Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Europe 1, 16h18h, On marche sur la tête, Eliott Deval.
00:0616h32 sur Europe 1 pour On marche sur la tête, toujours avec Charlotte Dornelas, Olivier D'Artigol, Gauthier Lebray et Jean-Christophe Couvi, secrétaire national police, Unité, une actualité qui a été bouleversée.
00:21Il y a un programme bouleversé par ce drame à Nantes et cette attaque au couteau dans un lycée. Le suspect, Emilie Dez le rappelait, avait envoyé un manifeste aux élèves.
00:33Le suspect qui a tué une de ses camarades et fait trois blessés graves.
00:38La dernière information importante également, c'est que la conférence de presse du procureur de Nantes est reportée à un moment ultérieur.
00:44Le procureur qui devait prendre la parole initialement à 19h et à 17h dans une trentaine de minutes.
00:53C'est Bruno Rotaillot qui se rendra sur place, le ministre de l'Intérieur, pour prendre la parole.
00:58Vous êtes très nombreux à vouloir réagir après cette actualité dramatique.
01:0301, 80, 20, 39, 21, réagissez aux standards d'Europe 1. On est en direct jusqu'à 18h.
01:11Vous avez des professeurs qui souhaitent réagir en direct et on est avec François. Merci d'être avec nous.
01:16François, vous êtes en colère cet après-midi.
01:21Alors je le dis, quitte à me répéter bien évidemment, mais c'est essentiel, on va être très prudent sur les faits et sur les éléments dont nous disposons aujourd'hui.
01:31Parce qu'aujourd'hui, c'est compliqué d'apporter des réponses à ce drame qui s'est produit aux alentours de midi 30 à Nantes.
01:41Oui, et effectivement, je vais commencer par rappeler un excellent livre qui s'appelait « Le désert des Tartars » d'un certain Dino Busati.
01:50Et quand le livre est sorti, j'avais l'âge du personnage au début du livre.
01:57Maintenant, j'ai l'âge du personnage à la fin du livre.
01:59Alors, heureusement pour moi, j'ai quitté la citadelle sur mes deux pieds, mais on cherchait à défendre la citadelle contre les barbares et aujourd'hui, les barbares sont là.
02:09Et ça, ce que voulez-vous, c'est dramatique.
02:12Alors je peux, comme je suis un ancien professeur de mathématiques, je n'hésiterai pas à parler d'hypothèses et de conclusions.
02:19On ne pourra pas changer les conclusions si on ne change pas les hypothèses.
02:22Autrement dit, c'est à la base qu'il faut tout revoir.
02:25Les affaires sont extrêmement tristes pour les personnes et leurs familles qui sont victimes.
02:31Et malheureusement, tant que l'on ne soignera pas les causes, on ne règlera pas le problème des conséquences.
02:37C'est la gesticulation de tous les ministres.
02:40Il se trouve que par hasard, j'en ai rencontré un, un certain François Bay.
02:44Je ne dirai pas son nom, puisqu'il faut être prudent.
02:46C'est un François Bay qui a été ministre de l'éducation nationale et qui avait écrit un excellent livre.
02:53Et ensuite, il est devenu ministre.
02:54Il a fait tout le contraire de ce qui était écrit dans son livre.
02:57Alors aujourd'hui, je pense que monsieur devra un peu se cacher sous sa table.
03:01Et quels que soient les détails précis de l'attentat, c'est encore un, un de trop, un de plus.
03:08Voilà, c'est ce que je voulais dire.
03:09Et votre émission, on marche sur la tête, porte parfaitement bien son titre.
03:12Vous avez dit, attendez, attendez, Olivier D'Artigol, un instant, s'il vous plaît, Olivier D'Artigol, un instant, je voudrais juste lui répondre.
03:18Bien sûr, mais permettez-moi juste de lui poser une question, parce que vous avez dit, tant qu'on ne se mettra pas sur les causes,
03:24on n'arrivera jamais à régler les conséquences.
03:29Quelles sont les causes, selon vous ?
03:31Et encore une fois, n'allons pas sur le terrain nantais, puisqu'on ne connaît que trop peu d'éléments.
03:36Mais vous qui avez été prof pendant des années, quelles sont ces causes que vous souhaitez signaler ?
03:4242 ans, j'ai fait mon tâche, j'ai fait mes 42 ans d'enseignement.
