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00:0013h, 14h, l'Europe 1 13h, l'Europe 1 13h, dernière partie à 13h46 sur Europe 1.
00:06Vous écoutez Céline Giraud, le chroniqueur politique Olivier Lartigol et le journaliste Yvan Youffol.
00:10Et si vous n'avez pas lu le journal du dimanche, dépêchez-vous, lisez cette interview de Jules Torres de François Bayrou dans les colonnes du journal du dimanche
00:19qui propose de soumettre à référendum le budget 2026.
00:22Alors l'opposition n'a pas manqué de qualificatifs pour fustiger cette idée.
00:26Écoutez Jean-Philippe Tanguy, député RN, qui était donc l'invité d'Europe 1 et CNew ce matin.
00:31Et pour lui, la proposition de François Bayrou pour ce référendum n'a aucun sens.
00:35Je constate les méfaits du goupil Bayrou qui, chaque matin, va dans le poulailler de la République pour prendre une poule
00:43et s'en aller gagner une journée de plus, se repêtre de la République.
00:48Donc ce référendum n'a aucun sens.
00:49Le budget, c'est la transcription financière de toutes les politiques de la nation.
00:54Et donc, ça s'appelle une élection législative.
00:58Puisque si on consulte les Français sur la politique de tout le gouvernement,
01:01eh bien, c'est-à-dire qu'on demande aux députés de choisir.
01:04Et donc, c'est une dissolution qu'il faut et c'est une élection législative.
01:07Donc en fait, M. Bayrou veut gagner du temps, mais s'il veut consulter les Français sur le budget,
01:12eh bien, il faut dissoudre et il faut des élections législatives anticipées.
01:15Et sans doute, cette fois, enfin, on pourra choisir Jordan Bardella comme Premier ministre.
01:19Jean-Philippe Tanguy, ce matin sur Europe 1 et CNews, Olivier D'Artigol, Maître Renard.
01:23L'affaire est simple.
01:24Le Premier ministre n'a pas de majorité parlementaire ni de majorité relative
01:29lui permettant de se dire que les textes budgétaires de l'automne,
01:32à savoir le projet de loi de finances 2026 et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
01:38pourraient passer.
01:40tout simplement parce que tous les partis ont des lignes rouges, ont des totems,
01:45et qu'ils ne voient pas donc la voie de passage.
01:47Donc il fait ça à dessein, c'est-à-dire qu'il se dit que c'est pour gagner du temps, c'est quoi ?
01:49Il le dit d'ailleurs assez nettement, ça se dit, c'est-à-dire qu'il ne passera pas l'automne.
01:54Donc il a sorti cette proposition comme une forme de martingale,
01:58ça a créé la surprise, le président de la République n'en était pas informé.
02:01Il y a un débat entre les constitutionnalistes pour savoir, c'est l'article 34 de mémoire à l'article 11,
02:07pour savoir si on peut mettre la question budgétaire qui relève normalement de la souveraineté du Parlement
02:15dans le champ du référentiel.
02:15Mais quelles questions on pose aux Français dans ces cas-là ?
02:17Alors là-dessus, il dit je proposerai un plan global,
02:22un plan global comme on a eu à se prononcer sur le traité constitutionnel européen en 2005.
02:26C'était un texte assez charpenté.
02:29Donc il proposera un plan global sur deux sujets,
02:33la purement des comptes publics, donc le budget,
02:35aller chercher ces 40 milliards d'économies
02:37et sur la question de la production de mémoire sur le travail en France.
02:41Et donc cette proposition-là serait soumise à référendum.
02:45Attention, si le président le décide...
02:48Oui, parce que pour l'instant, effectivement, le président n'était pas courant.
02:50Alors ça faisait deux semaines qu'il travaillait sur ce projet, semble-t-il, selon nos informations.
02:54Yvan Riaouffol, ça veut dire qu'il a acté, que son budget ne passerait pas, en fait ?
