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00:00:00Musique
00:00:00On a été missionnés pour une foule secteur sensible,
00:00:13des longues peines.
00:00:13Hier, il y a eu une grosse saisie de stupéfiants.
00:00:16Jérise Paris, vous êtes de cellule.
00:00:18Sortez de votre lit.
00:00:19Je ne vois pas mal de question, lui.
00:00:21Ça, il m'a vraiment les couilles, j'ai pété.
00:00:24Le danger, c'est que ça dégénère
00:00:26et puis on se retrouve vers un début de l'outinerie.
00:00:30Fermez-moi les portes !
00:00:32On avance ! On avance !
00:00:33Ils arrivent au pied du mur de l'établissement
00:00:38et c'est là qu'ils commencent à projeter les colis.
00:00:42Il y a un qui va vers nous.
00:00:43On a ramassé cinq colis.
00:00:47Pour moi, ça représente l'élite, c'est le summum dans la pénitentiaire.
00:00:54Bonsoir et bienvenue dans Enquête Exclusive
00:00:56qui vous propose ce soir un document tout à fait étonnant,
00:00:59une immersion inédite au cœur de l'univers carcéral français
00:01:03à travers le travail des IRIS,
00:01:05les équipes régionales d'intervention et de sécurité.
00:01:08C'est à peu près l'équivalent pour les prisons françaises
00:01:10du RAID ou du GIGN.
00:01:12Nous sommes actuellement près de Paris, à Florimérogis,
00:01:15pas loin du centre de détention,
00:01:16dans la base des IRIS Île-de-France.
00:01:19Leurs missions sont nombreuses, délicates.
00:01:21Il faut notamment mater les tentatives de révolte,
00:01:24les émeutes, mais aussi les tentatives d'évasion
00:01:27ou encore de prises d'otages.
00:01:29Autre mission à haut risque,
00:01:31le transfert de prisonniers particulièrement dangereux.
00:01:34Ils sont 400 en France, membres des IRIS,
00:01:37recrutés parmi les 44 000 surveillants de prison.
00:01:40Immersion inédite au cœur de l'unité d'élite
00:01:43de la pénitentiaire,
00:01:44c'est un document signé Clara Masuire
00:01:46pour Superbots Productions et Enquête Exclusive.
00:01:52C'est une scène qui a marqué toute la France.
00:01:56Il y a quelques mois,
00:01:57il est 11h au péage d'Incarville
00:01:59sur l'autoroute A13 près de Rouen.
00:02:02Un fourgon pénitentiaire est pris en tenaille.
00:02:06Cinq hommes armés de fusils d'assaut
00:02:08ouvrent le feu sous les yeux des automobilistes.
00:02:10Ils abattent froidement
00:02:15deux surveillants de prison.
00:02:21Il en est parti,
00:02:22un plein de sang,
00:02:23regarde à moi.
00:02:24Oh là là,
00:02:25ah oui d'accord.
00:02:27Oh là là,
00:02:28qu'est-ce que c'est ce bordel ?
00:02:31En quelques minutes seulement,
00:02:35le commando lourdement armé
00:02:36exfiltre le prisonnier
00:02:38du fourgon pénitentiaire.
00:02:40Mohamed Amra,
00:02:41surnommé la mouche,
00:02:43ne faisait l'objet
00:02:44d'aucun signalement particulier.
00:02:49S'il avait été repéré
00:02:50comme présentant un risque d'évasion,
00:02:53il aurait été pris en charge
00:02:54par une unité d'élite,
00:02:57un groupe d'intervention
00:02:58de la pénitentiaire
00:02:59qui depuis 20 ans
00:03:00s'occupe du transfert
00:03:01des détenus
00:03:02les plus dangereux de France.
00:03:03prison de Freyne
00:03:09en banlieue parisienne.
00:03:16Tous les mois,
00:03:17les hérisses,
00:03:18les agents d'élite
00:03:19de la pénitentiaire
00:03:20gèrent une dizaine
00:03:21d'escortes sous haute tension.
00:03:22Ce matin,
00:03:29Patrick,
00:03:29le commandant de l'unité,
00:03:31est en charge
00:03:31du transfert
00:03:32d'un narcotrafiquant,
00:03:34figure du grand banditisme
00:03:35marseillais.
00:03:37Condamné à 20 ans
00:03:37de prison ferme
00:03:38pour séquestration,
00:03:40l'homme est à la tête
00:03:40d'une organisation criminelle
00:03:42considérée par les policiers
00:03:43comme l'une des plus violentes
00:03:45de la cité phocéenne.
00:03:46C'est parti.
00:03:47Le transfert d'un détenu
00:03:52est le moment
00:03:52le plus propice
00:03:53pour les évasions.
00:03:55Pour l'ensemble,
00:03:56j'ai recoulé,
00:03:57je suis derrière.
00:03:59Aujourd'hui,
00:04:00la mission est placée
00:04:01sous le plus haut niveau
00:04:02de sécurisation des hérisses.
00:04:07On met un gros dispositif
00:04:08en place
00:04:09de manière à dissuader
00:04:10toute tentative
00:04:11d'exfiltration
00:04:12avec des moyens
00:04:14de l'armement,
00:04:15des guidages
00:04:16avec les forces de l'ordre
00:04:17qui viennent également
00:04:18ouvrir les convois.
00:04:19L'idée,
00:04:19c'est d'être suffisamment
00:04:20dissuadif
00:04:21pour couper court
00:04:21à toute tentative.
00:04:23On prend à droite.
00:04:25Pour l'instant,
00:04:26il se prit
00:04:26qui fait par
00:04:27011,
00:04:28personne sur du véhicule
00:04:29pour le moment.
00:04:30OK, c'est bien pris.
00:04:33Le détenu arrive
00:04:34du sud de la France
00:04:35en avion
00:04:35à l'aéroport d'Orly.
00:04:38Incarcéré
00:04:38en région parisienne
00:04:39depuis 2010.
00:04:41Le chef de clan
00:04:42avait été déplacé
00:04:43pour un nouveau procès
00:04:44dans une affaire
00:04:45d'extorsion de fonds.
00:04:46On va partir
00:04:47du dispositif
00:04:47qui est l'avion
00:04:48qui est à votre droite,
00:04:49arrière-droite.
00:04:52Le narcotrafiquant
00:04:53a fait le voyage
00:04:54sous escorte pénitentiaire
00:04:56dans un vol commercial.
00:04:58L'équipe de Patrick
00:04:59est déployée au sol
00:05:01en attendant
00:05:01la descente du détenu.
00:05:05C'est rapport
00:05:06de vol plan,
00:05:07tu confirmes
00:05:07tirer protecteur en place ?
00:05:09Oui, on est en place.
00:05:10OK, on débarque.
00:05:11OK, pour l'équipe
00:05:12plus en charge,
00:05:13c'est OK, on débrouille.
00:05:13Le moment le plus sensible,
00:05:15c'est la descente
00:05:15de l'avion
00:05:15par la petite passerelle
00:05:16qui se trouve
00:05:17juste en face de nous.
00:05:18Vous voyez,
00:05:19il y a beaucoup
00:05:19de mouvements
00:05:19autour de l'appareil,
00:05:20donc il faut prendre en compte
00:05:21à la fois le fait
00:05:22que les personnels
00:05:23des aéroports
00:05:24doivent travailler
00:05:24et en même temps
00:05:25être vigilant
00:05:26au mouvement de véhicule,
00:05:28au mouvement de personne.
00:05:29Là, il y a beaucoup
00:05:29de mouvements.
00:05:30Ce serait quoi
00:05:31le pire scénario, là ?
00:05:33Ce serait qu'il y ait
00:05:34des complices
00:05:34qui se soient infiltrés
00:05:37parmi les personnels
00:05:38de l'aéroport
00:05:40et éventuellement
00:05:41qui viennent le chercher.
00:05:43Alors là,
00:05:44on récupère
00:05:45le dossier pénal
00:05:45sur ces condamnations
00:05:46qui représentent
00:05:48un certain volume.
00:05:49Ça donne une indication
00:05:49de ce qu'est la personne.
00:05:51Ça va sortir.
00:05:54Encadré par les agents
00:05:55des ERIS de Marseille,
00:05:57le détenu est le dernier
00:05:58à sortir de l'appareil.
00:06:01Le transfert
00:06:02entre les équipes
00:06:02du Sud
00:06:03et celles de Paris
00:06:03doit être le plus rapide
00:06:05et le plus discret possible.
00:06:06Le commandant Patrick
00:06:32et son unité
00:06:33ont 50 kilomètres
00:06:34de route.
00:06:35un parcours
00:06:37de tous les dangers.
00:06:41C'est beaucoup plus difficile
00:06:42de procéder
00:06:43à une exfiltration
00:06:44avec une attaque armée
00:06:44sur des véhicules
00:06:46en mouvement
00:06:46qui arrêtent.
00:06:47Donc c'est très difficile
00:06:48de tirer sur des cibles
00:06:49déjà fixes.
00:06:50Alors une cible en mouvement,
00:06:51c'est plus compliqué.
00:06:51C'est ça, c'est ouvert.
00:06:54Prison de Réau,
00:06:55en Seine-et-Marne.
00:06:57C'est ici
00:06:58que sont incarcérés
00:06:59les détenus
00:06:59les plus lourdement condamnés
00:07:00du pays.
00:07:01C'est des cellules
00:07:02et faut les filmer, madame.
00:07:04On va vite.
00:07:05Le cahit de la drogue
00:07:08est dans un quartier
00:07:09de sécurité renforcée
00:07:10depuis 13 ans.
00:07:15Avec une nouvelle condamnation
00:07:16à son dossier,
00:07:18sa peine est rallongée
00:07:19de 6 ans.
00:07:20Le détenu sortira
00:07:21en 2036.
00:07:24C'est bon ?
00:07:25Allez, repli.
00:07:33Allez, les gars,
00:07:33ils sont prêts.
00:07:34Commence à constituer
00:07:35la colonne, s'il vous plaît.
00:07:36C'est l'une des unités
00:07:37d'élite les plus secrètes
00:07:38du pays.
00:07:40Créée il y a 20 ans,
00:07:41à l'époque,
00:07:42le monde carcéral
00:07:42traverse des crises majeures.
00:07:45Les mutineries
00:07:45se succèdent
00:07:46et un événement
00:07:47va cristalliser
00:07:48ce sentiment
00:07:49de chaos pénitentiaire.
00:07:51L'évasion
00:07:51d'Antonio Ferrara
00:07:52à la prison de Fresnes
00:07:53en mars 2003.
00:07:54L'homme se fait exfiltrer
00:07:56à l'aide de complices
00:07:57qui font exploser
00:07:58les portes du bâtiment.
00:08:02La violence
00:08:03de l'opération
00:08:04de cette mire
00:08:04remet en cause
00:08:05toute une politique pénitentiaire.
00:08:07Le ministère
00:08:08de la justice
00:08:09décide de réagir
00:08:10et annonce
00:08:11la création
00:08:11d'une unité spéciale
00:08:13armée pour gérer
00:08:13les crises en prison.
