• il y a 14 ans
l ne va pas à l’école, il erre dans les rues pour mendier quelques roupies. Il ne joue pas avec ses frères et sœurs dans le petit logis familial, il reste avec sa bande, ses
compagnons d’infortune pour « sniffer » de la colle et oublier la misère qui l’accable. « Il », c’est Ramesh un gamin de douze ans, perdu dans Katmandou comme tant d’autres enfants venus des campagnes environnantes se réfugier dans la capitale népalaise afin de fuir les mauvais traitements, l’alcoolisme d’un parent ou la faim.
Katmandou était la ville de toutes les promesses, de tous les espoirs. Mais le rêve s’est vite dissipé et Ramesh s’est rapidement fondu dans cette meute de fantômes que personne ne voit vraiment et dont les murmures résonnent parfois comme des hurlements.
Ramesh vagabondait depuis trois années dans les rues de la cité. Il venait de temps en temps recevoir les conseils d’un éducateur du foyer Kalimati ; on le voyait assister à des spectacles de rues, son visage fatigué illuminé par un sourire face aux pitreries des baladins. Mais aujourd’hui, Ramesh a disparu… Dans cette ville surpeuplée et dans laquelle gronde continuellement une foule bigarrée, cette absence passe inaperçue, semble parfaitement anodine. Et pourtant, ce jeune garçon n’est pas un parmi les autres : il est l’enfance livrée à elle-même et que l’univers des adultes ne parvient pas à sauver.
Qu’est-il devenu ? Est-il vivant ou est-il venu accroître le rang de ces victimes anonymes d’un monde trop dur pour l’innocent, trop impitoyable pour le plus fragile ? Des ruelles de la cité à son village natal, du
centre d’accueil Kalimati à la petite gargote où les gamins viennent prendre leurs repas, nous entamons une recherche difficile et nécessaire contre l’oubli.
Pour pouvoir de nouveau partager quelques moments intimes avec Ramesh et rester ne serait-ce qu’une minute avec lui. A l’ombre de ses murmures…