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  • il y a 6 jours
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Conférence de Gilles Bœuf, biologiste, océanographe et ancien président du Muséum national d’Histoire naturelle, du mardi 22 avril 2025 à Quimper, dans le cadre du Printemps de la nature organisé par la Ville de Quimper et Quimper Bretagne Occidentale.
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Professeur émérite à Sorbonne Université, président du CEEBIOS (Centre d’étude et d’expertise sur le biomimétisme), et membre associé des travaux des COP mondiales sur la biodiversité, Gilles Bœuf est une référence incontournable sur les enjeux du changement climatique. Son intervention aborde l’évolution de l’espèce humaine au sein du vivant et les solutions pour renouer un équilibre avec les écosystèmes.

L’humain fait pleinement partie de la biodiversité et de la nature, mais sa quête effrénée de progrès et l’explosion démographique des 80 dernières années mettent en péril l’équilibre des écosystèmes, aussi bien terrestres que marins. Face à ces enjeux, Gilles Bœuf nous invite à une transition essentielle : passer de homo faber à homo sapiens, en adoptant des principes de respect, de partage, de tolérance, d’humilité, de prévoyance et de sobriété.

À travers des éclairages scientifiques et des pistes concrètes, Gilles Bœuf propose de repenser notre rapport au progrès et à la consommation des ressources.

Comment la communauté scientifique peut-elle contribuer à harmoniser notre relation au vivant et encourager l’engagement collectif des ONG, des élus et des citoyens ?

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Transcription
00:00Musique
00:01Chauvet.
00:23Alors voilà une courbe qui résume un petit peu tout ça.
00:25Pendant 3 millions d'années, le seul outil à ces larmes de l'humain, c'est un biface.
00:30Il y a de magnifiques à Quimper ici, Isabelle.
00:33Et puis vers maintenant, on est à 50 000 ans, l'humain invente l'arme de jet.
00:38Tout va changer.
00:40Ce qui va m'amener à réfléchir à ça, c'est une cigogne morte, naturalisée au musée de Strasbourg.
00:47Elle est dans une vitrine, traversée par une flèche.
00:50Évidemment, au muséum, c'est génial, j'ai tout ce qu'il faut sous la main.
00:53Il y a des types capables de vous dire d'où vient cette flèche.
00:56Elle est tchadienne.
00:58Donc c'est cigogne, elle était fléchée au tchad.
00:59Elle est en sang, tout d'un coup, elle a mal.
01:00Elle ne sait pas d'où ça vient.
01:02Elle n'a pas vécu son agresseur, elle ne sait pas d'où ça.
01:05Elle vole jusqu'à Strasbourg, elle meurt dans un champ.
01:08Un humain la ramasse et on la naturalise.
01:10C'est ça, la merveille de l'humain aujourd'hui en fait.
01:13Et bien voilà.
01:13Et l'arme de jet va tout changer.
01:15On est au XIIIe siècle, c'est les armes à feu, bien sûr.
01:18Je vous ai mis à Boremington ici, là, la guerre de sécession.
01:21La roue est inventée vers 7000 ans et l'humanité va se développer.
01:24Alors on est à peu près 5 millions d'humains il y a 10-12 000 ans.
01:28On est bien présents en Bretagne à cette époque-là.
01:30Et puis on va exploser.
01:32Les armes de jet, la roue, les moulins à eau avant, la machine à vapeur,
01:37les vaccins, les avions, les matières plastiques, les antibiotiques, les ordinateurs.
01:41Et là ça explose.
01:42On est le premier milliard vers 1830, 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1970.
01:49Humite aujourd'hui.
01:50Donc aussi c'est une question préoccupante pour nous, bien évidemment, à l'heure actuelle.
01:55Donc l'humain s'est développé grâce à sa technologie.
01:57Ce qui est terrible aussi sur l'histoire du biface, c'est que le biface, il vous oblige au corps à corps.
02:02Quand vous n'avez qu'un biface, vous sentez la sueur et le sang du type ou de la femme que vous allez attaquer.
02:08C'est très très fort.
02:09Aujourd'hui, vous appuyez sur un bouton, Hiroshima, une bombe lâchée, 60 000 morts.
02:14Aujourd'hui, s'ils nous lâchent leur bombe, ça fera...
02:18On n'est pas proche.
02:19Donc ça change beaucoup la relation entre l'agresseur et l'agressé, bien évidemment.
02:22Il n'y a pas de corps à corps.
02:24Et l'arme de jet a beaucoup changé l'humanité.
02:26Vous savez, moi j'ai vu des textes de 1945, au moment d'Hiroshima, Nagasaki.
02:31On ne dit pas « je me rapproche de Dieu ».
02:33« I am God, je suis Dieu ».
02:35J'arrive à créer par ma technologie des événements qui ressemblent à un grand volcan qui crache ou bien à un tsunami.
02:41C'est très important.
02:42Et on a pris la grosse tête.
02:44Après, il y a eu la guerre froide.
02:46On a eu peur.
02:46Puis on recommence à avoir un petit peu peur en ce moment quand même.
02:49Donc comment ça se passe ?
02:50On ne joue pas avec ces questions-là.
02:52Des crises, il y en a eu plein quand il n'y avait pas d'humains, évidemment.
02:59On me dit « Professeur, il y a eu des crises quand il n'y avait pas d'humains ».
03:01Mais évidemment, plein de crises.
03:02On en connaît moins 60 depuis 800 millions d'années.
03:05Cinq très grandes.
03:06Les cinq grandes crises.
03:08La question posée, c'est ce qu'on est en train de créer la sixième, nous, par nos activités économiques.
03:12L'humain actuel, c'est ça la vraie question aujourd'hui.
03:15Je prends un exemple ici.
03:16C'est la fin de l'ère primaire, ici, en rouge.
03:18Début de l'ère secondaire.
03:19Les goniathites, qui sont des céphalopodes, la famille des sèches et des pieuvres.
03:24Ceux-là disparaissent pour toujours, il n'y en aura plus jamais.
03:26Celles-ci ont commencé là et continuent.
03:29Les trilobites, des centaines d'espèces.
03:31Terminé.
03:32Plus un seul passe la crise.
03:35Les corotabulés, aucun ne passe la crise.
03:37Permien trias.
03:39Donc c'est fini.
03:40Les oursins, super intéressant.
03:41On adore les oursins au muséum.
03:43Vous les connaissez bien, ici, à Quimper aussi, les oursins.
03:47Deux passent la crise, permien trias.
03:49Deux.
03:50On a à peu près mille oursins sur la Terre aujourd'hui.
03:52On les regarde, on les connaît bien, on les travaille, on les collectionne.
03:55Mille oursins.
03:56Ces mille-là viennent des deux qu'on vient vécu à la crise.
03:58Entre l'ère primaire et l'ère secondaire.
04:00C'est le rat de la culotte des oursins.
04:01Ils sont passés.
04:03Très vite, ils ne sont pas passés.
04:05Et là, on revient à la contingence que j'aime beaucoup.
04:07On en parlait tout à l'heure, justement, ensemble.
04:09La contingence en évolution, c'est un joli terme.
04:11C'est le fait qu'un événement qui survient, qui va bouleverser votre vie pour toujours,
04:16on aurait pu ne pas se passer.
04:18Sans la rencontre de ton grand-père et ton grand-mère, tu ne serais pas là ce soir.
04:22C'est comme ça.
04:23On ne serait pas là au même moment, sur le même endroit, le même jour.
04:26L'accident de la route, c'est pareil.
04:28Et c'est ça, l'évolution, en fait.
04:30Et après, on nous dit, qu'est-ce qu'il nous faut après pour revenir ?
04:32Après, good genes on good luck.
04:34Il faut les bons gènes et la chance.
04:36C'est ça, le hasard et la nécessité, en fait, de l'évolution, de la contingence de l'évolution.
04:40C'est fondamental.
04:42Les hôtes sont passées.
04:43Il y en a mille aujourd'hui.
04:46La question pour moi, je dis, intéressante, c'est pourquoi ça s'est passé, cette crise ?
04:50Et mieux que ça, combien de temps il a fallu, après la crise, pour revenir à un état antérieur ?
04:54Et c'est là qu'avec le monde politique, on n'arrive pas à discuter.
04:57C'est de l'ordre de demi-million de... 500 000 ans.
05:00500 000 ans, c'est un néandertal, chez nous.
05:02Donc, vous voyez que c'est pas simple.
05:03Il ne faut pas qu'on joue avec ces questions-là, en fait.
05:05Si on détruit le vivant, on me dit, il est résilient.
05:08Oui, mais vous ne pouvez pas résilier si vous êtes mort, d'accord.
05:12Donc, d'abord, à l'agression, il faut une résistance, d'abord.
05:15Quand je parlais des femmes, tout à l'heure, ça s'est résisté aux agressions.
05:18Et après, on peut résilier, effectivement, si on trouve les...
05:20Je travaille avec Boris Cyrulnik, quand il travaille sur le Bataclan,
05:23quand il travaille sur le massacre du Rwanda.
05:25C'est le même modèle mathématique que pour une dépression, en fait,
05:29chez un humain actuellement, ou bien une crise écologique.
05:31L'écosystème, il peut être détruit.
05:33J'arrache une forêt.
05:34Il n'y en a plus.
05:35Il me rappelle la tête du Frugis, et que tu te rappelles, à Quimper,
05:38après le grand accident de 87.
05:40Plus de Frugis.
05:40Il est revenu, doucement.
05:41Comment est-ce que l'humain est intervenu pour les...
05:43Nous, on a perdu 60 000 hectares en région bordelaise,
05:45sous les incendies de forêt, il y a deux ans,
05:48avec 42 degrés à Bordeaux, quelques jours auparavant.
05:51Ne détruisons jamais.
05:54Si on détruit, on ne peut pas avoir de résilience.
05:56Le milieu marin qu'on adore, avec Armand,
05:59il est incroyablement résilient.
06:01Il ne faut pas détruire.
06:01C'est ça la vraie question, effectivement.
06:03Mais on arrête de pêcher, ça revient.
06:05Comment est-ce qu'on pêche ? Dans quelles conditions ?
06:07Avec le monde de la pêche, pas contre eux.
06:09Tout ce qu'on a fait pour les aménagements actuellement,
06:12la coquille Saint-Jacques, on l'a sauvée grâce à des aménagements.
06:14C'est vrai que, revenons à ces questions-là,
06:18utilisées, exploitées, pourquoi pas,
06:21mais dans des conditions raisonnables.
06:24Et aujourd'hui, on a un monde de no limit.
06:27Notre copain Donald, qu'est-ce qu'il a fait avant-hier ?
06:30Il vient de rouvrir une zone de 2 millions d'hectares
06:33qui était fermée à la pêche dans le Pacifique Nord.
06:37Il a ouvert des meutes de gros pêchers océaniques.
06:39Ce n'est pas des petits filets.
06:40C'est la grande scène océanique.
06:43C'est des trollers avec des puissances incroyables.
06:47On va tout rativoiser.
06:49Alors que cette zone, ça faisait 30 ans, 40 ans.
06:51Obama avait étendu la zone par rapport à...
06:54C'était Reagan qui l'avait lancée.
06:57Et bien, ça y est, c'est fini.
06:58On peut y retourner sans vergogne.
07:01Les trafics divers et variés s'y pratiquent aussi.
07:03C'est là que...
07:05Et ça ne peut pas se faire sans le monde
07:06qui est le monde qui travaille là-dessus.
07:07Bien évidemment.
07:08Comment est-ce qu'on fait de façon raisonnable ?
07:10Dans ces conditions-là.
07:12Voilà.
07:13Alors la biodiversité, c'est ça.
07:15On me disait...
07:15Alors là, je voulais vous séduire ce soir.
07:18On est en Martinique, il y a 20 ans.
07:20On a fait un gros trou sur la plage.
07:21En Guadeloupe.
07:22En Guadeloupe.
07:22Master à Guadeloupe.
07:24Et là, je vous montre des trucs.
07:25J'ai choisi...
07:25J'ai pris les beaux aux yeux bleus
07:26qui sont magnifiques et tout.
07:27Alors le député me dit
07:28« Génial, Gilles.
07:30On donne des sous.
07:31On sauve ce crabe aux yeux bleus magnifique là.
07:33Mais la biodiversité, ce n'est pas que ça.
07:35Ça peut être ça aussi.
07:37Ah, alors ça change tout là.
07:39Ah, il me dit « Attends, attends, attends, Gilles.
07:40Il me dit « Attends, attends. »
07:41Il me dit « Attends, attends.
07:42On n'a pas tellement de sous. »
07:44Il dit « Moi, ton crabe aux yeux bleus, là, je te le sauve.
07:46Mais t'as vu ton machin à gros nez, là ? »
07:48Ou bien le plus moche, le rat top nu, sans yeux, là.
07:53Ce truc, il vit 50 ans.
07:55Un petit raton qui fait 35 grammes.
