Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, était l'invitée de BFMTV ce jeudi 17 avril. Elle est notamment revenue sur les propos de François Bayrou qui a affirmé ce mardi que "nous ne travaillons pas assez".
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00:00On va maintenant accueillir la porte-parole du gouvernement,
00:03Mme Sophie Prima, avec Guillaume Daré du service politique de BFM TV
00:09et Charles Sapin, journaliste politique au point, pour vous interroger.
00:13Bonsoir Mme la porte-parole.
00:15Le dossier qu'on n'avait pas vu venir en ce printemps,
00:19c'est celui de la bataille des ouvertures du 1er mai.
00:23Vous avez entendu la demande des boulangers
00:25qui ont d'ailleurs rencontré la ministre du Travail, leur confédération.
00:28Et puis là maintenant, il y a les fleuristes qui disent
00:30mais oui, mais nous aussi on est ouverts,
00:31mais on a certains d'entre nous qui prenons des amendes.
00:34Et tout à l'heure, j'avais ce débat justement sur travailler plus,
00:38gagner plus d'argent, mieux payer ses salariés.
00:40Voilà ce que disait un fleuriste qui était assis quasiment juste à votre place.
00:44Il faut laisser les gens bosser.
00:45Ceux qui veulent bosser, après les autres, ils font comme ils veulent.
00:48Mais ceux qui veulent travailler, il faut les laisser travailler.
00:51Ça apporte de l'argent.
00:53La France n'est pas en pleine forme quand même.
00:55Donc autant verser de l'argent à ceux qui veulent bosser.
00:57Alors, ça tombe bien.
01:00Le Premier ministre dit que la France ne travaille pas assez.
01:02Ce fleuriste dit, laissez-nous bosser.
01:03Comment vous allez faire en sorte de laisser mieux bosser
01:07les fleuristes et les commerçants de manière générale ?
01:09Eh bien écoutez, ce sont des propos de bon sens.
01:12En effet, lorsque nous disons, il n'y a pas assez de Français qui travaillent
01:15parce que les plus jeunes et les plus seniors ne sont pas assez au travail,
01:18il faut être cohérent et il faut permettre à ceux qui veulent travailler,
01:22y compris les jours fériés, puissent le faire.
01:24Parce que de toute façon, les conditions de rémunération ou de récupération des heures
01:28sont assez encadrées.
01:29Donc cohérence, il faut légiférer.
01:32Ou alors faire cette fameuse liste des commerçants indispensables par décret.
01:38Mais voilà, on fera le nécessaire.
01:40Je sais que ma collègue Véronique Louvagie est assez...
01:42Mais légiférer, par exemple.
01:44Est-ce qu'on pourrait dire d'un trait de plus, les 35 heures, c'est du passé,
01:47on passe à autre chose ?
01:48Non, on pourrait dire que ceux qui veulent travailler, y compris les jours fériés, peuvent le faire.
01:51Et ça dépend du salarié et pas de l'inspection du travail,
01:54pour laquelle j'ai évidemment le plus grand respect,
01:58mais qui est dans l'interprétation de ce qu'est un commerce indispensable le 1er mai.
02:03Donc moi, je leur fais confiance.
02:05Mais on voit bien qu'il y a quand même des amendes,
02:07alors que la liberté, elle devrait être refaite.
02:09Bien sûr, alors les amendes sont assez rares.
02:10Mais ce qu'ils disent eux-mêmes, c'est de la liberté.
02:13Il y avait un autre chef d'entreprise tout à l'heure qui citait un exemple,
02:15en disant, depuis que j'ai avancé dans mon entreprise,
02:18je n'ai jamais eu autant de contrôle d'Ursaf, autant de charges.
02:21Voilà, il faut lever ce carcan.
02:23Un garagiste qui a ouvré le samedi, a vu débarquer l'Ursaf.
02:26Vous avez déjà ouvert 4 jours, 5 jours.