02:59Moi, je vois ça d'abord comme étant une mascarade démocratique
03:02qui est à mettre en parallèle à cette initiative du président de la République
03:05qui, sur un autre sujet, celui des rythmes scolaires, veut également relancer...
03:08Oui, alors pour l'instant, les référendums, c'était que sur des sujets de société.
03:10C'est convention citoyenne.
03:11Non, mais justement, c'est fait pour pallier ce manque d'expression démocratique,
03:16que ce soit par référendum ou par convention, etc.
03:18Et d'ailleurs, Riaouffol le dit même dans son interview,
03:21il prend lui-même, il prend la mesure, effectivement, de l'effondrement du monde politique
03:25puisqu'il dit des partis politiques, ce sont des partis discrédités.
03:29Donc, c'est un acte, c'est un SOS qui est lancé par Riaouffol sur son propre naufrage.
03:34D'abord, s'il avait à lancer ce référendum, et si, par aventure, ce référendum était refusé,
03:39ce qui risquerait d'être là, il serait obligé de partir.
03:41Donc, ça me paraît être complètement illogique.
03:43Et puis surtout, dans ce même interview, il décrit d'une manière très alerte,
03:47effectivement, ce qu'est l'explosion en chaîne de la société.
03:51Il évoque donc des guerres de religion.
03:52Or, on pourrait comprendre qu'avec ce raisonnement-là,
03:55il pourrait dire qu'il y a une urgence à faire un référendum
03:57sur précisément le sujet interdit, qui est celui de l'immigration de masse.
04:00Or, précisément, il n'en parle pas.
04:02Donc, on est dans la mascarade, on est dans la fiction,
04:05on est dans le gadget, on est dans la parlotte, on est dans la jactance.
04:08Mais on n'arrive pas, toujours pas, à poser les vrais problèmes qui sont ceux des Français.
04:11Avec quand même un sujet.
04:12Le sujet, c'est celui de notre démocratie.
04:14Il n'y a pas eu de référendum en France depuis 20 ans.
04:19Et le résultat du dernier référendum,
04:22le peuple français dit non à 55%.
04:25Les gouvernants font oui derrière le traité de Lisbonne.
04:28Premier point.
04:29Deuxième point, depuis 2017, c'était dans ses engagements de campagne,
04:32Emmanuel Macron a dit qu'il passerait par la voie référendaire.
04:35Il expliquait ça comme étant de respiration démocratique au mi-terne,
04:39comme dans un mandat américain.
04:41Sauf qu'il n'a pris l'initiative d'aucun référendum depuis 2017.
04:45Et pourquoi ?
04:46Il s'était engagé à prendre...
04:47Pourquoi il n'en prend pas ?
04:47Parce que c'est très bien que le peuple a refusé.
04:49Il s'était engagé à préciser sur quel sujet il allait proposer ses référendums.
04:54C'est passé par...
04:55C'était là encore, il est passé de sujet à l'autre.
04:58Avec un seul problème.
04:59On peut critiquer la proposition Bayrou sur une voie référendaire pour le budget.
05:04Mais la voie parlementaire peut ne pas doter notre pays d'un budget pour 2026.
05:10On sait que la crise Barnier est venue sur le fait qu'il a été censuré sur le budget.
05:15Donc est-ce qu'il y aura un budget en 2026 ?
05:17Et comment ?
05:18Peut-être que la situation est d'ingouvernable.
05:21Jean-Philippe Tanguy qui dit que c'est Goupil qui va dans le poulailler.
05:24C'est Renard rusé.
05:25Goupil, c'est le Renard.
05:26Est-ce qu'il n'est pas rusé justement ?
05:27Est-ce que ce n'est pas une stratégie finalement d'avoir un coup d'avance ?
05:30En disant j'ai proposé un référendum et vous n'en avez pas voulu.
05:32Et finalement je ne peux que dégainer le 49.3.
05:35Sa ruse m'a échappé.
05:36Alors peut-être elle aurait été le plus rusée que ceci.
05:38Non mais en tout cas sur l'objectif d'un désendettement de l'État.
05:41Ce qui a été sa marotte très légitime.
