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Aujourd’hui, focus sur Georgia O’Keeffe, pionnière de l’art moderne américain, qui a peint plus de 200 fleurs entre 1920 et 1950.
Mais très vite, on a cessé d’y voir des fleurs… pour y voir des s*xes 🙄

PS ‼️: Saviez-vous que c’est Alfred Stieglitz, le mari de Georgia O’Keeffe, qui a encouragé les critiques à lire ses fleurs comme des symboles sexuels ? Une stratégie de com’… que l’artiste a toujours détestée.

Sources 📚

- Peindre au corps à corps : les fleurs et Georgia O’Keeffe, Estelle Zhong mengual, Actes Sud, 2022

- https://www.centrepompidou.fr/fr/magazine/article/chez-georgia-okeeffe-le-vivant-a-hauteur-de-colibri

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Transcription
00:00Vous aussi vous avez déjà croisé un énorme relou qui pensait savoir tout mieux que vous.
00:04Ouais tu vois, celui qui t'explique ton taf, ta vie, ta vision. Le genre de personne qui te fait un
00:09peu revoir toutes tes valeurs de paix intérieures. Eh bien Georgia O'Keeffe, elle a dû supporter ça,
00:13elle, toute sa carrière. Et pas sur sa personne, sur ses oeuvres, sur son travail. Alors Georgia
00:19O'Keeffe, c'est l'une des pionnières de l'art moderne aux Etats-Unis au début du 20ème siècle.
00:23C'est aussi une des figures majeures de la première vague de l'abstraction. En gros,
00:27une girl boss de la scène artistique américaine. Et elle, ce qu'elle aime peindre surtout c'est
00:30les canyons du Nouveau-Mexique, les gratis à New Yorkais et surtout les fleurs. Beaucoup,
00:35beaucoup, beaucoup de fleurs. Alors je te parle pas des natures mortes que tu vas voir type 18ème
00:40siècle, je te parle de fleurs en gros plans. Énorme. Et ce genre de tableau, elle en peint plus
00:46de 200 entre 1920 et 1950. Mais voilà, pour beaucoup de commentateurs, ces fleurs ne sont
00:51pas juste des fleurs. Des corolles ? Des vagins. Des spadis dressés ? Des phallus. Une fleur
00:59ouverte ? Une métaphore du sexe. Oui oui, on en est là. En fait, le raisonnement d'une très grande
01:04finesse des critiques est le suivant. Une fleur, c'est un organe reproducteur. Donc ça représente
01:11forcément la sexualité. Et si c'est une femme qui peint, alors là, c'est forcément du désir féminin.
01:16Bienvenue dans la représentation à son chimique. Et voilà ce qu'elle répond Georgia Okifi à tout ça.
01:21Vous écrivez sur ma fleur comme si je pensais ce que vous pensez, mais ce n'est pas le cas. Et
01:26malgré le fait qu'elle ait nié très clairement cette lecture toute sa vie comme on peut le voir
01:29dans cette citation, bah cette interprétation elle a clairement la peau dure. Et ce n'est
01:34absolument pas que Okifi elle nie toute sensualité à son oeuvre, loin de là. Mais elle, ce qu'elle veut
01:38c'est qu'on regarde vraiment la fleur non pas comme un symbole, mais comme tout simplement une
01:43forme vivante à contempler pour elle-même. Pour ses couleurs, sa forme, sa complexité.
01:48Finalement Okifi en peignant ses fleurs avec cette échelle, elle nous fait voir le monde
01:52et la nature sous un nouvel angle. Et nous permet ainsi de remettre en question notre perception
01:56du monde et de la beauté. Alors la prochaine fois vous regardez une oeuvre, posez-vous cette
02:00question. Est-ce que je la regarde avec mes yeux ou avec le regard de la société ? Dites-moi en
02:05commentaire ce que vous en pensez et n'hésitez pas à vous abonner si vous voulez avoir plus de contenu sur l'histoire de l'art.

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