03:48Que voulez-vous ? Ça a été d'abord la mise à l'index du professeur.
03:53Il y a d'excellents dessins humoristiques, où en 1950, c'était les parents, parents, enfants et maîtres,
04:00c'était les parents qui se tournaient vers l'enfant en disant qu'est-ce que c'est ses résultats.
04:04Et 50 ans plus tard, c'est les parents qui se tournent vers le prof en disant qu'est-ce que c'est ses résultats.
04:09Je pense que ces deux petits dessins qui sont facilement trouvables sur Internet,
04:12résument tout. Si les pauvres chéries ne sont pas bien en classe, c'est la faute du prof.
04:18On les voit quelques heures, surtout en lycée.
04:20Et vous imaginez bien que les parents, ils sont soi-disant occupés pendant 15 ans,
04:24et les parents feraient bien de balayer devant leur porte.
04:27Et particulièrement les parents qui pensent qu'ils parlent au nom des autres.
04:31Et ça, c'est la base de tout.
04:33Laissons faire les professionnels.
04:34Les professeurs sont des professionnels, mais il faut leur donner les moyens de travailler.
04:38Et ils vont parler encore tout à l'heure sur les ondes de ce maître de conférences dans une université lyonnaise
04:45que tout le monde pointe du doigt et qui n'a pas été soutenu.
04:48Ouais, alors le ministre Rayon délégué a fait un petit quelque chose.
04:52Mais bon, que va faire Madame Borne ?
04:55Que va faire Monsieur Bayrou ?
04:56Encore pleurer ?
04:58Non, ce n'est pas sérieux.
04:59Il faut vraiment repartir à zéro du logiciel,
05:02et remettre les pendules à l'heure, l'horloge au milieu du village.
05:06Enfin, on peut toutes les sortir comme ça.
05:08C'est une vraie révolution.
05:09Et je dirais que, sans m'inspirer de Monsieur Trump,
05:13mais je pense qu'il faut donner un coup de pied dans la fourmilière.
05:16Voilà, vous savez tout.
05:17Olivier Dartigol souhaitait vous interpeller.
05:20Non, vous avez très précisément dit ce que j'allais dire.
05:22Ah, bah écoutez, alors à ce moment-là, on est connecté, cher Olivier.
05:27Merci beaucoup François pour votre témoignage.
05:31Et vous, bravo pour votre émission.
05:32Merci beaucoup, au revoir à tous.
05:34Merci beaucoup.
05:35Il est 16h38 sur Europe 1 pour On marche sur la tête.
05:39Jean-Sébastien Ferjoux nous aura rejoint dans les studios d'Europe 1.
05:43On voulait, cher Jean-Sébastien, parler ensemble de ce qui se passe dans les universités.
05:47Mais ce qui est vrai, c'est que cette actualité à Nantes a bousculé un peu notre programme.
05:53Et évidemment, on est attaché aux toutes dernières informations en restant une nouvelle fois très prudent.
06:00Je rappelle les faits pour ceux qui nous rejoignent à 16h40 sur Europe 1.
06:04Un lycéen qui a été tué et trois autres ont été blessés à coup de couteau par un élève.
06:09Ça s'est passé jeudi à la mi-journée dans le collège lycée Notre-Dame de toutes aides à Nantes.
06:14Jean-Sébastien, quel regard faut-il vous poser sur ce qui s'est passé ?
06:19Est-ce que vous considérez qu'on est face à un fait divers, on est impuissant en quelque sorte à travers ce drame ?
06:26Ou alors ça intervient dans un contexte et un climat qui nous permet de nous poser quand même quelques questions sur l'état de notre société ?
06:34Dans la mesure où il semble que le jeune agresseur ait écrit un manifeste pour justifier ses actions,
06:41je pense qu'on est un peu au-delà quand même d'un simple fait divers et moi je trouve que ça ressemble de plus en plus à ce qui se passe aux Etats-Unis avec des tueries de masse
06:49et notamment des tueries de masse en milieu scolaire et ça n'est pas la première fois qu'il y a des gens qui se revendiquent de différentes causes pour pratiquer des tueries de masse
06:56et c'est là où c'est un produit qui est finalement ultra contemporain parce qu'on voit bien qu'il y a une mélange de nihilisme, une mélange de combat politique.