07:58Comment il fait ?
07:59Génial.
08:01Alors après, on me dit, quand on fait du scientisme,
08:02je vous dis « Pitié, c'est gène pour vivre plus longtemps. »
08:05Vous connaissez une maman qui veut coller à son bébé
08:07les gènes d'un machin comme ça, vous ?
08:08Arrêtons.
08:10Arrêtons ces conneries pas possibles, quoi.
08:14Il faut de la science, bien sûr,
08:15mais pas du scientisme invétéré dans tous les sens, en fait.
08:18Donc si le vivant, c'est pas des beaux comme ça ou des moches comme ça,
08:21c'est ça la biodiversité, voilà.
08:23J'espère vous convaincre ce soir
08:25que c'est pas une affaire d'écolos farfelus, mon histoire, là.
08:28C'est fondamental.
08:29Si j'enlève le nickel des couverts, là,
08:31et le verre des bouteilles, c'est que du vivant.
08:33Gratter une croûte de cantal, tout à l'heure, vous verrez, c'est génial.
08:37Alors après, on s'est mis à élever des vaches.
08:39Bon, je suis pas contre, mais il y en a trop.
08:41Des poulets, ça, c'est sûr qu'il y en a beaucoup trop.
08:43Et deux très jolis livres, tous entrelacés,
08:45c'est sur le bébé humain qui naît,
08:46et jamais seul, mon copain Marc-André Sellos
08:48a travaillé sur des arbres.
08:49Un arbre, c'est beaucoup plus d'être vivant associé
08:52que ses racines ou son soltron ou ses feuilles
08:55et puis ses branches, en fait.
08:59Voilà, Tara, on quitte le port de l'Orient,
09:02Sud-Bretagne, pas loin de Quimper, Isabelle, tu vois.
09:04Premier coup de filet à plancton,
09:05des milliards de virus,
09:10des millions de bactéries,
09:12des centaines de milliers de protistes.
09:14Le plancton qui étudie, notre ami ici présent,
09:17c'est ça, c'est Pierrot.
09:19Et ça, c'est intéressant parce que c'est la clé même du système.
09:21Ça, c'est 98% de la biomasse de l'océan.
09:24On parle des baleines et des poissons,
09:25mais c'est beaucoup plus que ça, l'océan.
09:27Et regardez comme c'est beau, ça, c'est quelques images de plancton.
09:30Il y a une belle exposition sur le plancton en ce moment,
09:32ici à Quimper.
09:32Et on publie 5 papiers dans la revue Science le 22 mai 2015.
09:36Pas mal.
09:38Les virus, les bactéries, les protistes du phytoplankton.
09:41Et après, de donner les papiers, les relations entre eux,
09:44et c'est génial.
09:45En fait, là-dedans, vous avez beaucoup plus d'entraide,
09:50de symbiose, de mutualisme, de commensalisme,
09:54que de compétition.
09:55La clé même du vivant, c'est la coopération.
09:58Et ça, l'humain l'a complètement passé à travers aujourd'hui.
10:01On dit, bouffez le copain.
10:02Non, non, vous ne survivrez pas si vous bouffez le copain, en fait.
10:06Il y a de la compétition.
10:07Bien sûr, ça existe.
10:09Les anatomies, elles sont un petit peu asociales,
10:11parce qu'elles produisent des produits qui tuent tout,
10:12sauf les anatomies.
10:13Mais globalement, il y a une énorme symbiose.
10:16C'est la clé même.
10:17Vous ne pourrez pas survivre sans vos symbiotes.
10:20Donc, aimez-les, aidez-les à bien s'installer chez vous.
10:23C'est important.
10:24Un sol.
10:25Alors, je me bats beaucoup pour ça en ce moment avec mes viticulteurs.
10:29Les paysans qui traitent le plus sont les viticulteurs.
10:31Aujourd'hui, on a tué la moitié des sols de France.
10:34Un sol vivant, c'est 2,5 tonnes de bactéries à l'hectare,
10:393,5 tonnes de microchampignons,
10:40des tardigrades,
10:42des lombriques,
10:43des nématodes,
10:44des collamboles.
10:45Françoise, des collamboles, c'est ça, tu vois.
10:47Et des acariens.
10:49C'est absolument génial.
10:51Ça, c'est un sol vivant.
10:52La moitié des sols sont morts.
10:53Parce qu'on fait des manips, nous,
10:54avant glyphosate, après glyphosate,
10:56avant la pluie, après la pluie,
10:57avant le sulfate de cuivre, après le sulfate de cuivre.
11:00Le sulfate, il est écolo,
11:02parce qu'il est permis dans les systèmes bio.
11:05Vu les niveaux de cuivre que je trouve dans les vignes bordelaises aujourd'hui,
11:07je ne suis pas convaincu que ce soit moins toxique que le glyphosate.
11:10Donc, vous voyez que tout ça, c'est la démesure, en fait,
11:12qui nous pose problème aujourd'hui.
11:13Ça, c'est un sol vivant.
11:14Et là, je vais être très clair,
11:15remettre toutes les filles à l'école,
11:17fondamentales,
11:18et ramener de la vie dans les sols.
11:19On ne réussira jamais de l'agriculture
11:22sans des sols vivants.
11:24À tous les paysans, je leur dis la même chose.
11:26Comment ça l'admettre de plus en plus maintenant ?
11:28Mais c'est une vraie question d'un combat très fort.
11:31Troisième écosystème et dernier,
11:32c'est mon vagin en bas, là.
11:35Et puis, mon intestin de bébé.
11:37Regardez ce qu'on a fait.
11:38On a séquencé l'ADN de mes micro-algues.
11:41Tu vois, Pierrot, notre plancton,
11:43ça, c'est le plancton, ça.
11:44Ça, c'est l'intestin du bébé.
11:45On a un tiers d'ADN en commun avec du plancton.
11:49On vient du même monde.
11:50Deux tiers avec une banane,
11:52avec une pomme,
11:54avec de la vigne.
11:55Quand vous mangez une banane,
11:57alors je ne vais pas jusqu'à vous dire
11:58« Demandez-lui la permission avant de la mordre. »
12:00Je ne vais pas jusque-là.
12:01Je ne vais pas tomber dans ces systèmes-là.
12:02Mais n'empêche que si elle vous fait du bien,
12:04c'est parce qu'elle est constituée
12:06de la même matière vivante que vous.
12:08Vous ne mangez pas autre chose
12:10que de la biodiversité.
12:12Vous ne coopérez pas avec autre chose
12:14qu'avec de la biodiversité.
12:16Voilà pourquoi c'est fondamental.
12:18Ma conclusion, elle va être là tout à l'heure.
12:20Le vivant, c'est votre clé de survie à vous.
12:22Arrêtons de le détruire,
12:23de le dégrader,
12:24de le transporter partout
12:25et de le faire disparaître.
12:27Ça, c'est super intéressant.
12:28Vous avez plus de bactéries.
12:30Quand je dis vous, c'est moi aussi.
12:30Je ne suis pas extra-terrestre.
12:32On a plus de bactéries dans nous et sur nous
12:34que de cellules humaines.
12:36Alors admettons ce qu'on est.
12:37Une merveilleuse organisation biologique.
12:41Et dès le moment où ça commence à dérailler,
12:42on est malade.
12:43Et ça, je vais le hurler une fois simplement,
12:45mais si on croit
12:46qu'en dégradant notre environnement,
12:48on ne sera pas malade,
12:49arrêtons, c'est la pire des stupidités de l'humain.
12:51Plus on abîmera notre environnement
12:53et plus on sera malade.
12:55Je le hurle partout.
12:57Et ça peut être de l'eau, bien évidemment,
12:59de mer, de l'eau douce, tout ce qu'on veut.
13:00Donc si on dira d'environnement,
13:02ben écoutez,
13:03l'autre jour, je me suis un peu accroché
13:04parce que j'ai été énervé
13:05de voir le mot d'écologie punitive.
13:07J'ai fait un papier dans Le Monde
13:08avec Marc-André Sélos.
13:09Ou on eut dans tous les deux.
13:11Mais comment voulez-vous
13:12qu'une science soit punitive ?
13:14La punition, c'est de faire un cancer à 30 ans
13:16parce qu'on a bouffé des pesticides.
13:17C'est ça la punition, en fait.
13:19Quand je vois aujourd'hui des cancers,
13:23des lymphomes,
13:23je vois des problèmes,
13:24quand c'est du pancréas,
13:26des problèmes de Parkinson,
13:28quand il n'y avait pas, quoi.
13:29Aujourd'hui, vous venez au CHU à Bordeaux,
13:31la moitié des Parkinsoniens
13:32passés 55 ans sont des paysans.
13:34Alors qu'on arrête de me dire
13:35que ces produits ne sont pas dangereux,
13:36bien évidemment.
13:37Qu'on arrête de les disséminer partout.
13:40C'est là que tous ensemble,
13:41il faut qu'on réagisse.
13:43La seule façon,
13:43c'est d'arrêter d'acheter ces produits.
13:44C'est votre seule solution aujourd'hui.
13:46La maire de Strasbourg
13:47a fait un joli travail, Isabelle.
13:48On fait des ordonnances vertes
13:50avec des médecins.
13:51On donne à une jeune femme
13:52qui déclare une grossesse maintenant
13:53une bourse pour neuf mois à manger bio.
13:56C'est super.
13:56En Goulême, pareil,
13:57ils viennent de faire aussi.
13:58Voilà, donc ces gens-là
13:59ont envie de travailler avec,
14:00c'est super intéressant.
14:02Quand vous avez les moyens
14:03de le faire, c'est très bien,
14:03mais d'autres n'ont pas
14:04les moyens de le faire.
14:05Puis aussi, il faut apprendre
14:06la saisonnalité.
14:07Une carotte bio,
14:08elle n'est pas plus chère
14:08qu'une carotte pas bio.
14:09À la saison des carottes !
14:11Les pommes, aujourd'hui,
14:12commencent à être...
14:13L'autre jour, c'est les cerises.
14:14Si traitement à cause du milieu,
14:16je dis, mais tu les manges,
14:17les cerises ?
14:17Non, mais il les vend, quoi.
14:18Donc c'est là qu'effectivement...
14:20Je me dis, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
14:21J'ai un collègue, lui,
14:22enfin, il n'est pas bio.
14:24Il fait du maraîchage
14:25et il sort de sa serre,
14:33il dit, tiens, Gilles,
14:34j'ai te filé une caisse de légumes.
14:35Tes légumes ?
14:36Mais t'as vu comment t'es habillé, là ?
14:37Il s'est gardé ses légumes.
14:39Je n'allais pas bouffer ça,
14:40donner ça à mes petites filles,
14:41quoi, c'est pas possible.
14:43Donc c'est vrai que là, tous,
14:44il faut qu'on réagisse.
14:45Je ne suis pas en train de crier
14:46du tout à rose sur l'agriculture,
14:47pas du tout.
14:48Simplement, il faut qu'on freine
14:49ces usages-là.
14:50Et vous savez, la clé,
14:51c'est la polyculture.
14:53J'ai des amis qui font, par exemple,
14:54du petit pois ou du blé en Vendée.
14:57Pas de pesticides, pratiquement pas.
14:59On ne va pas arrêter le jour au lendemain,
15:00mais on va fortement diminuer ça.
15:03Sa hauteur de fauche,
15:04elle est un peu plus haute, bien sûr,
15:06quand il fait sa moisson.
15:082% de rendement en moins.
15:10Après, il a ses petits pois.
15:11Il gagne très bien sa vie.
15:12Il n'achète pas de pesticides.
15:13On a divisé par 2, par 10,
15:15les pesticides dans ces conditions-là.
15:16En viticulture, maintenant,
15:18je travaille qu'avec les riches,
15:19c'est ça le problème.
15:20En cheval blanc,
15:21ou bien aujourd'hui, en Ikem,
15:22ou en runard,
15:23on passe tout en bio entièrement.
15:25On ne peut pas tolérer,
15:26vu le prix des bouteilles,
15:26il y a par la suite
15:27qu'il reste des saletés
15:28dans ces produits-là.
15:29Ce n'est pas possible.
15:30Ça, c'est super intéressant aussi.
15:31Comment est-ce qu'on fait ?
15:32Il faut que le consommateur
15:33aussi participe à cela.
15:35Aujourd'hui, malheureusement,
15:36le système, il est tronqué
15:36dès le départ
15:37parce qu'on peut voir
15:38ce qui est moins cher.
15:39C'est aussi une vraie question.
15:40Mettez un peu d'argent
15:41dans votre alimentation.
15:42Je vous en conjure.
15:44Changez moins votre téléphone portable,
15:45utilisez moins beaucoup de choses
15:47qui ne servent à rien du tout.
15:49Et puis, payez le paysan.
15:51Le drame, ça a été
15:52le low cost en agriculture.
15:54On a voulu,
15:55sur le dos des Français,
15:56que les Français
15:56vivent mieux
15:57sur l'agriculture.
