Estelle CEULEMANS - Discours en marche des festivités du 1er mai 2025 lors que la réception organisée par l'USC de Waremme.
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00:00Sud Télévision
00:01Alors merci, merci de votre accueil et d'abord, bonsoir camarades.
00:19Alors, voilà, moi je ne sais pas vous, mais moi, je trouve qu'on vit une époque formidable.
00:28Vraiment, ce n'est pas beau, mais une époque formidable.
00:33Je voudrais quand même juste me replonger quelques années en arrière, parce qu'on oublie souvent trop vite.
00:38Il y a cinq ans, il y a cinq ans, rappelez-vous où vous étiez il y a cinq ans.
00:43Il y a cinq ans, nous étions chez nous, confinés, on vivait une période qu'on appelle le Covid.
00:49La plus grande crise sanitaire qu'on ait connue depuis le lendemain de la longue guerre mondiale,
00:53on vivait tous chez nous, dans nos bulles, on parlait d'ailleurs de distanciation sociale,
01:00aussi on vivait des couvre-feux.
01:02Et à ce moment-là, les travailleurs et les travailleuses ont été considérés comme essentiels,
01:07dans de nombreux secteurs, celui de la distribution, celui des soins de santé, celui du transport, celui de la logistique.
01:13C'est eux, et en particulier elles, qui ont permis à ce moment-là au pays de tenir.
01:20À ce moment-là, c'est aussi la sécurité sociale, notre système de sécurité sociale qui a permis de tenir,
01:26que ce soit via les soins de santé ou via les systèmes de chômage temporaire.
01:30Chômage temporaire, qui, rappelons-le, est aussi une aide aux entreprises.
01:35Et pendant ce temps-là, les entreprises ont reçu aussi beaucoup d'aide pendant cette période.
01:39Et puis, une crise en chasse-une-hôte, on en a connu malheureusement le retour de la guerre aux frontières de l'Europe,
01:47la crise en Ukraine qui a déclenché la crise de l'énergie, la crise du pouvoir d'achat.
01:51Et à ce moment-là, on a à nouveau aussi aidé les entreprises, il y a toute une série d'aides,
01:57les ménages aussi pour faire front par rapport à cette crise du pouvoir d'achat et de l'énergie.
02:02Mais où en est-on cinq ans après ?
02:04Cinq ans après, alors qu'on avait dit qu'on ne vivrait plus dans le même monde après le Covid,
02:08où en est-on cinq ans après ?
02:11Eh bien, cinq ans après, malheureusement, on a le retour de ce qu'on appelle les politiques d'austérité,
02:15d'ailleurs promues et soutenues par le niveau européen.
02:19Et cette politique d'austérité, alors on pourrait dire qu'effectivement, il faut rembourser ces dettes,
02:28mais rappelons-le aussi.
02:29Ces dettes, elles ont été créées, comme je l'ai dit aussi, parce qu'on a aidé, parce qu'on a soutenu les entreprises,
02:34parce qu'en 2008, on a sauvé les banques dans une autre crise.
02:38Et c'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, effectivement, on se retrouve avec un déficit
02:42et on doit, Laurent nous impose effectivement des politiques d'austérité.
02:48Mais la question est, ces politiques d'austérité, qui va en supporter la charge ici, en Belgique ?
02:56Croient les entreprises, les épaules les plus larges ?
02:59Non, malheureusement, ce sont évidemment, et malheureusement, via la politique mise en œuvre par l'Arizona,
03:03les épaules les plus fragiles qui vont devoir supporter cette crise de l'austérité, ce retour de l'austérité.
03:11Et donc, on oublie aussi, d'ailleurs, le taxiste, qui avait été mis sur pied par le gouvernement, Michel,
03:16où on a à nouveau fait une série de cadeaux.
03:18Et malheureusement, donc voilà, il va falloir faire des coupes et des attaques budgétaires.
03:23Et qui va les porter, ces coupes et ces attaques budgétaires ?
03:26Les services publics, car on se croira tous aux Etats-Unis avec M. Musk.