07:03Je vous rappelle d'ailleurs sur les angoisses liées à l'environnement puisque c'est la cause qui le met en avant,
07:07que le ministère britannique de l'éducation nationale et de la santé avait alerté en demandant aux écoles de ne plus tenir les mêmes discours hyper alarmistes sur le réchauffement climatique
07:17tant ça avait un impact sur la santé mentale des élèves.
07:20Donc si nos voisins britanniques l'ont constaté, on peut imaginer que cet impact sur la santé mentale des jeunes enfants ou des jeunes adolescents,
07:28il doit exister aussi sur les français.
07:33Et donc c'est l'ensemble de toutes ces causes-là qui me paraît en jeu aujourd'hui à Nantes.
07:36Et en même temps, soyons encore une fois extrêmement prudents parce que vous avez certains médias qui relaient des informations de sources policières,
07:46par exemple le Figaro, un camarade de classe qui dirait que cet adolescent, ce suspect, partageait des idées nazies,
07:53qu'il serait proche de la mouvance dite ultra-droite.
07:57L'un n'empêche pas l'autre parce que le combat environnemental a aussi été porté par d'autres sueurs d'extrême droite.
08:01La question c'est d'aller chercher de la rationalité des mobiles face à quelqu'un qui va commettre le pire à l'âge de 15 ans.
08:12Le pire est parfois commis au nom d'idées très rationnelles.
08:14Vous avez raison Charlotte Dornelas.
08:16Ça arrive et malheureusement dans l'histoire c'est arrivé souvent.
08:19Écoutez, il est 16h40. Je pense qu'on a tout dit sur ce sujet pour l'instant, du moins tout ce qu'on savait et tout ce qu'on pouvait dire.
08:28Gauthier Le Bret, un dernier mot, mais évitons peut-être de multiplier des débats alors qu'aujourd'hui on a encore une fois très peu d'informations
08:37et que c'était plus un regard sur le climat à l'école.
08:40D'ailleurs, avoir une grande pensée pour les professeurs, pour le corps professoral, une grande pensée aussi pour les parents, les parents d'élèves qui doivent être bouleversés cet après-midi bien évidemment.
08:49Non mais quand des drames pareils se produisent, le débat peut avoir lieu avec toujours la même question.
08:56Comment aurait-on pu éviter cela ?
09:00Et parfois la réponse est assez simple.
09:04Ça dépend des situations.
09:05C'est par exemple quelqu'un qui est sous OQTF, un multirécidiviste qu'on a laissé sortir de prison trop tôt,
09:12quelqu'un qui devait être suivi et qui ne l'a pas été ou qui l'a mal été.
09:16Bon, on peut trouver souvent la faille.
09:19Là, à l'heure où on se parle.
09:20Et encore une fois, à l'heure où on se parle.
09:22C'est-à-dire 4 heures après l'effet seulement.
09:24Voilà, la faille est compliquée à trouver.
09:26Donc les solutions aussi.
09:28Parce que comment on fait en sorte que le couteau ne prolifère plus dans la société ?
09:32Le couteau est partout.
09:33Comment on fait pour empêcher un jeune de rentrer avec un couteau dans son sac à dos ?
09:37On va fouiller tous les sacs à dos de tous les jeunes, de toutes les écoles de France.
09:40Comment on fait pour suivre un profil psychiatrique qui a l'air pour le moins chargé chez un jeune
09:47en faisant en sorte qu'il ne soit plus en contact de ses camarades ?
09:52Tout ça, on va l'isoler.
09:53Tout ça est très très compliqué, très complexe, très fin.
09:55Et donc c'est compliqué de répondre à cette question qui souvent déchaîne les débats d'actualité.
10:00Comment fait-on pour éviter que ça se reproduise ?
10:02Et bien là, la réponse est sans doute très compliquée à apporter.
10:05Oui, mais cet après-midi, encore une fois, Gauthier, moi j'entendais des responsables syndicaux,
10:09notamment de professeurs du SNALC, pour être très précis,
10:15qui disaient, mais attendez, il y a un mois, on avait Elisabeth Borne qui nous expliquait
10:19qu'elle voulait mettre en place un passage systématique en conseil de discipline
10:22si vous aviez un couteau dans le sac.
10:24Ce qui était insuffisant.
10:26Et puis là, ça fait une bête de moyens.
