• il y a 14 ans
(Déportation et silence en France 2010)

DÉPORTATION, (*) subst. fém.
A.− Peine afflictive et infamante qui consiste à être transporté hors du territoire national dans un lieu déterminé par l'État. Déportation simple, déportation à vie; ordonner, subir la déportation. (Quasi)-synon. bannissement, emprisonnement, exil. Condamne [r] à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée [échelon le plus élevé des peines politiques] (cf. Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 190) :
1. Que craignez-vous? Votre faute est grave sans doute, vous serez jugé, mais la République est clémente, et la peine de mort est abolie pour les délits politiques. Le pire qui puisse vous arriver, c'est d'être condamné à la déportation.
Sandeau, Sacs et parchemins, 1851, p. 59.
− P. métaph. et au fig. :
2. Douloureux mystère! Que la folie ne soit presque jamais la nuit complète des idées, la déportation d'une intelligence dans un monde de visions qui arrache le transporté au souvenir de sa patrie morale, de sa raison perdue!
Goncourt, Charles Demailly, 1860, p. 389.
Rem. 1. Déportation est remplacé dans le Code pénal par détention criminelle à perpétuité (cf. art. 8). 2. L'Ac. 1798-1878 et les dict. du xixe s. mentionnent la peine de la déportation telle qu'elle était appliquée dans l'ancienne Rome. 3. On relève chez Péguy le subst. masc. déportement avec un sens voisin. Vous savez aujourd'hui ce que chacun déporte Vers le déportement d'un éternel exil (Ève, 1913, p. 734).
B.− P. ext. Internement politique dans un camp de concentration situé loin de la résidence de la victime (cf. camp II A). La tragédie de la déportation. Ici ou là, stupéfaits d'horreur et d'indignation, ils [les vainqueurs] découvrent les survivants et les charniers des camps de déportation (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 171).
(...)
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(*) http://www.cnrtl.fr/definition/déportation

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