• il y a 13 ans
Pigalle, début des années 60...
L'argent et le bourbon coulent à flots. Ici, la vie se passe la nuit, derrière les volets clos. En compagnie de prostituées désaxées, de transformistes spectaculaires, de mafieux italiens, des femmes s'aiment sans tabou.
Et il y a Georgia, alias Gigola, garçonne dandy et raffinée qui ne cache que bien mal sous ses airs autoritaires et son allure travaillée sa grande sensibilité. Encore hantée par le suicide de sa première maîtresse, elle panse ses blessures en rendant folles d'amour Cora, une jeune entraîneuse, ou Odette, une bourgeoise richissime.

En adaptant son roman éponyme censuré en 1972, ainsi que sa suite parue en 1998, Père, impair et passe, Laure Charpentier fait revivre tout un pan méconnu de l'histoire parisienne entre érotisme saphique et bouleversement des mœurs. Empruntant tant à la gouaille des titis parisiens popularisée par Audiard père qu'à la sophistication précieuse des écrits de Colette, mis en scène avec une théâtralité délicieusement surannée, Gigola fait surtout le portrait d'une femme libre et assumant ses choix avec courage et audace.

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