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00:00Europe 1 soir week-end, 19h, 21h, Pascal de la Tour Dupin.
00:04Il est 20h48, on suivra effectivement cette information, que s'est-il passé sur les Champs-Elysées,
00:10le service police-justice d'Europe 1 est évidemment en train de se renseigner,
00:16nous suivrons ça et vous aurez la réponse sur Europe 1.
00:1920h48, je voudrais qu'on fasse un peu de politique française.
00:23Jordan Bardella, qui dit les choses clairement,
00:29qui dit oui, si Marine Le Pen n'y va pas, je serai candidat pour la présidentielle 2027.
00:35Moi ce qui m'étonne un peu, Philippe Guibert était dans ce studio hier soir,
00:38on parlait de Gérald Darmanin, aujourd'hui Jordan Bardella.
00:41Pardon, mais je ne sais pas si on se souvient dans quelle présidentielle
00:45on se déclare comme ça deux ans avant.
00:47Qu'est-ce que c'est que cette stratégie ?
00:50Philippe Guibert, je ne comprends pas, les auditeurs non plus.
00:52A vrai dire, il n'a pas tellement besoin de le dire,
00:55ou alors s'il a besoin de le dire, c'est qu'il a senti dans ses troupes
00:59ou dans les alentours, les marges de ses troupes,
01:02des ambitions qui pouvaient pousser ici et là.
01:05Et donc il a éprouvé le besoin de dire,
01:07voilà, je suis le plan B et moi seul suis le plan B.
01:11La seule explication que je vois...
01:12Ah, vous voyez, c'est un signal envoyé aux autres.
01:13Oui, parce que je sens, si vous voulez, la perversité de la mécanique judiciaire,
01:19c'est qu'elle, certes, le grand mérite, c'est que la cour d'appel se prononcera
01:22à l'été 2026, donc avant la présidentielle.
01:26Mais en même temps, c'est loin, c'est-à-dire que c'est dans un an et trois mois.
01:29Et donc ça veut dire que pendant un an et trois mois,
01:32rester dans l'expectative est très difficile pour le milieu politique
01:35qui ne fait que bouger dans tous les sens à l'approche d'une présidentielle.
01:39Et donc, Bardella, je pense que la seule explication qui me vient,
01:42c'est de dire, ben voilà, si ce n'est pas Marine Le Pen,
01:45ça sera moi et pas personne d'autre.
01:47Et peut-être qu'il a senti que, je ne sais pas,
01:51Marion Maréchal, d'autres, pouvaient ambitionner,
01:55ou au sein du RN, pardon, oui, tout à fait,
01:58pouvaient ambitionner de contester le fait qu'il soit le légitime plan B,
02:04qu'il soit forcément le plan B obligatoire.
02:06Pourtant Marine Le Pen l'a désigné comme tel.
02:07Oui, mais vous savez...
02:09Non, mais pour aller dans le sens de Philippe,
02:13d'ailleurs dans son explication,
02:15il dit finalement se préparer à être Premier ministre
02:17ou à être président de la République, c'est un peu la même chose.
02:20Oui, c'est ce qu'il dit dans les colonnes du Paris.
02:21Donc en effet, tout ça est absolument naturel, c'est normal,
02:24je devais être le Premier ministre de Marine Le Pen,
02:26je serais le Président.
02:27Si Marine Le Pen est empêchée,
02:28donc je suis assez d'accord avec Philippe,
02:30le fait qu'ils le disent maintenant,
02:32alors que le calendrier judiciaire n'a pas vraiment changé depuis deux semaines,
02:36ou pourquoi maintenant ou pourquoi pas dans deux semaines,
02:38il y a ça et il y a peut-être aussi l'idée de préparer ces troupes,
02:42au-delà de la question de s'imposer au milieu du personnel politique,
02:47c'est potentiellement les électeurs de les préparer aussi en raison de son âge,
02:51qui a été beaucoup évoqué.
02:53On a dit, bien sûr, 29 ans.
02:54C'est une question légitime.
02:56Voilà, c'est ça.
02:56Et donc, deux ans avant...
02:57Vos prédécesseurs disaient, mais pas du tout, il n'y a pas besoin.
03:01Bon, c'était Jules Thore, c'est Nathan Devers,
03:02qui était là, qui disait, ça ne poserait pas de problème aux Français,
03:06ce qui compte aujourd'hui, ce sont les idées.
03:07Mais moi, je pense que je suis un peu comme vous.
03:09Une présidentielle, c'est toujours une personnalité.