10:27Le conseil de discipline, il l'a tué.
10:29Bien sûr.
10:30Les professeurs étaient très en colère.
10:32Les professeurs étaient déjà très en colère, ou les syndicats étaient en colère,
10:35en disant, il faut plus de moyens, plus de sécurité.
10:37C'est repoussé la question un pas plus loin.
10:39Bien sûr.
10:39Il y a une obligation de polarisation des élèves, et donc quand ils sont exclus d'un établissement,
10:43ce qui peut être une sanction évidemment parfaitement justifiée,
10:45il y a une obligation pour d'autres établissements de les rescolariser.
10:48On est en direct avec Martine.
10:50Cher Martine, merci d'être avec nous.
10:52Et je disais, c'est très important de donner la parole aux auditeurs,
10:55à ceux qui ont peut-être l'expérience du milieu scolaire.
10:58Et si je ne m'abuse, vous êtes une ancienne directrice d'école.
11:01Alors, quel regard vous portez sur ce qui s'est passé ?
11:04Bonjour, merci de prendre mon appel.
11:07Et puis, je vous félicite effectivement pour le débat actuel qu'il y a avec les personnalités
11:13que je connais par ailleurs pour les avoir entendues à plusieurs reprises.
11:18Donc, effectivement, moi je pense que là, le ministre est parti,
11:25donc on ne sait rien pour l'instant sur ce jeune homme.
11:28Bon, il y a eu bien d'autres, malheureusement, bien d'autres affaires,
11:33voilà, ces dernières semaines, ces derniers mois,
11:35et malheureusement, je pense qu'il y en aura d'autres.
11:38Moi, je pense que de toute façon, les adultes sont responsables,
11:40la société est responsable.
11:42On a vraiment...
11:44Moi, j'ai été directrice d'école en région parisienne,
11:47de grosses écoles entre 3 ans et 11 ans.
11:50On a un manque de moyens très important,
11:53alors pas forcément en termes d'enseignants,
11:55mais un manque de moyens de psychologues,
11:57un manque de moyens...
11:58Quand on demande aux familles, on fait des équipes éducatives,
12:02et il en ressort de demander aux familles d'avoir des suivis, etc.
12:07Alors, certaines familles ne vont pas jusqu'au bout,
12:09ne nous écoutent pas, parfois il faut réitérer la demande,
12:13mais même avec des familles qui sont tout à fait conscientes
12:17qu'il faut de l'aide,
12:19eh bien, malheureusement, il n'y a rien, il n'y a pas de place.
12:23Les CNPP, on n'en parle pas, il faut un an, deux ans d'attente.
12:27Les psychologues, souvent, ça représente un coût.
12:33Pardonnez-moi, Martine, je pense aux auditeurs,
12:35et vraiment, la question m'est venue tout de suite,
12:38mais CNPP, qu'est-ce que c'est ?
12:40Alors, c'est des centres médico-psychopédagogiques,
12:43en fait, qui permettent, avec plusieurs...
12:45Il peut y avoir orthophonistes, etc., psychiatres, etc.,
12:50et psychologues, et qui prennent en charge les enfants,
12:52donc c'est gratuit, et donc, il n'y en a pas assez.
12:55Enfin, je veux dire, même en province, c'est pareil,
12:59ce sont des temps d'attente qui sont très importants.
13:03Je pense aussi que le Covid,
13:05lorsque, moi, je me souviendrai toujours,
13:07le vendredi 13 mars 2020,
13:10passaient devant mon bureau les élèves qui sont partis.
13:13Je me rappelle des CM2 qui partaient,
13:16et je me suis dit, quand est-ce que je les reverrai ?
13:17Je ne les ai jamais revus.
13:18Ensuite, ils sont allés en sixième,
13:20et cette période Covid a été un drame.
13:23Donc, on ne va pas refaire l'histoire,
13:25mais avoir, pour, effectivement,
13:28préserver les grands-parents,
13:29je suis grand-parent, excusez-moi,
13:30mais pour préserver les grands-parents,
13:32on a ôté les enfants d'une vie sociale,
13:35d'une vie encadrée par les professeurs, etc.,
13:38et ça a été une catastrophe, quoi.
13:39Mais je me souviens de plusieurs journaux,
13:41Martine, qui publiaient en une
13:44la quatrième vague psychiatrique,
13:46et qui parlaient, justement, de cette jeunesse
13:49qui, pour certains, avait très, très mal vécu.