00:08:22Toulouse,
00:08:23Marseille,
00:08:24Strasbourg,
00:08:26des équipes eristes
00:08:26voient le jour
00:08:27dans neuf grandes villes
00:08:28de France.
00:08:30400 agents d'élite
00:08:31prêts à intervenir
00:08:3224 heures sur 24
00:08:33dans les prisons françaises.
00:08:41Pendant plusieurs mois,
00:08:42nous avons accompagné
00:08:43ces hommes de l'ombre
00:08:44au cœur
00:08:44de leurs interventions.
00:08:49Escorte exceptionnelle
00:08:51des détenus
00:08:51les plus dangereux
00:08:52partout en France.
00:08:54fouille des cellules
00:08:58sous haute protection
00:08:59dans les quartiers
00:09:00de sécurité renforcée,
00:09:02là où sont incarcérés
00:09:03les têtes
00:09:04des réseaux mafieux.
00:09:04« Ok, on connaît le quartier
00:09:10maison centrale, secteur sensible,
00:09:12des longues peines.
00:09:13B1, c'est du grand banditisme
00:09:15corse.
00:09:15Deuxième cible, c'est quelqu'un
00:09:17qui s'énerve assez facilement. »
00:09:18dans les centres pénitentiaires,
00:09:28les ERI s'assurent le maintien
00:09:30de l'ordre
00:09:30quand les mutineries
00:09:31éclatent.
00:09:32« Est-ce qu'elle est verrouillée ? »
00:09:33« La Stratune en salle opérationnelle,
00:09:35on décale. »
00:09:37À Paris, les agents d'élite
00:09:39sont en première ligne
00:09:40face à la colère des prisonniers.
00:09:41« Attention ! »
00:09:45« Non, non, non, non, on attend ! »
00:09:46« Fermez la porte ! »
00:09:48Une colère attisée
00:09:49par un problème
00:09:50de surpopulation carcérale record.
00:09:5378 000 détenus incarcérés
00:09:54dans le pays
00:09:55pour seulement 62 000 places.
00:10:00À Lille...
00:10:02« Niveau de l'armurerie,
00:10:03tout a été sorti, Nico ? »
00:10:04« Ok, allez, go ! »
00:10:06Les agents des ERIs
00:10:07de la région
00:10:08déploient des moyens inédits
00:10:09pour lutter contre un phénomène
00:10:11qui se répand
00:10:11dans toutes les prisons de France.
00:10:14La livraison illégale
00:10:15de colis aux détenus,
00:10:17par projection
00:10:18et même par drone.
00:10:23« Oui, ils viennent découper
00:10:24le gré,
00:10:24j'ai un des dépenses. »
00:10:27« Stop ! »
00:10:29« Ocette ! »
00:10:31« Ocette ! »
00:10:32Plongée au cœur des ERIs,
00:10:34l'unité de choc
00:10:35de la pénitentiaire
00:10:36dans un monde carcéral
00:10:37de plus en plus violent
00:10:38et organisé.
00:10:41Fleury-Mérogis,
00:10:56à 30 kilomètres
00:10:57au sud de la capitale.
00:11:00Comme tous les matins,
00:11:01les agents des ERIs Paris
00:11:02se retrouvent dans leur QG.
00:11:0370 hommes au total.
00:11:06« Je dois aller au sol. »
00:11:08« Même au sol là-bas ? »
00:11:09« Même au retenu. »
00:11:11Le groupe d'élite
00:11:12est d'astreinte permanente,
00:11:14prêt à partir 24h sur 24,
00:11:167 jours sur 7.
00:11:17« Oui, je l'ai vu. »
00:11:19« Tu me dis pas bonjour, toi ? »
00:11:20« Ah ! »
00:11:22« Je me malgache. »
00:11:22Membre des ERIs depuis 20 ans,
00:11:25Hervé est le capitaine de l'unité.
00:11:29Il est 14h.
00:11:31« La stratune, on décale en salle-ops. »
00:11:33Le capitaine vient d'être appelé en urgence.
00:11:35« La stratune en salle opérationnelle,
00:11:37on décale. »
00:11:38Un détenu s'est échappé
00:11:40de la cour de promenade
00:11:41de la prison de Fleury-Mérogis.
00:11:43L'homme se trouverait
00:11:44sur le toit du bâtiment.
00:11:46« Donc on vient d'être missionné
00:11:47pour un détenu
00:11:48qui serait susceptible
00:11:49d'être sur un point haut
00:11:50au niveau de l'établissement
00:11:51du CPFM.
00:11:53Donc perception de l'armement,
00:11:55perception du matériel spécifique.
00:11:56C'est reçu pour toi ? »
00:11:57« Reçu. »
00:11:57« Allez, on est parti. »
00:11:59Pour cette intervention,
00:12:01Hervé ne mise pas
00:12:02que sur l'artillerie lourde.
00:12:04Il a un autre atout
00:12:05pour régler certaines crises en prison.
00:12:06Loïc, la force tranquille de l'unité.
00:12:09« Ok.
00:12:11Donc Loïc, on part à Fleury
00:12:13pour un détenu sur point haut.
00:12:15D'accord ?
00:12:16Donc bien évidemment,
00:12:17on privilégie la négociation
00:12:18dans un premier temps.
00:12:19On voit, on sécurise les lieux
00:12:22et puis tout de suite,
00:12:23on entame une négociation
00:12:24parce que l'individu
00:12:24est quand même sur un lieu
00:12:25qui peut être assez dangereux.
00:12:27« Ok, donc tu dis
00:12:28aucune revendication,
00:12:29on n'a rien sur le détenu. »
00:12:30« Pour l'instant,
00:12:30on n'a pas toutes les informations. »
00:12:32« Allez, go ! »
00:12:32Loïc est le négociateur
00:12:35en chef du groupe d'élite.
00:12:37Formé par un ancien spécialiste
00:12:39du GIGN,
00:12:41c'est lui qui a créé
00:12:41la cellule négociation
00:12:42des ÉRIS Paris
00:12:43il y a 8 ans.
00:12:47L'agent pénitentiaire
00:12:49espère régler la crise
00:12:50en ouvrant le dialogue
00:12:50sans faire usage de la force
00:12:52comme dans 90% des cas.
00:12:55Le danger, c'est qu'il tombe
00:12:59parce que 10-12 mètres,
00:13:01c'est quand même conséquent.
00:13:03Le danger, c'est qu'il y a
00:13:04un affrontement avec nos personnels
00:13:06et puis qu'il y a
00:13:06un autre personnel qui tombe aussi.
00:13:08Pour que l'intervention
00:13:09se passe bien,
00:13:10moi, je vais le rassurer
00:13:10sur le fait qu'on va arriver
00:13:12entièrement équipés,
00:13:13il y aura du monde,
00:13:14il peut être effrayé,
00:13:15il peut se dire
00:13:16que ça va partir
00:13:17un peu à l'affrontement
00:13:17alors qu'on y va
00:13:18avant tout
00:13:19pour sa propre sécurité.
00:13:20Nous, notre but,
00:13:21c'est que l'incident
00:13:22se termine aussi
00:13:24au plus vite.
00:13:26Fleury Mérogis,
00:13:28la plus grande prison d'Europe.
00:13:313 900 hommes détenus
00:13:32pour seulement 3 100 places.
00:13:39Comme à chaque fois
00:13:40qu'ils interviennent en prison,
00:13:43les héristes n'échappent pas
00:13:44à leur comité d'accueil.
00:13:50Le prisonnier retranché
00:13:54sur une coursive
00:13:55a été filmé
00:13:56au téléphone portable
00:13:57par d'autres détenus.
00:13:59Complètement stardé.
00:14:01Wallah, il marche sur le wad.
00:14:05Les téléphones et l'accès
00:14:06à Internet sont interdits
00:14:08en détention.
00:14:09Mais certains prisonniers
00:14:10réussissent à échapper
00:14:11au contrôle de l'administration.
00:14:15Sur ces images,
00:14:17on peut voir le détenu
00:14:18qui a escaladé un mur
00:14:19d'enceinte depuis la cour
00:14:20de promenade.
00:14:25Complètement agar,
00:14:26l'homme prend tous les risques.
00:14:28Il pourrait faire
00:14:29une chute mortelle.
00:14:33Sur la coursive
00:14:34près du Mirador
00:14:35depuis plus d'une heure,
00:14:37le prisonnier refuse toujours
00:14:38de réintégrer sa cellule.
00:14:39Vincent, tu l'as souverte.
00:14:51Les agents d'élite
00:14:52vont tenter d'établir
00:14:53un dialogue.
00:14:55Sous les huées,
00:14:56des centaines de détenus
00:14:57qui observent la scène
00:14:58depuis leur cellule.
00:14:59dans ce vacarme continu,
00:15:09Loïc doit apaiser la situation.
00:15:11Mettez-moi vos mains.
00:15:21Merci.
00:15:23Ok.
00:15:24Écoutez-moi.
00:15:26Si vous ne voulez pas parler,
00:15:28ce n'est pas un problème.
00:15:30Est-ce que vous pouvez
00:15:30vous asseoir ?
00:15:32On va découper ici,
00:15:33on va venir à votre niveau
00:15:34pour vous prendre en charge.
00:15:37Faites-moi un signe
00:15:38si c'est OK pour vous.
00:15:41OK ?
00:15:42Il ne doit pas parler,
00:15:42mais il...
00:15:43Il va encore lui montrer
00:15:43ses novisus
00:15:44quand il est bien voulu.
00:15:45Mais il obtempère.
00:15:46OK, on peut découper.
00:15:50On va venir chercher
00:15:51tranquillement,
00:15:52sans violence.
00:15:53Je vais vous demander
00:15:53de ne pas bouger non plus.
00:15:55Et après,
00:15:56on descend tranquillement,
00:15:56on discutera en bas
00:15:57si vous voulez.
00:16:02Dans sa courte cavale,
00:16:10l'homme s'est blessé
00:16:11en franchissant les barbelés.
00:16:13Une menottes de mise.
00:16:15Aujourd'hui,
00:16:16l'intervention de Loïc
00:16:17a peut-être permis
00:16:18d'éviter le pire.
00:16:20Deux menottes de mise.
00:16:23Résigné,
00:16:24le détenu se rend
00:16:25sans résistance.
00:16:27Il sera sanctionné
00:16:28pour cet acte
00:16:30et placé au quartier disciplinaire
00:16:31pendant plusieurs jours.
00:16:35La présence des agents
00:16:36des ÉRI s'échauffe
00:16:37de plus en plus les esprits.
00:16:39Et notre journaliste
00:16:40n'est pas épargné.
00:16:43Enlève ta caméra !
00:16:44Enlève ta caméra,
00:16:45sac de salope !
00:16:46Enlève ta caméra, là !
00:16:48On se chienne, moi !
00:16:50Attendez.
00:16:51Le détenu est emmené
00:16:52au plus vite à l'infirmerie
00:16:53pour recevoir
00:16:54les premiers soins
00:16:55pour ses blessures.
00:16:57Condamné à un an de prison
00:16:59pour violences aggravées,
00:17:00ce jeune homme
00:17:01d'une vingtaine d'années
00:17:02est incarcéré
00:17:03depuis cinq mois.
00:17:04C'est là ?
