Michel Drucker publie ses mémoires, "Avec le temps", chez Albin Michel.
Regardez L'invité de 9h40 avec Thomas Sotto et Céline Landreau du 17 avril 2025.
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00:00L'invité du 9-10
00:01Avec le temps, tout va, tout s'en va, mais il reste et c'est heureux Michel Drucker.
00:17Bonjour et bienvenue mon cher Michel.
00:19Bonjour.
00:19Bonjour, cher Thomas, bonjour.
00:20Avec le temps, c'est votre nouveau livre publié chez Albain Michel.
00:25On voit d'ailleurs le jeune Michel avec le Michel d'aujourd'hui.
00:28Et le vieux.
00:29Non, je n'ai pas dit ça. Il n'est jamais vieux Michel Drucker. Il est inoxydable.
00:32S'il fallait ne retenir qu'un mot pour vous définir, c'est quoi ? C'est longévité ?
00:37Un marathonien.
00:39Marathonien. Mais un marathon de 8000 kilomètres.
00:42Un coureur de fond.
00:43Oui.
00:44Et d'ailleurs, depuis longtemps, et on s'en rend compte dès les premières pages de votre livre, une obsession chez vous de durée.
00:51Pourquoi vous avez toujours, si je puis dire, eu peur de disparaître ?
00:56Parce que le métier veut ça ?
00:57J'ai eu le coup de foot pour ce métier à 21, 21 ans, 22 ans.
01:01C'est ce que Nathan Devers, ce brillant auteur, philosophe qui est un ami, le dit dans la préface.
01:06J'ai eu un tel coup de foot pour ce métier.
01:09J'ai dit, c'est là où il faut être.
01:11Et c'était, je l'écris dans le livre, la semaine où Léon Zitrone, qui deviendra un de mes mentors, avait son adversaire, il devait avoir 45 ans.
01:18Et je lui ai dit, Léon Zitrone, est-ce que je serai encore à la télé à 45 ans ?
01:22Et Nathan Devers, qui signe la préface, c'est un vrai coup de foudre pour vous aussi ?
01:24C'est une rencontre ?
01:25C'est un rêve qui se réalise pour lui, il écrit le bouquin avec vous ?
01:29Voilà, et finalement, j'ai eu des conversations tout un été avec lui.
01:35Il m'a dit, il faut absolument que tu en fasses un livre, et si tu veux, je te fais la préface.
01:39Vous citiez Léon Zitrone à l'instant, vous le dites dans le livre, il vous a dit, pour rester, il faut se faire connaître, et ce n'est pas si simple.
01:46Comment on fait pour se faire connaître ? Ce n'est pas que la notoriété, c'est plus que ça.
01:49Pour se faire connaître, il faut d'abord qu'on identifie, qu'on photographie et qu'on mémorise votre visage, ensuite votre voix, ensuite les deux,
01:56et ensuite mettre le bon nom sous le vrai visage et sur la voix. Et ça, ça prend des années.
02:01Oui, ça prend des années. Et aujourd'hui, on peut dire que pour vous, ça a fonctionné, vous êtes devenu un repère, en fait.
02:08Qu'on vous regarde, qu'on ne vous regarde pas, qu'on vous écoute, qu'on ne vous écoute pas, en France, il y a quoi ?
02:11Il y a la tour Eiffel, il y a Notre-Dame, il y a Michel Drucker ?
02:14Je ne sais pas, en tout cas.
02:16C'est important pour vous, ça ou pas ?
02:17Monsieur Macron, qui m'a décoré de la Légion d'honneur, il y a un mois, de commandeur, j'étais sidéré,
02:25et il a fait un discours où il dit à peu près ce que vous dites.
02:29Il dit, vous êtes la France. Et ça m'a beaucoup touché.
02:34Mais je n'analyse pas ça comme ça, je ne me vois pas avec le regard des autres, parce qu'il y a un chapitre sur le stress.
02:39Moi, je suis quelqu'un de très stressé, qui est toujours, qui débute...
02:42Malgré l'expérience.
02:43Oui, oui. Mais Aznavour m'avait donné un conseil, je le voyais beaucoup en Provence-Charles, il me disait,
02:48Michel, soyez aussi inquiet quand ça marche ou quand ça ne marche pas.
02:52Donc moi, je suis toujours... Je dors d'un oeil.
02:55Je suis toujours sur le qui-vive. J'ai toujours un stress épouvantable.
02:58Alors, on dit toujours...
02:58Et ça ne se voit pas, bizarrement.
03:00On dit toujours, Michel, il est gentil, ce qui est vrai.
03:02On dit toujours, il est très prudent, il ne prend pas de risque.
