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Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Alors votre treizième film, il est consacré à cinq jeunes femmes qui sont hébergées dans un foyer pour jeunes mères célibataires.
00:08Est-ce que vous l'avez co-écrit, co-réalisé, est-ce que votre méthode est toujours la même ou est-ce qu'elle a évolué avec ce film ?
00:16Elle a un peu évolué, en tout cas changé. Je ne sais pas si ça a évolué, mais ça a changé.
00:20Parce qu'on raconte cinq histoires dans le même film.
00:24Donc c'est une espèce de film choral.
00:26Et ça c'était une volonté dès le départ ?
00:28Non, c'est venu du fait que nous sommes allés pour un autre scénario dans une maison maternelle où il y avait sept, huit jeunes mères, les éducatrices, la directrice, la psychologue.
00:38C'est le fait d'avoir été en contact avec ces gens dans ce lieu, nous nous sommes dit mais pourquoi raconter l'histoire que nous pouvons raconter et pourquoi pas ?
00:46Et c'est venu comme ça, progressivement, en deux, trois mois, on s'est dit on va faire ce film.
00:51Alors vous nous avez amené l'ouverture du film, la première minute de film, on la regarde, on en parle après ?
00:56D'accord.
00:58Allô ?
00:59Allô ?
01:00Il n'y a personne à l'arrêt ?
01:03Oui, le A.
01:06Elle n'a pas appelé Isabelle pour dire qu'elle avait raté le bus ?
01:10Oui.
01:14Ok.
01:15On a l'arrêt ?
01:17Ok.
01:18Ok.
01:19Ok.
01:19Ok.
01:20Ok.
01:20Ok.
01:21Ok.
01:22...
01:52C'est filmé comme une scène de suspense.
02:01Ça pourrait être le début d'un thriller.
02:02C'est vrai qu'il y a un hors-champ.
02:05Elle attend quelqu'un vraisemblablement ou quelque chose.
02:08Et c'est quelqu'un qui pourrait être sa mère.
02:11Et c'est la scène,
02:13quand on a casté plus ou moins 150 jeunes filles,
02:15c'est la scène qui a servi au casting.
02:18A toutes, c'est nous qui faisions le bus,
02:20qui faisions la jeune femme.
02:22Je serais très curieuse de voir comment vous faites le bus.
02:25On est relativement convaincants.
02:27Oui, c'est là que le sens de la fiction apparaît
02:29chez les jeunes candidates.
02:31Parce que nous prendre pour une jeune femme
02:32qui pourrait être leur mère,
02:34et puis pour un bus, c'est pas évident.
02:36Elles ont su le faire.
02:39Et c'est cette scène qu'on a faite
02:40où elle dit, attendez-vous une fille
02:42qui s'appelle Jessica.
02:43Elle s'appelle Jessica, donc attendez-vous votre fille.
02:46Et cette première dame va répondre.
02:49Et je ne vais pas dire ce qu'elle répond.
02:50On le verra dans le film.
02:51On le verra.
02:52On va explorer maintenant votre cinéphilie.
02:54Vous êtes prêt ?
02:55Oui, on a pris les copions.
02:56Les copions.
02:57Vous avez pris des notes.
02:58Il s'appelle Luc, je m'appelle Jean-Pierre.
03:00Il ne faut pas qu'on se couvre.
03:03Alors justement,
03:07est-ce que vous avez un film sur la maternité
03:09qui vous a marqué avant de faire ce film ?
03:12Au seuil de la vie, de Berkman.
03:14Film de fin des années 60, je crois.
03:1758.
03:1958.
03:19Ah, bon.
03:21Erreur.
03:22On a tous peur.
03:22On a toujours peur de ce moment
03:24où il ne nous fait pas de check en direct.
03:25Indoutable.
03:26C'est aussi un film avec plusieurs mères.
03:29Magnifique.
03:30Et ce qui est magnifique,
03:32c'est qu'il commence avec des ombres
03:33sur la vitre martelée.
03:35Parce que la mort est déjà là.
03:37Parmi la naissance, la vie.
03:39Et ça, c'est Berkman qui trouve ça.
03:43Commencez le film comme ça.
03:45Et vous, Jean-Pierre ?
03:46Le fils unique de Ozu.
03:49Je ne donne pas.
03:491900, 1936.
03:51Ils ont peur maintenant, Philippe.
03:531936, je crois.
03:54Je ne suis pas sûr.
03:55Je ne sais pas.
03:56Premier film parlant d'Ozu.
03:57Voilà, premier film parlant.
03:59Et un côté néoréaliste avant l'heure,
04:03le film de Ozu.
04:05et la pauvreté du Japon
04:08avant la Seconde Guerre mondiale.
04:11Et cette femme, veuve,
04:13pas filmaire, mais veuve,
04:16qui va se sacrifier
04:19pour que son fils fasse des études.
04:21Est-ce qu'on voit dans votre film
04:23cinq jeunes femmes ?
04:24C'est un film choral.
04:25Est-ce qu'il y a un autre film choral
04:26que vous conseillez ?