02:29Là, ça fait trop.
02:29Ce sont tous les freins sur lesquels nous voulons travailler.
02:33Ça a été l'objectif de la commission d'alerte que nous avons faite mardi.
02:38La commission d'alerte est surtout sur le budget, sur les 3 000 milliards.
02:40Mais elle veut dire aussi qu'il faut que nous recréions,
02:43que nous ayons plus de revenus par habitant,
02:46à la hauteur de l'Allemagne, à la hauteur des Pays-Bas.
02:48Et je crois que la liberté est un des sujets qui est au cœur des sujets.
02:52Oui, mais pour ça, il faut du courage politique pour la donner, cette liberté.
02:55Parce que la liberté, c'est quand on enlève les entraves,
02:57quand on en enlève les boulets.
02:59Donc, est-ce que vous pouvez dire aux Français
03:00que dans le cadre des propositions de François Bayrou,
03:03il y aura moins d'entraves ?
03:05Alors, nous nous sommes lancés, vous le savez, dans un...
03:07C'est-à-dire que ça pèsera moins sur le travail, les charges et autres ?
03:11Alors, nous nous sommes lancés dans un, premièrement,
03:13un grand chantier de simplification,
03:15à la fois au niveau législatif,
03:18mais aussi au niveau réglementaire et au niveau local,
03:21puisque nous en lançons des chantiers de simplification
03:23partout, sur tous les sujets et dans tous les territoires.
03:26Donc ça, c'est le premier objectif,
03:28lever les entraves, lever des normes inutiles,
03:30lever des doublons, lever des délais, etc.
03:33Donc, se mettre en format projet partout.
03:36Et puis, nous allons travailler, effectivement,
03:38avec les partenaires sociaux,
03:39notamment sur les charges sociales que vous indiquez.
03:43Ou les cotisations.
03:43Ou les cotisations.
03:45Parce que les cotisations pèsent sur le travail.
03:48Voilà, tout notre modèle social, vous le dites parfaitement,
03:50pèse en grande partie sur le travail et sur ceux qui travaillent.
03:53Comme il n'y a pas assez de gens qui travaillent en plus,
03:55pour pérenniser notre modèle social,
03:57qui est un acquis, évidemment, de notre pays,
03:59eh bien, nous devons revoir la façon dont tout cela est financé.
04:02Ça demande du courage, vous avez raison,
04:04mais ça demande aussi,
04:05et c'est la raison pour laquelle nous abordons le budget
04:07dès le mois d'avril avec les partenaires sociaux
04:09et les corps intermédiaires,
04:11ça demande aussi beaucoup de concertation,
04:13beaucoup de discussion et beaucoup d'écoute.
04:14Attention, les commissions, les grenelles, les conclaves,
04:19c'est de la discussion, mais c'est aussi de la perte de temps.
04:22Pas toujours.
04:24Pendant que les grands pays agissent, se baillarent.
04:26Oui, là, il est question du budget 2026.
04:31Les échéances du budget 2026,
04:33elles sont les mêmes que pour tous les autres budgets,
04:35c'est-à-dire que ce sera l'automne.
04:37On devra présenter un budget à la fin de l'été,
04:39mais nous voulons commencer à préparer, bien sûr,
04:42les grandes orientations avant le 14 juillet,
04:44le budget à la fin de l'été,
04:46qui seront des propositions qui seront partagées
04:50avec l'ensemble de ceux avec qui nous allons discuter.
04:52Guillaume Daré.
04:5360% des dépenses du budget sont des dépenses sociales.
04:56Ça a été évoqué ces derniers jours.
04:58Pour pouvoir justement faire ces 40 milliards,
05:01même 50, vous avez évoqué, d'économies sur le budget 2026,
05:05est-ce que vous dites par exemple qu'il faut, oui,
05:07regarder les dépenses sociales
05:08et ce que souhaitait faire par exemple le précédent gouvernement,
05:11le gouvernement Barnier,
05:12est-ce qu'il faut moins rembourser par exemple
05:13certaines consultations médicales ou certains médicaments ?
