos yeux.
12:36À Saint-Ouen,
12:37vous avez une école
12:37à côté d'un point de deal,
12:39on ferme l'école.
12:40À Grenoble...
12:41Temporairement,
12:42le temps de régler,
12:43dit-on,
12:44le problème du point de deal.
12:45Mais effectivement,
12:45c'est désastreux.
12:46Vous vous rendez compte ?
12:47Il y a 20 ans,
12:48on vous aurait dit
12:49à l'époque
12:49où Nicolas Sarkozy
12:50était ministre de l'Intérieur
12:51qu'on va fermer
12:52une école
12:53plutôt qu'un point de deal,
12:54mais jamais
12:54on aurait laissé faire ça.
12:55On mesure l'ampleur...
12:57On a demandé aux parents,
12:58en l'occurrence.
12:58On a demandé aux parents
12:59qui, évidemment,
12:59à court terme,
13:00se disent
13:00c'est quand même
13:01plus sécurisé
13:03pour nos enfants
13:04de les éloigner.
13:05Mais donc,
13:05on est dans une situation
13:06où on n'est plus capable
13:07d'assurer la sécurité
13:08d'une école
13:08et où les parents eux-mêmes
13:09sont tellement conscients
13:10de la défaillance de l'État
13:12qu'ils disent
13:12pour protéger nos enfants,
13:13fermer l'école.
13:14Vous vous rendez compte
13:15de ce qu'on est en train
13:16de se dire ?
13:16Là, sur le plateau ?
13:18Vous avez eu une attaque
13:19à la grenade
13:20dans un café
13:21à Grenoble.
13:22On tire à la Kalachnikov
13:23en plein jour.
13:24On a eu les meurtres
13:25catastrophiques
13:26de Thomas et d'Elias,
13:27une violence purement gratuite.
13:29Et maintenant,
13:29les délinquants ont si peu peur
13:30qu'ils attaquent
13:31à la Kalachnikov
13:32nos prisons.
13:33Et donc,
13:33ce que je veux dire par là,
13:34c'est que ce qui me préoccupe,
13:36c'est qu'à chaque fois,
13:36on franchit un cran supplémentaire.
13:38On est en train
13:39de perdre la main
13:39sur la situation
13:40de la sécurité dans le pays.
13:40Est-ce que vous estimez
13:41qu'aujourd'hui,
13:42il y a une forme
13:42de mexicanisation en France ?
13:43Vous venez de faire la référence.
13:45En fait,
13:46je vais vous dire,
13:47pardon,
13:48mais je me fiche un peu
13:49de ces commentaires
13:50dont sont devenus
13:51les politiques.
13:52C'est vous qui avez mentionné
13:53spontanément le Mexique.
13:54Vous imaginez bien
13:55que dans l'esprit des gens,
13:55c'est aussi à ça
13:56que ça fait référence.
13:57Non, mais ce que je veux dire par là,
13:58c'est que je ne cherche pas la formule.
14:00Enfin, c'est trop facile.
14:01Un politique n'est pas là
14:02pour faire un commentaire.
14:03Mais moi, je ne vous demande pas une formule.
14:03Je vous demande,
14:04est-ce que vous estimez
14:04que la réalité aujourd'hui,
14:05quand on dit mexicanisation,
14:07quand on fait référence
14:07comme vous venez de faire au Mexique,
14:09c'est à la fois effectivement
14:10l'extrême violence
14:11et c'est aussi une forme
14:13de corruption parfois
14:14parce que ça finit par rentrer
14:16dans le monde de la justice,
14:18le monde des prisons.
14:20Est-ce que vous estimez
14:21qu'on est en train
14:22de vivre cela aujourd'hui ?
14:23Est-ce qu'on est en train
14:24d'avoir un État narcotrafic ?
14:25Non, je pense que le problème,
14:26ce n'est pas un État narcotrafic.
