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La Pride de Bruxelles se déroule ce samedi 17 mai. L’occasion de faire un état des lieux des droits des personnes LGBTQIA+ dans le monde. Des droits qui sont aujourd’hui largement menacés. On fait le point avec Xavier Wyns, co-coordinateur de la RainbowHouse Brussels.
Transcription
00:00La Pride de Bruxelles c'est ce samedi et c'est l'occasion de faire le point sur l'état des
00:07droits des personnes LGBTQIA plus dans le monde et en Belgique, des droits qui sont aujourd'hui
00:11et plus que jamais largement menacés. Par exemple la situation des personnes LGBTQIA plus aux Etats-Unis
00:17s'est largement dégradée depuis l'élection de Donald Trump. Les décisions mises en place dans
00:21des projets de loi visent principalement les personnes trans en restreignant par exemple
00:25l'accès aux soins médicaux en interdisant leur participation aux compétitions sportives en
00:31censurant l'éducation sexuelle inclusive à l'école ou encore en interdisant leur présence au sein de
00:35l'armée. Des décisions qui remettent d'abord en cause les droits des personnes trans mais qui
00:40s'attaquent aussi rapidement à ceux d'autres minorités. Certains acquis comme le mariage pour
00:44tous, l'adoption ou encore le droit à l'avortement peuvent être remis en question. Et cette régression
00:49se fait aussi sentir en Europe. On a posé la question à Gsel De Wins, co-coordinateur de la
00:54Rainbow House pour savoir ce qu'il en est en Belgique. Nous sommes numéro 2 au monde mais
00:58aujourd'hui on constate que de nombreux délits de haine, de violences verbales ou physiques sont
01:05rencontrés tous les jours envers les personnes LGBTQIA plus que ce soit dans l'espace public que
01:11ce soit au travail, en famille ou même tout simplement à l'école. Ce phénomène s'explique par
01:17plusieurs paramètres. De paramètres internationaux avec une certaine liberté d'expression ou d'opinion,
01:24on le voit bien ce qui s'est passé aux Etats-Unis quand un président fait retirer par exemple les
01:29politiques de diversité dans les entreprises ou même ici en Europe, en Hongrie par exemple,
01:35quand un président demande de ne plus faire de manifestations revendicatrices dans son pays. Et
01:41donc en fait oui il y a réellement un recul qui a un impact direct en Belgique. La Belgique est donc
01:47l'un des pays les plus progressistes en matière de droit pour les personnes LGBTQIA+, mais il reste du chemin à
01:52faire notamment pour certaines personnes de la communauté qui sont plus invisibilisées que d'autres.
01:57Une proposition que nous portons les associations c'est de pouvoir permettre aux personnes intersexes,
02:02surtout les mineurs en tout cas, de ne plus avoir de mutilation génitale à la naissance ou au moment
02:09de leur développement. On a reçu des messages du fédéral que ce dossier va passer dans cette
02:14législature donc c'est un premier point. Un deuxième point que nous on demande au fédéral,
02:18c'est clairement reconnaître encore plus les personnes trans et racisées aussi dans des
02:22politiques beaucoup plus ouvertes. Quand on pense par exemple à des personnes migrantes,
02:26on voit bien qu'elles ont une difficulté à pouvoir rentrer et à pouvoir vivre une vie saine et une vie
02:33de qualité ici en Belgique. Et donc c'est là vraiment le nœud pour l'instant, c'est les personnes intersexes,
02:38les personnes trans et les personnes migrantes. Même en Belgique, l'homophobie est en recrudescence auprès
02:43des jeunes. Selon une étude menée auprès de 1500 élèves de cinquième et sixième année secondaire,
02:4818,3% des répondants considèrent désormais acceptable une agression contre une personne
02:54homosexuelle contre 7,4% en 2018. Et les réseaux sociaux n'y sont pas pour rien.
02:59Le premier espace public où on constate des discriminations, des discours de haine, c'est
03:06les réseaux sociaux. C'est aussi la responsabilité des plateformes comme Meta, comme Twitter, enfin X,
03:12de pouvoir aussi être régulé ici en Europe. Et donc nous, on pousse vraiment à ce que l'Union
03:16européenne ouvre aussi l'anonymat sur les réseaux sociaux parce qu'il va falloir aussi s'attaquer
03:22clairement aux personnes qui ont des propos racistes, homophobes, transphobes, bifobes, lesbophobes.
03:27Les réseaux sociaux sont le reflet de ce qu'on vit en société aujourd'hui aussi.
03:30À Bruxelles, nous avons lancé avec Equal Brussels et Safe Brussels, c'est un projet qui s'appelle
03:35Let's Support. Donc c'est un signalement de personnes LGBTQA+, qui auraient eu une discrimination.
03:41Et le principe, c'est qu'ils puissent venir déposer anonymement un signalement parce qu'ils
03:45ont été discriminés dans leur club de sport, par exemple, à l'école, dans les transports
03:49en commun. L'avantage du dispositif qu'on propose, c'est que des personnes n'ont pas
03:53toujours peur ou ne connaissent pas bien le rapport avec la police. Et donc nous, on propose
03:58justement ce dispositif qui permet juste après de permettre aux personnes d'aller soit
04:03dans une association, soit dans les cellules EVA de la police. Et donc notre objectif, c'est
04:07vraiment de pouvoir chiffrer par ce dispositif les violences LGBTQA+, FOB.
04:11Si la Pride est souvent perçue comme un événement festif, c'est avant tout un rendez-vous
04:16militant et revendicatif.
04:18En 2025, on a plus que besoin de tout le monde. Nous souhaitons vraiment que cette Pride ici,
04:25plus que jamais, ait un impact sur les politiques ici en Belgique, mais aussi au niveau de l'Europe.
04:30Nous avons vraiment besoin de pouvoir faire barrière aux fascistes, c'est clair, aux personnes
04:35qui portent des discriminations envers nos communautés et aussi en effet faire la fête
04:40parce que ça reste quand même notre façon de faire, c'est de faire la fête tout en faisant
04:45du politique, tout en faisant la revendication et tout en étant safe aussi.
04:48La Pride, c'est politique. La Pride, c'est pacifiste.

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