05:16Oui ou non ?
05:17Alors, je ne vais pas vous répondre oui ou non.
05:19Je vais vous répondre que d'abord,
05:20c'est 40 milliards qui est notre objectif
05:22pour l'année prochaine d'économie.
05:23Ça a été redit par Éric Lombard,
05:25redit par Amélie de Montchalin.
05:27Et vous avez raison que la question de notre modèle social
05:30qui coûte aujourd'hui 60% des dépenses de l'État,
05:34notre modèle social unique en France,
05:36envié par tous, doit être sauvé.
05:38Il faut bien que...
05:39Non mais je vous déprime parce qu'il faut donner...
05:40Oui mais après, ça a des chiffres,
05:41les gens ont l'impression que ça a des répercussions
05:43très concrètes dans notre vie quotidienne.
05:46C'est la raison pour laquelle,
05:48sans parlementer, sans faire de comité théodule,
05:50nous avons lancé ce chantier aujourd'hui
05:52pour pouvoir avoir la discussion
05:54avec l'ensemble des partenaires sociaux,
05:55avec le corps médical, avec la santé,
05:58avec l'assurance santé.
05:59Mais vous avez un avis.
06:00Mais ma position ne compte pas pour l'instant.
06:02Vous êtes porte-parole du gouvernement.
06:04Justement, le gouvernement s'est lancé dans une concertation.
06:06Est-ce que c'est exclu de toucher, par exemple,
06:07un déremboursement des médicaments ?
06:08Rien n'est exclu.
06:10Rien n'est tabou.
06:11Tout est dans les mains de la discussion aujourd'hui,
06:13des échanges avec les groupes politiques,
06:15avec le Parlement,
06:17avec les partenaires sociaux.
06:18Nous travaillons,
06:19et c'est peut-être la nouveauté.
06:22Alors je comprends que ça perturbe un peu tout le monde,
06:24que nous ne donnons pas les solutions tout de suite.
06:26Le Premier ministre s'est engagé à les données
06:28avant le 14 juillet,
06:29mais à la suite des discussions toujours.
06:31Juste sur ces dépenses sociales,
06:32il y a quelque chose d'autre qui a été évoqué
06:33par l'un de vos collègues aussi.
06:35Est-ce qu'on rembourse, oui ou non,
06:37les dépenses sociales en fonction des revenus des gens ?
06:40Est-ce que ça, c'est totalement exclu ?
06:41Vous considérez que c'est contraire au modèle français ?
06:43Oui ou non ?
06:44Alors cette piste n'a pas été envisagée jusqu'à présent.
06:46C'est une préconisation de la Cour des comptes.
06:48Oui, absolument.
06:48Mais certains, le gouvernement, ne sont pas défavorables.
06:51Pour le coup, je vais vous donner mon avis personnel.
06:53Je pense que la santé est universelle,
06:55que chacun y cotise en fonction de ses revenus.
06:57Et donc, par conséquent,
06:58le remboursement doit rester universel.
07:00Mais c'est ma position personnelle.
07:02Donc, il est exclu qu'on rembourse
07:03en fonction des revenus de chacun.
07:04Je n'ai pas dit qu'il était exclu
07:06parce qu'on laisse toutes les pistes ouvertes dans le dialogue.
07:09Pour ma part, ma position personnelle, c'est celle-ci.
07:11Charles Sapa.
07:12Madame, à la porte-parole, oui.
07:13On n'est pas grand risque, à mon avis,
07:14en exprimant une position personnelle
07:16par rapport à ce que pensera le gouvernement là-dessus
07:19vu l'universalité qu'il y a sur...
07:21L'universalité à la fois des recettes et des dépenses.
07:23Un grand risque pris.