14:28Je pense que c'est un État
14:29dans lequel on n'assure plus
14:30la sécurité de nos compatriotes
14:31et qu'on est sans doute devenu
14:32en Europe
14:33le pays dans lequel
14:34la sécurité le moins assurée.
14:36Celui qui connaît
14:37le plus de délits,
14:38celui qui a le moins
14:39de place de prison.
14:40Et après,
14:41ce qui m'intéresse,
14:41c'est de faire des propositions.
14:43Je pense qu'on a un problème
14:44majeur avec notre politique pénale
14:45qui n'intervient qu'une fois
14:47qu'on a des délinquants
14:48multirécidivistes,
14:50ultra dangereux.
14:51Et que c'est exactement
14:52l'inverse qu'il faut faire.
14:53Il faut sanctionner
14:54dès le premier délit.
14:55Ça veut dire des petites peines
14:56immédiates ?
14:56Exactement,
14:57à l'image de ce qu'ont fait
14:58les Pays-Bas.
14:59Des petites peines immédiates,
15:00courtes peines de prison,
15:02intervenir tout de suite
15:03dès le premier délit.
15:04Ce qui suppose
15:04d'avoir beaucoup plus
15:05de place de prison.
15:06Et là,
15:07ma proposition,
15:09c'est que construire
15:09des places de prison,
15:10ça prend du temps.
15:12On a fait une loi spéciale
15:13pour construire Notre-Dame.
15:14On a fait une loi spéciale
15:15pour construire les équipements
15:16des Jeux Olympiques.
15:18Je me bats pour qu'il y ait
15:19une loi spéciale
15:19permettant d'accélérer
15:20de façon considérable
15:21la construction des places de prison.
15:23On nous parle,
15:24et c'est bien,
15:25de 3 000 places
15:26en préfabriquées
15:27dans les deux ans qui viennent.
15:29C'est un premier pas.
15:30Il en faut 40 000.
15:31Il en faut 40 000.
15:33Et donc,
15:33ce que je propose,
15:34c'est qu'on mette en place
15:35une loi spéciale d'urgence,
15:36pour construire rapidement
15:38les places de prison
15:38dont notre pays a besoin.
15:40Je le répète,
15:41en Europe,
15:41nous sommes 17e.
15:4317e sur le nombre
15:44de places de prison.
15:45Premier pays
15:46touché par les délinquances armées.
15:48Il faut évidemment
15:49reforcer ça aussi
15:49avec le ratio
15:50et le nombre de personnes
15:51emprisonnées.
15:52Non, pardon.
15:53Ça prend en compte ce ratio.
15:54C'est-à-dire,
15:54quand on dit 17e,
15:55ça prend en compte
15:55le ratio de population.
15:57Laurent Wauquiez,
15:58est-ce que vous considérez,
15:59vous venez de dire
15:59que l'État était dépassé,
16:01que la question sécuritaire
16:01était largement dépassée aujourd'hui ?
16:03Est-ce que vous considérez,
16:04en effet, qu'il faut entendre
16:07derrière vos propos
16:07que le ministre de l'Intérieur,
16:09Bruno Retailleau,
16:09est dépassé ?
16:10Non, ce que je considère juste,
16:12c'est qu'on a un besoin urgent
16:14d'arriver à passer
16:15des paroles aux actes.
16:17Non, je ne considère pas
16:18complètement qu'il est dépassé,
16:19mais je dis juste
16:20qu'il est dépassé.
16:21Non, pas du tout.
16:22Ce que je pense,
16:23c'est qu'on a un problème global
16:25de dégradation continue
16:26de la sécurité dans notre pays,
16:27que Bruno Retailleau
16:29essaye de tenir,
16:30et c'est un travail à temps plein,
16:32un discours de fermeté,
16:34que je constate
16:34qu'on lui met beaucoup
16:35de bâtons dans les roues
16:36au niveau de François Bayrou
16:37et d'Emmanuel Macron,
16:38et que mon travail à moi,
16:40c'est d'avoir des propositions
16:42qui soient fortes
16:42permettant d'amener enfin
16:44les résultats dont on a besoin,
16:45et d'exercer la pression
16:46sur François Bayrou
16:48et Emmanuel Macron,
16:49parce que je constate
16:49trop souvent,
16:50sur l'Algérie,
16:51sur le sujet des prisons,
16:53sur la question des OQTF,
16:54qu'en fait,
16:55il y a des discours,
16:56mais qu'il n'y a rien
16:56qu'il suit derrière.