03:31Parce que derrière aussi cette politique d'austérité, on a aussi des politiques d'attaques idéologiques de la part de l'Arizona,
03:39non seulement, comme je l'ai dit, par rapport aux travailleurs, par rapport aux malades, par rapport aux services publics,
03:44mais aussi par rapport à la société civile, les syndicats, les mutuels, qui sont nos contre-pouvoirs,
03:51qui sont ce qu'on appelle notre société civile aussi.
03:53Et eux, malheureusement, ils sont attaqués.
03:56Et ça, camarades, c'est inacceptable.
04:00Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on observe ?
04:02C'est que le mot « solidarité » est devenu un gros mot.
04:06Et que seuls comptent, pour l'Arizona, les principes de responsabilité individuelle de chacun.
04:12Alors, responsabilité individuelle, c'est qui ?
04:15C'est notamment les malades.
04:17Et donc, pour l'Arizona, quand on est malade, on va malheureusement avoir moins de remboursement des sept soins de santé.
04:22Quand on est malade, il va falloir faire des efforts.
04:25Et même si on est effectivement malade, et parfois malade de son travail,
04:29il va falloir retourner, soi-disant faire des efforts pour retourner travailler.
04:33Les efforts qui vont les porter aussi ?
04:35Responsabilité individuelle.
04:37Les pensionnés.
04:38Ah ben oui, il paraît qu'on vit trop vieux aujourd'hui.
04:41Et donc, qu'est-ce qu'on va faire ?
04:43On va faire des économies.
04:44Et ce sont les pensionnés d'aujourd'hui et de demain qui vont devoir payer l'addition.
04:49Ce sont aussi, et ça a été dit, les demandeurs d'emploi.
04:52Rappelons aussi que les demandeurs d'emploi, c'est quand même majoritairement des personnes qui ont perdu leur travail.
04:58Et je pense aujourd'hui notamment aux travailleurs d'Ocora, d'Audi et d'autres entreprises qui ferment,
05:05alors que parfois elles ont fait des profits, ou que parfois elles font des profits.
05:08Ces personnes qui perdent leur emploi, après deux ans, elles vont être effectivement poussées vers la sortie,
05:14en risquant de ne plus rien recevoir comme allocation.
05:19Or, dans cette réforme du chômage aussi, qui va-t-on attaquer ?
05:22On va particulièrement attaquer les femmes.
05:24On va attaquer les familles monoparentales.
05:27Parce que demain, qui va se retrouver sans revenu ?
05:30Et on parle du 1er janvier.
05:32Ce sont des mamans seules, et qui n'auront plus les moyens non plus,
05:36sauf l'aide du CPS, de pouvoir en tout cas continuer à en aider ou à soutenir leur famille.
05:42Ce sont des femmes aussi, dans un statut de cohabitant au niveau du chômage,
05:47qui vont être créées, puisqu'elles n'auront pas le droit au CPS,
05:50qui vont se retrouver en dépendance économique par rapport à leur mari.
05:53Tout ça, camarades, ce n'est pas acceptable.
05:55Ce n'est vraiment pas acceptable.
05:56Parce que la réforme du chômage aussi, elle va exclure des personnes
05:59qui, aujourd'hui, suivent des formations pour des métiers en pénurie.
06:03Et parfois, ont quitté leur emploi pour suivre des formations en métiers en pénurie.
06:07Eh bien, ce sont toutes ces personnes qui vont être touchées demain par l'Arizona.
06:10Et ce n'est pas acceptable, camarades.
06:13Alors, il y a aussi les femmes, et je l'ai dit,
06:15puisqu'on va toucher aux services publics, puisqu'on va toucher aux pensions,
06:18puisqu'on va toucher au chômage,
06:20ce sont surtout elles qui vont être touchées par les politiques de l'Arizona.
06:24Ce sont également les jeunes,
06:26les jeunes qui vont être exclus des allocations d'insertion après une année.
06:30Et les jeunes pour qui on considère qu'ils vont devoir accepter n'importe quel boulot,
06:36dans n'importe quelle condition,
06:37puisque quelque part aussi, on considère que c'est leur responsabilité.