03:03Bah si, dans le livre, vous racontez plein de choses.
03:05Sur le chapitre consacré à la célébrité, votre premier contact avec la notoriété,
03:08vous dites que c'est dans un bus, les gens se moquaient de vous,
03:11des moqueries assez tendres, parce que vous étiez très stressé, justement, pendant votre premier direct.
03:15Et je tremblais comme une feuille.
03:16Mais malgré tout, vous disiez que vous aimiez déjà être reconnu dans ce bus.
03:20Et puis, vous dites, en fait, pour durer et devenir célèbre, il fallait se faire remarquer.
03:24Et l'un des conseils qu'on vous a donnés, sachez tout sur tout le monde,
03:27qui couche avec vous, être une comère, quoi.
03:30Pas une comère, mais Michel Arnault, qui est une femme que je cite beaucoup.
03:33C'est vous qui l'écrivez.
03:34Oui, vous la citez beaucoup dans ce livre.
03:35Je la cite beaucoup, car je dois beaucoup.
03:36C'est elle qui m'a fait découvrir le divertissement.
03:39C'était une chanteuse de cabaret Rive-Droite.
03:41Elle a été au mille heures l'arsouille.
03:43Et un jour, elle m'a dit, bon, elle me trouvait très province.
03:47Elle me dit, il faut relooker.
03:48Elle me dit, vous savez, dans ce métier, tout le monde flingue, tout le monde cancane sur tout le monde.
03:53Si vous entendez un jour dire que je suis la maîtresse de Mitterrand, c'est vrai.
03:57Et elle me montre une photo de Mitterrand avec André Rousselet, tout jeune, au premier rang du mille heures l'arsouille.
04:02Et voilà, donc, elle me dit, ça fait gagner du temps.
04:04Et du coup, vous avez des dossiers sur tout le monde, vous, ou pas ?
04:06Pas sur tout le monde, mais ce n'est pas des dossiers.
04:08J'ai une bonne mémoire, je n'ai pas besoin de dossiers.
04:09Mais pour avoir ces informations, vous êtes parfois allé loin jusqu'à prêter votre studio pour les 5 à 7 des collègues, ou même de vos chefs.
04:19Vous teniez un planning pour adresser les...
04:21Quand j'étais le plus jeune de la bande, bon, il y avait déjà plein de gens, il y avait l'escu, et puis j'avais 22-23 ans.
04:29Et un jour, le patron, tout le monde apprend que j'habite Place Lichy, je suis tout seul dans un petit appartement.
04:35Et tous mes copains, malheureusement, paix à leur âme, ils ne sont plus là, m'ont demandé, dis donc...
04:40Ils n'étaient pas tous fidèles, vos copains ?
04:42Alors, ben non, ils me demandaient un 5 à 7.
04:45Je lui écoute sans problème, mais ça devenait très compliqué parce que je n'avais plus de place pour moi.
04:48Et puis, c'est venu aux oreilles du grand patron, qui me convoque à la fin de la confe de presse, qui me dit,
04:53Drucker, venez dans l'environ...
04:54Le mec me dit, mais qu'est-ce qu'il va lui dire ? J'étais inconnu.
04:57Il paraît que vous avez un pied-à-terre.
04:59Pour moi, ce sera le vendredi, oui, monsieur le président.
05:02Ça crée des liens.
05:02Et tout ça, vous le racontez dans le livre avec le temps.
05:06Ça crée des liens, mais ça oblige aussi ceux à qui vous prêtez les clés ou pas ?
05:09Est-ce qu'il y a un petit côté service rendu et rendu de monnaie de temps en temps ?
05:12Ça peut arriver ?
05:13Non, mais de toute façon, ça n'a pas duré très longtemps, parce que j'habitais au cinquième étage.
05:16Ils étaient trop essoufflés.
05:18Et comme c'était Place Clichy, et aller à Place Clichy à 18h, en sortant du métro, il y avait un monde fou,
05:24ils avaient peur de se faire reconnaître.
05:25Donc ça n'a pas duré très longtemps.
05:27Et puis moi, c'était un peu la garçonnire, le film de William Wheeler, c'était ça.
05:31Mais j'étais content que ça s'arrête, parce que je n'avais plus de place pour moi.
05:34On a plein de questions pour vous.
05:36Michel Drucker, de retour derrière un micro comme celui de RTL, c'est possible ou pas ?
05:40Vous avez des projets comme ça encore aujourd'hui ou pas ?
05:42La radio, j'ai passé dix ans, mais c'était rue Bayard, quand il y avait la façade de Nazaréli.
05:47Mon frère a dirigé RTL.