16:57Et ça, je n'en veux pas.
16:58Il y a eu combien d'adhésions
16:59au moment où on se parle ?
17:00Je le disais,
17:01il y a encore jusqu'à ce soir,
17:02ceux qui voudraient pouvoir voter
17:03pour la présidence
17:05des Républicains
17:06doivent être inscrits
17:07sur les listes,
17:08c'est-à-dire adhérents au parti
17:09avant ce soir.
17:11Il y a combien d'adhésions
17:12au moment où on se parle ?
17:14Au total,
17:15on doit avoir à peu près
17:16100 000 personnes
17:16qui sont adhérents
17:17des Républicains,
17:18ce qui est extraordinaire.
17:19C'est-à-dire,
17:19il y a une vraie attente,
17:21il y a une vraie attente
17:22d'une parole de droite,
17:24la droite pour laquelle moi je plaide,
17:25c'est-à-dire qui parle à la fois,
17:26on en a beaucoup parlé ce matin,
17:28de sécurité et d'immigration,
17:29mais aussi de l'équilibre
17:31entre le travail et l'assistanat
17:32et la préoccupation
17:33de la dépense publique.
17:34Vous pensez que vous pouvez gagner ?
17:36Ce n'est pas que je pense
17:37que je vais gagner,
17:38c'est que je suis convaincu
17:39que je vais gagner.
17:40Parce que je sens
17:41qu'il y a une dynamique
17:41qui est en train de s'installer.
17:43En fait,
17:43et vous l'avez dit au début,
17:45moi je ne propose pas un duel,
17:46je propose un duo.
17:47Je propose qu'on soit chacun
17:49dans notre rôle.
17:49Bruno Retailleau,
17:50ministère de l'Intérieur,
17:53vu l'explosion de l'insécurité.
17:55De l'autre côté,
17:56ce que moi je peux apporter,
17:57c'est-à-dire ces nouvelles propositions,
17:59cette proposition de rupture
18:00et surtout une parole libre.
18:03Parce que je ne suis pas
18:04sous l'autorité d'Emmanuel Macron,
18:05de François Bayrou.
18:05J'ai fait ce choix
18:06de ne pas entrer au gouvernement.
18:08Vous trouvez qu'il est sous l'autorité ?
18:10Vous trouvez qu'il est...
18:12C'est la définition d'un ministre
18:14dans une équipe gouvernementale.
18:16Ça s'appelle
18:16la solidarité gouvernementale.
18:18Vous ne critiquez pas
18:18le Premier ministre,
18:19vous ne critiquez pas
18:20le Président de la République.
18:21Il ne le fait jamais d'ailleurs.
18:23Et c'est normal.
18:24Moi, je suis libre.
18:25Quand il se passe n'importe quoi,
18:27quand par exemple,
18:27et je l'avais fait à votre micro,
18:29François Bayrou ne veut pas avancer
18:30sur l'interdiction du voile,
18:32je peux réagir.
18:33Il y a un sujet qui m'a marqué,
18:34je ne sais pas si vous avez fait attention,
18:35et qui est un exemple de ma liberté.
18:37François Bayrou a expliqué,
18:39par exemple, il y a deux jours,
18:41que les Français ne travaillaient pas assez.
18:43Je crois que c'est faux.
18:45Vous avez en France
18:46des Français qui travaillent beaucoup.
18:48Alors, ce n'est pas exactement
18:49ce qu'il a dit.
