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00:00Europe 1, 11h, 13h, Pascal Praud, et vous ?
00:06Vémégis Le Sommier, bonjour !
00:08Bonjour Pascal !
00:09Comment allez-vous ?
00:10Ça va toujours pas mal !
00:11Avec une valise quasiment ouverte ou jamais défaite ?
00:15Ça m'arrive, oui, là je reviens de Roumanie en l'occurrence.
00:19Vous êtes resté combien de temps ?
00:20Je suis resté 4-5 jours, je suis allé un petit peu enquêter sur ces élections un peu étonnantes, annulées,
00:28entre le premier tour, il y a des choses très bizarres.
00:31La semaine dernière, une cour régionale a commencé à contester l'annulation,
00:37finalement ça n'a pas été retenu, on a l'impression qu'il n'y a plus de droit en fait,
00:41tout est le droit, c'est dissous, il n'y a plus rien.
00:45Vous êtes venu évidemment pour parler de cette photo historique de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky,
00:51samedi dans la basilique Saint-Pierre, en marge des funérailles du pape François,
00:54les deux hommes ont échangé assis l'un en face de l'autre,
00:57et ils ne s'étaient pas revus depuis cette fameuse séquence dans le bureau de la Maison-Blanche.
01:04Est-ce qu'on sait ce qu'ils se sont dit ? Ça a duré combien de temps d'ailleurs ?
01:07Ça a été très court, le temps exact, je ne sais pas le nombre de secondes,
01:11mais ça a été relativement court.
01:12On a même annoncé que ça s'est très bien passé,
01:16côté ukrainien on a dit ça s'est bien passé, côté américain ça s'est bien passé,
01:19ils vont se revoir dans la journée, et puis finalement Donald Trump est reparti,
01:22il a repris son avion, ils ne se sont pas revus.
01:24Mais vous avez raison de dire, ça ressemble quand même à une sorte de pardon,
01:30certains ont dit c'est un peu comme le parrain qui vient justement pardonner
01:35par rapport à ce qui s'était passé à la Maison-Blanche.
01:40Moi j'y ai plus vu quand même,
01:42le côté ça se passe sous les auspices de Saint-Pierre,
01:45les reliques d'ailleurs du saint fondateur de l'église sont en dessous dans cette église,
01:54ça se passe au moment de la mort du pape.
01:58Peut-être que ça voudra dire quelque chose pour l'avenir en tout cas.
02:01Ce qui est très intéressant c'est qu'en Ukraine ça a fait beaucoup réfléchir,
02:05il y a même un homme politique ukrainien qui a dit
02:07Donald Trump peut encore être le plus grand président de toute l'histoire américaine,
02:11il peut dépasser Kennedy avec son « je suis berlinois ».
02:17Il peut dépasser Ronald Reagan avec « faites tomber ce mur M. Gorbatchev »
02:27en venant à Kiev en souhaitant que Donald Trump vienne à Kiev et dise « je suis ukrainien ».
02:32Alors je ne sais pas si ça se passera,
02:34mais il est clair que ce qu'on peut noter quand même c'est que les choses avancent.
02:38Vous vous rendez compte, on arrive aux 100 jours du mandat de Donald Trump,
02:42alors tout n'est pas positif, on ne sait pas exactement où les choses vont,
02:47mais en tout cas cette idée de la paix a fait son chemin, moi je trouve.
02:50Et il a eu des mois assez rudes sur...
02:53Oui, vis-à-vis de Poutine.
02:54Oui, il a dit, j'ai l'impression qu'il me balade.
02:56Mais il y a Bernard Lecomte qui nous écoute, il est journaliste spécialiste du Vatican,
02:59on va parler du conclave dans une seconde.
03:01France, Vatican, deux siècles de guerre secrète.
03:04Mais Bernard Lecomte nous écoute et il dit « je souhaiterais intervenir, M. Lecomte.
03:08Pourquoi vous souhaitiez intervenir ? Bonjour. »
03:10Non, parce que je voulais...
03:12J'étais, comme vous, absolument stupé par cette photo extraordinaire
03:16de Trump et Zelensky dans la basilique,
03:18mais je voulais savoir, vous le savez bien,
03:20que ce n'est pas parce que ça se passe à Saint-Pierre-de-Rome
03:23qu'il va y avoir un miracle en Ukraine.