05:49J'ai passé des moments magnifiques dans cette maison.
05:50J'ai appris les délocalisations.
05:54Et puis je me suis beaucoup promené dans toute la France.
05:56Ensuite, je suis allé dans la maison d'en face.
05:58Et la radio me manque beaucoup.
06:00Mais j'ai eu des petits problèmes cardiaques graves.
06:03Il y a deux ou trois ans, donc j'ai l'ordre de faire le minimum, de rester assis.
06:09D'où mon canapé rouge.
06:11Mais j'ai d'autres projets.
06:12Ailleurs, en télé ?
06:13En télé, non, je vais rester dans le service public.
06:16Et pour faire quoi ?
06:17C'est ma maison.
06:17C'est quoi votre projet ?
06:18Je vais faire une grande émission.
06:20En prime time, c'est mon retour en prime time.
06:22Ça sera le vendredi 13 juin, c'est un bon chiffre.
06:25Ça sera entre la fête des mères et la fête des pères.
06:28Ça va s'appeler Famille, je vous aime.
06:30C'est une émission.
06:31Chacun sait que je connais non seulement les artistes, mais je connais leur famille.
06:35Depuis 50 ans, je connais tout le monde.
06:37Les enfants, les grands-mères, je connais tout le monde.
06:39Donc j'ai fait une émission qui va rassembler les familles.
06:43D'accord.
06:43Vous pouvez nous donner les premiers noms de ces invités ?
06:45Oui, le parrain, c'est Gad Delmanet, qui est venu avec ses parents.
06:50Ensuite, il y a David Hallyday qui rend hommage à sa famille.
06:53Ensuite, il y a Gérard Lanvin et son fils.
06:56Michel Bernier, titulaire des Grosses Têtes ici, qui vient avec Charlotte et Enzo, ses enfants.
07:02Et puis, Gérard Lanvin vient avec son fils.
07:05Les chédites viennent tous ensemble chanter.
07:07On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime ou qu'on les aime.
07:10C'est une chanson qui résume bien l'émission.
07:13Et puis, il y a plein de surprises.
07:14Vendredi 13 juin.
07:16Sur France 13 juin, ça s'appelle Famille, je vous aime.
07:18Famille, je vous aime avec Michel Drucker.
07:20La santé, vous l'évoquiez.
07:21Vous y consacrez un chapitre à la santé.
07:23Déjà, on a l'impression que vous allez bien là.
07:25Oui, ça va.
07:26La santé est revenue là, ça y est.
07:27Ça va, plus je travaille.
07:27Le One Man Show, vous allez le reprendre ou pas ?
07:29Oui, ça c'est pour 2026-2027.
07:322026-2027.
07:33En vous lisant, on réalise à quel point vous êtes quelqu'un d'inquié, de stressé.
07:37Vous avez toujours voulu vivre à proximité d'un hôpital.
07:41Bien malgré vous, vous les avez beaucoup fréquentés, ces hôpitaux.
07:44Quel regard, Michel Drucker, vous portez sur notre système de santé aujourd'hui ?
07:48Eh bien, c'est encore le meilleur système de santé au monde.
07:52On le critique beaucoup, mais le service public, ce n'est pas rien.
07:57Moi, je peux vous dire que j'ai été opéré dans le service public, c'était à Pompidou, pour citer le lieu,
08:02avec des médecins, des cardiologues hyper pointus.
08:05En matière de cardiologie, la France était en tête.
08:08Tous les hôpitaux sont bons en France.
08:10Qu'on se fasse opérer à Caen, à Cherbourg, à Bordeaux, à Toulouse, on a vraiment une médecine de pointe.
08:15Évidemment, il n'y en a pas assez, il n'y a pas assez de médecins.
08:18Il y a des déserts médicaux, mais on est loin devant tous les autres pays.
08:22Le service public, ça a du bon.
08:23C'est quelque chose qu'il faut préserver, opérativement, pour vous aujourd'hui.
08:27Bien sûr, regardez Bernard Tapie, il a été soigné dans le service public à Bobigny.
08:32Moi, je suis un enfant du service public, j'ai un frère médecin qui est à Tours,
08:35interne des hôpitaux, professeur de santé publique.
08:38On lui a proposé beaucoup de choses aux Etats-Unis, il est resté en France.
08:42Et puis moi, je suis tombé dans la bassine, mon père était médecin de famille.
08:46Mon frère Jacques, qui est le papa de Léa Drucker, est un grand médecin à la retraite.
08:50Donc, je connais bien le milieu médical et on est très bien soigné en France.
08:53Vous racontez d'ailleurs les visites avec votre père et les conseils aux patients qui n'étaient pas toujours très bien compris.