18:49Il a dit,
18:50on ne travaille pas assez
18:51chez les jeunes
18:51et chez les plus âgés.
18:53C'est-à-dire, il dit,
18:53ceux qui bossent, bossent beaucoup,
18:55mais le problème,
18:55c'est qu'on arrive sur le marché du travail
18:56trop tard
18:57et qu'on en part trop tôt.
18:59Il a dit,
18:59nous ne travaillons pas assez en France.
19:02Je ne suis pas d'accord avec ça.
19:04Je pense qu'il y a des Français
19:05qui travaillent beaucoup,
19:06qui payent énormément d'impôts et de charges,
19:08et qui ont le sentiment de payer
19:09pour que d'autres touchent
19:10les aides sociales,
19:12avec un système qui a dérivé
19:13en direction de l'assistanat.
19:14et que le problème clé
19:16dans l'équilibre de main
19:18de la dépense publique en France,
19:20c'est de faire des économies
19:21et pas d'augmenter les impôts,
19:23et de le faire
19:24en contraignant l'assistanat,
19:25parce qu'aujourd'hui,
19:26on est en train d'écœurer
19:27la France qui travaille.
19:29Le problème,
19:30ce n'est pas que les Français,
19:31globalement,
19:31ne travailleraient pas assez,
19:33c'est que vous avez des Français
19:33qui travaillent beaucoup
19:34et d'autres qui sont dans l'assistanat
19:36et profitent du système.
19:38Et on n'a pas suffisamment corrigé ça.
19:40Et ça, pour moi,
19:40c'est un des gros enjeux.
19:41Une dernière question,
19:42Laurent Wauquiez,
19:42vous l'avez peut-être vu,
19:43la Cour suprême du Royaume-Uni
19:44estime qu'une femme,
19:47je cite,
19:47est définie par son sexe biologique.
19:50C'est considéré
19:51comme une définition
19:52qui en exclut les trans.
19:55Est-ce qu'aujourd'hui,
19:56vous estimez qu'en France,
19:57on doit arriver
19:58à cette définition-là aussi ?
19:59Là, je suis désolé,
20:01mais je n'ai pas vu cette décision.
20:02Donc, je ne vais pas commenter
20:03une décision de justice
20:04que je ne connais pas,
20:04mais c'est avec plaisir
20:06si jamais vous me la transmettez.
20:07Mais vous comprenez
20:08que je ne vais pas faire la machine.
20:10C'est quoi une femme pour vous aujourd'hui ?
20:12Vous ?
20:13Ça vous convient comme réponse ?
20:15Oui, ça, en l'occurrence,
20:16ça me convient parfaitement.
20:17La question, c'est
20:17est-ce qu'une transgenre
20:18peut être considérée
20:19comme une femme pour vous ?
20:20Moi, ce que je considère,
20:22c'est qu'on a un sexe homme,
20:24on a un sexe femme.
20:25Ça fait partie
20:25de ce qui est transmis
20:26à notre naissance.
20:27Ensuite, bien sûr,
20:28il y a cette question
20:29des transgenres.
20:30Pour des raisons personnelles
20:32et familiales,
20:32vous comprendrez
20:33que je ne sois pas amené
20:34à donner plus de réponses dessus.
20:35Voilà.
20:35Après, ma réponse à moi...
20:37Je ne vais pas rentrer dans les détails.
20:44Moi, je suis attaché,
20:45et vous le savez,
20:46je suis attaché
20:47à ce qu'on n'aboutisse pas
20:49dans une société
20:49où on finit
20:50par tordre
20:51ce qui nous a été transmis
20:53par la nature
20:53et par notre naissance.
20:54Voilà.
20:54Merci Laurent Wauquiez,
20:55président du groupe
20:56Droite Républicaine
20:57à l'Assemblée
20:58et candidat,
20:58on l'a bien entendu,
20:59à la présidence des Républicains.
21:00Merci à vous.
21:01Merci.

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