03:12Il y a la dimension personnelle d'incarnation,
03:15pour faire le lien avec nos discussions précédentes,
03:17est tout à fait essentielle.
03:20Donc, Bardella, ça n'égale pas Le Pen, et vice-versa.
03:22Le Pen, ce n'est pas Bardella.
03:24Non, mais la question de l'âge, 29 ans, pour être dans la République...
03:26Oui, mais justement, ça fait partie de l'équation.
03:30L'équation Bardella, elle est celle d'une certaine inexpérience.
03:35Ben oui, de la vie, tout simplement.
03:36Je ne parle pas de ce que les connaissances...
03:39La machine politique, ils connaissent, mais...
03:41L'âge n'est pas nécessairement un critère.
03:44Mais est-ce que les Français feraient confiance à un candidat de 20 ans ?
03:46En revanche, ce qui est sûr, c'est que son âge pourrait devenir
03:49une raison d'attaque dans la vie politique.
03:54C'est pour ça que je dis préparer les esprits.
03:56C'est se dire, je travaille avec cette ambition-là.
03:59Finalement, je me préparais à être Premier ministre,
04:01et ça ne dérangeait personne.
04:02Et donc, c'est le même métier, entre guillemets.
04:04C'est un peu ce qu'il dit.
04:05C'est la même préparation, etc.
04:07Donc, que personne ne s'affole là-dessus.
04:10Mais moi, je ne trouve pas, pardon.
04:11Moi, ça me choquerait plutôt de dire Premier ministre, président, c'est pareil.
04:14Pardon, c'est pas...
04:15Dans la préparation, etc., en vue de la présidentielle, c'était un travail en duo.
04:20Moi, je ne discours pas sur ce qu'il dit, mais c'est l'argument qu'il utilise.
04:25Donc, c'est vraiment, en effet, pour rendre cette solution extrêmement naturelle,
04:28à la fois si, par hasard, il y avait d'autres ambitions au sein de son parti
04:34ou du camp politique auquel il appartient,
04:36et à l'égard de ses électeurs, en disant, ne vous inquiétez de rien.
04:39Parce que, c'est vrai qu'Emmanuel Macron,
04:41il y avait eu cette idée de le rajeunissement de la présidentielle.
04:44Bon, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui vont se dire
04:46que désormais, l'âge, c'est pas forcément une qualité hors norme.
04:51C'est ni une qualité, ni un défaut en soi, l'âge qu'on a.
04:54En effet, ça peut être, en revanche, le signe d'un manque d'expérience.
04:57Et c'est évident que l'âge de Jordan Berdella sera utilisé
05:01par les uns et les autres dans une campagne présidentielle.
05:04Donc, il peut aussi avoir ça dans l'idée de se déclarer tôt.
05:08Il peut y avoir les deux raisons, mais je suis absolument d'accord avec Philippe
05:10sur l'idée de s'imposer comme l'évidence.
05:13Là, c'est où ça peut devenir perverse.
05:16Il faut toujours avoir un peu de perversité quand on songe à la politique.
05:20C'est que dans les scénarios...
05:21Ça va vous donner envie.
05:22C'est clair ! C'est quoi cette phrase, Philippe Guibert ?
05:25Mais non, mais écoutez, dans les six mois qui viennent,
05:26quelle est l'hypothèse ou le scénario le plus...
05:31le moins impossible ou le plus probable ?
05:33C'est celui d'une motion de censure, par exemple au moment du budget.
05:37Et quelle est la conséquence logique après une motion de censure ?
05:40C'est rebolote d'une dissolution.
05:42Et alors là où je...
05:43Alors c'est peut-être moi qui suis perverse, tout simplement.
05:45Quel est le candidat du RN pour Matignon en cas de dissolution ?
05:49Je ne vois pas...
05:50Marine Le Pen ?
05:51Marine Le Pen.
05:52Mais alors là, ça devient...
05:53Vous voyez, vous êtes aussi drôle que moi.
05:55Je ne dirais pas perverse.
05:56Mais je trouve que dans le calendrier,
05:59tout le monde prépare la présidentielle comme si c'était la vie politique
06:02qui était à un long flanc tranquille jusqu'en 2027.
06:05Je n'y crois pas une seconde.
06:06Je ne vois pas comment le gouvernement Bérou passe l'automne et le budget.
06:10Honnêtement, il n'y a pas de majorité à dans cette assemblée,
06:12je pense qu'il n'y en a même pas dans le pays,
06:14pour faire 40 à 50 milliards d'économies.
