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00:00Bonjour Philippe de Villiers.
00:02Bonjour Pascal.
00:03La mort d'un pape, pour le catholique que vous êtes, pour le catholique que nous sommes,
00:08est toujours un événement extrêmement important.
00:11Est-ce que vous êtes à l'heure actuelle dans la tristesse ou dans l'analyse ?
00:16Les deux. Dans la tristesse parce qu'on doit respecter la mort,
00:23et en particulier la mort d'un pape.
00:25Ensuite, parce que la mort d'un pape, c'est la fin d'une époque, c'est la fin d'une période,
00:34c'est la fin d'un cycle, comme le disait Bernard Lecomte à l'instant.
00:40Mais moi, j'ajouterais ceci, on a le droit d'analyser.
00:44Parce que le pape est un chef d'État, le pape est un chef d'Église.
00:49Et l'analyse que je fais est la suivante, en résumé.
00:51Comme chef d'État, je lui fais deux reproches, qui ne sont pas minces.
00:59Le premier, c'est qu'il a toisé la France.
01:02Il lui a montré du mépris à plusieurs reprises.
01:05Quand il est allé à Strasbourg, au Parlement européen, il a dit
01:08« Je suis à Strasbourg, pas en France ».
01:10Quand il est allé à Marseille, auprès du cardinal Aveline,
01:15il a bien insisté en disant « Je suis à Marseille, je ne suis pas en France ».
01:20Et qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?
01:21« Je viens visiter une ville multiculturelle ».
01:26Et ensuite, toujours comme chef d'État,
01:30il voyait d'un bon oeil l'islamisation de l'Europe.
01:35Il a traité de vieilles filles stériles.
01:37Et le fait que l'Europe s'islamise était pour lui une bonne nouvelle.
01:45Alors oui, pour le Sud, mais si on doit lâcher le Nord,
01:49on lâche la propre l'ombre.
01:51Et comme chef d'Église, là encore, je lui fais deux reproches.
01:54Le premier, c'est d'avoir poursuivi, persécuté,
01:58les chrétiens de la tradition, ceux de l'Église de notre enfance,
02:03la petite Église de Bretignolles, la petite Église de Boulogne,
02:06c'est-à-dire un rite, une tradition, une liturgie
02:11que je viens de retrouver là pendant deux jours à Foncombeau
02:14et qui faisait la grandeur de l'Église
02:17au sens de la phrase de Saint-Exupéry
02:19« Ah, faites pleuvoir sur le monde, quelque chose comme un chant grégorien ».
02:24Et pendant qu'il poursuivait cette minorité-là,
02:28celle de la tradition,
02:30il en appelait à toutes les minorités
02:32à travers ce qu'il appelait les périphéries,
02:34donc les minorités de la diversité,
02:38les minorités ethniques,
02:39les minorités sexuelles,
02:41les minorités du hawkisme.
02:45En fait, c'était un pape hawk,
02:47le pape des minorités, le pape des périphéries.
02:50Et quand vous allez chercher les périphéries
02:52en connaissant la politique
02:54et que vous négligez le noyau central,
02:57vous perdez tout.
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