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Le philosophe, Michel Onfray, estime : «Nous avons créé cette union que nous déplorons aujourd'hui», à propos de la relation forte et durable entre la Russie et la Chine, dans l'émission Face à Michel Onfray sur CNEWS.

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Transcription
00:00Non, c'est surtout la récupération politique qui me fatigue.
00:03C'est-à-dire que la moitié de ce que dit Poutine est vrai et juste, il faut le dire.
00:06C'est-à-dire que s'il n'y avait pas eu le sacrifice des soldats de l'armée rouge,
00:10il n'y aurait jamais eu de libération en Europe et Adolf Hitler aurait pu continuer son travail.
00:16Mais même s'ils avaient mal commencé avec le pacte germano-soviétique
00:18et que Staline et Ribbentrop ont signé un pacte qui a permis à Staline de collaborer avec Hitler,
00:23ce qui a permis à Hitler d'envahir la France, ceci dit en passant.
00:26Simplement, quand il y a l'opération Barbarossa et que Hitler rentre en Russie soviétique,
00:31à partir de ce moment-là, les communistes deviennent résistants en France.
00:34C'est-à-dire qu'il n'y en a pas beaucoup avant cette date-là.
00:36Et pour le coup, il y a eu un immense sacrifice de l'armée rouge.
00:40Et du peuple russe, plus de 20 millions de morts, à la fois militaires et civiles.
00:45C'était les civils qu'on embarquait dans cette aventure.
00:48Et je trouve obscène qu'on ne soit pas capable d'aller au-delà de la politique politicienne immédiate,
00:55y compris lui.
00:57Quand il s'en vient nous dire qu'en gros, l'Ukraine, c'est quoi ?
00:59C'est des antisémites.
01:00Mais je rappelle que Zelensky est juif.
01:02Donc il y a eu des juifs antisémites.
01:04Mais enfin, il ne faut pas exagérer.
01:05Il n'y a pas d'antisémitisme chez Zelensky.
01:07On peut lui reprocher tout ce qu'on voudra, mais sûrement pas ça.
01:10Et puis de dire qu'eux seraient encore dans le combat antifasciste et anti-nazi
01:13en faisant ce qu'ils font, c'est-à-dire envahir un pays.
01:17Ça pouvait se régler autrement, ce problème, qu'en allant bombarder des populations civiles.
01:20Et on le voit aujourd'hui, tout le temps, c'est honteux de voir des bombes qui écrasent des bâtiments
01:26en disant qu'ils faisaient des réunions politiques et puis on tue des civils.
01:31Ça, c'est inacceptable.
01:32Donc on pouvait faire de l'histoire autrement.
01:34Simplement, on n'a pas fait l'histoire qu'il aurait fallu que nous fassions.
01:36C'est-à-dire que quand Poutine a souhaité entrer dans l'Europe, il l'a fait.
01:39Il y a une vingtaine d'années, il voulait qu'il y ait une alliance.
01:43Les Mitterrand et autres qui étaient à l'époque au pouvoir ont dit qu'ils ne voulaient pas.
01:47Qu'est-ce que ça donne ?
01:48Ça donne Xi Jinping et lui sur la place rouge.
01:50C'est-à-dire, c'est un changement d'alliance.
01:52Les empires nous font face.
01:54Les deux empires, Chine-Marie-Russes, nous font face.
01:56Mais bien sûr, ce que nous déplorons aujourd'hui, nous l'avons fabriqué.
02:00Enfin, quand je dis nous, c'est la France et ceux qui étaient encore là
02:03et qui ont béni Mitterrand de laisser faire ces choses-là.
02:05Mais quand la proposition a été faite par Poutine à l'époque de dire
02:09« Bon, allez, l'Europe intégrée-moi, je joue la carte occidentaliste. »
02:13Et quand on lui a dit « Trop petit, mon ami », lui, il a dit « Je joue la carte slavophile. »
02:16C'est-à-dire, je vais voir de l'autre côté et je vais me tourner du côté de la Chine.
02:19Ça y est, c'est fait. L'union, elle est là. Elle est visible.
02:22Nous avons fabriqué cette union que nous déplorons aujourd'hui.
02:24Nous n'avons pas été à la hauteur.
02:25Si nous avions été gaullistes et gaulliens, nous aurions fait cette Europe de l'Atlantique jusqu'à l'Oural.
02:29Et l'aurions-nous fait, cette Europe,
02:30qu'elle ne serait pas dans l'état dans lequel elle se trouve aujourd'hui.
02:33Et assez probablement, l'Ukraine se serait trouvée intégrée
02:35à cette Europe gaullienne qui aurait été une Europe des nations.

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