00:17:04Oui.
00:17:05Le prisonnier
00:17:05n'a exprimé
00:17:06aucune revendication.
00:17:08Mais Loïc le sait,
00:17:10ses actes désespérés
00:17:11sont très souvent motivés
00:17:12par le mal-être
00:17:13lié à la détention.
00:17:14que les infirmières
00:17:16font votre soin.
00:17:18Pour nous, ça va s'arrêter là.
00:17:19Est-ce que vous voulez
00:17:20quand même parler un petit peu
00:17:21afin que je fasse remonter
00:17:22quelque chose
00:17:23ou vous n'avez rien à dire ?
00:17:25Moi, j'aimerais bien
00:17:26voir mon avocat.
00:17:27OK.
00:17:28Votre avocat, c'est quelque chose
00:17:30dont vous pouvez
00:17:30facilement avoir accès.
00:17:33Non.
00:17:34Moi, je ne connais pas
00:17:34les règles de la prison.
00:17:35Je n'ai jamais fait de prison
00:17:36toute ma vie.
00:17:38Non ?
00:17:38J'ai demandé plusieurs fois
00:17:39plusieurs choses.
00:17:40On ne va pas les avoir accès.
00:17:42Donc, du coup,
00:17:42je demande juste
00:17:43d'avoir un avocat, c'est tout.
00:17:44Voilà.
00:17:47Est-ce que vous avez
00:17:47autre chose à me dire ?
00:17:48Je vais m'avoir un avocat.
00:17:50Je vais m'appeler ma mère.
00:17:51Parce que je ne sais pas
00:17:52si elle sait
00:17:54si je suis vivant ou pas.
00:17:58Bon, ben, je relance ça.
00:18:00Vous pouvez me faire confiance
00:18:01si je vais vraiment
00:18:01relancer les choses.
00:18:03À Fleury-Mérogis,
00:18:05la maison d'arrêt
00:18:06accueille les détenus
00:18:07en attente de jugement
00:18:07et les condamnés
00:18:08à de courtes peines.
00:18:11Alors comme lui,
00:18:11ils sont des milliers
00:18:13à découvrir pour la première fois
00:18:14l'enfermement.
00:18:16Parfois,
00:18:18certains subissent de plein fouet
00:18:19ce qu'on appelle
00:18:19le choc carcéral.
00:18:20Il y a une attention particulière
00:18:25dans les jours à venir
00:18:26qui va se faire autour
00:18:27de cette personne détenue.
00:18:28Peut-être qu'il y a un élément
00:18:29que moi,
00:18:30je n'ai pas eu aujourd'hui
00:18:31parce qu'il n'a pas voulu
00:18:32m'en parler.
00:18:33Il y a un moment
00:18:33où il y a un peu
00:18:35un pétage de plomb.
00:18:37Là, ça ressemblait
00:18:37un peu à ça.
00:18:39Il ne s'est pas trop exprimé.
00:18:40Il était inquiet
00:18:41par rapport à sa mère.
00:18:42Il était inquiet
00:18:43par rapport à ses droits.
00:18:44Est-ce que parfois,
00:18:45vous avez de l'empathie
00:18:46pour la détenue ?
00:18:46Heureusement,
00:18:47parce que sinon,
00:18:48je ne pourrais pas
00:18:49être négociateur
00:18:50au sein de mon groupe.
00:18:51Si on est blindé
00:18:52par les événements
00:18:53qu'au bout d'une vingtaine
00:18:54d'années de métier,
00:18:56on n'est plus capable
00:18:58d'avoir le moindre sentiment
00:19:00ou le moindre ressenti,
00:19:02du coup,
00:19:03il faut changer de métier.
00:19:05À Paris,
00:19:07l'arrivée de la négociation
00:19:08à l'HERIS en 2016
00:19:09a permis de désamorcer
00:19:11une cinquantaine de crises
00:19:12en prison.
00:19:16Avec 17 établissements
00:19:20à couvrir
00:19:21et près de 14 000 détenus
00:19:22en Ile-de-France,
00:19:24les agents d'élite
00:19:24de la pénitentiaire
00:19:25n'ont que très peu de répit.
00:19:33Dans la base des HERIS,
00:19:35à Fleury-Mérogis.
00:19:42Tout le monde est là,
00:19:43les gars.
00:19:44Allez, Bricard.
00:19:45Ce soir,
00:19:47le capitaine Hervé
00:19:48a convoqué sa section
00:19:49pour une des principales
00:19:50missions de l'unité,
00:19:53la fouille des cellules
00:19:54des détenus
00:19:54les plus dangereux du pays.
00:19:59Messieurs, bonsoir.
00:20:01Dans deux heures,
00:20:02l'équipe pénitentiaire
00:20:04doit intervenir
00:20:04à la prison de Réau,
00:20:06dans le quartier
00:20:07de sécurité renforcée
00:20:08le plus sensible
00:20:09d'Ile-de-France.
00:20:11OK, on a été missionnés
00:20:12pour une fouille
00:20:12secteur sensible,
00:20:13des longues peines.
00:20:13Ils connaissent bien
00:20:15nos process.
00:20:16Hier, il y a eu
00:20:17une grosse saisie
00:20:17de stupéfiants
00:20:18sur ce secteur.
00:20:20OK ?
00:20:21On connaît
00:20:21les tensions
00:20:22que ça engendre
00:20:23entre eux.
00:20:24Donc, comme ici,
00:20:26au tableau précisé,
00:20:27on a B1,
00:20:29c'est du grand banditisme
00:20:30corse,
00:20:31médiatique,
00:20:32profil sensible.
00:20:33Deuxième cible,
00:20:34c'est quelqu'un
00:20:34qui s'énerve assez facilement,
00:20:35qui peut aussi
00:20:36se montrer menaçante.
00:20:38Troisième personne,
00:20:39grand banditisme,
00:20:40pareil.
00:20:40Et ce soir,
00:20:43un élément surprenant
00:20:44lié au calendrier sportif
00:20:45risque de compliquer
00:20:46la mission des Eris.
00:20:48Il y a un match important,
00:20:49on connaît la ferveur
00:20:50de certains
00:20:51pour l'OM.
00:20:52Donc forcément,
00:20:54comme on va les sortir
00:20:55juste avant le match,
00:20:56il peut y avoir,
00:20:56surtout sur les moments
00:20:57d'attente,
00:20:58une tension particulière,
00:20:59une certaine frustration.
00:21:00Je pense que certains
00:21:01peuvent être énervés
00:21:02du fait de louper
00:21:03cet événement.
00:21:03C'est reçu ?
00:21:05Merci de votre attention,
00:21:06bonne mission.
00:21:07Merci.
00:21:09Ok, bien,
00:21:10Priseau,
00:21:10Oscar,
00:21:11terminé,
00:21:12départ,
00:21:13imminent.
00:21:15Intervenir dans le quartier
00:21:16de sécurité de Réau
00:21:17est toujours un moment
00:21:18sous haute tension.
00:21:21Ce soir,
00:21:22une simple fouille
00:21:22sur 8 détenus
00:21:23mobilise une vingtaine
00:21:25d'agents des Eris.
00:21:28Deux fois par an,
00:21:30le capitaine Hervé
00:21:30et ses équipes
00:21:31interviennent dans ce quartier
00:21:32de la prison,
00:21:33la nuit pour l'effet
00:21:35de surprise
00:21:35et avec l'équipement
00:21:37qui leur a valu
00:21:38le surnom de ninja
00:21:39des prisons,
00:21:40casques,
00:21:42cagoules,
00:21:43boucliers et armes lourdes.
00:21:51Allez les gars,
00:21:52ils sont prêts,
00:21:52comment ça constitue
00:21:53la colonne,
00:21:53s'il vous plaît ?
00:21:55Les agents doivent se rendre
00:21:57dans ce quartier
00:21:57composé de 28 cellules
00:21:59qui ont vu passer
00:22:00les prisonniers
00:22:01les plus médiatiques
00:22:02de France.
00:22:03Antonio Ferrara,
00:22:07le braqueur,
00:22:09le criminel corse
00:22:10Ivan Colonna
00:22:11ou encore
00:22:13Redouane Faïd,
00:22:14le roi de la belle
00:22:15qui s'est évadé
00:22:16de cette prison
00:22:16en hélicoptère
00:22:17en 2018.
00:22:18qui s'est passé
00:22:19dans la prison de Rio.
00:22:26Les gars,
00:22:27je rappelle
00:22:28quelques consignes là.
00:22:29Il est 20h15.
00:22:31La fouille surprise
00:22:32des cellules
00:22:33va débuter.
00:22:34Vos téléphones perso
00:22:36sont silencieux.
00:22:38Faites attention à ça.
00:22:40Et deuxième point
00:22:40très important,
00:22:41quand on va rentrer
00:22:42dans le bâtiment,
00:22:44essayez de ne pas
00:22:44vous déplacer
00:22:45comme un troupeau
00:22:46d'éléphants.
00:22:46Les cliquetis,
00:22:47faites attention.
00:22:48D'accord ?
00:22:49Au sud ?
00:22:49Au sud.
00:22:50Allez, action.
00:22:51Dans ce quartier
00:22:54de la prison,
00:22:56les têtes de réseau
00:22:57des principales
00:22:57organisations criminelles
00:22:58du pays
00:22:59sont parfois suspectées
00:23:01de continuer
00:23:01à gérer leurs affaires
00:23:02depuis leurs cellules.
00:23:07Avec ces fouilles,
00:23:08les agents traquent
00:23:09toute présence
00:23:10d'outils de communication
00:23:11avec l'extérieur.
00:23:12Fouille de cellules.
00:23:13Fouille de cellules.
00:23:15Sortez de votre lit.
00:23:16Sortez de votre lit.
00:23:18Merde.
00:23:19L'effet de surprise
00:23:21est volontaire
00:23:21de manière à ce que
00:23:22rien ne soit dissimulé.
00:23:25Dans cette cellule
00:23:25est enfermé
00:23:26l'un des plus grands
00:23:27parrains corse,
00:23:29condamné pour assassinat
00:23:30et extorsion de fond.
00:23:36Très détendu,
00:23:37il est emmené
00:23:38dans une autre cellule
00:23:39le temps de la fouille.
00:23:41Pour son voisin de couloir,
00:23:43c'est une autre histoire.
00:23:49Le détenu,
00:23:50un parrain
00:23:51d'une mafia
00:23:51des pays de l'Est
00:23:52n'apprécie pas
00:23:53la visite surprise
00:23:54d'Ezéris.
00:24:09Les huit détenus
00:24:10sont déplacés
00:24:10dans d'autres cellules
00:24:11et ce soir,
00:24:14Hervé a la solution
00:24:15pour apaiser
00:24:15les esprits rebelles.
00:24:16Je vous ai mis la télé
00:24:19à condition que vous nous
00:24:20donniez un pronostic
00:24:21sur l'OM.
00:24:25Ils vont gagner,
00:24:26Aubameyang va marquer,
00:24:27d'accord.
00:24:28À tout à l'heure.
00:24:29Vous voulez partir
00:24:30sur tout le rez-de-chaussée ?
00:24:31Bien sûr.
