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00:00Ici Occitanie, jusqu'à 9h, ici matin.
00:04Mardi 6 mai, 8h moins le quart, c'est l'heure de votre quart d'heure toulousain dans lequel vous avez la parole.
00:08Chaque matin, est-ce que vous trouvez que l'état des routes se dégrade autour de chez vous ?
00:12Vous appelez Fanny, 05 34 43 31 31, avec le kit main libre, on est d'accord.
00:17Et on pose la question à votre invité Jeanne-Marie Marco.
00:20Bonjour Christophe Bex.
00:21Oui, bonjour et merci à Ici Occitanie de m'accueillir ce matin.
00:26Député de la France Insoumise de la 7ème circonscription de la Haute-Garonne,
00:29celle de Muret, Cugno, Carbone.
00:31On vous invite parce que l'état se demande comment financer nos transports dans les 15 prochaines années.
00:37Il y a une conférence lancée hier à Marseille par le Premier ministre François Bayrou.
00:42Christophe Bex, elles sont dans quel état les routes du Murtin ?
00:46Vous vous dites quoi quand vous conduisez dans votre secteur ?
00:49Alors déjà on peut se féliciter que justement les transports, la mobilité,
00:52fait la une de l'actualité avec cette convention de financement.
00:56Après la route du quotidien, on est face à une grosse problématique
00:59parce qu'elle repose essentiellement sur le financement par les communes et les intercommunalités.
01:04C'est plus de, je crois, 700 000 kilomètres de routes au niveau communal.
01:07Plus de 65% du réseau en effet est entretenu par les collectivités.
01:11C'est ça, c'est ça.
01:12C'est deux tiers des routes, ce que j'appelle les routes du quotidien,
01:15les routes qui permettent aux gens d'aller travailler,
01:18déjà travailler, de se déplacer tout simplement parce qu'il n'y a plus l'activité
01:21et il n'y a plus les services qui sont dans les communes.
01:23Elles sont de plus en plus dégradées, déjà au niveau signalétique.
01:28On est dans un département, la Haute-Gueronne, qui est un département très très dynamique
01:32où il y a une population nouvelle qui arrive chaque année
01:34et qui bien souvent va habiter en dehors de la métropole parce que c'est une histoire de loyer.
01:38Et là, forcément, le réseau routier n'est pas adapté à du mal de se mettre justement au niveau
01:43de cette nouvelle activité, cette nouvelle population, que ce soit les transports en commun et les routes.
01:47Mais c'est un problème de marquage, ce sont des chaussées qui sont crevassées ?
01:51Pas que, il y a aussi, en fait, il faudrait refaire les routes, elles ne sont pas assez larges.
01:57Les voitures, malheureusement, sont de plus en plus grosses, plus larges.
02:00Et quand les voitures se croisent, bien souvent, parce que les petites routes,
02:03on est obligé de se mettre sur le côté entre différents villages.
02:06Et donc là, il y a un problème déjà de largeur de routes.
02:08Je veux dire, il faut réadapter le réseau si on veut justement désenclaver certaines communes
02:13qui en ont besoin au niveau de l'activité.
02:15Et donc ça, c'est une histoire d'aménagement du territoire.
02:17Mais je n'arrête pas de parler d'aménagement du territoire.
02:20Mais si on veut aménager le territoire, la première chose que doit faire un État,
02:23dans tout pays, c'est comme ça, c'est son réseau routier.
02:26C'est les communications entre les habitants et entre les pôles d'activité.
02:30C'est la priorité numéro une, le transport, que les gens puissent être mobiles et pouvoir bouger.
02:36Après, il y a le problème de la voiture.
02:38Mais ça, c'est un autre sujet, mais il est central également.
02:41Alors, il faut trouver des sous, évidemment, pour entretenir nos voiries.
02:44Le département de la Haute-Garonne a nettement réduit ses subventions en collectivité permettant de financer l'entretien des routes.
02:5115 à 20% nous répond le département, dirigé par le socialiste Sébastien Vincigny.
02:57Est-ce que vous comprenez ce choix-là budgétaire ?
03:00Ah ben, disons que les départements s'ont empauvris parce que, justement, l'État a un budget de rigueur.
03:07Ça fait des années, puis ça fait des années, des années.
03:10L'année dernière, c'était un marqueur fort.
03:11Cette année, l'État cherche encore 40 milliards d'économies,
03:16sans vouloir augmenter, justement, la contribution de chacun et chacune, ou au niveau des sociétés.
03:21Donc, on est face, quelque part, à une problématique qui est difficile.
03:25Parce que, là, François Béroux va lancer, pendant quelques semaines, justement, cette convention de financement.
03:31Je pense qu'il y a des pistes, je veux dire, ce que génèrent, justement, les autoroutes.
03:35Alors, justement, le 1er avril dernier, vous avez déposé une proposition de loi pour renationaliser les autoroutes en France.
