La dictée des Mots Doubs 2009
12 septembre 2009 - 25000 Besançon
Chaque année, une dictée est organisée aux Mots Doubs. Cette fois-ci, pour les bisontins, Michel Quint a concocté un texte facétieux, qui a surpris bon nombre de participants :
La braderie
Après qu’il fut descendu du train, Pierre se retrouva emporté dans un flux de badauds, d’odeurs, de couleurs et de bruits qui le laissèrent pantois. Lui, le bisontin austère, le cénobite venu à la braderie de Lille uniquement pour vérifier à l’aune d’une manifestation illustre que sa ville natale possédait en ces terres de septentrion un renom dûment constaté de capitale, il demeura longtemps pantois à regarder une famille de flahutes mafflus déguster des produits de la mytiliculture batave accompagnés de Gueuze. Tout emprunté qu’il fût dans ces circonstances inaccoutumées, il se sentit empreint d’un courage neuf, presque d’éréthisme, à la pensée qu’il n’était pas le semblable de ces alguazils, bien à l’écart de ces coteries, et qu’il n’aurait aucun différend avec eux. Il considéra la cohue humaine, son cours, ses résurgences, et se jeta au mitan du fleuve de chalands avec l’impression de danser une drôle de chaconne, de ne plus toucher le pavé, d’être pris dans un étau qui parfois se desserrait et l’abandonnait comme sur une grève gréseuse, à la merci d’un moutard ou d’une donzelle, voire d’une commère bon teint, qui tentaient de lui refourguer les impedimenta de toute une parentèle, étalés dans un cotteron dénoué. Il aurait pu acheter des quinquets, des bâts , des jougs, sans les bœufs ni les ânes s’entend, des joujoux , des cothurnes authentiques, des casaquins, des justaucorps, des lames de parquet encore enduites de paraffine, des albâtres, des riens et des merveilles…
http://www.toutes-les-brunes.fr/v/video13.html
12 septembre 2009 - 25000 Besançon
Chaque année, une dictée est organisée aux Mots Doubs. Cette fois-ci, pour les bisontins, Michel Quint a concocté un texte facétieux, qui a surpris bon nombre de participants :
La braderie
Après qu’il fut descendu du train, Pierre se retrouva emporté dans un flux de badauds, d’odeurs, de couleurs et de bruits qui le laissèrent pantois. Lui, le bisontin austère, le cénobite venu à la braderie de Lille uniquement pour vérifier à l’aune d’une manifestation illustre que sa ville natale possédait en ces terres de septentrion un renom dûment constaté de capitale, il demeura longtemps pantois à regarder une famille de flahutes mafflus déguster des produits de la mytiliculture batave accompagnés de Gueuze. Tout emprunté qu’il fût dans ces circonstances inaccoutumées, il se sentit empreint d’un courage neuf, presque d’éréthisme, à la pensée qu’il n’était pas le semblable de ces alguazils, bien à l’écart de ces coteries, et qu’il n’aurait aucun différend avec eux. Il considéra la cohue humaine, son cours, ses résurgences, et se jeta au mitan du fleuve de chalands avec l’impression de danser une drôle de chaconne, de ne plus toucher le pavé, d’être pris dans un étau qui parfois se desserrait et l’abandonnait comme sur une grève gréseuse, à la merci d’un moutard ou d’une donzelle, voire d’une commère bon teint, qui tentaient de lui refourguer les impedimenta de toute une parentèle, étalés dans un cotteron dénoué. Il aurait pu acheter des quinquets, des bâts , des jougs, sans les bœufs ni les ânes s’entend, des joujoux , des cothurnes authentiques, des casaquins, des justaucorps, des lames de parquet encore enduites de paraffine, des albâtres, des riens et des merveilles…
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