Le tribunal judiciaire de Paris a rendu son jugement, ce mardi 13 mai à partir de 10 heures, à l'encontre de Gérard Depardieu accusé "d'agressions sexuelles" sur le tournage du film Les Volets Verts. Il a été reconnu coupable sur les deux plaignantes, Amélie et Sarah* (nom d'emprunt) et condamné à 18 mois de prison avec sursis simple. Gérard Depardieu va également être inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles.
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00:00Qui est derrière ?
00:02Ah oui, il y a la BFT.
00:06On va s'organiser.
00:08C'est bon ?
00:11Voilà, on va faire notre possible également.
00:18Merci.
00:20C'est une belle décision, c'est une reconnaissance pour les victimes aujourd'hui, pour les victimes de Depardieu.
00:28C'est la victoire de deux femmes, de deux femmes sur un tournage, mais c'est la victoire de toutes les femmes derrière ce procès.
00:36Et je pense, j'ai une pensée également pour les autres victimes de Gérard Depardieu qui sont déclarées, qui sont prescrites.
00:43Et pour les quatre autres victimes qui sont venues à la barre pour raconter les agressions sexuelles dont elles ont été victimes.
00:50Marie, Sarah, Karine, Lucille, qui est également une de mes clientes.
00:54Et j'ai vraiment une pensée pour elles aujourd'hui parce qu'elles ont été très courageuses pour venir raconter ces faits d'agression sexuelle.
01:02Il faut savoir que vivre des agressions sexuelles, c'est une expérience qui est extrêmement traumatisante.
01:08On a pu le voir encore des années plus tard qu'elles sont encore marquées par ces faits-là.
01:13Et aujourd'hui, j'espère que c'est la fin de l'impunité d'un artiste dans le milieu du cinéma.
01:22J'ai entendu également certains acteurs récemment encore apporter leur soutien à Gérard Depardieu.
01:29Je crois qu'avec cette décision-là, on ne peut plus dire qu'il n'est pas un agresseur sexuel.
01:34Et c'est vraiment très important.
01:37Et également, aujourd'hui, c'est l'ouverture du Festival de Cannes.
01:41J'aimerais que le milieu du cinéma ait des pensées pour les victimes de Gérard Depardieu
01:47et des mots pour les victimes de Gérard Depardieu et qu'on pense aux victimes.
01:53– Écoutez, je suis très émue, moi qui étais plutôt bavarde jusque-là.
02:01Aujourd'hui, j'ai du mal à m'exprimer.
02:03Je pense que tout a été parfaitement bien dit par Maître Durieux.
02:07Je suis très émue, je suis très, très satisfaite de cette décision.
02:10C'est pour moi une victoire, vraiment.
02:13Et une grande avancée, un pas en avant.
02:15On avance, on avance.
02:17Merci, merci.
02:18La justice a été rendue, j'ai l'impression.
02:20– Est-ce que vous regrettez que quelqu'un ne soit pas là aujourd'hui ?
02:23– Non.
02:25La femme est complètement d'égal.
02:27Il est très occupé, il travaille.
02:28– Oui.
02:29– Lui.
02:29– Sur le fait que l'attitude de l'avocat a été si sensible.
02:35– Oui, ça c'était.
02:36– C'était important.
02:37– Oui, extrêmement important, extrêmement important.
02:40L'attitude de M. Assou, ça a été abjecte, là vraiment.
02:45Et nous avons vécu quatre jours d'enfer la dernière fois
02:49pour une espèce d'aménagement horaire dû au problème de santé de M. Depardieu
02:53qui s'avère être finalement en très bonne santé
02:57puisqu'il est en train de faire un tournage quelque part aux Açores.
03:02Donc un tournage qui était probablement d'ailleurs programmé depuis un certain temps
03:05puisqu'il est allé tourner quelques semaines après.
03:08Donc je pense qu'on nous a baladés
03:10et qu'on a organisé quatre jours autour d'une soi-disant, je ne sais pas,
03:16un aménagement horaire en raison de ces problèmes de santé,
03:19ce auquel je ne crois pas du tout.
03:22Donc voilà.
03:23Je suis d'autant plus en colère par la façon dont M. Assou nous a traités
03:27pendant ces quatre jours.
03:30Et je suis vraiment, pour moi, cette histoire de victimisation secondaire,
03:33je trouve que parfois le terme est mal choisi.
03:36J'aurais plutôt tendance à parler de double peine.
03:40Elle a vraiment tout son sens sur ce procès.
03:43Enfin, certainement sur d'autres, mais en tout cas, moi, je ne peux parler que d'une autre.
03:46C'est très important.
03:48Très important.
03:49Et c'est l'importance de cette décision aussi.
03:52C'est qu'à l'avenir, les avocats sauront qu'ils ne peuvent pas se comporter comme ça
03:55et traiter comme ça les victimes dans les futurs procès.
03:57Donc j'espère que dans la suite de la décision de la Cour européenne des droits de l'homme,
04:02puisque la France a déjà été condamnée pour la victimisation secondaire,
04:06que ce sera une leçon pour les avocats et avocates
04:08des mises en cause de façon à traiter correctement les personnes victimes.
04:14Deuxième enseignement, la solitude change de camp aussi.
04:17Ces femmes, ces victimes, elles ont été seules.
04:20Grâce à Amélie, à Angela et aux autres victimes,
04:24on voit que la solidarité entre les victimes s'organise
04:26et que ça permet de gagner un procès.
04:29Deux choses.
04:31Effectivement, je reviens sur ce que disait Karine.
04:34On a une pensée pour toutes les victimes de Gérard Depardieu,
04:37mais aussi les autres victimes de Gérard Depardieu ou d'autres.
04:41Et je relance sur cette ouverture du Festival de Cannes.
04:44Il est vraiment important que l'ensemble des milieux,
04:47parce qu'on fait des MeToo dans le cinéma, des MeToo dans la cuisine,
04:50en réalité, c'est partout.
04:52Mais il est quand même important qu'effectivement, chacun voit midi à sa porte,
04:55parce que selon les milieux professionnels et les conditions de travail,
04:58ça répond à différents modes de fonctionnement.
05:00Ce qui a été permis là à Gérard Depardieu,
05:03c'est bien tout un système qui l'a permis.
05:06C'est ce qui est ressorti des débats.
05:09Et ce qu'ont montré aussi les débats, c'est que rien n'était fait pour mettre en place.
05:12La personne qui était présente pour recueillir en cas, je ne sais même plus son titre,
05:18elle-même ne le connaissait pas derrière et a reconnu qu'il s'agissait d'un titre de papier,
05:24d'une étiquette qu'elle n'avait absolument pas été formée.
05:26Donc il est vraiment primordial que tout le monde prenne les choses au sérieux
05:32pour toutes les victimes passées, mais pour éviter en fait les victimes à venir.
05:36Et évidemment, cette décision sur la victimisation secondaire,
05:39elle est très importante, elle est tout à fait légitime.
05:42Et ce qu'il est important de retenir, c'est que comme l'a dit le président,
05:46au nom du tribunal, il n'est pas question de remettre en cause les droits de la défense
05:50qui sont effectivement intangibles, mais que les droits de la défense
05:54ne sauraient justifier une attente à la dignité des victimes
05:58qui sont elles aussi parties à leur procès.
06:01Et en l'occurrence, il a cité toute une partie qui n'était pas exhaustive
06:05et qui était pourtant longue, des propos humiliants et dégradants
06:09qui ont été tenus à l'encontre des partis civils, à l'encontre de leurs avocates.
06:13C'est ça qui est important également, mais qu'il faut bien avoir en tête.