07:24Mais on comprend qu'on est très en amont
07:26par rapport au futur budget
07:27et que vous refusiez de donner des mesures précises
07:30puisqu'elles font encore l'objet de concertation.
07:32En revanche, il y a quelque chose que vous pourriez donner.
07:34C'est l'horizon.
07:34Quand on écoute Amélie de Montchalin,
07:36elle donne finalement un horizon qui est triple.
07:39À la fois baisser les impôts,
07:40à la fois baisser la dette
07:41et puis faire face au contrat de budgétaire nouvel
07:44dû notamment aux circonstances internationales
07:46et on pense aux besoins importants de la défense.
07:49Il ne faut pas être sorti de grande école
07:51pour savoir que ces trois objectifs sont contradictoires
07:53et que les poursuivent tous les trois,
07:55c'est de n'en réussir aucun.
07:56Est-ce que vous pouvez aujourd'hui nous dire
07:58s'il y a une hiérarchie ?
08:00Si dans ces trois objectifs,
08:01l'un d'entre eux l'emporte sur les autres ?
08:04Est-ce que la priorité est plutôt sur la baisse des dettes,
08:07des déficits, la baisse des impôts ?
08:09La priorité, la baisse de la dette n'est pas une priorité,
08:13c'est un objectif absolument obligatoire.
08:16Je vais vous dire pourquoi,
08:17parce que je crois qu'il faut expliquer aux Français
08:19qu'on n'est pas là pour annoncer des larmes,
08:21du sang et des larmes.
08:23On est là tout simplement,
08:24moi je vais avoir une petite fille dans 15 jours.
08:26Dans 15 jours, ma petite fille qui va naître,
08:27elle aura 50 000 euros de dette sur la tête.
08:30Et c'est un héritage qu'elle ne pourra pas refuser.
08:32Ce n'est pas très joyeux comme naissance.
08:33Voilà, je vais lui mettre un cadeau au pied de son berceau
08:37qui sera 50 000 euros de dette,
08:39comme toutes les naissances.
08:40Mais c'est au nom de cette petite fille
08:42qui va naître dans 15 jours
08:43qu'il faut donner des perspectives à la France
08:45qui sont des perspectives de souveraineté,
08:48qui sont des perspectives de pouvoir investir dans sa jeunesse,
08:50investir dans sa recherche,
08:52investir dans l'intelligence artificielle,
08:54dans les technologies.
08:55Changer le modèle aussi.
08:56Et pérenniser notre protection sociale
09:02et notre modèle social.
09:03D'accord, on va investir, super, génial.
09:05Mais pour ça, il faut de la dépense publique.
09:07Et de la dépense publique,
09:08on est déjà parmi les pays occidentaux,
09:10ceux qui dépensent le plus.
09:11C'est la raison pour laquelle nous avons,
09:13avec le Premier ministre,
09:14et sous son autorité, sous son opulsion,
09:17un chantier de réforme de l'action publique.
09:20Ce chantier de réforme de l'action publique,
09:22évidemment, ce n'est pas un coup de baguette magique.
09:24Il faudra un an, plus d'un an pour le réaliser.
09:27C'est se reposer la question des missions d'État,
09:30de la façon dont on a l'exécuté,
09:31de l'efficience avec laquelle elles sont exécutées.
09:34C'est chercher les doublons,
09:35chercher les fraudes sur les dépenses sociales,
09:37chercher, voilà, aller faire méthodiquement
09:40le tour de toutes nos dépenses
09:42pour les réduire et les rendre plus efficaces
09:44pour donner un meilleur service public.
09:45Moi, je pense que c'est tout à fait faisable
09:48et qu'on peut obtenir ces trois objectifs
09:50que vous mentionniez tout à l'heure
09:52sans augmenter les impôts.
09:54C'est un chantier méthodique et considérable.
09:56Sans augmenter les impôts, c'est une chose.
09:58Après, il y a 440 niches fiscales en France.
10:01Un peu plus même.