13:53Le Covid est basculé dans des formes
13:55de dépression assez lourdes.
13:58Et alors, j'entendais tout à l'heure
14:00Gauthier Lebray qui disait tout à fait,
14:03il parlait, effectivement, des syndicats,
14:06ou vous-même, vous parliez, effectivement,
14:08des syndicats,
14:09qui s'étaient soulevés lorsqu'ils ont entendu
14:12cette chère ministre, là, actuellement, dire
14:15« Ah, mais s'il y a des couteaux dans les sacs,
14:18ils vont passer en conseil de discipline. »
14:20Mais qu'est-ce qu'elle croit, cette dame ?
14:21Moi, j'ai travaillé quelques mois dans le second degré.
14:24Qu'est-ce qu'elle croit ?
14:25Évidemment, on n'a pas besoin de sa parole
14:28pour déclencher un conseil de discipline
14:30avec un enfant qui a un couteau dans le sac.
14:32Mais je vais plus que là.
14:33Enfin, je veux dire,
14:33on a voulu interdire les portables
14:35au collège, au lycée.
14:36C'est impossible.
14:37On ne peut pas avoir un casier par portable.
14:39Enfin, c'est ingérable.
14:40C'est impossible de faire ça.
14:42Donc là, même si,
14:44avec un jeune qui est déterminé,
14:45et toujours pareil,
14:46je ne parle pas de ce jeune-là particulièrement
14:48parce qu'on ne sait pas encore
14:50de quoi, quels sont ses convictions, etc.
14:52Mais un jeune qui est déterminé,
14:54effectivement, que ce soit au lycée ou ailleurs,
14:58s'il est déterminé,
14:59son geste ira jusqu'au bout.
15:02Et comme vous dites,
15:02le couteau, il est dans le prolongement de la main.
15:05Non, mais ce que rappelait à juste titre
15:07Gauthier Lebret, c'est que
15:08quand il y a des drames qui se produisent,
15:12la question qui vient ensuite,
15:13c'est est-ce que ce drame aurait pu,
15:14aurait dû être évité ?
15:15On pense à l'affaire Philippine,
15:16on pense à l'affaire Lola,
15:18à ces drames qui ont sidéré la France
15:21et on se disait, post-information,
15:25mince, ce drame n'aurait pas dû avoir lieu.
15:28Pour telle et telle raison.
15:29Là, aujourd'hui à Nantes,
15:30à 16h50, on est incapable de dire
15:34si ce drame aurait pu, aurait dû être évité.
15:36C'est pour ça qu'on est extrêmement prudent.
15:38Non, mais je vous remercie Martine,
15:39parce qu'en fait, il faut donner la parole
15:41aux professeurs,
15:42il faut donner la parole aux directeurs d'école,
15:44il faut donner la parole aux accompagnateurs,
15:46il faut donner la parole aux policiers.
15:49Et Jean-Christophe Couvier est avec nous,
15:50parce que Jean-Christophe Couvier,
15:52des délinquants mineurs,
15:54vous en voyez tous les jours,
15:56et parfois vous interpellez
15:5710, 20, 30, 40 fois le même individu
16:00qui n'a absolument pas peur de la sanction,
16:03et qui n'a absolument pas peur de vous.
16:05Alors, effectivement,
16:06on est confronté à cette genèse violente,
16:09ce qui nous gêne surtout,
16:10c'est la réitération,
16:11c'est les taux de réitération qui sont élevés,
16:14mais surtout, encore une fois,
16:15pour discuter,
16:16je suis dans une fédération
16:17où je discute aussi avec des professeurs
16:18et directeurs d'établissements.
16:20Et qu'est-ce qu'ils me disent aussi ?
16:21Ils me disent,
16:21nous, on prend nos patins,
16:23on fait par exemple des conseils de discipline,
16:24et systématiquement, maintenant,
16:26on est attaqué par les parents,
16:27via des avocats,
16:28qui font des recours
16:30au tribunal administratif, etc.,
16:31pour casser les conseils de discipline.
16:33Et en fait, eux, ils disent,
16:34nous, on n'est pas des juristes.
16:36Donc, on attend aussi,
16:37puisque maintenant,
16:37on a une société qui est judiciarisée à outrance,
16:39donc on attend aussi, à un moment donné,
16:41une réponse de notre hiérarchie
16:42pour nous aider.