06:40ils ne sont pas assez bien formés, ils ne sont pas assez qualifiés.
06:44Donc voilà.
06:45Ce sont aussi les travailleurs qui vont payer l'addition,
06:47parce qu'on va remettre en question notre mécanisme d'indexation des salaires,
06:52puisqu'il paraît que les salaires sont trop chers.
06:54Donc voilà.
06:55Tout ça, camarade, c'est malheureusement le menu de l'Arizona.
07:00Et ça, alors que l'Arizona avait promis notamment aux travailleurs, aux pensionnés et aux autres,
07:04d'avoir 500 euros en plus dans leur poche,
07:06et bien au contraire, c'est auprès notamment des travailleurs, des pensionnés,
07:11qu'on ira rechercher de l'argent.
07:13Tout ce qui se fait d'ailleurs en Belgique,
07:16et tout ce qui ne va pas bien en Belgique,
07:17on l'entend de plus en plus,
07:18il suffit d'entendre certains dirigeants de partis politiques,
07:22il paraît que c'est la responsabilité d'une certaine gauche.
07:27En tout cas, ce qui est sûr est une certaine gauche,
07:29mais c'est oublier que c'est les maires notamment,
07:33qui a eu le budget, les finances, depuis plus de 20 ans.
07:37Or, c'est évidemment trop facile de toujours accuser les autres sans porter sa responsabilité.
07:42Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'une certaine droite,
07:45pour ne pas dire une droite certaine, très à droite,
07:49a bien réussi son coup.
07:50Il nous fait croire d'ailleurs, par rapport aux politiques d'austérité,
07:53que, comme on disait dans les années 80 avec Mme Thatcher,
07:56« there is no alternative », il n'y a pas d'alternative,
08:00et qu'on va devoir tous se serrer la ceinture.
08:02Mais qui se serre la ceinture ?
08:03Évidemment, ni les entreprises, ni les plus riches.
08:08C'est aussi cette certaine droite qui libère de plus en plus sa parole,
08:12une parole sexiste, ça se voit malheureusement de plus en plus souvent,
08:16y compris dans la bouche du président du MR,
08:19ça se voit dans une parole libérée d'un point de vue raciste,
08:23c'est ce qui est inacceptable aussi,
08:25ou une parole insultante.
08:27Je pense à mes camarades de la GTP, dont d'ailleurs je considère toujours faire partie,
08:31il paraît d'ailleurs que les syndicalistes sont des kékés à carapilles.
08:35Ça, c'est la manière, effectivement, dont M. Boucher considère les syndicalistes
08:41qui tous les jours luttent pour les droits des travailleurs.
08:43Et c'est aussi M. Boucher qui veut mener, ou en tout cas le centre Jean-Gol,
08:48qui veut mener une guerre culturelle.
08:50Alors une guerre culturelle, c'est quoi ?
08:53Je rappelle quand même que ce mot, cette notion de guerre culturelle,
08:56elle vient de l'extrême droite.
08:59Et c'est surtout attaquer les femmes,
09:02et c'est surtout attaquer des personnes d'origine immigrée,
09:05qui pourtant sont ici, dans notre pays,
09:07et qui travaillent depuis de nombreuses années.
09:09Et cette tendance, camarades, justement, à cette droite,
09:13et à cette droitisation de la société,
09:15malheureusement, elle n'existe pas qu'en Belgique.
09:17Elle existe dans le monde, et elle existe en Europe.
09:21Où on voit de plus en plus, que ce soit aux Etats-Unis,
09:24mais que ce soit en Europe,
09:26le retour non seulement de régimes autoritaires,
09:29qui sont évidemment de très grands dangers pour notre démocratie,
09:32mais également partout, une croissance de l'extrême droite au niveau européen.
09:37Et c'est malheureusement, au niveau européen,
09:39ce avec quoi il faut vivre.
09:41Et camarades, tout ça, c'est un relant un peu des années 30.