06:16Je crois qu'on n'y arrivera pas.
06:18Et donc, la conclusion logique, le plus probable,
06:21c'est qu'il y aura une censure à un moment donné.
06:23Parce qu'à un an des élections,
06:25les partis politiques d'opposition ne voudront pas assumer
06:28des efforts impopulaires pour les Français.
06:30Que ce soit du côté de la gauche ou du côté du RN.
06:33Donc, le scénario d'une motion de censure suivie d'une dissolution
06:37est quand même aujourd'hui,
06:40ça peut venir vraiment avant la présidentielle.
06:43Et donc, je trouve que les partis,
06:45et surtout les personnalités,
06:46c'était vrai de Gérald Darmanin hier soir,
06:49il se prépare à la présidentielle,
06:51alors que peut-être qu'il faudrait se préparer aussi
06:53à la perspective d'une dissolution d'élections législatives
06:57et qu'il va bien falloir gouverner le pays
06:59jusqu'en 2027, jusqu'à la prochaine présidentielle.
07:01Oui, c'est vrai, Charlotte Dordella s'est un peu précipitée, tout ça.
07:03C'est la raison pour laquelle il se déclare deux ans avant.
07:06C'est pour compter en vue d'une éventuelle dissolution.
07:08C'est vrai que je n'y avais pas pensé, je n'ai pas les réflexes...
07:10La perversité.
07:11Non, non, pas du tout la perversité.
07:12C'est les politiques de Philippe Ibert.
07:14Les réflexes de journaliste politique, je vois souvent mes lacunes sur ce terrain-là.
07:19Mais peut-être ont-ils finalement la même, paradoxalement,
07:23la même analyse en se disant que ça pourrait bouger
07:25beaucoup plus vite que dans deux ans
07:26et que donc, voilà, il faut s'installer
07:29avant le début d'une campagne...
07:32Ou alors ils se disent, justement, si un gouvernement est renversé,
07:35ensuite il faudra pousser à la présidentielle anticipée.
07:38C'est aussi peut-être la réflexion.
07:39Vous y croyez, la présidentielle anticipée.
07:40Moi, je ne sais pas le scénario...
07:42Ça ne me semble pas être le scénario le plus probable.
07:45Mais on ne peut pas complètement l'imiter.
07:46Décartez, bien sûr.
07:47Parce que si on a une motion de censure, une dissolution
07:50et à nouveau une absence de majorité,
07:52ça devient un peu compliqué.
07:54Oui, oui.
07:54Ça devient un peu compliqué.
07:55Oui, ça risque de...
07:56Vous pensez que ça va continuer comme ça ?
07:58Enfin, les présidents qui déclarent...
07:59La vie, son oeuvre, c'est-à-dire qu'il y a chaque jour...
08:03Ça risque de continuer comme ça.
08:04Non, mais c'est quand même incroyable, non ?
08:06Vous ne trouvez pas ?
08:06On est à deux ans de la présidentielle.
08:07Mais vous avez déjà vu ça, vous ?
08:08Cette succession de candidats à la présidentielle
08:12deux ans avant ?
08:13Non, non, ça se précipite un peu.
08:14On est d'accord, ça se précipite.
08:16Et puis surtout, il y a une vraie incertitude
08:17sur les candidats à peu près dans chaque camp.
08:19Oui, c'est ça.
08:20Même au sein de la gauche où Mélenchon a déjà...
08:23Mais on sait bien que le PS
08:24n'a peut-être pas de se ranger derrière Mélenchon.
08:26Donc, il y a une incertitude à la présidentielle.
08:29Vraiment, je ne crois pas.
08:30Oui, non, à la fin.
08:31Et donc, dans chaque camp, dans chaque bloc,
08:34il y a une incertitude sur le candidat.
08:36C'est peut-être ça qui est nouveau.
08:37C'est pour ça qu'ils se précipitent.
08:38Histoire de marquer, comme le disait Charlotte,
08:40leur territoire.
08:41On va avoir une multitude de candidats à la présidentielle.
08:44Incroyable.
08:45Donc, il va falloir faire une liste,
08:46on va avoir une vingtaine.
08:47Non, mais c'est incroyable.
08:47Enfin, moi, ça me déplace.
08:49Il faut faire une présélection.
08:50Il faut faire une présélection.
08:53Ce sera le mot de la fin.
08:54Merci beaucoup, Philippe Guibert, Charlotte Darmilas.

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