00:24:31Jusqu'aux ateliers,
00:24:32tout est ouvert.
00:24:34Vous avez des gants
00:24:34et des petits sachets
00:24:36pour les saisies.
00:24:37La chef de la sécurité
00:24:40de la prison de Réau
00:24:41prend le relais.
00:24:43Elle peut commencer
00:24:44la fouille des cellules
00:24:45avec les surveillants.
00:24:48L'équipe cynotechnique
00:24:49entame les investigations
00:24:50à la recherche d'armes,
00:24:52d'explosifs
00:24:52ou de stupéfiants.
00:24:55Les surveillants
00:24:56de la prison, eux,
00:24:57s'attellent aux recherches
00:24:58les plus minutieuses.
00:24:59Un travail de fourmi
00:25:01où tout est passé
00:25:03au peigne fin.
00:25:05Les détenus font souvent
00:25:15preuve d'une grande imagination.
00:25:17Mais à force
00:25:17de fouilles régulières,
00:25:19l'œil des surveillants
00:25:20est devenu redoutable.
00:25:22Du coup, là,
00:25:22on a un mini tournevis
00:25:23qui se présente comme ça.
00:25:27Oh, voilà.
00:25:28Donc, ils s'en servent
00:25:30pour démonter
00:25:31quelques trucs
00:25:32qu'il y a dans la cellule
00:25:33pour pouvoir
00:25:33cacher des trucs derrière.
00:25:36Par exemple,
00:25:37dans le liminaire,
00:25:38dans les prises.
00:25:40Et certains
00:25:41n'ont pas eu le temps
00:25:42de tout cacher.
00:25:43Hein ?
00:25:44Une clé 4G, je...
00:25:45Une clé 4G, je...
00:25:46Ah, bah, c'était évident.
00:25:50On va aller au premier.
00:25:52Dans cette cellule,
00:25:53le détenu a été pris
00:25:54en flagrant délit
00:25:55de communication
00:25:56avec l'extérieur.
00:25:57Il est sur Snapchat
00:25:58et WhatsApp
00:25:59en direct.
00:26:00Oui.
00:26:01Il reçoit des messages
00:26:02toujours, on voit...
00:26:04En pleine querelle amoureuse
00:26:07avec une jeune femme.
00:26:08Qui est de caméra.
00:26:09En détention,
00:26:10les ordinateurs
00:26:11sont autorisés
00:26:12mais les outils
00:26:12de communication
00:26:13découverts ici
00:26:14sont formellement proscrits.
00:26:16Clé 4G
00:26:17qui permet l'accès
00:26:17à Internet,
00:26:19oreillette Bluetooth
00:26:20et même une caméra
00:26:22pour échanger en direct
00:26:23sur les réseaux sociaux.
00:26:24On débranche tout
00:26:26et la tour, elle part.
00:26:28Communiquer avec l'extérieur
00:26:29sans le contrôle
00:26:31de l'administration,
00:26:32c'est interdit.
00:26:33Donc il y a une faute disciplinaire.
00:26:35Là, on va saisir le PC,
00:26:36on va le donner
00:26:37à notre informaticien
00:26:38qui va faire
00:26:39ce qu'on appelle
00:26:40un scalpel.
00:26:41Donc voir tout ce qu'il y a dedans.
00:26:43Voir si on trouve autre chose
00:26:44que des discussions
00:26:45qui, en apparence,
00:26:47sont des discussions
00:26:48assez anodides
00:26:51mais des menaces
00:26:53par exemple
00:26:53qui pourraient très bien
00:26:54se servir d'Internet
00:26:56pour menacer
00:26:56des victimes
00:26:57à l'extérieur
00:26:58ou faire la pression
00:27:00sur des témoins.
00:27:03Mais comment vous expliquez
00:27:04qu'il y a tout ce matériel
00:27:05là en prison ?
00:27:07Sur l'entrée
00:27:08de ce genre de matériel,
00:27:09après on ne va pas
00:27:10se mentir,
00:27:11c'est du matériel
00:27:12qui ne sonne pas
00:27:13sur des portiques.
00:27:15Vous entrez avec ça
00:27:16au portique,
00:27:16ça ne sonne pas.
00:27:17Ce soir,
00:27:25la direction
00:27:26n'est pas au bout
00:27:26de ses peines.
00:27:28Une découverte
00:27:29plutôt inattendue
00:27:30a été faite
00:27:30dans l'une des cellules.
00:27:35En fait,
00:27:35ça c'est un
00:27:36surmatelas
00:27:38que normalement
00:27:39on trouve
00:27:40dans les cellules
00:27:40PMR,
00:27:41les cellules
00:27:42pour les personnes détenues
00:27:43à mobilité réduite.
00:27:45Et c'est uniquement
00:27:46sur certificat médical.
00:27:49Donc voilà.
00:27:50Donc il n'avait pas
00:27:51sa place là.
00:27:52Il a été découpé
00:27:53parce que les lits
00:27:54des cellules
00:27:55des personnes handicapées
00:27:56sont beaucoup plus larges
00:27:57que les lits
00:27:58qu'on trouve
00:27:58dans des cellules lambda.
00:28:00Il y a peut-être
00:28:00une moitié
00:28:01qui se balade ailleurs.
00:28:03La réintégration
00:28:04des détenus
00:28:05se fera dans le calme.
00:28:07Avec en surprise,
00:28:08la victoire
00:28:09de l'OM.
00:28:113-0.
00:28:13Les détenus
00:28:14concernés
00:28:14par les saisies
00:28:15risquent un placement
00:28:16pendant quelques jours
00:28:17au quartier disciplinaire,
00:28:19voire une sanction pénale.
00:28:24Quant au matelas
00:28:25confisqué,
00:28:26il appartenait
00:28:31au mafieux
00:28:31des Pays de l'Est
00:28:32qui gardera
00:28:33un mauvais souvenir
00:28:34de cette fouille
00:28:34surprise des Eris.
00:28:35Comment autant
00:28:40d'objets interdits
00:28:41arrivent-ils
00:28:41dans les cellules
00:28:42des détenus ?
00:28:44Il n'y a pas
00:28:45que les parloirs.
00:28:47Depuis une dizaine
00:28:47d'années,
00:28:48un nouveau phénomène
00:28:49de livraison
00:28:50explose en France.
00:28:57Dans toutes
00:28:57les prisons du pays,
00:28:59jour et nuit,
00:29:00des dizaines
00:29:00de milliers
00:29:01de colis
00:29:01sont projetés
00:29:02depuis l'extérieur
00:29:03par-dessus
00:29:03les grillages
00:29:04des centres pénitentiels.
00:29:05Des projections
00:29:10destinées
00:29:10aux détenus
00:29:11qui ne manquent
00:29:12pas d'ingéniosité
00:29:13pour les récupérer.
00:29:15A l'aide
00:29:16de cannes à pêche
00:29:16fabriquées artisanalement,
00:29:19ils parviennent
00:29:19à attraper
00:29:20les paquets
00:29:20dans la cour.
00:29:22Et certains
00:29:23vont encore
00:29:23plus loin.
00:29:27Sur ces vidéos,
00:29:29le colis
00:29:29est livré
00:29:30directement
00:29:30à la fenêtre
00:29:31de la cellule
00:29:32par drone.
00:29:33600 survols
00:29:36ou tentatives
00:29:36de survol
00:29:37auraient été repérées
00:29:38l'année dernière.
00:29:48Dans les paquets
00:29:49livrés,
00:29:50on trouve de tout.
00:29:52Des téléphones portables,
00:29:53de la viande crue
00:29:57interdite en prison,
00:29:58du cannabis
00:30:01et même
00:30:02des armes.
00:30:06Ces services
00:30:06totalement assumés
00:30:07par des bandes organisées
00:30:09prospèrent
00:30:09sur les réseaux sociaux.
00:30:10aujourd'hui,
00:30:12il existe
00:30:13des centaines
00:30:13de comptes
00:30:14proposant
00:30:14ces livraisons.
00:30:22Partout en France,
00:30:24les éris
00:30:26sont faits
00:30:26de la lutte
00:30:27contre ce phénomène,
00:30:28leur cheval
00:30:28de bataille.
00:30:30A 300 km
00:30:31au nord de Paris,
00:30:32la base
00:30:33des éris
00:30:33de l'île.
00:30:34Régulièrement,
00:30:46cette unité
00:30:46s'organise
00:30:47des missions
00:30:48commandos
00:30:48à bord
00:30:49des prisons
00:30:49de la région.
00:30:53Pour ne pas
00:30:54se faire repérer,
00:30:56l'unité
00:30:56a un dispositif
00:30:57exceptionnel,
00:30:59digne
00:30:59d'une opération
00:31:00militaire.
00:31:02Il est 22h,
00:31:03sur un parking
00:31:04à quelques centaines
00:31:05de mètres
00:31:06de la prison,
00:31:07sous cette tente.
00:31:09Un véritable
00:31:09centre de commandement
00:31:10est monté
00:31:11en quelques minutes.
00:31:14Une salle
00:31:14de contrôle
00:31:15sur mesure.
00:31:18L'unité
00:31:19a planté
00:31:20ses propres caméras
00:31:21discrètement
00:31:21aux abords
00:31:22de l'établissement
00:31:23pénitentiaire.
00:31:25Leur position
00:31:25est tenue secrète.
00:31:29On a un visuel
00:31:30sur une caméra,
00:31:31pas sur la deuxième,
00:31:31c'est ça ?
00:31:32La prison
00:31:34doit être filmée
00:31:35sous toutes
00:31:35ses coutures.
00:31:37Elle va commencer
00:31:38à s'adapter
00:31:39à la lumière.
00:31:41Maintenant,
00:31:42tu as une précision
00:31:43parfaite.
00:31:45La planque
00:31:46des Eris
00:31:47est opérationnelle
00:31:48pour une mission
00:31:48qui peut durer
00:31:49toute la nuit.
00:31:55Ce soir,
00:31:56les adversaires
00:31:57que les agents
00:31:58d'élite traquent
00:31:59sont hors
00:31:59des murs
00:32:00de la prison.
00:32:00on les appelle
00:32:02les projeteurs,
00:32:05souvent des jeunes
00:32:05hommes payés
00:32:06à la course
00:32:06pour livrer
00:32:07les détenus
00:32:08qui ont passé
00:32:08commande.
00:32:09dans le domaine.
00:32:13Ils ont évoqué
00:32:14du mur
00:32:14de l'établissement
00:32:14et c'est là
00:32:15qu'ils commencent
00:32:16à projeter
00:32:16les colis
00:32:17en fonction
00:32:17de là
00:32:18où la commande
00:32:19allait être passée.
00:32:20Ils ne sont pas
00:32:20vus par les gens
00:32:21au Mirador ?
00:32:22Ils sont vus par les gens
00:32:22au Mirador.
00:32:23Après,
00:32:24ça va vite.
00:32:25Vous allez voir,
00:32:26ça va très vite.
00:32:28Ces derniers jours,
00:32:29les livraisons
00:32:30se sont multipliées.
00:32:32L'établissement
00:32:32des Munis
00:32:33a fait appel
00:32:34à Pascal,
00:32:35le commandant
00:32:36de l'unité
00:32:36des Eris
00:32:37de Lille.