09:45Il ne faudrait pas oublier que dans les années 30,
09:48Hitler, notamment, a été porté au pouvoir par les libéraux allemands,
09:53qui a préféré, effectivement, l'extrême droite et M. Hitler,
09:57comme chancelier en Allemagne, plutôt que la gauche.
10:00Donc on est aujourd'hui, camarades, au tournant,
10:03un tournant véritablement avec une mise en danger de non-démocratie,
10:08mais aussi de mise à mal des droits des travailleurs,
10:12parce que l'extrême droite ou la droite extrême,
10:14y compris en Belgique,
10:15elle n'aime pas les travailleurs, elle n'aime pas les travailleuses.
10:18Des remises en question des politiques sociales,
10:21des politiques aussi environnementales et climatiques,
10:24alors que de plus en plus, on voit chaque été,
10:27toute notre planète qui flambe,
10:30mais aussi des catastrophes qui sont liées au changement climatique,
10:33pour parler, quand on pense notamment à ce qui s'est passé
10:36en région Légeoise en 2021.
10:39Alors voilà, c'est pour ça que j'ai le sentiment
10:41que nous vivons une époque formidable,
10:44mais que face à cette droite ou à cette extrême droite
10:47qui est décomplexée, que fait-on, camarades ?
10:51Allons-nous rester tétanisés face aux résultats politiques
10:55des dernières élections ?
10:56Eh bien, certainement pas,
10:58parce qu'il est de notre responsabilité,
11:01de notre responsabilité d'assurer un avenir meilleur et serein,
11:05et en particulier pour nos jeunes.
11:08Et que plus que jamais, camarades,
11:10il faut être dans la radicalité.
11:13Être dans la radicalité, ça veut dire être dans nos racines,
11:16être dans nos racines par rapport à nos valeurs.
11:19Être dans la radicalité, mais être également
11:22dans la résistance et dans l'engagement.
11:26Il faut réaffirmer haut et fort quelles sont nos valeurs,
11:32que nous sommes également et d'avant tout un parti de gauche.
11:36Parce que certains, ces dernières années,
11:38ont voulu nous faire croire qu'il n'y avait plus vraiment une gauche
11:40et qu'il n'y avait pas une droite.
11:42Or, plus que jamais, nous sommes la gauche
11:44et nous sommes la vraie gauche.
11:46Et nous devons remettre en avant nos valeurs.
11:49Nos valeurs, c'est quoi ?
11:51C'est la solidarité.
11:52Nos valeurs, c'est plus juste répartition des richesses,
11:56notamment via la fiscalité, mais également la sécurité sociale.
11:59Nos valeurs, c'est la diversité et c'est la mixité.
12:02C'est l'égalité et ce sont les droits des femmes.
12:05Il faut, camarades, reprendre le combat et la résistance
12:08pour nos conquis sociaux.
12:10Parce qu'il n'y a pas d'acquis sociaux,
12:12il n'y a que des conquis.
12:13Et il y aura toujours ou une droite très programe
12:16ou des entreprises puissantes, ici ou ailleurs dans le monde,
12:21pour nous reprendre nos conquis sociaux.
12:23Notamment nos services publics, qui sont notre bien commun
12:27et notre sécurité sociale.
12:29Parce que notre sécurité sociale qui est aujourd'hui attaquée,
12:32soyons clairs,
12:33le contraire de la sécurité sociale,
12:36c'est l'insécurité sociale.
12:37Et c'est même l'insécurité de tout court.
12:39Parce que tous ceux qui vont être rejetés, notamment demain,
12:42de nos systèmes sociaux,
12:44ne rêvent pas.
12:45Ils risquent de se retrouver encore plus dans la précarité
12:49et encore plus dans l'insécurité.
12:51Camarades, aujourd'hui, demain, surtout,
12:53nous sommes le 1er mai.
12:55Le 1er mai, c'est notre fête du travail
12:57que certains essayent de nous voler.
13:00Camarades, plus que jamais,
13:01rappelons que le 1er mai, c'est notre fête,
13:04notre fête du travail,
13:05que ensemble, on est plus fort,
13:07Bon, comme les vacances !