04:28Rue de la Honte.
04:29Ce n'est pas vraiment un film choral,
04:30mais Rue de la Honte de Mizuguchi.
04:32Je dirais même plus.
04:33Rue de la Honte de Mizuguchi.
04:34Sans donner de date.
04:35Vous êtes unanime là-dessus.
04:36Sans donner de date.
04:38Et pourquoi vous êtes unanime là-dessus ?
04:40Parce que quand on est allé dans ce lieu,
04:42la maison maternelle,
04:43au début, nous avons cru
04:44que nous allions nous centrer sur le lieu.
04:47Vraiment.
04:48Faire presque tout le film dans le lieu,
04:49dans la maison.
04:51Et puis, on a pensé
04:52que les jeunes mères sortiraient.
04:55Et qui nous a fait penser cela ?
04:57Le film de Mizuguchi.
04:58On l'a revu, revu.
04:59Parce que c'est une maison de prostitution
05:03où la loi est en train de changer.
05:06Les femmes vont pouvoir retrouver
05:07une certaine liberté,
05:08mais ce n'est pas évident.
05:09La loi ne passe pas, etc.
05:11Et donc, c'est un film
05:12sur l'émancipation des femmes.
05:13Enfin, le désir d'émancipation
05:14et leur servitude également,
05:17représentée par le type
05:18qui dirige le bordel.
05:20Et on s'est dit,
05:22on va oser sortir avec les filles,
05:25les jeunes mères,
05:26leur faire vivre des choses
05:28hors de la maison maternelle
05:29et y revenir
05:30et essayer que, quand même,
05:32il y a une continuité,
05:33il y ait quelque chose
05:34qui se continue dans le film,
05:36bien qu'on n'est pas
05:38dans un lieu unique.
05:39Et ça, c'est grâce à Rue de la Honte
05:41qu'on a fait ça.
05:42Et il est plus pessimiste que nous,
05:44Mizuguchi,
05:45dans ce film.
05:46Nous, c'était un peu une idée
05:47qu'on avait au départ.
05:50Ça vaut ce que ça vaut,
05:51mais pour des maris,
05:52il faut avoir quelques idées.
05:53Et on voulait amener
05:55chacune de nos personnages
05:56vers la lumière.
05:58Est-ce qu'il y a un film
05:59qui vous fait rire
06:00à tous les coups ?
06:03Ah, qu'est-ce que c'est ?
06:04On en a bien besoin.
06:05Je crois que le film
06:06qui me fait rire,
06:06c'est Jour de Fête
06:07ou c'est toi qui as choisi ?
06:08Non, c'est moi.
06:09Jour de Fête, c'est moi.
06:10Mais tu peux le prendre.
06:11Non, non, non.
06:11Il peut prendre Jour de Fête.
06:12On n'a pas le droit
06:13de se piquer les films,
06:15Jean-Pierre et Luc.
06:16Même votre frère.
06:17Jour de Fête.
06:18Et je dirais,
06:20c'est une espèce
06:21des loges et services publics,
06:22non ?
06:22C'est vrai.
06:23Le facteur.
06:25Extraordinaire facteur.
06:26Le facteur américain.
06:27Équiper son téléphone.
06:29Sur son vélo.
06:30Oui, sur son vélo.
06:31La confusion entre le vélo
06:33et la barrière des champs.
06:35Enfin, tout depuis le début.
06:37C'est un film.
06:37Tati est un cinéaste
06:38que nous avons découvert
06:39grâce à notre père
06:41et à ses frères
06:42qui parlaient des films de Tati
06:43qu'ils avaient vus
06:44quand ils étaient adolescents.
06:47Ou jeunes adultes.
06:48Et donc,
06:50on en a entendu beaucoup parler
06:51entre aux deux jours de fête
06:52et de mon oncle.
06:53Ils s'en parlaient entre eux.
06:54Ils en riaient.
06:55Et puis nous,
06:56on les a découverts,
06:57mais avec déjà les morceaux.
06:59Avec des choix.
07:00Mais il me semble qu'il y a un lien
07:01entre le cinéma de Tati
07:02et votre cinéma
07:03dans la manière de filmer le corps.
07:05Parce que lui,
07:06tout son univers,
07:07c'est vraiment hyper travaillé.
07:09Chaque geste.
07:10Et chez vous, évidemment,
07:11le but n'est pas de faire rire
07:12comme dans Jour de Fête.
07:13Mais il y a un attachement au corps.
07:14Mais il y a un attachement.
07:15Oui, au corps
07:16et aux éléments,
07:17aux accessoires.
07:18À la place du corps.
07:19Aux petits bruits.
07:20Voilà.
07:21La clôture avec le vélo.
07:22Ça, on aurait pu essayer de le faire.
07:24On aurait pu.
07:25C'est vrai.
07:26Et vous,
07:27est-ce qu'il y a un film
07:27qui vous fait rire à tous ?
07:28J'avais choisi
07:29To Be,
07:30On a To Be de Lubitsch
07:31parce que ça m'a toujours fait rire.