00:32:39La valeur
00:32:40des produits
00:32:41à l'extérieur,
00:32:42une fois qu'ils ont
00:32:42passé le mur,
00:32:43ils se retrouvent
00:32:44en détention,
00:32:44ça a entre 7 et 10 fois
00:32:45la valeur
00:32:46que ça vaut
00:32:47à l'extérieur.
00:32:48Du coup,
00:32:48ça génère
00:32:48des trafics,
00:32:49ça génère
00:32:49de l'insécurité,
00:32:50des agressions.
00:32:52Dès que je détecte
00:32:52quelqu'un,
00:32:54vous montez
00:32:54sur les véhicules,
00:32:55vous ne mettez
00:32:56pas les véhicules
00:32:57en route.
00:32:58C'est clair ?
00:32:59Vous mettez
00:33:00les véhicules
00:33:00en route
00:33:00à mon top action.
00:33:02Ici,
00:33:0223h05,
00:33:03on va en mettre
00:33:04en route
00:33:04le dispositif.
00:33:07À partir de maintenant,
00:33:09les Eris
00:33:10ne doivent plus
00:33:10faire aucun bruit.
00:33:14Il faut guetter
00:33:15la moindre présence
00:33:16aux alentours.
00:33:20Les heures passent.
00:33:30Quand enfin,
00:33:31dans l'obscurité,
00:33:33les agents pénitentiaires
00:33:34repèrent du mouvement.
00:33:40Trois suspects
00:33:41se sont positionnés
00:33:42aux abords
00:33:43de la prison.
00:33:44Mais ils sont encore
00:33:45trop loin des murs
00:33:46du bâtiment
00:33:47pour projeter.
00:33:47Les Eris
00:33:52les attendent
00:33:52depuis des heures,
00:33:53mais ce soir,
00:33:54il faut encore
00:33:54s'armer de patience.
00:33:57Les agents
00:33:58doivent interpeller
00:33:58les projeteurs
00:33:59en flagrant délit
00:34:00pour constater
00:34:00l'infraction.
00:34:07La scène
00:34:08est incroyable.
00:34:10Le grillage
00:34:11est découpé.
00:34:13Les hommes pénètrent
00:34:14dans le domaine
00:34:15pénitentiaire.
00:34:17A cette distance,
00:34:20ils peuvent envoyer
00:34:21leur colis.
00:34:26Les Eris
00:34:27peuvent entrer
00:34:28en action.
00:34:31Les agents
00:34:35ont très peu
00:34:36de temps
00:34:36pour parcourir
00:34:37la centaine
00:34:37de mètres
00:34:38jusqu'à leur cible.
00:34:39Il reste encore
00:34:56deux autres
00:34:56projeteurs
00:34:57à arrêter.
00:34:58Ils ont pris
00:34:59la fuite
00:34:59et courent
00:35:00à vive allure.
00:35:02Les Eris
00:35:02se déploient
00:35:03pour les prendre
00:35:03en tenaille.
00:35:06Leur cavale
00:35:06est stoppée net.
00:35:07sur l'un des hommes
00:35:20interpellés,
00:35:22les agents
00:35:22trouvent un téléphone.
00:35:24Le livreur
00:35:24était en communication
00:35:25au moment
00:35:26de l'arrestation.
00:35:27à l'autre bout
00:35:32du fil,
00:35:33son employeur
00:35:33est toujours
00:35:34en ligne.
00:35:35Raccrochez,
00:35:36raccrochez.
00:35:37Raccroche,
00:35:38raccroche.
00:35:39Raccroche.
00:35:41Je te confirme,
00:35:41on a ramassé
00:35:42cinq polis.
00:35:44Ce soir,
00:35:44les Eris
00:35:45collaborent
00:35:45avec les agents
00:35:46de la BAC
00:35:46de Lille.
00:35:49Bonsoir,
00:35:49monsieur.
00:35:49Bonsoir.
00:35:50les projeteurs
00:35:52interpellés
00:35:53seront placés
00:35:54en garde à vue.
00:35:56La police
00:35:57soupçonne
00:35:57la présence
00:35:57de drogue
00:35:58à l'intérieur
00:35:58des paquets.
00:36:02Les colis
00:36:07sont saisis.
00:36:08Leur contenu
00:36:09sera déballé
00:36:10au commissariat.
00:36:12Les trois hommes
00:36:13arrêtés
00:36:13risquent
00:36:13jusqu'à
00:36:14un an
00:36:14d'emprisonnement
00:36:15et 15 000 euros
00:36:16d'amende.
00:36:19Bon messieurs,
00:36:20nous mettons fin
00:36:21à la mission.
00:36:22Merci pour ce dispositif.
00:36:23On a averti
00:36:24l'établissement
00:36:24et je vous remercie
00:36:26pour votre collaboration
00:36:26et le travail
00:36:27réalisé
00:36:28pour cette nuit.
00:36:29Merci à vous.
00:36:30Finex.
00:36:32Dans une semaine,
00:36:34les Eris
00:36:34de Lille
00:36:34ont prévu
00:36:35une autre opération
00:36:36comme celle-là
00:36:37dans une autre prison
00:36:38de la région
00:36:38victime,
00:36:39elle aussi,
00:36:40d'une recrudescence
00:36:41de ces livraisons
00:36:42de colis.
00:36:45à Fleury-Mérogis,
00:36:48à la base
00:36:49des Eris
00:36:49Paris.
00:36:51Bonjour.
00:36:52Bonjour.
00:36:5217, s'il vous plaît.
00:36:54Comme les autres
00:36:55groupes d'élite,
00:36:57les Eris
00:36:57sont dotés
00:36:57d'un arsenal
00:36:58dissuasif,
00:37:00des armes
00:37:00non létales
00:37:01comme ce taser
00:37:02dernier cri,
00:37:03mais aussi
00:37:04d'autres
00:37:04plus impressionnantes
00:37:05comme ces fusils
00:37:06d'assaut
00:37:06utilisés par les militaires
00:37:08de l'armée française.
00:37:10T'as sorti
00:37:11la canette.
00:37:12La 4,
00:37:13c'est bon.
00:37:14Ok,
00:37:14allez,
00:37:15arme à la main.
00:37:16Allez,
00:37:16pour un tir
00:37:16de 5 cartouches,
00:37:17tirs cibles G1,
00:37:18dès que prêts,
00:37:18commencez le tir.
00:37:21Les agents,
00:37:22formés sur le modèle
00:37:23du GIGN,
00:37:25s'entraînent
00:37:25en permanence.
00:37:27Au tir,
00:37:29au sport de combat,
00:37:30pour intervenir
00:37:32auprès de détenus
00:37:33parfois très violents,
00:37:35les agents d'élite
00:37:36ne doivent pas avoir
00:37:37peur de l'affrontement.
00:37:40Leur physique
00:37:40doit être celui
00:37:41d'athlète de haut niveau.
00:37:42Ces derniers jours,
00:37:51la tension est montée
00:37:52d'un cran
00:37:52dans les centres
00:37:53de détention
00:37:54partout en France.
00:37:57Les surveillants,
00:37:58affectés par l'assassinat
00:37:59de leurs collègues
00:38:00dans l'attaque
00:38:00au péage d'Incarville,
00:38:02sont inquiets
00:38:02pour leur sécurité.
00:38:03Depuis le drame,
00:38:12les agents d'élite
00:38:13sont sur le qui-vive.
00:38:19Les incidents
00:38:20avec les détenus
00:38:21se multiplient
00:38:21en Ile-de-France.
00:38:22Et cet après-midi,
00:38:27à la prison
00:38:28de Bois d'Arcy
00:38:28dans les Yvelines,
00:38:30une cinquantaine
00:38:31de prisonniers
00:38:31refusent de réintégrer
00:38:32leurs cellules.
00:38:36L'unité est appelée
00:38:37en urgence.
00:38:39Hervé,
00:38:40le capitaine,
00:38:40dirige l'intervention.
00:38:41Suite au drame
00:38:46de ce qui s'est passé,
00:38:47il y a un ralentissement
00:38:47des mouvements,
00:38:48il y a un problème
00:38:49d'approvisionnement
00:38:50des cantines
00:38:50et aussi,
00:38:51on est face
00:38:52à des détenus
00:38:53qui n'ont pas de parloir.
00:38:55Donc voilà,
00:38:55les premiers éléments
00:38:56que j'ai pour l'instant
00:38:57pour pouvoir
00:38:58rentrer en négociation
00:38:59avec eux.
00:39:00Le danger,
00:39:01c'est que d'un simple
00:39:03refus de réintégration
00:39:04du cours de promenade,
00:39:05ça dégénère
00:39:05et puis on se retrouve
00:39:06vers un début de mutinerie.
00:39:09La mutinerie,
00:39:11c'est l'unité
00:39:11des cauchemars
00:39:12des hérisses.
00:39:14Hervé sait de quoi
00:39:15il parle,
00:39:15il en a vécu une
00:39:16en première ligne.
00:39:18En 2013,
00:39:19à la prison de Blois.
00:39:22Sur ces images
00:39:23de vidéosurveillance
00:39:24inédites,
00:39:25on peut voir
00:39:26comment un simple
00:39:26refus de réintégrer
00:39:27les cellules
00:39:28se transforme
00:39:29en véritable chaos.
00:39:32Il aura suffi
00:39:33de quelques secondes
00:39:34d'inattention
00:39:34pour que la situation
00:39:35échappe complètement
00:39:36à ce surveillant.
00:39:37les détenus
00:39:43déterminés
00:39:44s'emparent
00:39:45des extincteurs
00:39:46et du mobilier
00:39:46pour en faire
00:39:47des armes.
00:39:49Ils détruisent
00:39:50les caméras.
00:39:53Résultat,
00:39:54en quelques heures
00:39:54seulement,
00:39:55la prison est
00:39:56entièrement
00:39:56hors de contrôle,
00:39:58sous la menace
00:39:59d'une soixantaine
00:39:59de détenus violents.
00:40:00Le risque d'évasion
00:40:06est extrême.
00:40:08Hervé et les hérisses
00:40:08de Paris
00:40:09sont alors appelés
00:40:10en urgence.
00:40:15On avance !
00:40:16On avance !
00:40:17Fermez-moi les portes !
00:40:19Quatre heures
00:40:21d'intervention
00:40:22seront nécessaires
00:40:23pour finalement
00:40:24remettre de l'ordre.
00:40:26Ce jour-là,
00:40:27le personnel échappe
00:40:28de peu
00:40:29à un véritable lynchage.
00:40:30Cette vague de violences
00:40:34sans précédent
00:40:34dans une prison
00:40:35d'ordinaire
00:40:35assez calme
00:40:36avait traumatisé
00:40:38l'administration
00:40:38pénitentiaire.
00:40:42Et là,
00:40:42on sort du tunnel
00:40:43donc dans dix minutes,
00:40:44on y est...
00:40:45Prison de bois d'Arcy.
00:40:50Ici,
00:40:50la surpopulation
00:40:51frôle les 180%.
00:40:52Dans la cour de promenade,
00:40:57les détenus
00:40:57refusent toujours
00:40:58de réintégrer
00:40:59leurs cellules.
