• il y a 18 ans
Jeudi 4 décembre au soir, sur le plateau de « Campus », l'émission de Guillaume Durand diffusée sur France 2, Caroline Fourest, Claude Allègre, Xavier Darcos, Dalil Boubaker, Jacques Alain-Léger, Pascal Bruckner et Tariq Ramadan étaient invités à débattre de la laïcité. Le professeur suisse, mais surtout ambassadeur du réformisme néo-salafiste des Frères musulmans est arrivé dans les coulisses de France 2 entouré d'une cour : huit gardes du corps et deux filles voilées.

Les deux jeunes filles voilées, récemment converties, ont réclamé à être sur le plateau : "pour représenter l'immigration". Ce qui a quelque peu perturbé les membres de l'équipe TV, dont certaines étaient vraiment issues de l'immigration. On aurait aimé filmer l'échange assez comique survenu entre Fiammetta Venner*, Dalil Boubaker et les deux jeunes filles. Fiammetta Venner et le recteur de la Mosquée de Paris s'adressant tous deux en arabe aux deux jeunes filles, perdues et ne comprenant pas un mot, jusqu'à ce qu'elles avouent s'être récemment converties et ne pas parler un mot d'arabe. Ce qui a suscité ce conseil ironique de Fiammetta Venner : "Un conseil, avant de vous voiler, apprenez au moins à lire le Coran dans le texte !" Elles n'ont pas obtenu d'être sur le plateau.

Pendant ce temps, les gardes du corps de Ramadan se sont séparés en deux groupes pour prendre place dans les loges dans deux endroits différents, tout en restant en contact par tawlkie-walkie et non sans se priver de jeter des regards menaçants aux autres invités. Au point qu'un responsable de la sécurité de France 2 a tout de même fini par s'inquiéter à haute voix devant les invités médusés : "La production est vraiment inconsciente. Vous n'avez aucune idée de qui est Ramadan. Vous auriez du être clairs. Il n'est pas question que je laisse entrer des hommes en armes sur le plateau" !

Étaient-ils vraiment armés ? Impossible de le vérifier. En tous cas, ce happening et la nervosité des services de sécurité obligés de tenir à distance les invités du clan Ramadan ont planté le décor. Une mise sous terreur en bonne et due forme qui laisse imaginer le calme et le cran qu'il a ensuite fallu àux contradicteurs de l'islamiste. En particulier à Caroline Fourest qui a révélé à ceux qui en doutaient le danger que représente Tariq Ramadan.

Le reste est de l'histoire télévisée habituelle : un débat confus, qui aura une fois de plus donné de la visibilisé à un démagogue. Il y a 20 ans, un autre démagogue frappait à la fenêtre des médias français. Et, au nom de la liberté d'expression, nous avons laissé parler Jean-Marie Le Pen, et parler et parler. En 1995, 139 heures de télévision lui ont été consacrées… contre trois heures en 1985.

Après « Campus », Ramadan passera chez Franz Olivier Giesberg (« Cultures et dépendances »). Décidément, l'histoire ne sert à rien.

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