13:10Estelle, on vient de vous entendre
13:18dans un discours assez éloquent
13:20par rapport à la situation que nous vivons en Belgique.
13:23Et donc, si on pourrait peut-être appeler
13:25aux auditeurs de Sud Télévisions,
13:27qui est un média de proximité
13:28et on travaille principalement dans la région de Ouïouarém
13:31et les 31 communes,
13:33aujourd'hui, je pense que beaucoup de gens
13:35ont vu le vrai visage du libéralisme effréné.
13:39Quelle est la différence entre le PS,
13:41le Parti Socialiste,
13:42la vision du Parti Socialiste
13:43et le libéralisme comme on le connaît aujourd'hui ?
13:47Alors, le Parti Socialiste,
13:49plus que jamais, aujourd'hui,
13:51il doit rappeler ses valeurs.
13:52Ses valeurs fondamentales, c'est la solidarité,
13:54qui malheureusement, et dans d'autres partis,
13:57et en particulier le Parti Libéral,
13:58est devenu un gros mot.
14:00C'est la solidarité,
14:02mais c'est aussi la protection des travailleurs,
14:04la protection de la sécurité sociale,
14:06la protection de nos services publics,
14:07alors qu'on assiste, au contraire,
14:09dans la politique qui est menée aujourd'hui
14:10par le gouvernement de l'Arizona,
14:12dont font partie, notamment, le Parti Libéral,
14:14mais également les engagés,
14:15à une attaque frontale,
14:17notamment par rapport aux services publics,
14:19notamment par rapport à notre sécurité sociale,
14:20mais aussi par rapport aux travailleurs,
14:22puisque les salaires sont également attaqués,
14:24la classe moyenne est également attaquée.
14:26Donc voilà, vraiment,
14:28les différences, elles sont marquées,
14:29on le sent.
14:30La casse sociale, mais au-delà de ça,
14:32la casse par rapport aux travailleurs,
14:34elle est vraiment menée par le Parti
14:36et par le gouvernement libéral aujourd'hui.
14:39Durant la campagne électorale,
14:40la dernière campagne électorale en l'occurrence,
14:42on a entendu l'EMR et les engagés
14:44revenir à plusieurs reprises,
14:45et ils ont vraiment martelé,
14:47dans tous les médias,
14:48qu'ils voulaient une différence de 500 euros
14:51entre les travailleurs,
14:53ceux qui bossent,
14:53ceux qui se lèvent tôt,
14:54et les gens qui profitent du système.
14:57Vous avez quoi à dire aujourd'hui par rapport à ça ?
15:00Alors, la seule chose qui est sûre,
15:02c'est que les 500 euros de pouvoir d'achat
15:04pour les travailleurs,
15:05ça semble être un grand mirage,
15:07parce que ça n'arrivera pas.
15:10Par contre, ce qui est sûr,
15:10c'est que l'objectif est surtout
15:12de déclasser les allocataires sociaux,
15:15et de leur enlever 500 euros, voire plus.
15:17Or, qui sont les allocataires sociaux ?
15:19Ce sont notamment les pensionnés,
15:21ce sont les demandeurs d'emploi,
15:22mais certains demandeurs d'emploi
15:24sont notamment des travailleurs.
15:25Et je m'explique,
15:27donc, de qui il s'agit ?
15:28Des personnes qui travaillent à temps partiel
15:29et qui, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix,
15:31notamment parce qu'ils travaillent dans des secteurs
15:32où on ne leur offre rien d'autre que des temps partiels,
15:34le nettoyage, la distribution,
15:37où il y a beaucoup de flexibilité,
15:38et qui, parfois, ont un complément chômage,
15:40eux aussi, il y aura une limitation dans le temps,
15:42à deux ans.
15:43Ce sont aussi, par exemple,
15:44les travailleurs qui, aujourd'hui,
15:46font du chômage temporaire.
15:48Certaines entreprises n'ont pas toujours
15:49une activité continue,
15:51et donc, on met des travailleurs en chômage temporaire.