00:41:00La situation,
00:41:03elle est assez complexe.
00:41:04Sur un bâtiment,
00:41:05nous avons 49 personnes
00:41:07détenues
00:41:07qui refusent de réintégrer.
00:41:09Ils ont pété
00:41:10les serrures.
00:41:13Ils refusent de remonter
00:41:14depuis 14h30.
00:41:16Je vais tenter
00:41:17une négociation.
00:41:19L'établissement,
00:41:21depuis tout à l'heure,
00:41:22essaye.
00:41:22Ça a échoué.
00:41:23La population pénale
00:41:24ne veut rien entendre.
00:41:25C'est reçu ?
00:41:26C'est reçu.
00:41:28Il est 17h30.
00:41:31Après trois heures
00:41:31de révolte,
00:41:32la situation est bloquée.
00:41:35Hervé va faire
00:41:35une dernière tentative.
00:41:36Le capitaine Desiris
00:41:45veut convaincre
00:41:46les détenus
00:41:46de remonter
00:41:47de leur plein gré.
00:41:49Pour cela,
00:41:49il doit trouver
00:41:50les meneurs
00:41:50de l'émeute.
00:41:53Est-ce qu'il y en a
00:41:53un qui veut discuter ?
00:41:55Est-ce que dans la cour,
00:41:56vous avez des blessés,
00:41:57des personnes âgées
00:41:58ou des malades ?
00:41:59Je vais vous poser
00:42:02une dernière question
00:42:03parce que derrière,
00:42:04je vais rentrer
00:42:05et je vais vous réintégrer.
00:42:06Est-ce qu'il y en a
00:42:07qui veulent se rendre ?
00:42:08Est-ce qu'il y en a
00:42:08qui veulent remonter ?
00:42:12Je ne la poserai
00:42:13qu'une fois la question.
00:42:14Les gars,
00:42:14ne remontez pas.
00:42:17Si vous remontez
00:42:18calmement,
00:42:18ça se passe bien.
00:42:20Ok.
00:42:21Écoutez bien.
00:42:22Vous allez rentrer
00:42:23les mains sur la tête.
00:42:243 par 3,
00:42:25calmement,
00:42:26silence.
00:42:27Jusqu'au état,
00:42:27j'ai pas de souci.
00:42:28Attendez.
00:42:29Allez,
00:42:29les 3 premiers.
00:42:31Mets sur la tête.
00:42:31Mets sur la tête,
00:42:32messieurs,
00:42:33mets sur la tête.
00:42:34Mets sur la tête.
00:42:35Sans mettre le souci.
00:42:37Mission accomplie
00:42:38pour Hervé,
00:42:39la venue des ÉRIS
00:42:40a suffi
00:42:41à mettre un terme
00:42:42à l'émeute.
00:42:43Allez, avance,
00:42:43avance, avance.
00:42:44Quel étage ?
00:42:45Bon, Zé.
00:42:48Précédé par sa réputation,
00:42:50le groupe d'élite
00:42:51n'a pas eu à faire
00:42:52usage de la force.
00:42:54On est le dernier rempart
00:42:55quand il y a un incident.
00:42:56L'ÉRIS
00:42:56est une force dissuasive.
00:42:58on arrive,
00:42:59on montre les moyens.
00:43:01Il y a aussi
00:43:01les personnes détenues
00:43:03qui nous connaissent
00:43:03maintenant au bout
00:43:04de 20 ans.
00:43:05Donc oui,
00:43:05l'impact dissuasif
00:43:06il est réel.
00:43:088 fois sur 10,
00:43:09la force dissuasive
00:43:11cumulée avec la négociation
00:43:12en fait,
00:43:13aboutit à une résolution
00:43:14de la crise.
00:43:15Mais l'opération
00:43:17n'est pas terminée.
00:43:195 détenus
00:43:20ont été identifiés
00:43:21comme les meneurs
00:43:22de la révolte.
00:43:23Alors des ordres
00:43:24de transfert
00:43:24ont été donnés
00:43:25pour chacun d'entre eux.
00:43:27Reste à les interpeller
00:43:28en cellule.
00:43:313, 2, 1,
00:43:33ouverture.
00:43:34Pour les dissuadés
00:43:40de recommencer,
00:43:42la méthode employée
00:43:43est un peu moins douce.
00:43:46Ils seront transférés
00:43:47dans différents établissements
00:43:48de France
00:43:49le soir même.
00:43:49En lien avec l'établissement
00:43:58et la direction interrégionale,
00:44:00on va procéder
00:44:00à des transferments.
00:44:01Pourquoi ?
00:44:02Alors pour envoyer aussi
00:44:03un message
00:44:03à la population pénale
00:44:04et pour aussi enlever
00:44:06les meneurs
00:44:07qui ont été néfastes
00:44:09sur cet incident
00:44:10pour les retirer
00:44:11de la population pénale
00:44:12de façon à ce qu'ils
00:44:13ne recommencent pas
00:44:13à la prochaine sortie
00:44:15de Cour de Prône-Âne.
00:44:16Bon messieurs,
00:44:17merci pour tout.
00:44:19Ce soir,
00:44:19l'établissement
00:44:20passera la nuit
00:44:21dans le calme.
00:44:23Les hommes des Érisseufs
00:44:25resteront en alerte
00:44:26jusqu'à nouvel ordre.
00:44:32Des moments d'attente
00:44:33qui font partie
00:44:34de la vie de l'unité.
00:44:36Il y a un, deux,
00:44:36je donne un, deux,
00:44:37allez !
00:44:38Allez, on prend ça et moi.
00:44:39A bientôt.
00:44:42Tu veux montrer ta vidéo
00:44:43quand même ?
00:44:43Gratuite, carte gold.
00:44:46Avec la petite coiffe
00:44:48sur les sursuites et tout.
00:44:49Allez, allez.
00:44:49Tous les agents
00:44:52ont un point commun.
00:44:54Ils ont fait des sacrifices
00:44:55pour cette carrière aux Érisse.
00:44:57En général,
00:44:57quand on vient à l'Érisse,
00:44:58c'est par un manque du métier,
00:45:00pour la passion,
00:45:01pour la passion,
00:45:02l'intervention,
00:45:02ce genre de choses.
00:45:04C'est beaucoup
00:45:04d'investissement,
00:45:05mine de rien.
00:45:06On voit plus souvent
00:45:07des collègues
00:45:07que notre famille.
00:45:09à vous.
00:45:10À vous ?
00:45:11Oui, oui.
00:45:12Carrément ?
00:45:13Carrément.
00:45:15Tout le temps.
00:45:18Certains ont même dû être mutés
00:45:20à des centaines de kilomètres
00:45:21de leurs proches
00:45:22le temps qu'un poste
00:45:23se libère près de chez eux.
00:45:24Tu dis toujours,
00:45:27je pense qu'on l'a tous,
00:45:28même surtout
00:45:28les gens qui sont loin
00:45:30et qui sont tous seuls ici.
00:45:32On a tous nos passages à vide,
00:45:33on va dire.
00:45:34Mais après,
00:45:35pour revenir sur le collectif,
00:45:36si on n'avait pas un collectif
00:45:37aussi soudé,
00:45:38une bonne équipe comme ça
00:45:39et un métier aussi passionnant,
00:45:41c'est ce qui nous aide à venir.
00:45:45Oui, je suis tout à fait
00:45:46d'accord avec ça.
00:45:47C'est mon cas.
00:45:48J'ai ma femme
00:45:49et mes deux enfants
00:45:50qui sont à Lyon.
00:45:52Et c'est énormément
00:45:54de sacrifices.
00:45:55C'est rentrer
00:45:57quand j'ai la possibilité
00:45:58un week-end sur deux,
00:46:00voire un week-end par mois.
00:46:02Je ne les vois pas beaucoup
00:46:03et c'est assez difficile.
00:46:04Après, on espère
00:46:06avoir une mutation
00:46:08rapidement
00:46:09et pouvoir retrouver
00:46:10sa famille
00:46:11tout en continuant
00:46:12le métier qu'on aime.
00:46:18C'est quoi cette année ?
00:46:19Tu verras que tu seras là-bas
00:46:21et tu diras
00:46:22« Ah, il me manque ces connards ! »
00:46:24C'est sûr qu'ils vont me manquer.
00:46:29Malgré l'engagement
00:46:30de ses agents,
00:46:31les 9 unités Eris
00:46:33souffrent toutes
00:46:33d'un manque d'effectifs important.
00:46:36Aujourd'hui,
00:46:37l'unité recrute plus que jamais.
00:46:41Alors, chaque début d'année,
00:46:42il y a une semaine
00:46:42très attendue
00:46:43par tous ceux
00:46:44qui rêvent de devenir
00:46:45des agents d'élite.
00:46:53Pendant cinq jours,
00:46:56se tiennent les sélections
00:46:57pour pouvoir intégrer
00:46:58une formation de haut niveau
00:46:59de trois mois
00:47:00et devenir un Eris.
00:47:03Joseph,
00:47:05c'est le quatrième
00:47:05et dernier groupe.
00:47:07À quelques mètres
00:47:08de la base Eris,
00:47:09à Fleury-Mérogis,
00:47:10cette année,
00:47:11le capitaine Hervé
00:47:12est chargé
00:47:13du recrutement national.
00:47:15C'est toi le chef du café ?
00:47:16Alors, c'est toi le chef du café.
00:47:19Ils sont une centaine
00:47:21de postulants,
00:47:22tous obligatoirement fonctionnaires
00:47:24de l'administration pénitentiaire,
00:47:26à être venus tenter leur chance.
00:47:29Bonjour à toutes et tous.
00:47:31Bienvenue aujourd'hui
00:47:32pour la première journée
00:47:34des épreuves sportives.
00:47:35C'est le premier jour
00:47:36d'une belle aventure
00:47:37pour certains d'entre vous
00:47:37qui iront jusqu'au bout.
00:47:39Ce que je vais vous demander,
00:47:40c'est d'être,
00:47:41de donner le meilleur
00:47:42de vous-même
00:47:43tout au long de la semaine.
00:47:44Et bon courage.
00:47:45Dans les rangs ce matin,
00:47:49des candidats arrivés
00:47:50de la France entière.
00:47:54De Tarascon.
00:47:57Ça fait de la route.
00:47:58Et même parfois
00:47:59d'encore plus loin.
00:48:01De Tariti.
00:48:03Tous s'imaginent déjà
00:48:04faire partie des Eris.
00:48:06Franchement, ça fait rêver.
00:48:07Pour moi, ça représente l'élite.
00:48:08C'est le summum
00:48:09dans la pénitentiaire.
00:48:10Il y a un an
00:48:11où j'entraîne
00:48:12pour les épreuves.
00:48:13Un an ?
00:48:14Oui.
00:48:15Quand ils viennent en établissement
00:48:16et que là,
00:48:16ils font leur métier,
00:48:18c'est vraiment impressionnant.
00:48:20Certains n'en sont pas
00:48:21à leur coup d'essai.
00:48:22Là, c'est la troisième fois
00:48:24que je le passe.
00:48:25Ah oui ?
00:48:26Bah oui.