10:01Un peu plus.
10:02Vous allez vous y attaquer, c'est ce qui est dit.
10:05Mais supprimer des niches fiscales,
10:06ça revient à augmenter des impôts.
10:08Alors, ce qui est très intéressant,
10:11c'est là aussi,
10:12de méthodiquement regarder toutes ces niches fiscales.
10:14465 niches fiscales,
10:1785 milliards de non-recettes
10:20par des niches fiscales.
10:21Donc, il ne s'agit pas d'enlever
10:23des niches fiscales qui fonctionnent bien
10:24et qui servent l'économie française.
10:26Ça veut dire, par exemple,
10:27les employeurs particuliers qui ont...
10:30Par exemple, vous savez qu'on a besoin...
10:32Ça, on n'y touche pas.
10:33On a besoin d'une politique familiale.
10:35Les niches fiscales qui savent avoir
10:36des nounous à la maison
10:37pour permettre aux femmes d'aller travailler,
10:40pour permettre de créer de l'économie,
10:41évidemment, c'est une bonne niche fiscale.
10:43Donc, ça, vous nous assurez que vous n'y toucherez pas.
10:45Et donc, on n'y touche pas.
10:46C'est ce qu'a dit Amélie de Montchalin.
10:47Mais vous avez des niches fiscales
10:49où il y a assez peu de personnes
10:51qui y font face
10:52et qui, pourtant, nous coûtent assez cher.
10:55Donc, là aussi...
10:56Vous en avez en tête ?
10:57Non, moi, je n'en ai pas en tête.
10:58Et puis, Amélie de Montchalin
10:59commence cette étude avec les parlementaires.
11:02Et très clairement,
11:04c'est vraiment ce que nous recherchons,
11:06des économies...
11:07Par exemple, les frais professionnels
11:08pour les retraités...
11:09Ah, ça, c'est encore autre chose.
11:11Oui, mais ça fait partie des niches fiscales.
11:12Ça revient dans le débat.
11:13Ça revient...
11:13Je sais que le retraité,
11:14c'est un électorat auquel sensible, mais...
11:17Rien n'est tabou.
11:18Et dans le discours qui est aujourd'hui
11:19entre les partenaires sociaux
11:20pour parler de la protection sociale,
11:22pour parler des retraites,
11:23cela devra être à l'ordre du jour.
11:26Charles Sapin ou Guillaume Daré ?
11:28Sur la question de l'Algérie,
11:29on a entendu Bruno Retailleau,
11:30ce matin, chez nos confrères de RTL,
11:32expliquer qu'il n'excluait pas
11:33de monter encore un peu plus fort
11:34dans la question de la riposte.
11:35Est-ce que ça veut dire
11:36que le gouvernement français
11:37est prêt à expulser
11:38d'autres diplomates algériens
11:39si c'est nécessaire ?
11:40Écoutez, l'Algérie,
11:41alors que nous retrouvions
11:43des relations plus stables
11:45et plus fiables,
11:46a choisi l'escalade de nouveau.
11:48Donc, nous sommes prêts
11:49à y répondre
11:49comme nous l'avons déjà dit.
11:51Donc, nous avons répondu
11:52un pour un
11:53sur l'expulsion
11:54des agents consulaires,
11:56à la fois ceux
11:56qui ont été expulsés d'Algérie
11:57en France et l'inverse.
11:59C'est œil pour œil,
11:59dent pour dent ?
12:00Donc, nous répondons
12:01à la provocation algérienne
12:03en la regrettant,
12:04encore une fois,
12:05parce que quand on ne parle pas,
12:07c'est difficile
12:07de trouver les solutions.
12:08Mais puisque l'Algérie
12:09a choisi l'escalade,
12:11eh bien, nous allons continuer,
12:12en particulier sur la politique
12:14des visas.
12:15C'est ce qu'a dit Bruno Retailleau.
12:16Il y a quelque chose
12:16qui est assez fascinant.
