Une excellente rappeuse, aux textes bien tranchants.. C'est vraiment de la bonne zic, sans oeillères ni mensonges et qui surement restera incorruptible (enfin on espère!)
Voici une chronique de son dernier album, à écouter..
Casey
Tragédie d’une trajectoire
Notre avis Label : Anfalsh, Doeen Damage
Prod : Héry, Laloo, Soul G, Stofkry
Sortie : 27/11/2006
Format : CD
Chronique LEHIPHOP.COM par Tetsuo
Publié le 17/12/2006
Prônant un rap intégriste dans le bon sens du terme et imperméable aux violents retournements de veste de ses acteurs, Casey a avancé ses pièces méticuleusement sous formes de couplets acides sur mixtapes, compilations et maxis avant de s’exprimer -enfin !- sur long format. “Tragédie d’une trajectoire” a suscité autant d’attente que de frustration depuis que la rappeuse s’est révélée imparable sur le premier volume de “Que de la haine”. Si le discours de Casey est connu de longue date, l’album ne se contente pas de tourner autour d’une imagerie balafrée et engagée.
Sans éparpiller son temps de parole dans des thèmes acrobatiques, “Tragédie d’une trajectoire” démarre par des titres un peu plus personnels sur lesquels Casey se livre pour la première fois (si l’on excepte son freestyle “Sang d’encre” où elle parlait de sa condition précaire de chômeuse). Loin de verser dans la nostalgie de comptoir, la rappeuse remonte le temps en partant de la noirceur dans laquelle elle évolue avant d’exposer les raisons de sa colère. Sa scolarité à Rouen où quand le nègre passe, les dents grincent et les coups qui ont forgé autant son caractère que son rap engagé. Suite logique d’un parcours en dents de scie, “Pas à vendre” enchaine sur ses tribulations dans un milieu rap où elle a cotoyé plus des égo trop lourds pour des chevilles trop faibles. Sans citer de nom, les insinuations sont assez claires pour qui n’est pas complètement au fait. Une remarque qui vaut surtout pour “Mourir con” et un Sheryo que l’on espère resortir de son mutisme.
Résolumment agressif envers le milieu rap à l’instar de “Une lame dans ma veste” ou le très bon “On ne présente plus la famille” avec Ekoué et hostile à la police (“Qui sont-ils ?”) avec des rimes aussi assassines que “Déjà un an de service et à ton palamarès / Des sales manouches, des sales bicots et négresses / Les collègues t’applaudissent et une juge te caresse / Et pour fêter ça, tu tires en état d’ivresse”, “Tragédie d’une trajectoire” est un constat tristement intemporel de chroniques glaciales et grinçantes de 50 minutes. Terminant sur “Quand les banlieusards sortent”, les nuits d’angoisse illuminées par des carcasses brûlées rappellent à la mémoire qu’il y a un an à peine, un cri avait été adressé au gouvernement pour les changements que l’on connait... pas. Justement.
Pas à l’abri de quelques redites, Casey dépose avec “Tragédie d’un trajectoire” un album d’une cohérence exemplaire à l’écriture fine par moment comme en atteste “Chez moi”, “Banlieue Nord” ou volontairement alambiquée sur “Suis ma plume” pour trois minutes de pure technique. Désabusée mais incassable, Casey n’a pas oublié ses fans de la première heure. Son égo était de toute façon trop fort pour se perdre dans un portefeuille. On le savait depuis dix ans.
Voici une chronique de son dernier album, à écouter..
Casey
Tragédie d’une trajectoire
Notre avis Label : Anfalsh, Doeen Damage
Prod : Héry, Laloo, Soul G, Stofkry
Sortie : 27/11/2006
Format : CD
Chronique LEHIPHOP.COM par Tetsuo
Publié le 17/12/2006
Prônant un rap intégriste dans le bon sens du terme et imperméable aux violents retournements de veste de ses acteurs, Casey a avancé ses pièces méticuleusement sous formes de couplets acides sur mixtapes, compilations et maxis avant de s’exprimer -enfin !- sur long format. “Tragédie d’une trajectoire” a suscité autant d’attente que de frustration depuis que la rappeuse s’est révélée imparable sur le premier volume de “Que de la haine”. Si le discours de Casey est connu de longue date, l’album ne se contente pas de tourner autour d’une imagerie balafrée et engagée.
Sans éparpiller son temps de parole dans des thèmes acrobatiques, “Tragédie d’une trajectoire” démarre par des titres un peu plus personnels sur lesquels Casey se livre pour la première fois (si l’on excepte son freestyle “Sang d’encre” où elle parlait de sa condition précaire de chômeuse). Loin de verser dans la nostalgie de comptoir, la rappeuse remonte le temps en partant de la noirceur dans laquelle elle évolue avant d’exposer les raisons de sa colère. Sa scolarité à Rouen où quand le nègre passe, les dents grincent et les coups qui ont forgé autant son caractère que son rap engagé. Suite logique d’un parcours en dents de scie, “Pas à vendre” enchaine sur ses tribulations dans un milieu rap où elle a cotoyé plus des égo trop lourds pour des chevilles trop faibles. Sans citer de nom, les insinuations sont assez claires pour qui n’est pas complètement au fait. Une remarque qui vaut surtout pour “Mourir con” et un Sheryo que l’on espère resortir de son mutisme.
Résolumment agressif envers le milieu rap à l’instar de “Une lame dans ma veste” ou le très bon “On ne présente plus la famille” avec Ekoué et hostile à la police (“Qui sont-ils ?”) avec des rimes aussi assassines que “Déjà un an de service et à ton palamarès / Des sales manouches, des sales bicots et négresses / Les collègues t’applaudissent et une juge te caresse / Et pour fêter ça, tu tires en état d’ivresse”, “Tragédie d’une trajectoire” est un constat tristement intemporel de chroniques glaciales et grinçantes de 50 minutes. Terminant sur “Quand les banlieusards sortent”, les nuits d’angoisse illuminées par des carcasses brûlées rappellent à la mémoire qu’il y a un an à peine, un cri avait été adressé au gouvernement pour les changements que l’on connait... pas. Justement.
Pas à l’abri de quelques redites, Casey dépose avec “Tragédie d’un trajectoire” un album d’une cohérence exemplaire à l’écriture fine par moment comme en atteste “Chez moi”, “Banlieue Nord” ou volontairement alambiquée sur “Suis ma plume” pour trois minutes de pure technique. Désabusée mais incassable, Casey n’a pas oublié ses fans de la première heure. Son égo était de toute façon trop fort pour se perdre dans un portefeuille. On le savait depuis dix ans.
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