00:48:26Je suis toujours là.
00:48:28Les épreuves sont pas faciles.
00:48:30Elles sont vraiment difficiles.
00:48:32Je crois qu'on aille là-bas
00:48:33pour faire la web
00:48:34qui s'ambleait le groupe en deux.
00:48:37Des épreuves prévues
00:48:38toute la semaine
00:48:38qui n'ont pas refroidi
00:48:40des candidats.
00:48:45Le stress,
00:48:45c'est que je commence
00:48:45à avoir mal au dos limite.
00:48:47Ouais.
00:48:48Quatre femmes ont déjà intégré l'unité.
00:48:51Mais aujourd'hui,
00:48:52plus aucune n'en fait partie.
00:48:54Alors,
00:48:54elles sont encouragées
00:48:55à postuler.
00:48:57Parmi elles,
00:48:57aujourd'hui,
00:48:58Jeanne,
00:48:5926 ans.
00:49:00C'est un an et demi
00:49:01que je prépare le concours.
00:49:01Je suis un peu stressé,
00:49:03mais bon.
00:49:05J'ai fait le taf
00:49:06pour en arriver là,
00:49:07donc j'espère
00:49:07que ça va bien se passer.
00:49:10Surveillante
00:49:11dans le sud de la France
00:49:12depuis trois ans,
00:49:13cette ancienne coach sportive
00:49:15est bien déterminée
00:49:15à faire forte impression.
00:49:17Donc 12 tours
00:49:18et 200 mètres.
00:49:20Pas de questions ?
00:49:21On va partir.
00:49:22Donnez-vous à fond
00:49:23et bon courage.
00:49:24Merci.
00:49:24Merci.
00:49:27Les candidats
00:49:28vont être évalués
00:49:29toute la semaine.
00:49:30Ce matin,
00:49:32les épreuves démarrent
00:49:33avec une course
00:49:33de 5 kilomètres.
00:49:36Allez, allez.
00:49:38Allez,
00:49:38n'oubliez pas,
00:49:39c'est un concours,
00:49:40on va chercher
00:49:40la meilleure perte.
00:49:41Allez.
00:49:42Pour avoir
00:49:43la meilleure note,
00:49:44il faut courir
00:49:45en moins de 20 minutes
00:49:46pour les hommes,
00:49:4725 pour les femmes.
00:49:51Dernier tour,
00:49:51allez.
00:49:52Allez, arrache-toi là.
00:49:53Allez.
00:49:53Allez.
00:49:54Elle court bien,
00:49:55pas mal.
00:49:57Jeanne frôle
00:49:58le meilleur score
00:49:59du barème féminin
00:50:00avec 25 minutes 56
00:50:03au compteur.
00:50:09La deuxième épreuve,
00:50:10celle du tir,
00:50:11est éliminatoire.
00:50:15Pour Jeanne
00:50:15qui a mis sa vie
00:50:16de côté
00:50:16pour se préparer
00:50:17pendant des mois,
00:50:20cette semaine
00:50:20de sélection
00:50:21est cruciale.
00:50:22c'est un tournant
00:50:24de ma carrière
00:50:25et franchement,
00:50:27je rêve
00:50:28de faire partie
00:50:28d'Isiris.
00:50:29C'est quelque chose
00:50:30qui pour moi
00:50:30est évident
00:50:31dans ma carrière.
00:50:32j'ai du mal
00:50:34à trouver des mots
00:50:35pour exprimer
00:50:35ce que je ressens
00:50:36mais c'est important.
00:50:39Tu es émue ou c'est moi ?
00:50:40Ah non,
00:50:40je suis émue
00:50:40parce que j'y tiens.
00:50:41C'est dans mes tripes,
00:50:42c'est dans mes gènes,
00:50:44c'est comme ça.
00:50:44Je me bats tous les jours
00:50:45pour avoir ce que je veux
00:50:45et je le veux.
00:50:47C'est un an et demi
00:50:50que je m'engérise,
00:50:53que je m'entraîne
00:50:53et risque.
00:50:54parce que je...
00:50:55Là, c'est...
00:51:00Allez, vous équipez
00:51:01d'un port-ball
00:51:02pour ceux
00:51:02qui n'ont pas
00:51:02d'un port-ball
00:51:03et d'un cas
00:51:04de casque.
00:51:08Chargeur à la main.
00:51:09Et Jeanne va continuer
00:51:10de se démarquer.
00:51:11Il est parti
00:51:12pour 5 cartouches.
00:51:14Au tir.
00:51:16Mais pas seulement.
00:51:23J'ai 5 devant.
00:51:25Tout au long de la semaine,
00:51:27les candidats vont être évalués
00:51:28sur leur performance physique.
00:51:30Descente en rappel,
00:51:32crossfit,
00:51:34test d'effort.
00:51:36Une minute.
00:51:37Tu serres les dents,
00:51:38tu respires.
00:51:40Jeanne performe
00:51:41sur toutes les épreuves.
00:51:42Allez, fais-les vite.
00:51:43Allez, fais-les vite.
00:51:45Allez, on va.
00:51:46Accélère.
00:51:47Et on en fait 11.
00:51:48Candidate préparée.
00:51:49Ça se voit,
00:51:49c'est ce qu'on veut.
00:51:51Le dernier test,
00:51:53le plus redouté
00:51:54de la sélection,
00:51:56va mettre le mental
00:51:58des postulants
00:51:59à rude épreuve.
00:52:02Ça, c'est juste du confort.
00:52:04Tu mets tes doigts derrière.
00:52:07Et tu cours.
00:52:08avec 30 kilos sur le dos,
00:52:14les candidats doivent faire
00:52:15le maximum d'allers-retours
00:52:17en 10 minutes.
00:52:24Continue comme ça, c'est bien.
00:52:26L'occasion pour les sélectionneurs
00:52:28de tester leur capacité
00:52:29à se surpasser.
00:52:30pour avoir la meilleure note,
00:52:43Jeanne doit faire
00:52:4336 allers-retours.
00:52:48Alors,
00:52:49les héris l'encouragent
00:52:50pour ce dernier effort.
00:52:51l'occasion mascara,
00:53:05l'occasion mascara,
00:53:07d'avoir pas un cl gentil.
00:53:14Il faut prendre,
00:53:16elle faut pas !
00:53:16Vas-y, marche.
00:53:18Allez, lève-moi ça.
00:53:20C'est bien, c'est bien.
00:53:26Objectif atteint.
00:53:2836.
00:53:34Fini par la plus belle des notes,
00:53:36il ne peut plus rien m'arriver.
00:53:38Même si jamais je ne continue pas l'aventure,
00:53:42je ne peux pas être déçus de moi.
00:53:44J'ai lancé.
00:53:46C'est la seconde pour votre participation.
00:53:48Bravo pour cette semaine.
00:53:50Premier état de terminée.
00:53:54Les efforts de Jeanne ont payé.
00:53:58Sur les 18 candidats retenus,
00:54:00elle est la seule femme sélectionnée
00:54:02pour la formation.
00:54:04Parmi eux,
00:54:067 abandonneront.
00:54:08Jeanne, elle,
00:54:12pourra réaliser son rêve
00:54:14et porter l'uniforme des agents d'élite
00:54:16de la pénitentiaire.
00:54:18Ce matin, aux ERIS de Paris,
00:54:20Loïc, le négociateur,
00:54:22part pour son 112e transfert de l'année.
00:54:24En 20 ans,
00:54:26des liens se sont même créés
00:54:28avec certains des détenus
00:54:30de l'arrivée.
00:54:32Bonjour.
00:54:34Ça va ?
00:54:36Ce qui ne les empêche pas
00:54:40de rester vigilants
00:54:42avec ce condamné au passé sulfureux.
00:54:44En détention,
00:54:46le danger n'est jamais bien loin.
00:54:48Ce matin, deux lames de rasoirs
00:54:50ont été trouvées pendant sa fouille.
00:54:52Vous avez ces lames dans vos poches ?
00:54:54C'est quoi, tellement joli ?
00:54:56Oui.
00:54:57Je ne fais même plus attention.
00:54:58Vraiment désolé, sinon,
00:55:00vous avez un petit plongé.
00:55:02Je vous demande, je vous connais.
00:55:04On est d'accord ?
00:55:06Vous épluchez vraiment tout,
00:55:08bien le couture.
00:55:09Vraiment, Vigilance++,
00:55:10c'est ce que c'est.
00:55:12Vous avez quelle vision des élèves ?
00:55:14J'ai une vision des gens
00:55:16qui font leur travail.
00:55:18Très bien.
00:55:20Après, comme partout,
00:55:22il y a des hauts, il y a des bas.
00:55:24On est tous humains.
00:55:26Vous êtes content de votre transfert aujourd'hui ?
00:55:28Content, c'est pas vraiment bon.
00:55:30J'en pleurais.
00:55:32J'ai quitté un enfer pour un autre enfer.
00:55:34Si les détenus ont été condamnés à l'enfermement,
00:55:44pour les 400 hommes des ÉRIS,
00:55:46travailler dans le monde carcéral est un choix
00:55:50et un défi quotidien.
00:55:52Celui de faire en sorte que la vie en prison
00:55:56soit la moins violente possible.
00:55:58Selon les derniers chiffres,
00:56:02Il y aurait en moyenne 45 agressions chaque jour
00:56:06dans les prisons françaises.
00:56:12Nous continuons notre enquête
00:56:14au centre de détention de Fleury-Mérogis.
00:56:16Il accueille 4400 détenus à une heure de Paris.
00:56:20Merci de nous accueillir au centre de détention de Fleury-Mérogis.
00:56:24C'est la plus grosse prison française.
00:56:26C'est l'une des plus grosses prisons d'Europe.
00:56:30Sébastien Covel est le directeur de l'administration pénitentiaire.
00:56:34Il gère les 186 prisons françaises où travaillent 44 000 agents.
00:56:40Parmi eux, les 400 hommes et femmes des ÉRIS.
00:56:44Et les ÉRIS, ils interviennent quoi ? Une fois par semaine, une fois par mois de manière générale sur le territoire ?
00:56:48Oui, c'est très très régulièrement.
00:56:50C'est-à-dire que les ÉRIS peuvent intervient sur différents types de missions.
00:56:52Évidemment, on pense tout de suite aux mutineries.
00:56:54Mais heureusement, les mutineries sont relativement rares.
00:56:56Il peut y avoir des débuts d'incidents, des détenus retranchés qu'il faut aller récupérer.
00:57:00Et puis, il y a des interventions quotidiennes sur la prise en charge de détenus très dangereux, qui présentent un risque pour nos personnels.
00:57:09Dans le documentaire, on parle des transferts des détenus les plus dangereux, notamment vers le tribunal, au moment où ils sont jugés.
00:57:17Est-ce que vous avez subi en moins d'effectifs pour assurer ces transferts ?
00:57:21Alors, les transferts, effectivement, sont assurés pas exclusivement par les ÉRIS.
00:57:25Les ÉRIS assurent l'accompagnement et le transfert des détenus les plus dangereux.
00:57:28Oui, c'est un peu le reproche qu'on a fait au ministère de l'Intérieur au moment du transfert de Mohamed Hamara,
00:57:32qui s'est terminé sur l'autoroute entre Évreux et Rouen par la mort de deux surveillants de prison.