16:43Donc aujourd'hui, si vous voulez,
16:44tout est attaqué.
16:45On le voit,
16:46dès que vous prenez une solution.
16:47Moi, à mon époque,
16:48j'ai désolé,
16:48mais mes parents,
16:49quand je faisais une connerie,
16:50je ramassais double à la maison,
16:52et mon père,
16:52il était d'accord avec les professeurs.
16:54J'ai fait des bêtises.
16:55Moi aussi, j'étais exclu une semaine
16:56quand j'étais jeune.
17:01qui m'ont emmené dans des endroits
17:03pour étudier.
17:04Gautier.
17:05On fait toujours des belles rencontres.
17:05Gautier Lebrun.
17:06Non, je voulais simplement ajouter
17:07à la liste des noms
17:08que vous avez cités
17:09où le drame aurait pu être évité.
17:12Là, c'était des jeunes filles
17:14tuées par des personnes sous OQTF.
17:16On peut aussi citer le nom d'Elias
17:18où c'est une réforme de la justice
17:20qu'on appelle la fameuse césure
17:22où on vous condamne dans un premier temps
17:23et on vous donne votre sanction
17:25six mois plus tard.
17:26Et le tueur...
17:27Il faut rappeler que Elias,
17:28c'est ce garçon
17:29qui a été tué à la machette
17:30en sortie d'entraînement de foot
17:32à Paris.
17:33On voit bien ce qui ne fonctionne pas
17:35quand c'est un volet migratoire,
17:37volet judiciaire.
17:38Là, encore une fois,
17:39on est au tout début
17:40de l'enquête.
17:42Peut-être qu'on en saura plus
17:43dans les heures qui viennent.
17:44Mais c'est très compliqué
17:45d'appréhender ce cas précis.
17:46Écoutez, on a essayé d'aborder
17:48tous les sujets
17:49avec beaucoup de prudence
17:50cet après-midi
17:52concernant cette attaque
17:55au couteau dans un lycée à Nantes.
17:57Merci beaucoup Martine.
17:58Un grand merci.
17:59Oui, vous m'entendez,
18:00chère Martine ?
18:01Oui, je suis désolée.
18:03Est-ce que je viens d'entendre
18:04un policier là
18:05et je voudrais vraiment
18:07leur dire notre soutien ?
18:10Ça n'a pas toujours été le cas
18:11dans l'éducation nationale.
18:12Parce qu'on fait
18:12l'éducation nationale,
18:13parfois, n'aime pas les polices.
18:15Mais dans tous les établissements,
18:16et moi j'ai toujours fait venir
18:18quand j'avais mes CM2,
18:19etc.,
18:20on a toujours un référent police.
18:22Et ça, c'est extrêmement important.
18:23Et nos inspecteurs
18:24nous mettent en relation
18:25avec ces personnes
18:26et moi je les ai rencontrées
18:27à plusieurs reprises
18:28et je les faisais venir
18:29dans l'établissement.
18:31Je les faisais venir,
18:32discuter avec les élèves
18:33de CM1, CM2.
18:34Qu'est-ce que c'est ?
18:35Qu'est-ce qu'on a le droit de faire ?
18:36Qu'est-ce qu'on n'a pas le droit de faire ?
18:37Voilà.
18:37Et c'était souvent...
18:39Alors, c'est effectivement...
18:41Ça peut paraître
18:43ressembler à des gouttes d'eau,
18:45on va dire,
18:45par-ci, par-là,
18:46qui sont aspergées,
18:48mais c'est fondamental.
18:50Et je pense que
18:52l'éducation nationale,
18:53les professeurs ont enfin compris
18:54qu'ils avaient tout intérêt
18:56à travailler avec la police.
18:57Et bien, écoutez,
18:58merci beaucoup.
18:59Merci Martine
19:01pour votre témoignage
19:03en direct sur Europe.
19:04Ainsi comme Martine,
19:04vous souhaitez réagir.
19:0501, 80, 20,
19:0739, 21.
19:09Je découvrais ce chiffre.
19:10Plus de 1000 incidents graves
19:11sont signalés chaque semaine
19:13dans les établissements secondaires.
19:15Près d'un élève sur dix
19:16déclare avoir été victime
19:17de harcèlement.