15:58Ça ne marche pas.
15:59Le low cost en avion.
16:00Je me suis super accroché
16:01récemment
16:02avec l'aéroport de Mérignac.
16:04Les vols Bordeaux-Marrakech
16:054,99 euros.
16:07Vous savez ce qui s'est passé ?
16:09Les gens m'ont dit
16:10« Écoutez, moi,
16:10j'ai emmené ma copine à Arcachon.
16:11Vu ce prix-là,
16:12on est allé à Marrakech.
16:13Il n'avait aucune envie
16:14d'y aller. »
16:15La copine,
16:15si vous occupez bien d'elle,
16:16elle sera aussi heureuse
16:17à Arcachon qu'à Marrakech.
16:18Ça marche dans les deux sens,
16:19mon truc.
16:19Je ne veux pas être sexiste.
16:21Arrêtez, quoi.
16:22Donc, on peut y abîner
16:23d'avant correctement.
16:25Et puis, surtout,
16:25la copine,
16:26on ne l'amène pas
16:26pour trois jours.
16:27Ils vendent 10 billets
16:27le jour Bordeaux-Pékin,
16:29Paris-Pékin,
16:30le week-end.
16:31Vous en avez votre copine
16:32le vendredi soir,
16:32vous rentrez lundi matin,
16:33500 euros.
16:35Allez à Pékin.
16:36Il faut passer
16:36trois semaines,
16:37un mois.
16:38Une fois de temps en temps.
16:39Je ne sais pas du tout
16:40pour dire
16:40qu'il faut absolument
16:41tout arrêter.
16:42Mais si on n'avait pas d'avion,
16:43on ne peut plus avoir
16:44de directeur outre-mer.
16:45comment on irait
16:46aux Marquises,
16:47comment on irait
16:47aux Polynésies,
16:48comment est-ce qu'on irait
16:49effectivement aux Antilles.
16:50Mais de façon
16:51raisonnable,
16:52bien sûr.
16:54Voilà,
16:54votre lit ce matin.
16:57Tous !
16:58Et que vous dormiez
16:59tous seuls
16:59ou à deux,
17:00ça marche mon truc.
17:01Là, voilà.
17:02Ce soir,
17:03quand vous allez rentrer,
17:04mettez-vous un double scotch
17:05sur la paupière des yeux.
17:06Ici, là,
17:07en dormant, là, voilà.
17:08Et puis vous endormez.
17:09Vous passez la nuit comme ça.
17:11C'est un peu gênant,
17:11mais vous arrivez à dormir.
17:12Et demain matin,
17:13il faut une loupe binoculaire.
17:15Vous enlèvez votre truc,
17:16vous regardez ça,
17:16groule de ces trucs-là,
17:18en fait.
17:19Votre nombril,
17:20vos aisselles,
17:21vos draps.
17:22Pourquoi ?
17:2237 degrés,
17:24on a bien transpiré,
17:25quelques ébats nocturnes,
17:26en plus.
17:26C'est ça qui bouffe,
17:27en fait.
17:28Ils mangent vos poils,
17:29ils mangent vos cheveux,
17:29ils mangent les cellules
17:30de la peau
17:30qui sont des squames
17:31pendant la nuit.
17:32En ce moment,
17:33quand je monte la photo,
17:33tout le monde se gratte après,
17:34mais c'est comme ça,
17:35en fait.
17:36Et là,
17:37vous allez voir l'intérêt
17:38de ne pas faire des cours
17:38que à Polytechnique
17:39ou à l'ENA
17:40ou à HEC.
17:43Là,
17:43je montre cette image
17:44à des gamins
17:44de CM2.
17:47C'est quoi,
17:47c'est 10 ans,
17:48les CM2,
17:48quelque chose comme ça.
17:49Il y a un petit garçon,
17:50il va ça.
17:52Mais c'est mon lit,
17:53je dis,
17:53oui,
17:53c'est ton lit ce matin.
17:56Mais alors,
17:57quand je me lève
17:58faire pipi la nuit,
17:59j'écrase mes acariens,
18:00quand je reviens,
18:02je n'ai jamais eu
18:03cette question-là
18:03à Polytechnique
18:04ou à l'école des mines.
18:06Vous comprenez pourquoi
18:07il faut aller voir aussi les gamins,
18:09c'est génial.
18:10Et bien,
18:10j'ai dit,
18:11oui,
18:11et quand je rassure
18:13un petit garçon
18:14de ne pas écraser
18:14des machins aussi moches,
18:15j'ai gagné.
18:17La biodiversité,
18:18c'est important,
18:19ce n'est pas une chose secondaire
18:20par rapport à ce qu'on fait
18:21sur le climat
18:22ou sur autre chose,
18:23en fait.
18:24Nous sommes vivants
18:25et nous sommes vivants
18:25parce que
18:26nous sommes entourés
18:28de vivants en permanence.
18:30Ils sont beaux, hein ?
18:31Donc voilà,
18:33pour clore,
18:34les pédécologies,
18:35c'est le productivisme agricole.
18:36On peut très bien aujourd'hui,
18:38avec le monde agricole,
18:39pas contre eux,
18:40gérer ces questions-là.
18:40J'y crois encore.
18:41Pas tous les syndicats agricoles,
18:43j'ai quand même avec certains.
18:44L'eau,
18:45on en a parlé un petit peu
18:46tout à l'heure,
18:46bien sûr,
18:47c'est fondamental.
18:47La pêche,
18:48on en a parlé avec Armand.
18:49Pêcher,
18:49c'est très bien.
18:51Surpêcher,
18:51c'est stupide.
18:52Comment est-ce qu'on fait ?
18:53Avec le monde de la pêche,
18:54pas contre eux.
18:54Comment est-ce qu'on décide ?
18:55Comment on prend ses décisions ?
18:56En fait,
18:57tout à l'heure,
18:57j'ai dit,
18:58on ne peut pas faire
18:59comme on faisait avant.
18:59Ça, c'est clair.
19:00Si on ne change pas,
19:01on aura la même situation.
19:02Le jaune s'effondre en ce moment.
19:04Le Macron est en train
19:05de souffrir en ce moment.
19:06On travaille beaucoup là-dessus,
19:06nous,
19:07avec Hittik Océan.
19:08C'est les abets de Vallée
19:08que tu connais.
19:10Il s'en va.
19:11Il est parti vers le nord,
19:12puis il est surpêché.
19:13Le cabillaud est surpêché
19:14maintenant en Europe du Nord.
19:17Quand on m'avait dit
19:17au moment de la crise
19:18de Terre-Neuve,
19:20l'amoureux a disparu.
19:21Non,
19:22on a détruit le stock de Terre-Neuve.
19:24Il est parvenu.
19:25On mange du cabillaud
19:26parce que maintenant,
19:27il vient effectivement d'Istande
19:28ou de la mer de Norvège.
19:30En ce moment,
19:30le bulot en train de souffrir,
19:32le crabe tourteau.
19:34Vous avez vu,
19:34c'est de congres récemment
19:35qu'on a eu à Concarneau.
19:36C'est tout près de chez vous.
19:37C'est qu'un perse.
19:38Qu'est-ce qui se passe ?
19:39Donc, il faut de la science
19:39pour voir ce qui se passe
19:41avec le monde de la pêche.
19:42Encore une fois,
19:43c'est super important.
19:44Comment on fait ?
19:45La forêt,
19:46il faut arrêter de la couper
19:47comme on la coupe.
19:48Le vivant s'effondre.
19:49Ça, c'est la pire des bêtises
19:50que fait l'humanité.
19:51Et puis, on empoisonne tout
19:52parce qu'on met des produits toxiques partout.
19:55Un gars que je vais vous raconter,
19:56c'est une copine
19:56qui est éco-taxicologue à Bordeaux.
19:58Elle est géniale.
20:00Madame Budzinski,
20:01Hélène Budzinski,
20:03on sort tous les jours
20:04l'état du fleuve Garonne
20:05à Toulouse et à Bordeaux.
20:07Vous verrez les pics de cannabis
20:09le vendredi soir.
20:10Mes anguilles sont malades
20:13de cocaïne.
20:15Elle est remalade.
20:16Déjà, elle s'effondre,
20:17mes anguilles.
20:18Alors, attendez.
20:20Franchement,
20:20homo sapiens,
20:21l'homme qui sait
20:22pour faire de telles bêtises,
20:23ça, c'est à Uriso quand même.
20:25Puis tous les pesticides
20:26qu'on va retrouver aussi,
20:27bien sûr.
20:28Avec M. Frérot
20:29qui est le patron de Veolia,
20:30vous savez,
20:30quand on a fait les eaux olympiques,
20:31on a fait nager les gens
20:32dans la Seine.
20:34Donc, Veolia m'avait dit
20:35« Regardez, professeur,
20:36il lisait les travaux du muséum,
20:37tu vois, Jean-Emmanuel.
20:39On avait écrit,
20:39il y a 20 ans,
20:406 poissons sauvages
20:41remontaient du Havre
20:43au Trocanéros.
20:4417 aujourd'hui.
20:46Donc, c'est bien.
20:47On est en train de dépolluer.
20:49Bah, je dis oui,
20:49mais regarde,
20:50on amène un petit flatt.
20:51Vous savez,
20:51c'est ce petit poisson plat
20:52qui remonte de la mer
20:54à l'eau douce,
20:55à Paris.
20:55Il avait un testicule
20:56et un ovaire.
20:59C'est plus si c'est une fille
21:00ou un garçon.
21:01Ça ne le plaira pas
21:01à M. Trump, d'ailleurs,
21:02ça, effectivement.
21:04Catastrophe.
21:04Donc, ça veut dire
21:05que toutes ces questions-là
21:06sont fondamentales.
21:07Les perturbateurs endocriniens
21:08fonctionnent à des niveaux
21:09extrêmement bas.
21:11On a au niveau
21:11de la phantomôle.
21:13Tu vois un peu
21:13où on en est.
21:14Tu connais bien ça.
21:15Du phantogramme.
21:17Il y en a partout.
21:17Comment est-ce qu'on fait ?
21:18Et ces molécules
21:19sont actives.
21:20Les phytoestrogènes de soja
21:22sont actifs
21:23sur les récepteurs humains.
21:24Donc, les garçons,
21:25faites gaffe à bouffer du soja.
21:26Il y a plein de questions
21:27comme ça
21:27qui sont super, super,
21:28super importantes.
21:30Toutes les urines de femmes
21:31qui prennent la pilule,
21:32aujourd'hui, on voit
21:33que les pressions changent de sexe.
21:35Les traitements anticancéreux.
21:36Bien sûr qu'il faut traiter
21:36le cancer du sein,
21:37je suis beaucoup intéressé.
21:38Le fameux tamoxyphène.
21:40C'est une horreur environnementale,
21:41ce truc.
21:42On fait pipi,
21:43il va dans la rivière,
21:43il change le sexe de mes poissons.
21:46Alors, comment est-ce qu'on fait ?
21:47Après, c'est une mesure
21:48qu'on réfléchit à prendre
21:49avec le monde médical
21:50ou vétérinaire,
21:50comme on fait.
21:52Avec les vétérinaires,
21:53j'ai un gros problème
21:53en ce moment
21:54avec l'ivermectine
21:55qui est un produit
21:56qu'on dit sur les chevaux
21:57et sur les vaches
21:57en anti-acarien.
21:59C'est une cata, ce truc.
22:00J'ai des tas de crotins
22:01dans ma forêt de Fontainebleau.
22:03Chaque tas de crotins,
22:03j'ai 20 scarabées
22:04qui sont morts.
22:06Alors, les chevaux traités,
22:07ils restent au club.
22:09Les pas traités,
22:09ils ont le droit
22:09d'aller faire un tour
22:10dans la nature.
22:11Le diable est dans le détail.
22:12Comment tous les jours,
22:13tous les jours,
22:14on regarde ces questions-là ?
22:15C'est super important, bien sûr.
22:17Et puis,
22:18le plus embêtant,
22:18c'est le climat
22:19parce que le climat,
22:19il est parti pour changer.
22:20Il va continuer à changer.
22:22Donc, il faut qu'on commence
22:24à s'adapter.
22:25Voilà, donc la question posée,
22:26c'est est-ce qu'on est en train
22:27de créer les conditions
22:28d'une nouvelle crise d'extinction
22:29parce qu'on détruit
22:30et on pollue ?
22:31On surexploite,
22:33on dissémine tout partout
22:35et le climat change trop vite.
22:36C'est ça, aujourd'hui,
22:37les questions
22:37que l'on se pose.
22:43Un mot sur le climat.
22:44Ça, c'est le travail
22:45de Valérie Masson-Delmotte.
22:46Là, vous avez les vagues de chaleur.
22:47On est en 2025.
22:49On est là.
22:502003, c'est la première
22:51grande vague de chaleur.
22:52Cette vague-là,
22:53elle va le tuer quand même
22:5418 000 Français, quand même.