03:41Dans quel but, Christophe Bex ?
03:42Déjà, de mettre ce sujet-là à la une de l'actualité.
03:46Parce que, quand on fait une proposition de loi, ça a permis, justement, de parler de cette problématique
03:49et de la genèse de cette privatisation des autoroutes qui s'est faite, on va dire, dans une opération assez floue
03:55et que tout le monde conteste.
03:57Je veux dire, l'État a été floué et c'est devenu une rente de situation pour les concessionnaires.
04:01Là, je pense qu'il y a de l'argent.
04:02Il y a de l'argent à aller chercher, justement, si, justement, l'État reprend la maîtrise des péages,
04:07la maîtrise de ce réseau routier qui est très, très, très lucratif.
04:10Après, je pense qu'il y a aussi des pistes sur le financement du réseau routier
04:14en taxant les poids lourds.
04:16C'est quelque chose...
04:17Mais restons sur les autoroutes.
04:18En 2021, le ministre Bruno Le Maire a rassuré que la nationalisation des autoroutes coûterait 40 milliards d'euros.
04:23Vous avez estimé, vous, ça ou pas ?
04:25Ah oui, oui, c'est sûr que dans les contrats de concession,
04:29là, du jour au lendemain, redonner ça dans le domaine du public, ça va être compliqué.
04:32Par contre...
04:33Donc, vous n'y croyez pas, votre proposition de loi, finalement ?
04:35Mais si, mais si, parce que, justement, on en parle, on en parle, et c'est ça qui est important,
04:39mais surtout ne plus ouvrir de nouvelles concessions.
04:41Quand on prend l'autoroute, la 69, qui devait se faire...
04:44Entre Toulouse et Castres.
04:46Oui, de nouveau, on devait faire une concession.
04:47Donc, c'est arrêter toutes les nouvelles concessions
04:50et éviter le prolongement des concessions qui sont actuellement en cours.
04:53C'est déjà ça, le point d'orgue au niveau de cette proposition de loi.
04:57Et justement, c'est de mettre un coup d'étage.
04:59Parce que vous parlez de Bruno Le Maire, avec M. De Villepin,
05:02c'est lui qui était à la baguette déjà à l'époque, il y a 20 ans,
05:05qui ont privatisé ces autoroutes.
05:07Ces personnes-là sont au gouvernement pendant quelques années,
05:09voilà ce qu'ils font, puis après ils reviennent.
05:11Mais ça rapporterait combien de renationaliser les autoroutes
05:14et donc que cet argent remet dans les caisses de l'État ?
05:16Alors, on estime que les dividendes, je veux dire, en 30 ans,
05:19les dividendes, rien que les dividendes, c'est de l'ordre de 79 milliards.
05:23Les dividendes, rien que les dividendes.
05:25Vous vous rendez compte si cet argent-là a été mis, justement...
05:27En faisant des recherches, on trouve plutôt la somme de 12 milliards d'euros en 2023
05:31sur les bénéfices qu'on pourrait en tirer.
05:33Oui, mais je parle des dividendes jusqu'à la fin de la concession,
05:36jusqu'en 2030 et 2032.
05:39Il y a de l'argent à gratter,
05:41pour être à gratter justement à ce que l'État récupère justement ses recettes,
05:45parce que l'État s'est coupé un bras.
05:46Donc là, c'est déjà ça.
05:47Pour financer, on va dire, les routes du quotidien,
05:51ça c'est important, les routes départementales, bien entendu,
05:54mais je parle des routes du quotidien.
05:55Et puis, il y a quand même un ongle mort dans cette convention,
05:58c'est le financement des transports en vélo.
06:00Le vélo, quand même, qui justement fait toujours un peu le parent pauvre.
06:03Et je pense que là aussi, il y aurait un coût d'accélérateur à mettre
06:06pour que les gens puissent se déplacer en vélo.
06:09Et le trajet de domicile de travail, pour 50% des gens,
06:12c'est moins de 5 kilomètres.
06:13Moins de 5 kilomètres.
06:15Donc, il y a des pistes, et justement, ça ferait du...
06:17Pour la transition écologique et énergétique,
06:20il y a des pistes à creuser.
06:21Et malheureusement, le gouvernement n'a pas les moyens.
06:23Et donc, il faut trouver des sources de financement.
06:26Et je donne ma deuxième piste, c'est aussi taxer les poids lourds.
06:29Taxer les poids lourds, on est un pays où on est traversé par les poids lourds.
06:32Il serait normal qu'il y ait une contribution
06:34qui est faite par justement les sociétés de poids lourds.
06:37Des poids lourds qui effectivement abîment le réseau secondaire,
06:41comme nous l'ont dit plusieurs élus de la Haute-Garonne ce matin.
06:44Merci beaucoup, Christophe Bex, député de la France Insoumise
06:47de la 7e circonscription du département.
06:50Bonne journée.

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