19:18Les collèges
19:20sont les établissements
19:20les plus concernés.
19:22Alors, il peut y avoir
19:22de la violence physique,
19:23violence verbale,
19:24du harcèlement,
19:25bien évidemment, scolaire,
19:26des violences symboliques
19:27ou institutionnelles,
19:28des dégradations.
19:29Voilà pour ce recensement.
19:31Un grand merci,
19:33Jean-Christophe Couvier,
19:34parce que je sais
19:34que vous devez quitter
19:35le studio d'Europe 1.
19:38Mais effectivement,
19:39c'était intéressant
19:40d'avoir le regard,
19:41évidemment,
19:42du policier que vous êtes
19:44et du policier
19:45qui, sur le terrain,
19:46est confronté
19:47à cette délinquance
19:49ou cette criminalité
19:50juvénile.
19:51On devait parler
19:52des universités
19:53dans cette première heure
19:54de...
19:56On marche sur la tête,
19:57mais bon,
19:58évidemment,
19:59il fallait vous apporter
20:00les toutes dernières informations
20:02concernant cette attaque
20:03au couteau.
20:05Un lycéen
20:05qui a été tué,
20:06trois autres ont été blessés
20:07à coup de couteau
20:07par un élève
20:08ce jeudi à la mi-journée
20:09dans un collège-lycée
20:11nantais.
20:13Je demande
20:14aux équipes
20:15si on peut
20:16avoir une courte pause
20:17pour se retrouver
20:18un peu plus tôt,
20:19oui ou non,
20:20du côté non.
20:21On va continuer
20:22alors à quelques instants
20:23avant de se retrouver
20:25à 17h.
20:26Olivier D'Artigol,
20:27s'il devait y avoir
20:28un mot de conclusion
20:29sur ce drame à Nantes,
20:31quel serait-il
20:32pour l'instant
20:32à cette heure,
20:33bien évidemment ?
20:34Non, le mot
20:35qui n'est pas d'ailleurs
20:36un mot de conclusion,
20:37c'est attendre
20:38les informations
20:39du procureur
20:40de la République
20:40en savoir un peu plus
20:42sur le profil
20:43et le seul mot
20:44non pas de conclusion
20:46mais de respiration
20:48c'est une pensée
20:49pour la famille.
20:50Et pour la famille,
20:51pour le corps
20:52professoral,
20:53pour les Nantais
20:54bien évidemment,
20:54cette conférence
20:55de presse à Nantes
20:56qui est du procureur
20:57qui devait se tenir
20:58à 19h
20:59a finalement
21:00été reportée
21:03à une date
21:04et une heure ultérieure.
21:05Non mais ce que je souligne
21:07c'est, voilà,
21:09l'école n'est plus
21:10un endroit sacré.
21:11C'est-à-dire qu'avant
21:12quand on était parent
21:13on pouvait déposer
21:14son enfant à l'école
21:16on n'avait aucune crainte,
21:17aucun doute.
21:18Les parents, j'imagine,
21:19ont laissé partir
21:20leur fille ce soir
21:21et l'attendaient
21:22autour de la table
21:23pour dîner en famille.
21:25Et voilà,
21:26il n'y a plus d'endroit
21:27protégé
21:28de l'insécurité,
21:30de la barbarie
21:31dans notre société.
21:33C'est ça qui est effrayé.
21:34Et chaque parent
21:35peut évidemment
21:36se transposer
21:36en se disant
21:37ça pourrait être ma fille,
21:38ça pourrait être mon fils.
21:40Et l'école n'est plus
21:40un endroit malheureusement
21:42où tant les enseignants
21:44que les élèves
21:44sont protégés.
21:45On se retrouve
21:46dans un instant.
21:47Merci encore
21:48Jean-Christophe Couvie
21:49et saluons évidemment
21:50tous les policiers
21:50qui sont sur le terrain
21:51et les policiers
21:52qui ont été sollicités
21:53pour sécuriser
21:55cet établissement
21:56à Nantes.
21:57Rendez-vous
21:57dans un instant
21:58pour la suite
21:58dont marche sur la tête
21:59701 80 20
22:01si vous souhaitez réagir
22:02en direct sur Europe 1.
22:03A tout de suite.
22:0616h18h
22:06Eliott Deval
22:07sur Europe 1.