22:55À Paris, à Lille,
22:56à Rennes, à Nantes,
22:58pas dans le sud de la France.
23:00Dans le sud de la France,
23:00on sait que quand il fait
23:01très chaud le matin,
23:02on n'ouvre pas les fenêtres en grand.
23:03On boit quand on dépassait
23:0470 ans de l'eau
23:05avant d'avoir soif.
23:07Alors maintenant,
23:08depuis qu'on a travaillé là-dessus,
23:09on a rafraîchi les EHPAD.
23:11Mais n'empêche,
23:11chaque vague de chaleur,
23:12chaque fois que ça se passe,
23:14c'est 1000 morts en France.
23:16De gens qui sont
23:16effectivement en fragilité,
23:18qu'on évoquait souvent,
23:19des personnes âgées.
23:20Donc c'est important.
23:21On me dit,
23:21oui, mais nous,
23:21on est dehors de l'écologie,
23:2633 degrés,
23:27ce qu'on va voir demain.
23:2933 degrés,
23:30courir, sauter, lancer,
23:31c'est impossible
23:32si la chaleur est humide.
23:34Quand vous avez 100%
23:36d'hygrométrie dans l'air
23:37à ces températures-là,
23:38vous ne pouvez pas transpirer.
23:40Vous mourrez en hyperthermie
23:41tout de suite.
23:41Ça va très très très vite.
23:44S'il fait très simple,
23:45les Américains ont pu faire
23:46des guerres en Irak, en Iran.
23:48Ils ont perdu au Vietnam,
23:49ils ont perdu au Guatemala.
23:50Ils ne savent pas se battre
23:51en forêt tropical humide
23:52avec des gamins de 20 ans
23:53qui sont chauffés
23:54depuis qu'ils sont petits
23:54durant l'hiver
23:55et ont froidi durant l'été.
23:56Ils avaient des sens
23:58de la thermorégulation
23:59complètement émoussés.
24:00Ils buvaient 9 litres d'eau
24:02par jour.
24:03Ce n'est pas de la science de base,
24:04c'est de la physiologie de base,
24:05c'est de la médecine de base,
24:06tout ça,
24:07et du bon sens.
24:10Alors voilà, malheureusement,
24:11on ne prend pas le bon chemin.
24:11Ça, c'est les chiffres
24:12janvier 2025
24:14sur nos émissions.
24:15On voyait que ça a baissé
24:16effectivement
24:17un petit peu en Europe.
24:19Même aux États-Unis,
24:20ça a baissé un peu.
24:22Mais ça explose effectivement
24:23en Chine.
24:24Et puis globalement,
24:24effectivement,
24:25on n'a jamais émis
24:26autant de CO2 qu'aujourd'hui.
24:27Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
24:29Là, dans la pièce
24:30qui est là,
24:30qu'on respire ce soir,
24:32la moitié du CO2
24:33qui est là
24:33a 100 ans.
24:35Demi-vie du CO2.
24:37Alors, qu'est-ce qu'on va faire ?
24:38On va hurler après les gens
24:39il y a 100 ans
24:39qu'on émis du CO2.
24:40Attendez,
24:40on n'en a jamais émis
24:41autant qu'aujourd'hui.
24:42Donc, comment est-ce qu'on fait ?
24:43Je vous racontais
24:44de ces moteurs thermiques
24:45qui bouffaient
24:46un litre de kérosène
24:47au kilomètre
24:47il y a 50 ans.
24:48Ce n'est pas possible.
24:50On l'a su.
24:50Comment est-ce qu'on réagit ?
24:51Comment est-ce qu'on travaille tous
24:52pour baisser
24:53notre empreinte carbone ?
24:54C'est un premier aspect.
24:56La clé, elle est claire.
24:57Il faut qu'on commence
24:57à retirer celui
24:58qu'on a émis.
24:59Et dans l'océan,
25:00l'océan nous a merveilleusement aidés.
25:02Sans lui,
25:02on serait très, très, très mal,
25:04tu sais,
25:05Isabelle.
25:06Sans lui,
25:06on serait totalement...
25:08on aurait déjà dégagé
25:09parce qu'il stocke
25:1030% du CO2 en excès.
25:12Il y a un puits de carbone,
25:13on en a parlé avec Armand
25:14tout à l'heure.
25:15Est-ce que demain,
25:15ils peuvent devenir
25:16non plus un puits,
25:17mais un émetteur de carbone ?
25:18C'est une vraie question.
25:19Je crois où ça va être
25:19la saturation.
25:21Et le corollaire
25:21qui est assez délirant
25:23pour l'océan,
25:24c'est que CO2 plus H2O
25:26fait un peu de chimie,
25:27fait un acide organique
25:28qui s'appelle
25:29l'acide carbonique
25:29et l'océan s'acidifie
25:31en ce moment.
25:32Enfin, le pH.
25:33Le pH de l'océan
25:34était à 8,18
25:34depuis toujours
25:35qu'on mesurait
25:35le pH de l'océan.
25:37Il est en dessous de 8
25:37en ce moment.
25:38Il ne sera jamais acide
25:39parce qu'il y a trop
25:39d'effets des tampons,
25:41mais ça baisse.
25:42On va arriver à 7,90,
25:437,80 et ça,
25:44ça empêche les huîtres
25:44de faire leur coquille.
25:46Ça empêche les corolles
25:46de faire leur squelette.
25:49Il y a du plancton
25:50qui est favorisé
25:50par de l'acidité
25:52et d'autres
25:52qui sont défavorisés.
25:53Donc ça va orienter
25:55les populations planctoniques
25:56vers des aspects
25:56tout à fait différents.
25:58C'est intéressant
25:58d'y réfléchir.
25:59Toute la biocalcification
26:00qui est la clé même
26:01de la vie.
26:02Raffichissez à votre squelette
26:03en ce moment.
26:05Vous vous rendez compte
26:06que vous avez un squelette ?
26:07Les cellules humaines
26:08vivantes font,
26:10utilisent du carbonate
26:11de calcium,
26:12ce qu'on appelle
26:12la croissance osseuse.
26:14Vous avez des os.
26:15Un œuf de poule,
26:16c'est magique.
26:18Le squelette du corail
26:19qu'on évoquait tout à l'heure.
26:20Les coquilles d'huître
26:21ou les coquilles de palourdes.
26:23Faites-moi un trou
26:23d'un coquille dormant,
26:24vous allez rigoler.
26:25Il faut une sacrée perceuse.
26:27C'est plus dur
26:27que de l'acier.
26:28C'est inventé
26:29par des cellules vivantes.
26:31Et cette harmonie
26:32entre le monde minéral
26:33qui était là avant
26:34et le monde vivant,
26:35c'est une des clés
26:36de la réussite
26:37de l'évolution.
26:38La bocalcification,
26:39c'est absolument extraordinaire.
26:42Elle a modifié
26:43le rail minéral
26:44puisque
26:44on connaissait,
26:46en gros,
26:47on connaît à peu près
26:476 000 espèces de minéraux
26:49sur la Terre aujourd'hui.
26:50Je vous dis
26:512,5 millions d'espèces vivantes.
26:53La moitié du minéral
26:54n'existerait pas sans la vie.
26:55C'est parce que la vie
26:56a inventé la photosynthèse,
26:57donc de l'eau liquide,
26:58encore une fois.
26:59La lumière du soleil
27:00est gratuite.
27:00Le CO2,
27:02et en échange,
27:02vous faites de l'oxygène
27:03et du sucre.
27:03Vous avez gagné.
27:05Tout est parti là-dessus,
27:06en fait.
27:06Dans des cellules du plancton,
27:07il y a 3 milliards et demi
27:09d'années.
27:10Et ça a changé
27:11le monde minéral aujourd'hui.
27:12Ça, c'est super intéressant.
27:13Ça réagit, en fait,
27:14dans tous les sens.
27:15L'agricole,
27:18nourrir 9 milliards d'humains,
27:19on est 8,
27:20sans augmenter indéfiniment
27:21les surfaces agricoles,
27:22il faut qu'on garde
27:22la biodiversité,
27:24sans gaspiller l'eau,
27:25sans pesticides
27:26et insecticides dangereux,
27:28diminuer aussi les engrais.
27:29On estime en ce moment
27:30que sur les engrais
27:31qu'on utilise,
27:33eh bien,
27:33aujourd'hui,
27:34il y a à peu près
27:3410% des cas
27:36d'ostéosporaux
27:37chez les femmes ménopausées
27:38qui viennent du cadmium
27:39en excédent aux engrais
27:40actuellement,
27:41à l'heure actuelle.
27:41Donc, c'est aussi
27:42une question intéressante
27:43qu'il faut qu'on creuse bien
27:43en ce moment.
27:44C'est important.
27:46Produire des produits sains
27:47qui n'empoisonnent pas,
27:48ne pas détruire le vivant,
27:49en tirer parti,
27:49faire de la polyculture,
27:50c'est clair,
27:51et surtout,
27:52surtout, on l'a dit,
27:53ramener de la vie dans les sols.
27:53Ça, c'est fondamental.
27:55Ramener de la vie.
27:56Si vous devez
27:56retenir deux choses
27:57ce soir,
27:58vous êtes vivant,
27:59on est fier de l'être.
28:00Pour continuer à l'être,
28:01il faut respecter les autres.
28:03Et puis, on met
28:03toutes les filles à l'école,
28:04on a dit,
28:05et on ramène de la vie
28:05dans les sols.
28:06Ça, c'est des points clés
28:07qui sont vraiment,
28:08vraiment importants.
28:12Voilà.
28:12Donc, un mot sur l'océan,
28:14le corail,
28:15les herbes méditerranéennes,
28:16les posidonies,
28:17les mangroves,
28:18la dipsy,
28:19on travaille beaucoup
28:19sur le profond.
28:20Voilà.
28:21Une plongée,
28:22ça peut être à Bénonnais
28:22ou à Bagnoules,
28:24c'est ça en ce moment,
28:24en fait,
28:24au bout de 20 minutes,
28:25attendez, quoi.
28:27Vous utilisez
28:28un sac en plastique
28:28pour ramener
28:29des tomates du supermarché.
28:3120 minutes,
28:32vous le jetez à l'eau,
28:33ça tue une tortue
28:33de 80 ans,
28:35issue de 200
28:35murs d'évolution,
28:37arrêtons !
28:38C'est une telle bêtise
28:39que ce n'est pas concevable,
28:40en fait.
28:41On est vivant,
28:42parce que je suis vivant,
28:43je fais attention aux autres
28:44et parce que je suis vivant,
28:44j'arrête de faire des bêtises.
28:46Vous verrez,
28:46c'est magique.
28:47Et rapidement,
28:48on a du plaisir,
28:49et quand on va nager,
28:50encore ici,
28:50on nettoie un peu,
28:51mais aller à Bali,
28:53aller sur les plages du Mexique,
28:55ce sont des enfers
28:56de plastique,
28:57en fait.
28:57Et là,
28:57on ne voit pas
28:57les microparticules de plastique,
28:59toutes petites.
29:01Pourquoi,
29:01donc,
29:02pourquoi est-ce que l'humain
29:02arrive à des limites ?
29:03Et ça,
29:04ça nous a beaucoup intéressé.
29:04On a fait deux papiers.
29:06Le premier,
29:06c'était un colloque
29:07au Muséum en 2010.
29:10L'humain peut-il s'adapter
29:10à lui-même ?
29:12Pour moi,
29:12le plus gros problème,
29:13c'est l'humain.
29:13L'humain vis-à-vis de lui-même
29:14et vis-à-vis des autres.
29:15Est-ce qu'on peut s'adapter
29:16à nos pratiques ?
29:17C'est une vraie question.
29:18La deuxième question,
29:19ça a été fait en 2017
29:20au Collège de France.
29:21L'humain peut-il
29:21accepter ses limites ?
29:23Confucius disait
29:24qu'on ne peut pas
29:25s'adapter à rien du tout
29:25si on n'accepte pas
29:27de réétudier
29:28et fixer nos limites.
29:30Nos limites,
29:30ça ne marche pas.
29:31Ou alors,
29:32qu'est-ce qu'on fait ?
29:32On triche.
29:34Un très bel exemple,
29:35c'est le lancement
29:36du poids olympique
29:37chez les femmes.
29:38J'ai adoré ça.
29:39Premier gag,
29:40quand j'ai cherché,
29:41on n'a aucune mention
29:43de femme
29:44qui lance un poids
29:45avant 1920.
29:47Elles ne couraient pas.
29:48Les corsets,
29:48ce n'était pas facile.
29:49Elles ne lançaient pas de poids.
29:50Elles ne sautaient pas.
29:521920,
29:52on commence à avoir
29:53les premières performances féminines.
29:55Au début,
29:55elles se lançaient le poids
29:55sur les pieds.
29:56La première qui a lancé le poids.
29:58Puis elles ont vite performé.