15:53Là aussi, il y aura une suppression
15:54des assimilations pour ces travailleurs
15:57qui, effectivement, sont mis par leur entreprise
15:59en chômage temporaire.
15:59Donc, c'est aussi les travailleurs et les travailleuses
16:02qu'on attaque,
16:02et dont on attaque aussi le pouvoir d'achat.
16:05On parle aussi d'une réforme de l'indexation des salaires,
16:07et là aussi, pour des travailleuses et des travailleuses
16:09du secteur des soins de santé,
16:12mais aussi l'ensemble des travailleurs,
16:13eh bien, il y aura moins de pouvoir d'achat
16:15plutôt qu'effectivement, ce grand et beau mirage
16:17de plus de 500 euros.
16:19Ce qui est sûr, en tout cas,
16:20c'est que ce ne sont pas les travailleurs
16:21qui en verront la moindre couleur.
16:23Alors, ce qui se passe aujourd'hui, par exemple,
16:27et on l'a entendu dans les différents médias,
16:29Sud Presse notamment,
16:30ou le Journal de l'Avenir,
16:32pour ne citer qu'eux,
16:33donc, le gouvernement a pris la décision
16:36de payer les indemnités de nuit
16:39pour les travailleurs du transport et de la logistique
16:41à partir de minuit et plus à partir de 20 heures,
16:44tout simplement pour pouvoir réduire,
16:46en quelque sorte, les frais des entreprises.
16:49Et donc, finalement,
16:50les 500 euros qu'ils nous avaient promis
16:51en supplément par rapport au salaire,
16:54c'est un mensonge, c'est une illusion.
16:56Donc, c'est exactement ça.
16:58Donc, non seulement, effectivement,
17:00il n'y aura pas une réforme fiscale,
17:02en tout cas, qui permettra d'augmenter
17:03le salaire poche de manière correcte
17:05pour ces travailleurs et ces travailleuses,
17:07il n'y aura pas non plus
17:08une plus de fiscalité sur les hauts revenus
17:10ou sur des revenus du capital,
17:12notamment les fameuses plus-values boursières,
17:14mais que, par contre,
17:15il y aura des attaques très claires
17:17sur les revenus des travailleurs,
17:18vous l'avez dit aussi,
17:19plus de flexibilité,
17:20sans pour autant, justement,
17:22financer cette flexibilité.
17:23Donc, travail de nuit,
17:24travail en équipe,
17:26heures supplémentaires,
17:27c'est là qu'effectivement,
17:28on va toucher aussi
17:29aux revenus des travailleurs.
17:30Aux États-Unis, par exemple,
17:32pour ne prendre que ce pays-là,
17:33les magasins sont ouverts 24h sur 24,
17:367 jours sur 7.
17:37Est-ce qu'on se dirige
17:38avec le monde libéral
17:39dans cette direction-là ?
17:40Très, très clairement.
17:42Il paraît qu'on doit être
17:43plus concurrentiel aussi
17:44par rapport à ce qu'on appelle
17:45le e-commerce,
17:47qui, effectivement,
17:47se déroule en flux tendu
17:49et à n'importe quel autre moment.
17:51Et ça va se faire aussi
17:53puisqu'on supprime aussi
17:54le jour de fermeture des magasins.
17:55Donc, on va tous devoir travailler
17:57le week-end.
18:00Alors, la question à se poser,
18:02c'est est-ce que c'est vraiment nécessaire ?
18:03Le problème aussi du travail de nuit,
18:05qui va être de plus en plus imposé
18:07aux travailleurs et aux travailleuses,
18:08c'est qu'on sait
18:09que ça a un impact
18:09excessivement mauvais
18:11sur la santé.
18:12Alors, il y a des secteurs
18:13où on est obligé
18:14de travailler en travail de nuit,
18:15notamment dans les secteurs
18:16des soins de santé,
18:17mais le faire ailleurs
18:18là où ce n'est pas nécessaire,
18:19on sait que malheureusement,
18:20ça a des impacts
18:21sur la santé,
18:21le fait de voir ce décalage
18:23au niveau du travail
18:25entre le jour et la nuit.