05:45Je l'applaudis parce qu'il a raison de le dire.
05:46Simplement il ne fait rien pour ceci.
05:49Je n'ai pas entendu proposer des économies.
05:51Certainement pas l'économie sur par exemple son grand...
05:55Alors il en proposera la mi-juillet.
05:57Oui il en aura son plan à mi-juillet.
05:58Il prenne son temps et il a raison.
06:00Alors qu'on sait très bien de quoi il pourrait...
06:01Où il pourrait faire des économies.
06:03Même symboliquement sur le plan, cette structure du plan qu'il présidait auparavant.
06:07Et qui ne sert à rien.
06:08Enfin en tout cas pas à grand chose.
06:09Et qui paye beaucoup d'argent.
06:11Mais donc encore une fois je ne fais plus confiance à ce monde politique.
06:15Qui s'effondre sous nos yeux.
06:16Est-ce que nous allons vivre maintenant d'une manière assez pénible.
06:20Pendant ces deux ans qui viennent, si ça va jusqu'au bout.
06:22Ça va être ce lent effondrement effectivement d'un monde politique immobile.
06:26Qui n'est condamné maintenant qu'à user de mots.
06:28Et de mots creux qu'il va envoyer comme des ballons de sauvetage.
06:31Comme des ballons de secours.
06:32Et en attendant qu'une rupture enfin s'installe.
06:35Avec un nouveau monde politique qui viendra remplacer ce vieux monde.
06:38Qui ne sait plus émettre d'idées.
06:40Qui ne produit plus d'idées.
06:41Pour conclure Olivier d'Artigolle.
06:43Vous qui connaissez bien le personnage.
06:45Il tente d'incarner depuis qu'il est là une autre voie.
06:48Celle d'un fils de paysan.
06:50Posé.
06:51Proche des français à l'écoute.
06:52Quelqu'un qui fait des concessions.
06:54Mais ça ne prend pas.
06:55Ça ne prend pas.
06:56Parce que peut-être que la situation est ingouvernable.
06:58Il a consacré sa vie politique pour accéder à ce type de responsabilité.
07:03Mais il y arrive dans un moment politique, parlementaire, sociétal.
07:08Presque moral j'ai envie de dire.
07:09De très grande crise.
07:10Alors, bien évidemment, la méthode Bayrou peut être discutée.
07:16Le lait.
07:16Elle peut être critiquée.
07:17Le lait.
07:17Y compris même au sein du socle commun.
07:20Mais ce qu'on ne perçoit pas trop.
07:24C'est la manière dont un budget pourrait passer par le chemin traditionnel.
07:29Donc le gouvernement Bayrou peut tomber.
07:31S'il n'y a pas d'autre chose qui arrive dans le paysage à l'automne sur ces textes budgétaires.
07:36Cela amènerait à un autre gouvernement.
07:39Pas forcément une dissolution.
07:41Mais Emmanuel Macron peut nommer un autre Premier ministre.
07:44Par exemple, M. Lecornu.
07:46Il peut survivre comme ça pendant deux ans.
07:47Par exemple, M. Lecornu qui était son choix avant que François Bayrou soulève la table pour être nommé.
07:53Mais M. Lecornu se retrouverait dans la même équation parlementaire.
07:55Il faut bien comprendre une chose, c'est que nous vivons une période révolutionnaire.
08:00Or, nous n'avons pas de révolutionnaire.
08:01C'est ça.
08:02Nous avons une révolution.
08:04La révolution du réel.
08:05La révolution des œillères.
08:06Appelez-la comme vous voulez.
08:06La révolution du bon sens.
08:07Mais il n'y a pas de révolutionnaire.
08:09Et donc, c'est ceci qui est terrible.
08:10C'est le peuple qui est amené à suppléer les carences d'un monde politique qui est en faillite depuis 1950.
08:14Donc, ça légitimerait la voie référendaire si on donne la parole au peuple.
08:17Bien sûr, si vous donnez la parole sur des sujets qui intéressent les Français, mais pas sur des artifices.