30:00Le drame actuel,
30:01c'est qu'aucune femme au monde
30:02ne lance le poids aussi loin
30:04que les Allemands de l'Est
30:05en 1986.
30:07Interessant, hein ?
30:09À 40 ans,
30:10les femmes jetaient le poids
30:11un mètre plus loin.
30:12On les shootait
30:13à la méthyltestostérone
30:14dans le biberon.
30:15C'est ça.
30:16Est-ce que c'est ça le progrès ?
30:17Est-ce que c'est ça
30:18qu'on donne à nos jeunes
30:19pour avoir envie
30:19de vivre le lendemain ?
30:20C'est ça la vraie question,
30:21en fait.
30:22Alors là,
30:24c'est les rendements.
30:25Alors voilà,
30:26l'humain,
30:26il y a 100 ans,
30:26il mangeait deux fois plus que nous.
30:28Là, on mange
30:283000 kilocalories,
30:29il mangeait 1500 kilocalories.
30:31Ça, c'est la survie
30:31des femmes
30:32et des garçons en dessous.
30:35En centimètre,
30:36on a gagné
30:3715 centimètres en taille,
30:39en moyenne.
30:40Vous savez quels sont
30:40les plus grands humains
30:41du monde aujourd'hui,
30:42d'ailleurs ?
30:42Hollandais et les autres ?
30:45Non, non.
30:47Ils sont européens.
30:47Hollandais et danois.
30:48Et j'ai des copains
30:49d'étudiants qui sont ici,
30:51qui font leurs thèses
30:52au muséum.
30:52Et quand le bébé
30:53naît à la pitié,
30:54il n'y en a pas un
30:55en dessous de 55 centimètres
30:56quand c'est danois,
30:57hollandais.
30:58Donc, ils sont gros.
30:59C'est intéressant.
31:00Il y a des aspects génétiques
31:01et des aspects d'alimentation
31:02bien sûr aussi de la population.
31:03Très intéressant.
31:05Au point,
31:05on a gagné 30 kilos.
31:06Alors ça,
31:07c'est moins bien
31:07parce que là-dedans,
31:08il y a quand même
31:08pas mal d'obésir.
31:0930 kilos en un siècle.
31:10On fait 30 kilos de plus
31:11en moyenne
31:12par rapport à nos concitoyens
31:13il y a un siècle
31:14qui mangeaient moins
31:15puis qui faisaient
31:16beaucoup plus d'efforts physiques.
31:18On a pris 35 ans
31:19d'espérance de vie.
31:20Ça, c'est quand même
31:20pas mal effectivement.
31:21Les progrès médicaux,
31:22mais dans quel état ?
31:23C'est la vraie question.
31:23On pourra en parler
31:24si vous voulez.
31:25On a multiplié par 7
31:26les humains.
31:27Ça, c'est beaucoup moins bien
31:28depuis 150 ans.
31:30On a multiplié par 10
31:31les rendements agricoles.
31:33Alors ça, c'est intéressant.
31:34Mais aujourd'hui,
31:35on est au taquet.
31:36Chaque année qui passe,
31:37on ne fait pas un gramme
31:38de plus de maïs,
31:39de colza,
31:40de tomates à l'hectare.
31:41C'est terminé.
31:42On est au taquet.
31:43Malgré tous ces produits
31:44qu'on utilise.
31:46Pour revenir en arrière,
31:47c'est les diminuer,
31:49puis les arrêter.
31:50Et puis bien sûr,
31:50passer par des époques
31:51de polyculture.
31:53Cultiver plusieurs plantes
31:54au même moment.
31:55Je me rappelle en Indonésie
31:56sur un volcan
31:56qui s'appelle le Merapi
31:57qui n'est pas gentil.
31:58Ils faisaient le tarot,
32:01leurs plantes de base,
32:02de la banane et des fleurs.
32:04Et ils n'ont pas de pesticides
32:05parce qu'ils n'ont pas
32:05de chance pour en acheter
32:06de toute façon.
32:07Et ça marchait très bien.
32:08Il pleut.
32:09Donc c'est vrai que tout ça,
32:10ça regardait très près en fait.
32:11Quel type d'agriculture
32:12pour demain ?
32:12C'est fondamental.
32:14Alors on peut tricher là.
32:16Ils veulent connaître
32:16des types à 2,42 mètres.
32:17Les Chinois,
32:18ils veulent essayer.
32:18On verra.
32:19Et là, ils vous disent
32:20aux États-Unis
32:20pour arrêter un mec
32:21comme ça qui fait 2,10 mètres,
32:24qui pèse 140 kilos
32:25et qui fait le 100 mètres
32:26en 11 secondes.
32:28Il me dit
32:28si tu n'es pas shooté
32:29au stéréoie d'anabolisant,
32:30on ne peut pas l'arrêter.
32:32Donc on revient
32:32à ce qu'on disait tout à l'heure
32:33sur les questions de dopage
32:34et puis de sur...
32:35Je vous coupe les jambes
32:36mais je vous les remplace
32:37pendant l'âne de titane,
32:37vous courez plus vite.
32:39Enfin, est-ce qu'on a envie
32:40de faire des choses comme ça ?
32:40C'est pour ça que le no limit,
32:42il n'est pas acceptable.
32:43On ne va pas donner envie
32:43à nos gamins
32:44de vivre demain
32:45avec des solutions
32:45comme celle-là, bien sûr.
32:48Voilà.
32:49Alors, en vieillissement en rouge,
32:50les femmes, en bleu les garçons.
32:51Le record du monde
32:52de toute catégorie
32:53qui a été identifié,
32:54travaillé,
32:54c'est Jeanne Calment
32:55qui est morte il y a 15 ans.
32:57122 ans et 164 jours.
32:59La record de Roubaix,
33:00c'est une japonaise
33:01qui a eu 116 ans
33:02au mois de mars.
33:03Je suis ça comme la prenelle
33:04de mes yeux chaque année
33:05et morte récemment Eva Morano
33:07qui m'a beaucoup,
33:08beaucoup touché.
33:09Une Romaine,
33:10c'était la dernière Romaine
33:11née au 19e siècle.
33:13Elle est morte en 2015.
33:15Donc, ça veut dire
33:16que limite,
33:16on n'est pas en train
33:17d'augmenter la vie de vie absolue.
33:18Pas du tout.
33:19En moyenne,
33:20ce qui est très clair,
33:20vous le savez tous ici
33:21dans la salle à Quimper,
33:22en fait, c'est vrai que
33:23moi, à 20 ans,
33:24je ne connaissais pas de centenaire.
33:26Maintenant,
33:26j'ai plein d'amis-femmes
33:27de mon époque,
33:28de ma génération,
33:29dont la maman
33:29est en train d'atteindre 100 ans.
33:32Beaucoup plus qu'auparavant.
33:33Pas beaucoup de garçons.
33:34À 110,
33:35il n'y a plus aucun garçon en France.
33:36Il ne reste que des femmes.
33:39Puis après,
33:40112, 113,
33:40chaque effort,
33:41on avait un type à 109,
33:42un coureur cycliste,
33:43il est parti !
33:44Donc, je n'ai pas le type à 110.
33:46Donc, on suit ça
33:46de très très près.
33:47C'est très intéressant.
33:48Regardez pourquoi ça se passe,
33:49dans quelles conditions.
33:50C'est intéressant.
33:52Alors, finalement,
33:53je vais être un peu provocateur
33:54ce soir.
33:54On a fait ça
33:54avec les copains médecins
33:55d'Hôtel Dieu à Paris.
33:57On a regardé la démographie,
33:58le nombre d'humains,
33:58la durée de vie,
34:00l'espérance de vie,
34:01ici, là.
34:02Et ici,
34:03j'ai regardé
34:04la consommation énergétique.
34:05Ça, ça va t'intéresser,
34:06ça, tu vois, Pierre.
34:07En kilowattheure,
34:09la relation est évidente.
34:12On vit vieux
34:12dans les pays
34:13où on dépense
34:13beaucoup d'énergie.
34:15On chauffe nos vieux,
34:16on les refroidit.
34:17Alors, je me suis amusé
34:19à calculer.
34:20Non, mais je rigole.
34:20Et ils prennent 10 lousous
34:22par soirée.
34:23Alors, moi,
34:23quand on faisait des ordonnances,
34:24celui-là,
34:25il me fait du bien, docteur.
34:26Bon, alors,
34:27laissez-lui, là.
34:28Enfin bon,
34:28pas possible, quoi.
34:29Et on calcule le coût.
34:31C'est simple,
34:32aujourd'hui, c'est vrai.
34:33On vit vu en Allemagne,
34:34en Italie,
34:34en Espagne,
34:35en France,
34:35au Japon,
34:36aux États-Unis.
34:38Il vit 84 et 79 en France.
34:40Au Zimbabwe, c'est 46.
34:41Un cocher parisien,
34:42c'est 46 ans.
34:44Donc, pensez aux femmes
34:45que vous voyez dans le métro à Paris.
34:46Pensez-y, une seconde.
34:48Vous n'arrêtez pas.
34:49Elles sont violées en permanence.
34:50Elles sont battues.
34:51Elles sont violentées.
34:5246 ans.
34:54Quelle vie !
34:55On les voit tous les jours.
34:56On passe à côté.
34:58Donc, ça, c'est des choses aussi
34:59qu'il faut qu'on regarde
35:00de très près, quoi.
35:01Comment est-ce que
35:01ces différences sociales
35:02amènent à ces problèmes
35:04dramatiques que l'on explique ici ?
35:06Et la durée de vie,
35:07c'est vrai qu'elle est très,
35:08très liée au confort global
35:10que l'on peut développer.
35:11Depuis qu'on s'est mis
35:11à refroidir les EHPAD,
35:12ça n'a quand même pas mal marché.
35:14Le Covid était très embêtant
35:15parce que le Covid...
35:17Un EHPAD, c'est comme un château fort.
35:19Si le virus ne rentre pas,
35:20c'est bien.
35:21S'il rentre, c'est la cata.
35:23Et donc, on a vacciné des gens
35:24en soins palliatifs.
35:25Moi, j'étais au comité d'éthique
35:26à l'époque.
35:27On ne vaccine pas des gens
35:28à 93 ans, quoi.
35:30Ils sont tous morts après,
35:31ni du Covid, ni du vaccin.
35:32Ils étaient arrivés en fin de vie,
35:33tout ça, à 93,
35:34de toute façon.
35:35C'est là que...
35:36Réfléchissons.
35:37Surtout que si on manque de vaccins,
35:38si on ne prend pas le vaccin,
35:38faisons-le.
35:39Mais si on n'en a pas si pour tout le monde,
35:40je préfère vacciner
35:41une femme enceinte,
35:42effectivement jeune,
35:43que vacciner quelqu'un
35:44qui est rendu à 95 ou 96 ans.
35:47Comment est-ce qu'on utilise
35:48ces connaissances ?
35:48Comment est-ce qu'on fait ?
35:49Et ce virus, en fait,
35:50il n'est pas méchant méchant,
35:51mais comme il mute tout le temps,
35:53il évolue 4000 fois plus vite que vous,
35:54le coronavirus 19.
35:56Ça nous a amené
35:57à faire ces vaccinations multiples,
35:58là où finalement,
35:59une, deux, trois, quatre fois,
36:01comment...
36:01Le virus de la grippe,
36:02cette année, par exemple,
36:03il a vraiment frappé des gens
36:05qui étaient vaccinés.
36:05Parce qu'on a voulu faire des économies
36:07sur la qualité du virus au démarrage.
36:09On n'a pas produit le meilleur
36:10que l'on avait.
36:11On a plein de cas en France
36:12de gens qui font en ce moment
36:13la grippe, là,
36:14et passent à un certain âge,
36:15ça peut être dangereux,
36:16lié à la qualité du vaccin initial
36:18qu'on a choisi.
36:19Ça, c'est intéressant aussi
36:20de regarder ça de très près, bien sûr.
36:22Donc, notre système, là,
36:24quand on regarde au niveau des âges,
36:26eh bien, on a peur
36:26que si on n'a pas l'énergie qu'il faut,
36:28on aille plutôt vers une diminution
36:30de l'espérance de vie
36:31que vers une augmentation.
36:33On verra.
36:34Mais c'est intéressant à regarder.
36:35En tout cas, ce n'est pas inéluctable
36:36le fait qu'on va vivre
36:37de plus en plus vieux en permanence
36:38dans les conditions actuelles.
36:39Plus les conditions de stress
36:40qui sont quand même super importantes.
36:42On disait à quelque temps
36:43aux jeunes filles,
36:44de votre âge, là,
36:45il y a 10 ans,
36:46chaque petite fille qui naît
36:47en ce moment
36:48a trois mois d'espérance de vie en plus.
36:50Ça s'arrête.
36:51L'espérance de vie en bonne santé
36:52a baissé en 2022.
36:54Donc, soyons vigilants.
36:56Encore une fois,
36:56je ne suis pas du tout là
36:57pour vous surinquiéter.