18:27Et donc, notamment,
18:28ça engendre des problèmes
18:29de cancer,
18:30de cancer du sein
18:31chez les femmes,
18:32et c'est à cette société-là
18:33qu'on risque d'arriver.
18:34Alors, j'ai une autre question
18:35pour vous.
18:37Quand on est femme,
18:38avec des enfants,
18:39ou quand on est homme,
18:40avec des enfants,
18:41par exemple,
18:42on sait bien qu'aujourd'hui,
18:43beaucoup de gens
18:44sont dans des familles
18:46monoparentales,
18:48comment fait-on
18:48pour pouvoir se lever
18:50à, je ne sais pas,
18:51à 20h
18:51ou à 3h du matin
18:53parce que le monde libéral
18:54veut plus de flexibilité
18:55pour ces entreprises,
18:57comment fait-on
18:58quand on a des enfants ?
19:00On les met à la crèche
19:00à 3h du matin
19:01ou à 20h
19:02ou le samedi
19:03ou le dimanche ?
19:03Tout d'abord,
19:04le problème,
19:04c'est qu'il n'y a pas de crèche.
19:05Il n'y a pas suffisamment
19:06d'accès aux crèches
19:07ou même au système
19:09extrascolaire,
19:11finançable
19:12ou même gratuit
19:12pour beaucoup
19:13de travailleurs et travailleuses.
19:15Et donc,
19:15c'est aussi la raison
19:16pour laquelle
19:16beaucoup de travailleurs
19:17et de travailleuses
19:18sont obligés
19:19d'accepter des emplois
19:20à temps partiel.
19:20Et c'est ce que je disais
19:22tout à l'heure aussi.
19:23Le fait est qu'à temps partiel,
19:25aujourd'hui,
19:26certains bénéficient
19:27d'un petit complément
19:27au niveau du chômage.
19:28Eh bien,
19:28c'est ce qui va s'arrêter.
19:29Donc,
19:30je te donne un exemple.
19:31Une travailleuse
19:32qui travaille 18 ou 24 heures
19:34dans le secteur du nettoyage
19:36qui, aujourd'hui,
19:37ne peut pas,
19:38effectivement,
19:39accepter un travail à temps plein
19:40parce qu'elle doit pouvoir
19:41récupérer ses enfants,
19:42parce qu'il n'y a pas de crèche,
19:43parce qu'il n'y a pas
19:43de solution pour elle
19:45au niveau de la garde
19:46de ses enfants,
19:47eh bien,
19:48demain,
19:49elle sera sanctionnée
19:49et elle n'aura plus
19:50ce complément
19:51qui lui permet,
19:52effectivement,
19:52de vivre dignement
19:53et de pouvoir élever ses enfants.
19:55Donc,
19:55on sait que les drames sociaux
19:57que le MR est en train
19:58de nous préparer demain
19:59va toucher les femmes,
20:00les familles non-parentales,
20:01des personnes déjà fragilisées
20:03et des travailleurs
20:04et des travailleuses.
20:05Et les pensionnées.
20:06Et les pensionnées aussi
20:06puisque,
20:07notamment,
20:08il y aura,
20:08effectivement,
20:09plus de difficultés
20:10d'accès à la pension
20:11mais aussi
20:12un recalcul,
20:14notamment,
20:15au niveau de la pension
20:16qui va être défavorable,
20:17qui va être défavorable
20:18aux femmes
20:19et qui va être défavorable
20:20sur les plus petites pensions.
20:21Donc,
20:22finalement,
20:22tous les gens
20:23qui se sont dit
20:23« Chouette,
20:24on va gagner 500 euros en plus
20:25par rapport aux fainéants
20:27qui sont au chômage
20:28et parfois,
20:29ce n'est pas un choix.
20:30Donc,
20:30c'est une fatalité pour eux.
20:33Ils se sont fait berner
20:34tout simplement
20:35par le MR
20:36et par les engagés. »
20:37« Être au chômage,
20:38est-ce que c'est un choix ? »
20:39On va aller poser la question
20:40aux travailleurs d'Audi,
20:41aux travailleurs de Cora,
20:43à tous ces travailleurs
20:43et travailleuses
20:44qui perdent leur emploi.