12:17Vous savez ce que disait Einstein,
12:19c'est que la définition de la folie,
12:20c'est de poser des actes identiques
12:22en espérant des conséquences différentes.
12:23Et là, on voit
12:24que ça fait sept ou huit mois
12:25que finalement,
12:26à chaque humiliation
12:27que nous oppose l'Algérie,
12:29on tend une main vaine diplomatique
12:31jusqu'à la prochaine humiliation.
12:33À quel moment ?
12:34Donc là, on a entendu,
12:35il y a un petit changement,
12:36c'est-à-dire que la France
12:36veut répliquer,
12:37mais on connaît,
12:38il y a toute une liste.
12:40D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur,
12:41Bruno Retailleau,
12:42avait parlé de répliques graduées.
12:43À quel moment la France,
12:45finalement, assume un bras de fer
12:48et répond à l'Algérie
12:49sans attendre d'être touchée elle-même ?
12:52Nous sommes dans ce bras de fer
12:53depuis longtemps.
12:54Cette réponse graduée a commencé,
12:56notamment sur les visas.
12:57Nous allons continuer
12:59et le ministre de l'Intérieur,
13:01le ministre des Affaires étrangères,
13:02le président de la République
13:03et le Premier ministre
13:04sont sur la même ligne.
13:05Il va y avoir une réponse graduée,
13:07proportionnée, effectivement,
13:09à ce bras de fer.
13:10Mais vous savez,
13:11je vous entends quand vous dites
13:13qu'il ne faut pas de diplomatie,
13:14il ne faut pas discuter.
13:15Bien sûr qu'il faut discuter.
13:16À un moment, il faut discuter
13:18et à un moment,
13:18il faut pouvoir redire nos conditions,
13:21qui sont des conditions strictes.
13:22Nous voulons la libération
13:23de Boulême sans salle
13:24dans les plus brefs délais,
13:25avant qu'il ne soit trop tard.
13:27Et nous obtenons quelques résultats
13:28qui sont timides,
13:29mais nous obtenons quelques résultats.
13:31Et nous voulons le retour des OQTF,
13:34les accords de 94.
13:36Donc nous sommes dans
13:37à la fois la détermination,
13:39à la fois la réponse graduée
13:40si les conditions se tendent,
13:43mais aussi à la fois
13:44avec la porte ouverte.
13:45Vous dites que vous obtenez des résultats.
13:47Quels ont été les résultats
13:48du coup de fil entre Emmanuel Macron
13:50et le président Tebboune ?
13:53Quels ont été les résultats concrets
13:55du déplacement du ministre
13:56des Affaires étrangères en Algérie
13:57la semaine dernière,
13:59à part finalement cette demande
14:01de départ de fonctionnaires français d'Algérie ?
14:03Eh bien, nous avions obtenu
14:05un rendez-vous entre
14:07M. Darmanin-Garde-Dessau
14:09et les autorités judiciaires en Algérie
14:11pour remettre en place
14:13le travail ensemble.
14:15Nous avions une conférence
14:16entre les préfets et les consuls
14:18qui était prévue
14:19dans les 15 jours qui viennent
14:20pour travailler justement
14:21sur cette question
14:22des accords de 94
14:23et sur les OQTF.
14:25Nous avions des relations
14:26sur Boalem-Sansal.
14:28Nous, sur tous les chantiers,
14:29nous avions avancé
14:31et nous étions
14:32dans un processus positif.
14:34Alors voilà,
14:35il y a eu cette arrestation
14:36de trois Algériens en France
14:38ordonnée par le parquet
14:40national antiterroriste,
14:42parmi eux un agent consulaire algérien
14:44dans le cadre et dans le respect
14:45des accords de Vienne.
14:47Malheureusement,
14:48ça a tendu l'Algérie
14:49et donc nous sommes repartis
14:51dans un bras de fer.