36:58Vous dire qu'il faut regarder des choses
37:00droit dans les yeux
37:01pour qu'on puisse effectivement
37:02les traiter.
37:03Effectivement.
37:05Pour conclure,
37:05qu'est-ce qu'on prévoit à long terme ?
37:07Quels sont le climat,
37:08l'eau, les déchets nucléaires,
37:10spatiaux, le CO2 ?
37:11Alors, je vois trois aspects possibles.
37:14Innovation inspired by nature,
37:16c'est effectivement la bio-inspiration
37:17et l'essence participative.
37:19Ça, c'est un beau travail qu'on a fait.
37:20On aime beaucoup ça au muséum.
37:2110 000 personnes,
37:23vous aussi dans la salle,
37:24oiseaux papillons,
37:25parce que ceux-là,
37:26ils sont faciles à reconnaître,
37:27qu'on lâche dans la nature.
37:29Ils regardent des poissons,
37:30des pêcheurs,
37:30ça peut être des médecins,
37:31des dentistes, des vétérinaires,
37:33des paysans, des pêcheurs,
37:35des agronomes,
37:35ça peut être des écologues,
37:36tout ce que vous voulez.
37:37Tout le monde peut participer.
37:38Tous les jours,
37:39par contre, il faut un protocole.
37:40Il faut aussi un protocole scientifique.
37:42J'ai même une petite fille
37:43ou un petit garçon
37:4320 minutes devant une fleur.
37:45Elle photographie ou il photographie
37:46tous les insectes
37:47qui se posent dessus en 20 minutes.
37:49Génial.
37:50On a sorti des choses extraordinaires,
37:52en fait, grâce à ça.
37:53Et là, on montre que sur 18 ans,
37:55nos oiseaux,
37:55ici à Quimper,
37:56ont fait effectivement
37:5733 km vers le nord
37:59et nos papillons
38:00114 km vers le nord.
38:02Dans un climat actuel
38:04où on perd en ce moment
38:04en France
38:05deux papillons
38:06par département
38:06par année en ce moment.
38:08Quand tu parles
38:09des valeurs des disparitions,
38:10tu vois, Isabelle,
38:11il n'est pas éteint.
38:13Il existe encore ailleurs,
38:13mais par département,
38:14on en perd deux
38:15par année en ce moment.
38:17Et ça, c'est les pesticides,
38:18bien évidemment.
38:18Et donc, si les papillons,
38:19les insectes s'en vont,
38:20les oiseaux aussi s'en vont.
38:21Quand ils sont insectivores,
38:22bien évidemment.
38:23Tout est absolument lié.
38:25Bien entendu.
38:25Science participative,
38:26ça c'est superbe.
38:27J'y crois beaucoup.
38:28Pour un degré de plus,
38:30là vous avez vu,
38:30on est à 1,6 en ce moment,
38:31on en parlait avec Armand
38:32tout à l'heure,
38:33ils devront faire
38:34250 km vers le nord.
38:35Donc on va perdre
38:36ce qu'on avait à Quimper
38:36depuis des centaines d'années.
38:38D'autres vont arriver,
38:39on va avoir des migrations
38:40du sud,
38:40on va récupérer des Maghrébins
38:42qui vont arriver effectivement
38:43de l'Afrique du nord.
38:45Génial, quoi.
38:45Ils vont repasser
38:46ceux qui sont partis
38:47vers le nord.
38:48Et ça se passe dans l'autre sens,
38:49dans l'hémisphère sud,
38:49bien entendu, évidemment.
38:52Ça, c'est de la biorespiration.
38:53Je travaille beaucoup là-dessus,
38:54ça fera notre conf
38:55pour Quimper un jour.
38:56Je préside le CEBIOS,
38:57qui est le centre d'études
38:58sur le biomimétisme
38:59et la bio-inspiration,
39:00qui est une SCIC
39:01entre une cinquantaine
39:04de laboratoires très fondamentaux,
39:05de l'INRA,
39:06de l'INSERM,
39:06du CNRS,
39:07des universités,
39:08et des grandes entreprises.
39:09L'Oréal met beaucoup de moyens,
39:12Hermès,
39:14Renault,
39:16Saint-Gobain.
39:16On travaille beaucoup avec eux
39:18et on fait
39:18de nouveaux matériaux,
39:20on fait de nouveaux systèmes
39:21biorespirés.
39:22Comment on fait le vivant
39:22face à un problème
39:24qu'il faut surmonter ?
39:26Les ouillettes d'avion
39:26ont été inventées
39:27en regardant les oiseaux.
39:29Je vais être très clair là-dessus.
39:31Nos avions volent
39:32depuis 150 ans.
39:34Les oiseaux volent
39:34depuis 150 millions d'années.
39:36Et sans les oiseaux,
39:37on n'aurait jamais inventé
39:38les avions.
39:39Vinci,
39:39quand il dessine les lentes,
39:40on est en 1512,
39:43d'abord,
39:43il a cette phrase magnifique
39:44qu'il dira, Vinci,
39:45prend tel son dans la nature,
39:47c'est là qu'est notre futur.
39:48C'est magique, en fait.
39:50Il n'a jamais conçu d'avion,
39:51mais il l'avait conçu.
39:53Les frères Wright,
39:53Jean-Marie Lebrise,
39:54ici, sur la plage du Riz,
39:55alors lui,
39:56il a à peine décollé,
39:58c'est un truc,
39:58on l'a tiré avec un cheval,
39:59le machin a fait de bon comme ça.
40:01Les frères Wright,
40:02après Clément Adair,
40:04à partir de chauve-souris,
40:05et puis on fait des avions.
40:06Et là,
40:07on va améliorer
40:07de 7 à 8 % effectivement
40:09la qualité de l'avion
40:11en énergie en moins
40:12qui est effectivement utilisée.
40:14Super intéressant.
40:16Les mécanismes,
40:17les matériaux,
40:17ce train a le plus beau CX du monde,
40:19bio-inspiré du Martin Pescher,
40:21avec son bec et sa tête,
40:22mais il est très brouillant.
40:23On fait une deuxième bio-inspiration,
40:25on va le recouvrir
40:25dans un système inspiré
40:26des plumes du hibou.
40:28Le hibou,
40:28il arrive au sol
40:29à 100 km heure,
40:30pas un bruit.
40:31S'il fait du bruit,
40:31le raton est parti.
40:33Ça marche.
40:34On a fait le train
40:34le plus rapide
40:35et le plus silencieux
40:35de la planète, en fait.
40:36Il va à 700 km heure.
40:38Complètement bio-inspiré, en fait.
40:40C'est là qu'il faut regarder
40:41comment le vivant se débrouille.
40:42Ce petit colopier en Namibie
40:43fait de l'eau en plein désert.
40:45Et lui,
40:46c'est une éponge de Méditerranée
40:47qui fait du béton armé.
40:50Génial.
40:51On s'en est inspiré
40:51pour faire certains béton
40:52des olympiques,
40:53pour baisser l'empreinte carbone
40:54des bétons du village olympique
40:56et puis effectivement
40:57des stades qu'on m'a monté.
41:00Et les relations durales établies.
41:02Voilà.
41:02Tout ce que le vivant vous fait,
41:04vous le voyez tous les jours,
41:05c'est magique.
41:05Une toile d'araignée comme ça,
41:07avec un fil de 6 mm,
41:11vous arrêtez un Airbus en vol.
41:14Vous arrêtez un Airbus en vol.
41:16Vous connaissez un élément humain
41:17capable de faire ça ?
41:18L'araignée, en fait,
41:19elle est complètement élastique.
41:21Donc, on l'a bien mobilisée
41:22par les physiciens
41:23qui ont fait le boulot.
41:24Donc, l'agent est freiné.
41:26Et puis, je reviens en arrière,
41:28ça ne casse pas.
41:30Ma libulus et ma chouchoute,
41:31vous le savez très bien.
41:32J'en parlais tout à l'heure
41:33avec Guy.
41:33Cette libellule que vous voyez tous les jours,
41:35un gramme et demi,
41:37elle vaut la 90 kmh avec 2 watts.
41:41Vous connaissez un polytechnicien
41:42qui sait faire ça ?
41:43Salut Claude.
41:46Je vais prendre un cas.
41:489 techniques de vol.
41:50Des capteurs de vol
41:51que si le vol Rio-Paris
41:52les avait eus,
41:53il ne serait pas tombé.
41:55Les fameuses sondes
41:56dont on parlait tout à l'heure.
41:57Les sondes Pitot,
41:58on en parlait ensemble.
41:58Les capteurs chouchous de la libellule.
42:01Ensuite,
42:01les capacités pour voler
42:02pendant des heures avec très peu de fioul,
42:04360 degrés, elle voit.
42:08Moi, je n'en prends pas derrière, hein.
42:09300 images à la seconde, vous en voyez 25 !
42:12L'humain, si génial, si fabuleux,
42:14la réussite de l'évolution, c'est quand même pas inintéressant, hein.
42:18Et pour terminer, la cerise sur le gâteau,
42:20ce truc-là, Guy, tu vois, est capable.
42:23Alors, j'ai un collègue qui pilote des rafales,
42:24il me dit, le rafale, quand il vire sur l'aile,
42:26ils ont des abdos d'enfer, ils sont super entraînés,
42:28c'est comme les pompiers de Paris,
42:29on en parlait hier, là, avec Guy.
42:32Super Abdo, ils vont prendre 8, 9 G.
42:35À 10 G, c'est la syncope chez l'humain.
42:37Et cracher un rafale, ça coûte sûr aux contribuables, quand même.
42:40Donc, on n'a pas trop envie d'en faire trop.
42:42Malibélule, elle prend 30 G tous les jours,
42:44depuis le carbonifère.
42:47Alors, on veut mettre du glyphosate dans la mare,
42:49ou bien un parking par-dessus,
42:51on regarde comment elle fait.
42:53Et c'est là, je veux vous émerveiller.
42:55Ce vivant, il est là, on le voit tous les jours.
42:57Le plancton de Pierrot, Malibélule,
42:59tout à l'heure, mon rat top nu,
43:01c'est absolument génial et émerveillant.
43:05Arrêtons, gardons-les avec nous,
43:08comprenons comment ils font.
43:09Le B&J, on avait le plus puissant sonar
43:11que la vie n'ait jamais inventé.
43:12On l'a détruit, il n'y en a plus, du B&J.
43:14Voilà les matériaux fabuleux sur lesquels on travaille en ce moment.
43:20Le polystyrène nous embête beaucoup,
43:21on le remplace par de la fibre de champignons,
43:23ça commence à marcher pas mal.
43:24La cornurinocéros, de la kératine,
43:27vos ongles,
43:28on le tue pourquoi ?
43:29Pour des soi-disant pouvoirs aphrodisiaques,
43:31la cornurino.
43:32Donc, quand j'étais là en Chine,
43:33j'avais dit aux femmes qui étaient là,
43:34écoutez, demandez à votre mec de se ranger les ongles,
43:37et vous verrez si ça va marcher.
43:39Je suis revenu deux ans après,
43:40vous dites, monsieur le professeur,
43:41ils seront les ongles, ça marche pas.
43:43Et elle me dit, ça marche pas mieux
43:44la cornurinocéros finalement.
43:46Donc c'est là que, regardons ça clairement en fait,
43:49c'est super important.
43:51Voilà tous ces matadots géniaux qui sont là,
43:53et c'est de la chimie magnifique.
43:54La chimie est une science qui est très aujourd'hui dévalorisée
43:56parce qu'elle est associée au progrès du pétrole
43:59et puis aussi bien sûr des pesticides.
44:02Or la chimie, c'est la science des relations entre les êtres,
44:05surtout dans l'océan.
44:07On se voit pas dans l'océan,
44:09on communique par de la chimie.
44:10Comme un tout petit coloptère,
44:11gros comme ça, qui fait 2 mm,
44:13on retrouve sa copine,
44:1430 arbres plus loin, 10 mètres au-dessus.
44:16De la chimie,
44:17il capte les phéromones de la femelle
44:18à la molécule isolée.
44:21En mer, vous avez des cas fabuleux de poissons
44:23avec des harems,
44:24et puis vous enlevez effectivement,
44:26donc il y a un mâle avec plein de femelles,
44:27vous l'enlevez,
44:28la femelle la plus âgée devient mâle,
44:30en une semaine, pas mal.
44:32Alors après on l'a mis dans la sac en plastique,
44:33donc il la voit,
44:34une femelle devient mâle.
44:36Elle élabore des molécules en permanence
44:38dans l'océan,
44:39on l'appelle des phéromones,
44:40qui empêchent la femelle la plus âgée
44:42de devenir mâle.
44:43On ne sait pas pourquoi,
44:44c'est la plus âgée qui devient mâle d'ailleurs,
44:45mais en tout cas c'est magique,
44:46c'est toujours comme ça.
44:48Ça c'est absolument fabuleux.