07:33Et ce qui reste pour moi…
07:33Il est extraordinaire
07:34à revoir maintenant.
07:35Extraordinaire à revoir.
07:36Oui, bien sûr.
07:37Mais ce qui reste,
07:38qui me fait toujours rire
07:39quand j'y repense,
07:40c'est le monologue de Shakespeare
07:42avec la femme qui se lève
07:44de la salle
07:45quand il commence.
07:47Et à la fin,
07:47c'est la même chose.
07:48Bon, voilà.
07:49Ce n'est pas le plus important
07:50sans doute dans le film
07:51mais cette scène
07:52me fait beaucoup rire.
07:53Beaucoup rire
07:53quand il se dit
07:54le monologue va durer
07:56les parties.
07:58Et puis le corps de Tati.
08:00Ce grand type.
08:01C'est rare
08:01les comiques
08:02qui sont aussi grands.
08:03Oui.
08:04Les acteurs aussi.
08:04Et ce qui rajoute,
08:05oui, effectivement,
08:06qui rajoute
08:07à l'effet comique.
08:08Est-ce qu'il y a
08:08un cinéaste actuel
08:09que vous aimez particulièrement ?
08:11On a choisi le même.
08:12Voilà.
08:13Italiano aussi.
08:14Là, il s'appelle
08:15Nani Moretti.
08:16Nani Moretti.
08:17On peut finir
08:18avec un accent italien.
08:19Nani Moretti.
08:20Ah oui.
08:21Ça, c'est notre grand ami
08:22de cinéma.
08:24Aussi de la vie
08:25mais de cinéma.
08:26Et on a appris
08:27qu'il avait eu
08:28un accident de santé.
08:29Vous avez de ses nouvelles ?
08:30On ne l'a pas eu directement
08:32mais notre distributeur
08:34et son ami
08:34dit que ça va,
08:36que la réparation
08:37est faite
08:38et que ça va.
08:39Son cœur est réparé.
08:40Voilà.
08:41Est-ce qu'il y a
08:41une palme d'or
08:42en dehors des deux
08:43que vous avez eues
08:44qui vous a marquées ?
08:46Avec Moretti.
08:46Avec Moretti dedans.
08:49Je suis désolé
08:50mais je veux dire
08:51Les Fratelli Taviani.
08:53Padré Padron.
08:54Padré Padron.
08:55Bon, voilà.
08:56Voilà.
08:57Qui est un film
08:57vous partagez
08:59avec Rossellini
09:00comme président du jury.
09:03Qui ne l'a pas donné
09:04à une journée particulière
09:05qui était aussi
09:05un très beau film.
09:06Qui était aussi
09:06un très beau film.
09:07C'est en 77 ?
09:09Vous étiez dans votre vingtaine
09:11à ce moment-là ?
09:12Ça vous avait influencé ?
09:13Nous, on travaillait
09:15on faisait nos documentaires
09:17vidéo
09:17et nous n'étions
09:18absolument pas pris au sérieux
09:20par les gens
09:20qui faisaient du cinéma
09:21parce qu'ils trouvaient
09:22que la vidéo
09:22c'était quand même
09:23un peu ringard
09:23que les images
09:26n'avaient pas de contraste
09:27que c'était tout gris
09:28tout ça
09:28et que ce n'était pas sérieux
09:29c'était des trucs
09:30d'amateurs
09:31et moi j'étais
09:33particulièrement content
09:34parce que
09:36c'est un film
09:37qui a été fait
09:37pour la télé.
09:3816 mm.
09:3816 mm pour la télé
09:40et je me suis dit
09:42merde, ça c'est bien.
09:44C'est surtout ça
09:44un grand film.
09:46Je me souviens ça
09:47je me suis dit
09:47merde, ils ont raison.
09:49Et puis c'était
09:49des frères comme nous.
09:51Personnellement
09:52j'ai découvert
09:52les Taviani
09:53c'était loin
09:54d'être leur premier film
09:54je les découvrais
09:55à ce moment-là.
09:56Les frères Taviani
09:57qu'on a revus
09:58beaucoup plus tard
09:59au Festival de Gant
10:00et nous leur avons
10:02remis le prix
10:03du Festival de Gant
10:04aux deux frérots
10:06et ils ont été
10:07très drôles
10:08petite histoire
10:08très brève
10:09à un moment donné
10:10le présentateur
10:11pose une question
10:11à Paolo
10:13le plus jeune
10:14et Paolo répond
10:15mais ça dure
10:16et donc ça avait
10:17assez duré
10:17le festival
10:18devait commencer
10:19le générique
10:19devait commencer
10:20et le plus vieux
10:21Vittorio
10:22il dit
10:22siamodoué
10:23nous sommes deux
10:24une question pour moi
10:26le présentateur
10:28a posé une question
10:29et il était content
10:30et oui
10:30pas de jaloux
10:31donc c'est pour ça
10:34que vous nous avez
10:34donné chacun
10:35nos copions
10:36merci beaucoup
10:36voilà
10:37c'est quoi ?
10:37Merci.

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