03:27M. Trump peut toujours dire que Zelensky commence à réfléchir à la Crimée.
03:31Non, Zelensky n'a aucune envie de lâcher la Crimée, ça n'est pas vrai.
03:36Il ne faut pas écouter Trump.
03:37Bernard, comme la ligne n'est pas extraordinaire,
03:39on va d'abord la vérifier, si j'ose dire.
03:42Est-ce qu'il peut lâcher la Crimée avec une paix possible ?
03:50Est-ce que ça peut être rapide ?
03:51Quelle est votre analyse ?
03:52Régis Le Sommier, sur Europe 1, 12h07.
03:54Disons que la question de la Crimée,
03:55elle s'est rajoutée à cette négociation,
03:58puisque ça fait partie, d'après le Wall Street Journal,
04:01du plan Trump pour la paix et pour la négociation.
04:05Donc, effectivement, Volodymyr Zelensky a répondu sur cet aspect.
04:12Trump lui a dit, d'ailleurs, la Crimée, vous ne vous êtes pas battu
04:15quand elle a été reprise par les Russes en 2014,
04:18vous n'aviez qu'à la défendre.
04:20Donc, il y a eu déjà, il y a eu des mots.
04:21A chaque fois, ce qui est très intéressant, c'est d'observer qui dit quoi, etc.
04:25Mais, moi, je pense une chose, globalement,
04:28c'est qu'aujourd'hui, Trump et Poutine discutent depuis un petit moment.
04:36L'émissaire de Trump, Steve Witkoff, était encore à Moscou il y a deux jours.
04:43Il discute sur un plan qui est bien plus large que l'Ukraine.
04:46C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Vladimir Poutine et Donald Trump
04:52sont en train d'établir les fonds baptismaux d'une relation américano-russe
04:58comme jamais on en a vu dans l'histoire.
05:01Et pour ça, je pense que Poutine pourrait céder.
05:04C'est-à-dire que la question de l'Ukraine et de sa guerre en Ukraine,
05:08à mon avis, va en dessous d'une redéfinition complète,
05:12qu'on est en train de voir sous nos yeux,
05:13de la relation entre les Américains et les Russes.
05:16Et je pense que Poutine est parfaitement conscient
05:18qu'il a là une occasion historique,
05:21de même que Zelensky est aussi parfaitement conscient
05:24que si les Américains s'en vont,
05:26parce que Donald Trump a menacé plusieurs fois,
05:29si les Américains débranchent,
05:30s'ils arrêtent de donner leur renseignement,
05:33s'ils arrêtent de fournir des armes,
05:35eh bien, l'Ukraine tombera.
05:37Ce ne sont pas les Européens
05:38qui pourront suppléer au vide laissé par les Américains.
05:42Donc, d'un côté comme de l'autre,
05:44Donald Trump conserve des cartes,
05:46conserve des choses.
05:48Et je vous dis encore une fois,
05:49il y a 100 jours,
05:50personne ou presque ne donnait un copec sur la paix en Ukraine.
05:54Aujourd'hui, elle est dans tous les esprits.
05:56Dernière chose,
05:57est-ce qu'on peut éviter la capitulation ukrainienne ?
06:01Mais si, aujourd'hui, on reste dans la configuration actuelle
06:06et que les Etats-Unis cessent d'alimenter l'Ukraine,
06:10cessent d'envoyer des armes,
06:11cessent leur renseignement,
06:12actuellement, ce n'est pas le cas.
06:14Les Etats-Unis continuent à renseigner l'Ukraine.
06:16Et c'est fondamental.
06:18Si les Etats-Unis cessent de le faire,
06:20la capitulation de l'Ukraine pourrait intervenir
06:22de façon beaucoup plus rapide.
06:23Je cite Alexei Arestovitch,
06:27qui est l'ancien conseiller,
06:28l'un des premiers conseillers de Volodymyr Zelensky,
06:31qui disait
06:31le problème, c'est que si on n'accepte pas l'accord aujourd'hui,
06:35aujourd'hui, on risque de perdre 4 régions.
06:37Dans 6 mois, on risque d'en perdre 8.
06:40Et c'est le problème aujourd'hui,
06:41c'est que dans 6 mois,
06:42peut-être l'Ukraine sera-t-elle sommée
06:44de signer un accord
06:45beaucoup plus désavantageux que celui d'aujourd'hui.

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