44:50Voilà, la plus grosse clé,
44:51ça serait la photosynthèse artificielle,
44:52qui serait la clé de demain pour l'énergie.
44:54Alors on travaille beaucoup là-dessus
44:55au Collège de France.
44:56Ce n'est pas gagné,
44:57parce que les rendements sont encore
44:58quand même pas mal bas,
44:59mais on y croit encore,
45:01faire des feuilles artificielles
45:02qui nous permettraient
45:03de récupérer de l'hydrogène.
45:06Pour terminer,
45:06je termine sur la santé publique,
45:08ça sera ma dernière partie d'exposé.
45:11Ne croyez pas qu'en abîmant l'environnement,
45:13vous ne serez pas malade.
45:14Ça c'est 300 maladies nouvelles en France
45:15depuis 1940.
45:17Un que l'autre, tu vois,
45:18300 maladies nouvelles en France,
45:20les hépatites qu'on a travaillées ensemble.
45:24C'est génial.
45:24Pourquoi ?
45:25Climat qui change.
45:26Alors on a regardé ce qui était lié à l'âge.
45:27C'est clair, on est plus âgé,
45:28donc on a des maladies nouvelles,
45:30des neurodégeniers ressortent.
45:31OK.
45:32L'exposition au soleil,
45:33les cancers de la peau,
45:34on n'allait jamais à poil
45:35sur une plage en 1940 à Quimper.
45:37Ça ne se faisait pas.
45:38Maintenant, ils y vont tous.
45:39Alors évidemment,
45:39on a quelques soucis médicaux, évidemment.
45:42Mais surtout,
45:43c'est tout ce qui est aujourd'hui
45:44lié à ces toxiques qui sont élaborés,
45:45les nouvelles infections bactériennes et virales,
45:47les maladies auto-immunes,
45:48de la thyroïde,
45:50les allergies,
45:5215% des gamins allergiques.
45:53C'était 5% il y a encore quelques années.
45:56Donc qu'est-ce qui se passe ?
45:57Pourquoi ?
45:58Comment ?
45:59Ça, c'est super intéressant,
46:00regardez, bien sûr.
46:01Et c'est mon ami Bernard Swinguedo,
46:02qui est un vieux médecin que j'adore,
46:04qui est à Paris,
46:05qui a été le président longtemps
46:06de la Société Européenne de Physiologie,
46:08cardiologue,
46:09qui est décédé il y a quelques jours.
46:11Et il dit en permanence,
46:13en fait, Bernard, il a écrit
46:14« L'humain malade de lui-même ».
46:16C'est vraiment un peu ce qui se passe,
46:17vraiment, aujourd'hui.
46:19À nouveau venu, le tigre.
46:21Alors ça, vous ne l'avez pas encore,
46:22vous allez l'avoir, je vous le garantis.
46:23D'ici 3 ans, il est chez vous.
46:25Il nous a empoisonné la...
46:26On ne peut plus prendre de café
46:27à Bergerac le soir.
46:29Alors, il est crépusculaire,
46:30il n'est pas nocturne,
46:31à Hedes albopictus.
46:32Il vient de Thaïlande.
46:34Et alors, on me disait,
46:35« Ben oui, mes professeurs,
46:36pourquoi il reste là ? »
46:37Je disais sur France Info,
46:38« Écoutez, on a des vagues de chaleur,
46:41des grosses précipitations,
46:42c'est l'équipement de Thaïlande, ça.
46:44Il s'est installé.
46:45Il nous amène la dengue,
46:46le zika, le chikungunya.
46:49On a des cas de l'Heschmanios
46:50de plus en plus présents
46:51dans les Pyrénées en ce moment.
46:53Puis à nouveau,
46:53dont je vais vous parler deux minutes
46:54pour terminer,
46:55c'est le West Nile,
46:56un virus qu'on ne connaissait pas.
46:58Il touche l'humain et le cheval.
47:00Très belle...
47:00Vous allez voir,
47:01très très belle histoire,
47:02l'histoire du West Nile.
47:04Voilà, santé des humains,
47:06santé des animaux,
47:08santé des écosystèmes.
47:09Tout ça, c'est vraiment à faire.
47:10Alors, on a lancé un gros programme
47:11au niveau de la région.
47:13La Bretagne est partie,
47:14j'en parle avec votre président,
47:16avec Thoïc.
47:17Lancé un grand programme
47:18One Health en Bretagne.
47:20On l'a fait en Occitanie,
47:21on l'a fait dans le Grand Est,
47:22on l'a fait en Nouvelle-Aquitaine
47:24et en France.
47:26Il faut que les médecins,
47:27les vétéranières et les écologues
47:28se groupent pour qu'on amène
47:29de la donnée avec des chances
47:30participatives pour déceler
47:31tous les signaux très faibles
47:33qui vont se produire
47:34qu'amènent après une épidémie,
47:35en fait.
47:37Voilà, c'est ça le système.
47:38Donc, vous avez effectivement,
47:40il faut d'éducation,
47:41de la prédiction,
47:43de la détection de ce qui se passe,
47:44un contrôle,
47:45et puis augmenter la situation
47:47dans le sens, bien sûr,
47:48des choses qui sont utiles
47:49pour l'humanité.
47:50Donc, l'écosystème,
47:51la vie sauvage,
47:53et puis les pathogènes
47:54qui sont dans les espèces vivantes
47:56domestiques et externes.
47:57Là, on voit que c'est le...
47:58On décèle quelque chose.
48:00Le spillover, c'est parti.
48:01Le Covid, c'était ça.
48:02Et tout ça est lié, en fait,
48:04à la relation entre...
48:06Il y a 60% des maladies humaines
48:07qui sont d'origine animale.
48:09Les trois quarts de nouvelles maladies,
48:10celles-là,
48:10les 940 sont d'origine animale.
48:13La rage, par exemple,
48:15les problèmes en ce moment
48:17qu'on a avec les tiques
48:18sur la mètre de Lyme,
48:20le virus du Crimée Congo
48:21qui nous préoccupe beaucoup
48:22aujourd'hui,
48:22en Nouvelle-Aquitaine aussi,
48:24par une nouvelle tique
48:25qu'on n'avait pas auparavant.
48:25Donc, ça aussi,
48:27il faut qu'on regarde,
48:28qu'on fasse attention
48:29à ce qui se passe.
48:30Voilà.
48:31Le West 9,
48:31on a beaucoup travaillé sur un virus
48:32qui entraîne chez l'humain
48:33des problèmes de méningite
48:35aiguë
48:36chez des personnes âgées.
48:37Alors, ce sont les oiseaux
48:38qui sont porteurs au départ.
48:39Les oiseaux migrateurs
48:40sont arrivés d'Afrique.
48:41Ils ont amené le virus.
48:43Alors, il y a un cycle
48:43qui se passe entre oiseaux eux-mêmes.
48:45C'est le Culex.
48:46C'est notre moussicanou,
48:46ceux qui nous embêtent le soir
48:47à quand on a depuis longtemps,
48:48qui le transmet.
48:49Ce n'est pas l'ALS,
48:49c'est le Culex.
48:51Et puis, il contamine
48:51un tas d'espèces vivantes, en fait.
48:53Premier cas d'essai,
48:54c'était à Nice,
48:54dans les années 2002-2003, par là.
48:57Et puis, il est passé des oiseaux
48:59à l'humain et aux chevaux.
49:01Les transfusions aussi,
49:02on en a amené quelques gynclos
49:03de virus de West 9,
49:05quand on ne contrôlait pas bien
49:06effectivement la qualité du sang
49:07au départ,
49:09comme les hépatites.
49:10Alors, voilà la carte
49:10qu'on travaille en ce moment.
49:11C'est cette donnée Malvie.
49:12On l'a publiée il y a 15 jours,
49:14en février.
49:16La France, gros foyer en 2023 à Bordeaux.
49:20En fait, on avait prévu, ceci.
49:22Donc, on a fait tout un relevé global,
49:24puisqu'on regarde
49:24comment ça va se produire.
49:26On y est allé.
49:277% des chevaux sont touchés
49:28en Saint-Ange.
49:297% des chevaux.
49:30Donc, c'est très prévu.
49:31On ne l'avait pas vu.
49:32Ça a démarré ici,
49:33en 2002-2003.
49:34Puis, ça se répand
49:36partout en Europe aujourd'hui.
49:37Il crée des problèmes,
49:39effectivement,
49:39aigus de méningite
49:40vraiment très sérieux
49:42chez des humains
49:42qui sont effectivement
49:43en immunité,
49:45effectivement,
49:46déficitaires.
49:48Voilà.
49:48Ça, ce sont tous les prix Nobel
49:49de médecine acquis
49:50grâce à des bestioles marines
49:52qui ne servent à rien,
49:53a priori.
49:53L'étoile de mer,
49:54par exemple.
49:55L'oursin.
49:57Lui, c'est sur les venins de...
50:00Seul prix Nobel
50:01de monégasque
50:01venin de méduse.
50:03Von Warburg travaillait
50:04sur la polyspermie.
50:06Comment un seul spermatozoide
50:07ridiculement petit
50:08rentre dans un gros
50:09ovocyte femelle ?
50:10On découvre ça grâce
50:11aux oursins,
50:12encore une fois de plus.
50:13Magnifique prix Nobel,
50:14la transmission de l'influx nerveux
50:15grâce au nerf de Calmar.
50:16Ne me demandez pas pourquoi,
50:17mais un nerf de Calmar,
50:18il est mille fois plus gros
50:19en section qu'un nerf humain.
50:21Et leur microélectrode de verre,
50:22à l'époque,
50:22fonctionne là-dessus.
50:23Ça marche.
50:24Candel, c'est les mémoires.
50:26Alzheimer,
50:27il travaille sur les cerveaux
50:29d'Aplésie,
50:29tout petit cerveau.
50:31Il découvre les bases moléculaires
50:32dans la mémoire.
50:33Timothéon,
50:34pour moi, c'est fabuleux.
50:35La molécule clé du cancer
50:36est découverte
50:37chez une étoile de mer.
50:39A Roscoff.
50:40C'est magique, en fait.
50:41Parce qu'en fait,
50:42c'est quoi un cancer ?
50:43C'est la décision par une cellule
50:44de se rediviser,
50:46alors qu'elle ne devrait pas le faire.
50:47Donc, quand on fait une biopsie
50:48et qu'on regarde au laboratoire,
50:50on fait pousser, en fait,
50:52la colonie de la cellule
50:53et puis elle s'arrête
50:54au bord de la boîte.
50:55Quand elle commence à sortir,
50:56là, c'est qu'effectivement,
50:57on est parti sur un processus
50:58qui est quand même très...
50:59qui est le cancer malin,
51:00qui est la partie maligne.
51:02Eh bien, il découvre,
51:03grâce aux étoiles de mer,
51:05deux protéines
51:06qui s'appellent une kinase
51:07et une cycline
51:08qui est associée.
51:09À l'époque,
51:10il s'appelait ça MPF,
51:11Promoting Myosing Factor.
51:12Maintenant, on sait
51:13que c'est l'association
51:13de deux protéines
51:14et qui déclenche
51:15la cancerisation.
51:16C'est toujours lié
51:16à des molécules
51:18qui contrôlent
51:18la division cellulaire
51:19ou des molécules
51:20qui contrôlent le cycle.
51:22Tous les cancers
51:22sont liés à cela, en fait.
51:24Eux, c'est des protéines
51:25de fluorescence verte de Méduse
51:26et ces trois prix Nobel-là,
51:27magnifiques,
51:28c'est le vieillissement,
51:29les mécanismes du vieillissement
51:30avec l'allongement
51:31des chromosomes.
51:32Et ça, c'est découvert
51:33chez un truc
51:33qui ne se bouffe même pas.
51:35C'est un petit silimarin
51:36qui vit à Roscoff
51:37qui s'appelle Tetraïmena
51:38dans les flaques d'eau.
51:39Eh bien, grâce à ça,
51:40comme c'est plus simple
51:41effectivement à décortiquer,
51:42on comprend
51:43de merveilleux mécanismes
51:44comme ça.
51:45Vous voyez que
51:45c'est génial, ça.
51:47Donc, ne les laissons pas partir.
51:48Gardons-les avec nous, en fait.
51:51Voilà, pour terminer,
51:52un poil du philosophie,
51:53à une époque
51:54où il n'y avait
51:54ni écologue ni écologiste.
51:55On est pendant la guerre du XIV.
52:02Transformation radicale
52:03pour un biologiste
52:04comme moi,
52:04ça s'appelle une métamorphose.
52:06Et quand on a fait
52:07les Jeux Olympiques,
52:08quand Tony Stanguet m'a dit
52:09« Gilles, créons un comité
52:10de transition écologique. »
52:11Je dis « Non, moi, je ne veux pas. »
52:13Donc, il a accepté
52:14de transformation.
52:15Il n'a pas voulu
52:15une métamorphose.