09:00Ça donne des anecdotes assez étonnantes sur le Saint-Aul.
09:02On vous recommande aussi la lecture de Steve pour tout ça.
09:04Il était médecin de campagne dans la France de Balzac et de Maupassant dans les années 50.
09:09Je l'accompagnais dans les fermes.
09:10Et à l'époque, on n'accouchait pas à la maternité, on accouchait dans les fermes
09:13parce qu'il ne fallait pas laisser le troupeau de vaches trop longtemps.
09:16Donc, j'ai grandi dans cette France-là.
09:17Moi, je ne suis pas parisien du tout.
09:19Je suis un vrai provincial venu de loin, puisque je viens des brumes de l'Europe centrale,
09:23puisque je viens de cette partie-là, Roumanie, la Bukovine, qui est aujourd'hui l'Ukraine.
09:27Et puis, vous êtes aussi passé par la Normandie, évidemment.
09:29Et par la Normandie où je suis né.
09:30On a encore une question au 64 900.
09:34Il faut juste que je la retrouve.
09:35Ah oui, bonjour à tous.
09:36Bonjour à Michel Drucker.
09:37Que pensez-vous sincèrement de la personnalité de Claude François ?
09:41Ça, c'est Cédric de Toméras.
09:42C'était un inventeur.
09:44C'est quelqu'un...
09:46J'étais très, très ami avec lui.
09:48On a fait une émission ensemble, ça allait avec le cœur.
09:50Je ne le remercierai jamais assez, parce que c'est là où j'ai rencontré ma femme,
09:53que j'ai épousée, parce qu'il avait une ouverture avec ma femme.
09:56Enfin, il pensait avoir une ouverture.
09:58Vous l'avez grillée, du coup ?
09:59Oui, oui.
09:59Et puis, c'est moi qui l'ai grillée.
10:01Mais Claude François, c'était un dame inventeur.
10:04C'était un perfectionniste un peu chiant.
10:08Mais il était gentil ou pas ?
10:09Parce que certains disent, il n'était pas sympa.
10:11Il était très fidèle.
10:13Moi, j'ai appris beaucoup avec Claude.
10:15Il m'a appris à présenter du divertissement.
10:16On a fait une émission ensemble.
10:19C'est quelqu'un qui aurait dû vivre encore un peu, vraiment,
10:21parce qu'il est mort trop tôt.
10:23Alors qu'il était très à cheval sur sa santé, un peu comme vous.
10:25Ça vous faisait un point commun.
10:25Lui, il dormait avec un air pulsé, dans le noir complet.
10:30Il ne fallait pas le réveiller.
10:32Il ne fumait pas.
10:32Il ne buvait pas.
10:34Il sur scène.
10:35C'était physiquement un vrai sprinter.
10:37C'était un sportif.
10:38Mais c'était quelqu'un de très pointilleux.
10:40Un, qui était un tyrannique dans le métier.
10:43Mais il avait souvent raison.
10:45J'allais dire, vous avez connu tout le monde, en fait.
10:46C'est tout le monde qui vous a connu.
10:48On s'en rend compte dans le livre.
10:49Et vous êtes donc parfois un réflexe pour nous tous,
10:52journalistes, quand une personnalité nous quitte.
10:54Vous n'en avez pas marre qu'on vous appelle à chaque fois que quelqu'un meurt ?
10:57Ah ben, je suis les pompes funèbres.
10:59À chaque fois qu'il y a quelqu'un qui meurt,
11:00on va dire, on va appeler Drucker.
11:01C'est le seul qui l'avait connu.
11:03Voilà.
11:03Louis XIV, on m'a appelé.
11:05Il était comment, Louis XIV ?
11:07C'est un peu normal, parce que moi, je les ai tous connus.
11:09Mais en matière d'hommage, celui qui m'a le plus bouleversé,
11:12c'est l'hommage à Johnny, que j'ai fait en direct.
11:15Parce que Johnny, j'en parle de Johnny.
11:16Vous étiez mis aux larmes.
11:17Très très proche.
11:20Mais c'est vrai.
11:21Comment refuser de rendre hommage à Jean Rochefort,
11:24à Jean-Yann, à Navour, à tous ces gens que j'ai si bien connu,
11:27à Romy Schneider, qui était mon ami, à tous ces gens-là.
11:30Et qui on va appeler quand vous ne serez plus là ?
11:32Qui on va appeler quand vous ne serez plus là ?
11:33Qui vous aimeriez qu'on appelle pour parler ?
11:34Vous m'appelez moi, je répondrai quand même.
11:38Merci.