Emmanuel Macron a invité vendredi les chercheurs "du monde entier" à "choisir la France" et l'Europe, en leur donnant "rendez-vous le 5 mai". Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées, financements sabrés.
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00:00Bonsoir Nelson Jettel, contre une bonne soirée précédente, je vais essayer de ne pas louper vos relances que j'ai bien surlignées pour ne pas vous perturber.
00:12Nelson Jettel, on parle de Donald Trump qui multiplie les attaques contre la science à tel point que des dizaines de chercheurs, ça y est, veulent quitter les Etats-Unis.
00:22Emmanuel Macron souhaite, lui, les accueillir et veut faire de la France un Eldorado pour les chercheurs américains.
00:28Chercheurs et chercheuses du monde entier, choisissez la France, choisissez l'Europe.
00:34La phrase est signée Emmanuel Macron sur X vendredi dernier et en dessous, en bleu, vous le voyez, un lien pour postuler.
00:41Pour comprendre le projet avec Laura Champion, on est allé au ministère de l'Enseignement supérieur hier.
00:46Alors vous allez voir, il y a des photos d'astronautes de la Terre ou encore de l'espace un peu partout.
00:51Et le ministre, c'est lui, Philippe Baptiste, ancien patron du CNES, le Centre National des Études Spatiales.
00:56Et voilà comment il qualifie la politique de Donald Trump envers la science.
01:01C'est massacre à la tronçonneuse.
01:03Enfin, je veux dire, c'est des pans entiers de la recherche aujourd'hui qui sont menacés aux Etats-Unis.
01:08C'est des programmes internationaux qui s'effondrent derrière.
01:10C'est des virus qu'on arrête de suivre parce qu'en fait, les Etats-Unis ont joué depuis la Deuxième Guerre mondiale
01:16un rôle pivot dans la recherche mondiale.
01:19Donc l'idée, c'est d'accueillir en France des scientifiques qui veulent quitter les Etats-Unis.
01:23Oui, et les premiers à avoir lancé une telle initiative, c'est l'université d'Aix-Marseille.
01:28Safe Place for Science, c'est comme ça que s'appelle le projet.
01:30Ils ont annoncé ouvrir 20 postes de chercheurs et en un mois, ils ont déjà reçu plus de 300 candidatures.
01:37J'ai essayé d'en convaincre de témoigner des chercheurs américains.
01:39C'était peine perdue.
01:40Le climat de peur qui règne aux Etats-Unis dans la communauté scientifique est assez inédit.
01:46C'est donc Éric Berton, le président de l'université d'Aix-Marseille, qui détaille les profils des candidats.
01:50Ce qui était étonnant, c'est que sur les 300 candidatures, nous avons plus de 135 candidatures de personnes vraiment référentes dans leur domaine.
02:01Nous avons finalement peu de jeunes chercheurs, mais nous avons beaucoup de chercheurs très confirmés.
02:06Il n'y a pas de prix Nobel, mais il y a des gens qui pourraient très bien un jour y prétendre.
02:12Peut-être des futurs prix Nobel, il raconte que des astrophysiciens, des climatologues, des biologistes, des chercheurs en sciences humaines de Harvard, Yale ou même encore de la NASA ont postulé à l'université d'Aix-Marseille.
02:23Tout ça paraît génial sur le principe, sauf que du côté des chercheurs français, des universitaires français, ça râle, ça commence à râler.
02:32Parce qu'il va falloir les payer, ces chercheurs américains. 3%, c'est la baisse du budget de la recherche en France en 2025.
02:39Après l'annonce du président Macron, des chercheurs français sont montés au créneau.
02:43Foutage de gueule intégrale, la France a sacrifié sa recherche et son université.
02:48C'est un chercheur en sciences politiques qui l'écrit sur X.
02:52On subit des pressions sur la masse salariale et là, magie, on peut recruter.
02:56Le tweet est signé du directeur de l'IUT de Troyes, ça gronde.
03:00Et que répond le gouvernement ?
03:01On va retourner au ministère, voir Philippe Baptiste, à qui j'ai demandé à combien il estimait le coût total d'un chercheur américain et de son équipe.
03:07Je précise qu'il s'agit d'un montant sur 3 ans.
03:11L'ordre de grandeur, c'est le million d'euros.
03:12Mais c'est un ordre de grandeur.
03:13Un million d'euros par chercheur et combien de chercheurs ?
03:15Moi je pense que si on a quelques centaines de chercheurs qui viennent en France, je pense que c'est une très bonne nouvelle pour tout le monde.
03:21Donc quelques centaines de millions ?
03:23Mais tout ça, honnêtement, c'est trop tôt pour le dire.
03:26Il faut regarder les candidatures qu'on va avoir.
03:29Et évidemment, si on a de très très bons chercheurs, on en profitera et je suis sûr que la France sera au rendez-vous.
03:33Et vous dites aussi que l'Europe doit prendre sa part du budget ?
03:38La bonne échelle, c'est forcément le niveau européen.
03:40Ça ne peut pas être juste un pays, aussi grand soit-il et aussi fier soit-il.
03:44L'idée du président Emmanuel Macron, réunir tous les acteurs du secteur et les européens, le 5 mai à l'Elysée.
03:50Et il y a en France un autre qui a voulu apporter sa pierre à l'édifice sur ce sujet.
03:55Oui, une proposition de loi a été déposée à l'Assemblée nationale pour créer un statut de réfugié scientifique.
04:01C'est la première proposition de loi de la mandature d'un jeune député de Corrèze.
04:05Il s'appelle François Hollande.
04:06De là à dire que l'ancien président veut voler la vedette à l'actuel, il n'y a qu'un pas.
04:12On peut aussi dire que réunir Hollande et Macron, il n'y a que Donald Trump pour réaliser pareil miracle.