52:16Mais j'aurais bien voulu
52:17qu'on aille jusque-là
52:17à la métamorphose, en fait,
52:19de transition
52:19qu'on devrait avoir
52:20pour réussir.
52:21Les JO, c'est quand même pas mal
52:22parce que 4,6 milliards d'euros
52:23sur un événement
52:25qu'on a rendu
52:2580 millions d'euros
52:27alors que chaque fois
52:27ces événements-là
52:28arrivent à des gabegies financières.
52:30Une empreinte carbone
52:31deux fois et demie
52:31plus basse
52:32que les Jeux de Londres
52:33et de Rio.
52:35Pas un gramme
52:36d'aliments
52:36à Paris par avion.
52:39Toute l'énergie
52:39uniquement par le réseau.
52:42Aucun groupe électrogène
52:43sur aucun site.
52:44Voilà.
52:45Mais ça a été conçu.
52:46Il faut vraiment
52:46une vraie éco-conception
52:47pour qu'on puisse réussir
52:48des choses comme ça.
52:50Et je termine
52:50par mon copain Edgar.
52:52La Terre, c'est un quadrimoteur.
52:54La science, la technique,
52:55l'économie, le profit, oui,
52:57en économie capitaliste.
52:58Mais chacun de ces moteurs
52:59peut être très bénéfique
53:00ou très délétère
53:01pour l'humain.
53:02Le probable, il est quand même
53:02catastrophique.
53:03C'est vrai, tel qu'on en parle là,
53:04vous allez me dire
53:05c'est inquiétant.
53:06Mais il dit toujours
53:07le probable n'est pas certain.
53:10C'est là qu'il faut
53:10qu'on avance là-dessus.
53:12Le futur n'a jamais joué.
53:13Il faut une métamorphose.
53:14Lui, il aime bien
53:15utiliser la métamorphose.
53:16Edgar Morin,
53:16j'ai connu
53:17il y a une vingtaine d'années
53:18et il découvre l'écologie
53:20par un livre, lisez-le,
53:22qui s'appelle en fait
53:23Terre-Patrie, 1993.
53:27Au départ, il est sociologue, Edgar.
53:29Également, bien sûr,
53:30aussi un personnage incroyable.
53:31Il a été résistant.
53:32Il a fait plein de choses.
53:33De gauche, au départ,
53:34il était communiste
53:35puis il est parti
53:35après les agressions soviétiques
53:38en Europe centrale.
53:39Et puis, ça a des grands penseurs.
53:41Il travaillait à la HESS
53:42et il va dire à ce moment-là
53:43effectivement qu'il va créer
53:45la complexité.
53:46Il va comprendre
53:47que tous ces événements
53:47que je vous ai expliqué
53:48sont horriblement complexes en fait.
53:49On ne peut pas y répondre
53:50par un petit truc comme ça.
53:51C'est lui le responsable.
53:53C'est facile à résoudre.
53:54Ce n'est pas comme ça
53:54que ça marche en fait.
53:55Il comprend l'écologie
53:56superbement bien
53:57dans ce livre Terre-Patrie.
53:59Donc du coup,
53:59on lui a offert pour ses 100 ans
54:00une vingtaine de chercheurs mondiaux.
54:02Il y avait deux Français.
54:03On lui a écrit chacun un chapitre
54:04sur Terre-Patrie
54:0520 ans après justement
54:06le moment où lui
54:07avait écrit ce livre
54:08en 1993.
54:10Et il disait à Macron
54:11à force de sacrifier
54:12l'essentiel à l'urgence,
54:14on finit par oublier
54:14l'urgence de l'essentiel.
54:18Voilà, pour vous faire rêver,
54:20je vais terminer là-dessus.
54:21À quoi ça sert la biodiversité ?
54:23On me dit à rien.
54:24Eh bien regardez,
54:25réguler le climat,
54:26manger,
54:27se soigner,
54:28la moitié des médicaments
54:29dans une pharmacie
54:30sont d'origine naturelle.
54:33Respirer,
54:33on l'a vu,
54:33le pancton tout à l'heure,
54:34bien sûr,
54:35de Pierrot.
54:36S'habiller,
54:37de la soie,
54:38de la laine,
54:39du coton,
54:40on s'habille complètement
54:40avec du vivant.
54:42S'inspirer,
54:43on a vu la bio-inspiration,
54:44s'abriter.
54:4440% des origines olympiques,
54:46c'est du bois,
54:47ça n'a jamais été fait,
54:48on s'abrite aussi.
54:49Et puis c'est merveillé,
54:50c'est super intéressant.
54:51Attaque à main,
54:52l'été dernier.
54:54Et voilà,
54:54c'est ma dernière conclusion.
54:55Le vivant innove
54:56depuis toujours,
54:58pour tout le monde,
54:58y compris pour les gilets jaunes.
55:00Le vivant fait tout
55:01avec une énorme parcimonie d'énergie.
55:03On vole à 100 km heure
55:04avec 2 watts,
55:05encore une fois,
55:06aucun humain
55:06ne s'est inventé
55:07des trucs comme ça.
55:08Le vivant ne s'auto-empoisonne jamais.
55:10Il fait des poisons ultra-violents.
55:12On me dit
55:12le vivant n'est pas dangereux,
55:13vous rigolez.
55:14Mangez de laconite,
55:16vous voyez un venin de cône,
55:17vous êtes foudroyés.
55:19Mais le vivant sait
55:20les dégradés,
55:21il ne s'auto-empoisonne pas.
55:23On a 3000 molécules de pesticides
55:24qu'on a inventées,
55:25les 50,
55:26qui nous empoisonnent tous les jours,
55:27que ni le vivant,
55:28ni l'humain ne savent dégrader.
55:29C'est ça le problème aujourd'hui,
55:30en fait.
55:31Là, on travaille en Arctique,
55:33on trouve des détés
55:34qui sont interdits
55:34depuis 70 ans.
55:35Toutes les oies arctiques,
55:37les bernaches sont remplies
55:38de détés, en fait.
55:39Le lait d'Ours-Polaire,
55:40la toundra,
55:41pour combien de temps ?
55:43Le cœur des cons dans la Martinique,
55:44on leur empoisait leurs îles.
55:45Je dis on,
55:46parce que la France
55:47a donné une dérogation
55:48pour ce produit.
55:49Pour gagner 5 centimes
55:50sur les prix du kilo de banane,
55:52on leur empoisait leurs îles
55:53pour deux siècles.
55:54Ça, je suis désolé.
55:55Il faut que tous
55:56on se lève fortement contre ça.
55:57C'est inacceptable.
55:59C'est vraiment là
56:00qu'il faut qu'on réagisse.
56:01Ce n'est pas un préfet
56:01donner une dérogation
56:03pour un produit
56:04que l'on s'est dangereux.
56:05Préfet couvert par un ministre.
56:07Vous vous rappelez,
56:07responsable mais pas coupable.
56:09On est parti sur des histoires
56:10comme ça à l'époque.
56:11Alors après,
56:11ils n'ont pas voulu
56:11se vacciner la dernière fois.
56:12Évidemment.
56:13Quand on avait une confiance
56:14dans l'État de ce style-là,
56:16ça n'a pas arrangé
56:16le consentement
56:18pour se vacciner.
56:19Je reviens aux grippes
56:21de canards en ce moment
56:21chez nous.
56:22On les a vaccinés.
56:23Parce que les canards
56:24ne sont pas du tout
56:25anti-vax, les canards.
56:27C'est le proprio des canards
56:28qui ne veut pas.
56:30Ça marche superbement bien
56:31la vaccination de nos canards.
56:32Une mutation
56:33sur le H1N1
56:35qu'on a en ce moment
56:35dans les Pyrénées.
56:37La plus grande épidémie
56:38que l'humain a vécu
56:39après la peste noire,
56:40c'est le H1N1 de 1918.
56:42Entre 50 et 100 millions de morts,
56:43la grippe espagnole
56:44qui n'est ni une grippe
56:45ni espagnole.
56:47Alors on s'arrête.
56:48On regarde ça en face
56:49et puis on fait quelque chose.
56:51On a toujours un acheteur gratis
56:52pour nos déchets.
56:53Ça fait rêver une mère,
56:54ça tu vois Isabelle.
56:55Dans la nature,
56:55tu n'as pas à dépenser
56:56de l'argent pour tes déchets.
56:57Tout est compostable,
56:58récupérable.
56:59Le scarabée vient manger
57:00de la bouse,
57:00de la vache,
57:01puis c'est dégradé
57:01par autre chose.
57:02C'est génial.
57:04Il travaille
57:04dans des conditions simples.
57:05Donc ma conclusion,
57:06elle est là.
57:07Stopper une économie stupide
57:08et succédère actuelle,
57:09j'ai écrit ça il y a 10 ans,
57:10je ne change pas un mot,
57:11qui consiste à faire du profit,
57:13à gagner de l'argent,
57:13en détruisant
57:14ou sur-exploitant la nature.
57:16Et voilà,
57:17je termine vraiment là-dessus.
57:18Ça, c'est les 4 moteurs,
57:19les 4 piliers essentiels.
57:21La science n'est pas une opinion.
57:24La politique laquelle ?
57:25Je suis quelqu'un qui pense
57:26que l'écologie scientifique
57:27n'est pas du tout
57:27l'apanage des écologistes.
57:29Il faut que tous les partis politiques
57:30s'emparent de la question
57:31de l'écologie.
57:33Où qu'on soit,
57:34on ne peut pas survivre sans ça.
57:35Scientifique,
57:36les citoyens,
57:38les ONG,
57:38ça j'adore.
57:39En Bretagne,
57:39on est très fort là-dessus.
57:41Il y a plein de mouvements associatifs.
57:42On a besoin absolument
57:43de ces mouvements.
57:44Les sciences participatives
57:45et je vous surprends,
57:46les entreprises.
57:47Je vais vraiment terminer là-dessus.
57:49Si les entreprises
57:49ne s'emparent pas
57:50de ces questions-là,
57:50on ne réussira pas
57:51dans le temps qui est devant nous.
57:53Il y a quelques affreux
57:54chez lesquels je n'irai pas.
57:55Vous les avez devinés.
57:57Mais il y en a d'autres
57:58qui font...
57:59Je travaille beaucoup
57:59avec des assureurs en ce moment.
58:00C'est magique.
58:02Allez à la Maïf,
58:02allez chez AXA.
58:04J'assure que ces gens-là
58:05ont compris.
58:06Là, ils me disaient
58:06sur le marais de Redon,
58:07par exemple,
58:08ce qui s'est passé
58:08en inondation l'an dernier.
58:10C'est acceptable
58:10un an ou deux.
58:11Si tous les ans,
58:12c'est inassurable.
58:14Pensez aux Outre-mer.
58:15Les couloirs de cyclones
58:16en ce moment
58:17qui ont été déclenchés
58:18effectivement avec la remontée
58:19du niveau de la mer
58:19dans le Pacifique.
58:22Donc là aussi,
58:22il faut qu'on regarde.
58:25comment on va faire
58:26effectivement au niveau agricole,
58:27au niveau de tous les milieux.
58:29Puis les entreprises
58:30qui ont compris
58:31que le business,
58:32il est impossible.
58:33À part M. Trump
58:34et M. Musk,
58:35il n'a qu'on compris ça,
58:36que le business
58:36ne sera pas possible demain
58:37si le climat dérive
58:38complètement
58:39ou si le vivant s'en va.
58:41Et vous savez,
58:42c'est vraiment mon dernier mot,
58:43mais quand je vais
58:44dans ces entreprises-là,
58:45l'entreprise la plus vertueuse
58:46de France s'appelle
58:47Pocheco.
58:48Allez voir ce soir.
58:49Ils gagnent tous les ans
58:49le concours.
58:50Tout est incroyablement vertueux.
58:52C'est plusieurs centaines
58:53d'employés.
58:54Ils font des enveloppes.
58:55Ils sont à l'île.
58:57Pas une goutte d'eau
58:57de l'extérieur.
59:00Ils purifient le rône du ciel
59:01par une bambouserée
59:02sur l'entreprise.
59:04Pas un gramme de plastique
59:05dans l'entreprise.
59:07Toute alimentation
59:07est faite par des systèmes
59:09qui sont auto-élevés
59:10sur l'entreprise
59:11et gagnent leur vie.
59:14Donc ma conclusion,
59:14c'est de vous dire,
59:15écoutez, croyez-y,
59:16vous êtes vivants.
59:17Battez-vous,
59:18ne vous laissez pas faire.
59:19Ça, c'est super important.
59:21Et puis,
59:21la conclusion,
59:22elle est simple.
59:23Plus on respectera le vivant,
59:24mieux nous, on vivra.
59:25Sinon, ça ne se passera pas très bien.
59:26Mais je veux concleter
59:26sur une chose
59:27qui soit effectivement positive.
59:29Cette jeune fille
59:30qui me disait
59:30après une conférence,
59:32c'est terrible ce que vous dites,
59:32mais je pars avec le sourire.
59:34Merci.
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