20:45Alors,
20:46parfois parce que
20:46des entreprises
20:47sont en difficulté
20:47mais aussi parfois
20:48c'est un vrai choix
20:49pour les entreprises
20:50de se débarrasser
20:51ou de fermer un site
20:52alors qu'ils font
20:53beaucoup de bénéfices.
20:54Le chômage,
20:56qu'on arrête de dire
20:56et je veux dire,
20:57c'est vrai que le MR
20:58a toujours véhiculé,
20:59continue à véhiculer
21:00cette image effectivement
21:01du chômeur professionnel.
21:03On ne dit pas
21:04qu'il n'y a pas d'abus
21:05mais ce sont une minorité
21:06et malheureusement,
21:07ceux qu'on va toucher demain,
21:08c'est ceux qui sont
21:10au travail parfois,
21:11qui recherchent un emploi
21:12ou qui sont déjà
21:13à temps partiel
21:14ou qui n'ont pas
21:14la possibilité
21:15effectivement
21:15d'en avoir un temps plein
21:17et c'est malheureusement
21:17ceux-là qu'on va toucher.
21:18Alors, question qui tue,
21:20la question qui tue,
21:22c'est dans un budget national
21:24comme celui de la Belgique
21:25par exemple,
21:26qu'est-ce que ça représente
21:271000 chômeurs ?
21:29Au niveau du budget ?
21:31Alors, je vais essayer
21:33de donner un exemple.
21:35En fait, ça dépend.
21:36Ça dépend effectivement
21:37du niveau de l'allocation
21:38de chômage.
21:38Je ne sais pas si c'est tellement
21:39une question qui tue.
21:40Mais il y a une chose
21:41qui est sûre,
21:41c'est qu'aujourd'hui,
21:42le budget du chômage
21:44au niveau fédéral,
21:46c'est 6 milliards d'euros.
21:47Le budget de l'incapacité de travail,
21:49donc le nombre de personnes
21:50qui sont en maladie de longue durée,
21:52soit parce qu'ils ont
21:53un vrai problème de santé
21:54comme le cancer,
21:55soit parce que parfois
21:56ils sont malades
21:57à cause de leur travail
21:58et c'est notamment
21:59tout ce qu'on appelle
21:59les problèmes de burn-out,
22:00de stress au travail,
22:01où les personnes se sont brûlées
22:03ou cramées au niveau du travail
22:04et c'est ce qui est en train
22:05d'exploser pour le moment,
22:06la question de la santé mentale
22:07au travail.
22:08Aujourd'hui,
22:09ce budget de maladie de longue durée
22:10est le double de celui
22:11du budget du chômage.
22:13Et donc le problème
22:14n'est plus tellement le chômage,
22:15mais surtout le budget
22:17des maladies de longue durée,
22:19où là aussi,
22:20l'EMR a décidé
22:21qu'il fallait donner
22:22un grand coup de pied
22:23dans le cul
22:23et obliger les personnes
22:25qui sont en maladie
22:26de retourner travailler.
22:27Alors, évidemment,
22:28tout ça a l'air toujours simple,
22:29on regarde toujours ceux
22:30qui abuseraient du système,
22:32mais demain,
22:33si vous êtes malade,
22:34si vous avez un cancer,
22:35si vous avez une maladie
22:35de longue durée,
22:36si vous avez aussi été usé
22:38par votre travail,
22:39notamment ce qu'on appelle
22:40tout ce qui est
22:41troubles musculosquelétiques,
22:43retourner travailler
22:43dans n'importe quelle condition,
22:45ça va être extrêmement compliqué.
22:47Merci beaucoup Estelle
22:48pour ces explications.
22:50Je vous en prie.
22:51Et pour avoir répondu
22:52aux questions de Sud Télévisions,
22:53votre média de proximité.
22:55Merci beaucoup.
22:56Merci à vous.
22:56Sud Télévisions.