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Comme chaque jour, BFMTV répond à vos questions.

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Transcription
00:00Les détenus vont-ils devoir payer leur incarcération ?
00:03C'est le débat du jour, lancé par Gérald Darmanin hier.
00:06Il veut rétablir une participation financière en prison.
00:10Mathieu Kinkis, bonjour.
00:13Vous êtes président de la section française de l'Observatoire international des prisons.
00:17On a reçu pas mal de questions sur le sujet.
00:20Tout d'abord, il faut préciser que le garde des Sceaux s'appuie sur une proposition de loi
00:24qui prévoit qu'un condamné incarcéré participerait à hauteur de 25% maximum
00:29à ses frais d'extension selon ses revenus et ses ressources.
00:33Est-ce que cela vous semble réalisable ?
00:37Ce n'est pas réalisable, mais ce n'est surtout pas souhaitable.
00:40Il faut rappeler qui sont les personnes détenues, quels sont leurs itinéraires,
00:43d'où ils viennent avant d'être incarcérés.
00:45La moitié d'entre eux sont sans activité.
00:4830% d'entre eux sont dans un état, dans une situation d'hébergement précaire.
00:538% sont sans domicile fixe.
00:55Et c'est donc ces personnes-là, aujourd'hui, qu'on veut faire payer demain
00:59leurs frais de détention quotidiens avec des tomes qui sont,
01:04quand bien même elles sont misées en fonction du montant et des ressources des personnes,
01:10qui sont importantes compte tenu de leur situation.
01:13Mais on parlerait de combien par jour ?
01:17Est-ce que vous pouvez nous donner une idée ?
01:19C'est la question qu'on se pose.
01:22Et aujourd'hui, on interpelle Gérald Darmanin pour savoir à combien ils fixent
01:25le prix d'une nuit dans une prison française.
01:28Ces prisons dans lesquelles des hommes et des femmes s'entassent à 3 ou 4,
01:31dans 9 mètres carrés, ils passent 22 heures sur 24,
01:34l'un d'entre eux étant condamné à dormir sur un matelas posé par terre.
01:38Ces établissements dans lesquels il faut des mois avant de pouvoir rencontrer un médecin,
01:42des mois avant de pouvoir accéder à un travail.
01:45Seulement 30% des détenus travaillent aujourd'hui en France.
01:47Combien vaut le prix d'une nuit ?
01:49Mais alors, jusqu'en 2003, ça existait quand même, cette mesure.
01:52Est-ce que vous vous souvenez de combien ça représentait à l'époque ?
01:56Alors, jusqu'en 2003, ce qui existait, c'était une part prise sur le salaire
02:00des personnes qui travaillaient en détention.
02:03On va d'abord rappeler que les personnes qui travaillent en détention
02:05sont payées entre 25 et 45% du SMIC.
02:08On n'est pas non plus sur des sommes folles.
02:11Et par ailleurs, encore une fois, le nombre de personnes qui travaillent aujourd'hui,
02:16qui ont accès à une activité rémunérée, sont 30%.
02:18Donc, on est ici sur une mesure qui est proposée pour l'ensemble des personnes détenues,
02:24les 82 000 personnes détenues, et qui va impacter toutes ces personnes.
02:31Je vous transmets quand même une question d'un de nos téléspectateurs
02:34qui nous dit, finalement, pourquoi les contribuables
02:37devraient-ils continuer à payer pour des personnes qui ont enfreint la loi ?
02:41Et je vous la pose parce qu'elle est revenue à de nombreuses reprises, cette question.
02:45Alors, en réalité, la question, c'est de savoir qui est usager du service public pénitentiaire.
02:49Est-ce que ce sont les personnes détenues qui sont les principaux usagers ?
02:51Ou est-ce que c'est la société qui bénéficie aujourd'hui du service public
02:54de l'administration pénitentiaire ?
02:56Je crois que c'est la société qui croit que c'est le moyen d'assurer la sécurité.
03:01La justice l'a décidé.
03:03Et bien donc, il faut qu'on en paie collectivement le prix.
03:05Et encore une fois, compte tenu des conditions de détention
03:07dans lesquelles, aujourd'hui, les personnes sont incarcérées
03:10dans les plusieurs Français, c'est extrêmement choquant
03:12d'en plus leur réclamer une espèce de dîme.
03:16Le prix de l'indignité, c'est cela qu'on qualifie aujourd'hui
03:19face à cette proposition indécente de Gérald Darman.

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