14:52La présidente du Conseil italien
14:53est actuellement
14:53à la Maison-Blanche
14:54avec Donald Trump.
14:56Elle vient d'annoncer
14:56qu'à ses yeux, en tout cas,
14:58les États-Unis et Donald Trump
15:00sont un partenaire fiable.
15:01Est-ce qu'aux yeux de la France,
15:02Donald Trump et les États-Unis
15:04sont un partenaire fiable ou pas ?
15:06Mais je crois que nous devons redire
15:09que les États-Unis
15:10ne sont pas nos ennemis
15:11et que nous commerçons
15:13avec les États-Unis
15:14de façon très importante.
15:15C'est extrêmement important pour nous.
15:17Mais je ne dirais pas
15:18même la France ou l'Italie.
15:19La question qui nous est posée,
15:20c'est la question de l'Europe
15:21face aux États-Unis.
15:23C'est ça la bonne échaîne.
15:25Alors, partenaire fiable,
15:26quand il change d'avis
15:26toutes les deux minutes,
15:27je n'irai peut-être pas
15:28jusqu'à ce terme,
15:30en réalité,
15:31mais c'est un partenaire
15:32avec lequel nous pouvons
15:34et nous devons négocier.
15:35Et Mme Mélanie,
15:36c'est une partenaire fiable aussi ?
15:37Parce que là,
15:37elle est en train de dire
15:38que Mme Mélanie dit
15:39qu'un accord pourra bien sûr
15:40être conclu avec les États-Unis.
15:42Mais c'est ce que dit...
15:43C'est la carte Italia First.
15:46C'est ce que dit...
15:47Non, non, non, non,
15:47parce que Mme Mélanie
15:48est tout à fait solidaire
15:49de l'Union européenne.
15:50Oui, ben là,
15:50elle est partie pour sa pomme.
15:52Elle est partie pour sa pomme.
15:53Sébastien Lecornu est à Washington.
15:55Vous avez deux Américains,
15:56Rubio et Wittcock,
15:57qui sont aujourd'hui en France,
15:59qui discutent avec
16:00le président de la République.
16:01Donc, il y a des discussions,
16:02des discussions
16:03entre les dirigeants européens
16:04et les États-Unis.
16:05Et naturellement,
16:07chacun doit discuter
16:08et on doit travailler
16:09à cet accord de négociation.
16:09Est-ce que c'est un modèle,
16:10Mme Mélanie ?
16:11Aujourd'hui,
16:11on voit qu'elle a réussi
16:12à désendetter un petit peu
16:13plus fortement son pays,
16:14que la note,
16:15je ne dis pas de bêtises,
16:16a été rehaussée en Italie.
16:17Est-ce que vous considérez
16:18qu'aujourd'hui,
16:19Mme Mélanie,
16:20la politique qu'elle mène
16:21doit être un modèle pour la France ?
16:22Vous voyez,
16:22ce qui me frappe,
16:23en fait,
16:24c'est que lorsqu'on regarde
16:25notre État budgétaire
16:26suite à la conférence de presse
16:27du Premier ministre,
16:28quand on regarde l'Espagne
16:29et quand on regarde l'Italie,
16:31on se dit,
16:32l'Espagne et l'Italie,
16:33un gouvernement de gauche
16:34et un gouvernement de droite,
16:36ont pris des décisions
16:37extrêmement courageuses
16:38et réussissent.
16:39Ça devrait nous éclairer.
16:40Merci.
16:41En même temps,
16:41vous gagnent.
16:42Non,
16:43il n'y a pas de risque,
16:44mais c'est intéressant
16:45de regarder
16:46que des politiques
16:47bien positionnées à droite
16:50et bien positionnées à gauche
16:51ont réussi à prendre
16:52des décisions
16:53qui sont des décisions courageuses.
16:55Merci,
16:55Madame la porte-parole
16:56du gouvernement,
16:56Sophie Prima,
16:57en direct.