Le titre de l’opuscule avait retenu l’attention du journaliste : « Copier/coller, le triste destin de l’ébéniste ». Un petit texte qui, justement, avait à ses yeux le mérite d’être bref. « L’artisan avait le goût du bel ouvrage. Quand il prenait en main le matériau à l’état brut, il en éprouvait du plaisir et un profond respect. Très vite, il savait ce qu’il allait en faire. Évidemment une pièce unique ! Impossible de déroger à ce que la substance elle-même exigeait en silence, à savoir de la rigueur. L’ébéniste pouvait avoir une commande importante, y compris des exemplaires en quantité mutiple, tout ce qu’il façonnait avait un “je ne sais quoi” d’exclusif. Sans doute aucun, le manuel avait du style, et c’est même pour cela qu’on allait chez lui. Au fil du temps, des rivaux étaient apparus, toujours moins chers, toujours plus rapides. Et peu à peu, les industriels du secteur avaient changé les règles. Ceux-là savaient attirer le regard mais en usant des artifices de la contrefaçon. L’ébéniste pensait que le métier avait perdu son âme. L’uniformité tape-à-l’oeil de la fabrication moderne s’était imposée. Désormais, ils copiaient, ils collaient, fini le temps de la mortaise ! Adieu l’art du placage en bois précieux ! »
http://www.revue-medias.com
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