00:57:39Et là, ce n'était pas les ÉRIS, c'était un détenu considéré dangereux.
00:57:43Il était entre les mains de surveillants qui n'étaient sans doute pas prêts à affronter une intervention armée.
00:57:50Oui, alors, vous le dites, c'est avant tout un drame.
00:57:53C'est avant tout un drame humain effroyable.
00:57:56Et aujourd'hui, il en va de ma responsabilité.
00:57:59Il en va de notre responsabilité collective de tout faire pour qu'un tel drame ne survienne plus.
00:58:04Et c'est ce que nous avons fait très rapidement.
00:58:07Avec toute une série de mesures, il y en a 33, à la fois pour renforcer les équipements de nos agents,
00:58:12leurs moyens de défense, l'armement.
00:58:15Nous allons par exemple livrer plus de 220 véhicules équipés dans les prochaines semaines.
00:58:21Et puis aussi une façon de travailler à meilleure connaissance de la dangerosité des détenus dont nous avons la responsabilité.
00:58:29Notamment avec une amélioration des échanges d'informations avec les services enquêteurs ou les services judiciaires.
00:58:36Cela peut paraître étonnant.
00:58:38Mais le personnel pénitentiaire ne connaît pas l'intégralité du dossier judiciaire des détenus dont ils ont la garde.
00:58:45Il y a toute une série d'informations que nous détenons.
00:58:47Nous observons les détenus, nous les connaissons.
00:58:49Nous faisons des évaluations de leurs dangerosités, des évaluations criminologiques.
00:58:53Et puis il y a aussi des éléments que nous ne détenons pas et qui peuvent être couverts par le secret de l'instruction
00:58:59et qui nécessitent que nous puissions partager aussi avec les services judiciaires
00:59:03des éléments qui peuvent emmener une dangerosité ou emmener la connaissance de la dangerosité d'un détenu.
00:59:08Le garde des Sceaux a signé cet été une circulaire demandant à l'autorité judiciaire autant que possible de développer la visioconférence.
00:59:15Développer la visioconférence pour un juge d'instruction qui va interroger un détenu, on ne sera pas obligé de le déplacer forcément.
00:59:22Il y a un certain nombre de cas où le juge d'instruction peut décider que l'entretien peut se faire à distance.
00:59:27Il y a d'autres cas où ce n'est pas possible.
00:59:30Nous sommes dans un nouveau bâtiment de la prison de Fleury-Mérogis.
00:59:35D'ici quelques mois, il accueillera 400 détenus dans ses cellules individuelles de 6 mètres carrés.
00:59:43C'est quoi ça ?
00:59:44Ça, ça doit être pour pouvoir commander à distance les produits que tout détenu peut être amené à acheter en détention.
00:59:51En prison, on appelle cela cantiner.
00:59:54Grâce à cet écran, les détenus pourront s'acheter des produits alimentaires et des produits d'hygiène.
00:59:59Et ça, c'est le téléphone, c'est pour quoi appeler ?
01:00:01C'est pour appeler la famille.
01:00:04Appeler la famille ?
01:00:05Potentiellement, tous les détenus nous donnent une liste de numéros que nous autorisons
01:00:11et qu'il peut appeler en achetant une carte téléphonique.
01:00:14Ça, c'est étonnant parce qu'on dit souvent qu'il y a beaucoup de détenus qui continuent à gérer leur business de la prison.
01:00:19Oui.
01:00:20Manifestement, c'est à travers cet outil-là.
01:00:22Non, ce n'est pas à travers cet outil-là parce que nous pouvons écouter, nous contrôlons l'immense majorité des appels téléphoniques.
01:00:28Mais ça va être occupé quand ici ?
01:00:30Ça va être occupé. On a encore quelques travaux, quelques réglages à faire sur cet établissement.
01:00:35Et dès que les travaux seront faits, nous pourrons monter en charge.
01:00:38Oui, parce qu'il y a une surpopulation pénale. Il y a quand même des détenus qui dorment sur des matelas par terre dans certaines maisons d'arrêt.
01:00:45On est aujourd'hui à 79 000 détenus pour 62 000 places.
01:00:53Alors, il y a la question évidemment des parloirs et des portiques de sécurité.
01:00:57Le portique de sécurité détecte les métaux, mais il ne détecte pas le reste.
01:01:01Et on dit qu'en prison, on le dit aussi dans ce documentaire, il y a beaucoup de cannabis, il y a beaucoup de téléphones portables.
01:01:08On est d'où là-dessus ?
01:01:10Alors, la prison, effectivement, connaît un certain nombre de phénomènes et la prison n'a jamais été dans son histoire totalement étanche par rapport au monde extérieur.
01:01:17Par exemple, des drones, c'est un phénomène nouveau.
01:01:19Oui, parce qu'il y a les jetés. D'ailleurs, les iris interviennent dans le gros cerf là-dessus.
01:01:24Ce sont deux phénomènes qui sont assez différents.
01:01:26Pourquoi ?
01:01:27Parce que le phénomène drone est un phénomène récent, que nous ne connaissions pas il y a 2-3 ans, auquel nous nous sommes adaptés.
01:01:34Aujourd'hui, ce sont 44...
01:01:36Non, en brouillant les établissements pour tout dispositif de drones.
01:01:41Donc, on a des brouillages anti-drone.
01:01:43Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, on a 44 établissements qui sont brouillés.
01:01:46Ce seront 60 à la fin de l'année.
01:01:48Ce seront 90 à la fin de l'année prochaine.
01:01:51Là où il y a 2 ans, il n'y en avait pas.
01:01:52Donc, on s'adapte.
01:01:53On investit.
01:01:54C'est plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont investis.
01:01:57Et les brouillages des téléphones portables, par exemple ?
01:01:59Vous y songez ou c'est fait ?
01:02:01On ne fait plus qu'ils songez, puisqu'il y a aujourd'hui plus de 23 structures
01:02:04qui disposent de brouillages contre les téléphones.
01:02:08Bien sûr, les structures dans lesquelles les détenus les plus dangereux peuvent être incarcérés.
01:02:12Et il y a un plan d'investissement pour aller jusqu'à 38 structures d'ici 2025.
01:02:16C'est plus de 100 millions d'euros qui sont investis pour brouiller les établissements pénitentiaires.
01:02:20Donc, il y a un vrai travail d'investissement pour brouiller et pour lutter contre ces phénomènes.
01:02:25Depuis plusieurs années, l'administration pénitentiaire a des difficultés à recruter.
01:02:30En janvier dernier, l'ancien ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
01:02:35a annoncé une revalorisation des indices et des salaires des agents pénitentiaires.
01:02:40Mais cela suffira-t-il à résoudre la crise de recrutement du personnel ?
01:02:45Avant d'être patron de l'administration pénitentiaire,
01:02:49vous avez dirigé l'école de formation des surveillants de prison.
01:02:53Est-ce qu'il y a aujourd'hui des difficultés à recruter et à former des surveillants de prison ?
01:02:59Pendant très longtemps, il y a eu des difficultés à recruter un certain nombre de personnels,
01:03:03et notamment les personnels de surveillance.
01:03:05Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ce n'est plus le cas depuis au moins 2 à 3 ans.
01:03:09Nous recrutons et nous formons en moyenne 2000 élèves surveillants par an.
01:03:13Ils viennent à peu près de n'importe où, parfois certains sortent d'études universitaires,
01:03:18d'autres terminent un contrat de militaire, certains ont travaillé avant dans le privé
01:03:22et veulent se réorienter vers ces métiers, ces missions qui ont du sens.
01:03:26Et pouvoir donner du sens à sa fonction professionnelle est un élément qui est très attirant.
01:03:31Est-ce qu'un surveillant de prison peut devenir un jour directeur de prison ?
01:03:34Il y en a beaucoup.
01:03:35De l'ascension sociale au sein de l'administration militantielle ?
01:03:37Il y en a beaucoup.
01:03:38Dans toutes les promotions de directeurs, et dans la mienne il y a déjà 20 ans,
01:03:41il y a à peu près 25% d'anciens surveillants.
01:03:43C'est d'ailleurs un gros avantage de cette administration de permettre la promotion sociale interne,
01:03:48avec des taux de promotion qui sont très importants.
01:03:51Et je vous le disais, dans toutes les promotions d'officiers, de directeurs,
01:03:54il y a systématiquement une part non négligeable d'anciens surveillants.
01:03:58D'ici 2027, 15 000 nouvelles places de prison devraient être construites en France.
01:04:03Mais cela ne résoudra pas le problème de la surpopulation carcérale.
01:04:07D'après les projections, plus de 4 000 places manqueront toujours à la paix.
01:04:13Voilà, c'est la fin de cette émission. Merci d'avoir été avec nous.
01:04:16Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau document d'enquête exclusive.
01:04:20La semaine prochaine, dans Enquête exclusive, plongée au cœur de la société israélienne,
01:04:26un an après les massacres du 7 octobre.
01:04:30Nous sommes tous traumatisés. On a peur et la société est instable.
01:04:36Alors que l'armée continue de frapper Gaza et vise désormais le Hezbollah au Liban,
01:04:41la population est sur le Kivin et les civils s'arment.
01:04:45Pas la tête, le cœur.
01:04:47On a l'habitude de voir cela parmi les étudiants.
01:04:51Et les Israéliens sont plus divisés que jamais sur les suites de la guerre.
01:04:56Tout ce qu'ils font à Gaza, stop. Ils devraient arrêter.
01:05:01Dans le nord d'Israël, à la frontière avec le Liban,
01:05:04les habitants ont dû évacuer il y a un an et laisser derrière eux des villes fantômes.
01:05:09Ils se sentent abandonnés par leur gouvernement.
01:05:11Ça fait dix mois que nos maisons sont bombardées, des quartiers entiers sont détruits.
01:05:15On vit dans des hôtels, mais ça ne les intéresse pas. Le gouvernement doit partir.
01:05:20En Cisjordanie aussi, la situation est explosive.
01:05:24Depuis un an, certains colons profitent de la guerre pour accélérer leur annexion des terres palestiniennes en toute illégalité.
01:05:31C'est pour ça que nous sommes là, pour récupérer la terre d'Israël.
01:05:36Dans cette poudrière, la violence est montée d'un cran.
01:05:40Et les trois millions de Palestiniens de Cisjordanie vivent désormais sous la menace quotidienne des attaques.
01:05:45Ici, ils ont brûlé les animaux. Dans tous les pays du monde, est-ce qu'on voit ça ?
01:05:49Est-ce qu'on brûle des moutons ou des animaux ?
01:05:52Tout ça, c'est devenu complètement hors de contrôle.
01:05:54Un an de guerre, Israël au bord de la fracture. C'est dimanche prochain à 23h, dans Enquête exclusive.
01:06:03Cette émission a été préparée avec Emo Touré.
01:06:06Réalisation Plateau, Mathieu Créciot.
01:06:09Rédaction en chef d'Enquête exclusive, Maud Brunel et Christophe Brulé.
01:06:13Production Anne Connaisil.
01:06:15Bonne soirée sur M6.