Les équipages ont quasiment bouclé leurs 6000 kilomètres de raid vendredi en ralliant Marrakech, au terme des 48 heures en autonomie de l’étape marathon. Un final en forme d’apothéose. Samedi, ils se retrouveront une dernière fois pour la grande cérémonie de clôture de cette 16e édition du 4L Trophy.Participer à l’étape marathon du 4L Trophy, c’est un peu comme à assister à un film ou à une rencontre de sport à suspense. Au cours de ces dernières 48 heures en autonomie se mêlent en effet toutes les émotions. Il faut continuer à se battre pour avancer, les corps engoncés dans les 4L sont parfois mis à rude épreuve entre un ultime désensablage à surmonter ou une bosse mal négociée. Mais il suffit aussi de lever la tête pour retrouver le sourire face à des paysages à couper le souffle, éclairés par un soleil radieux qui a accompagné les équipages tout au long de l’étape marathon. Partis de Mezouga jeudi, les équipages ont mis le cap à l’ouest, direction Zagora, porte de sortie du désert. Au programme, 270 kilomètres de piste et une nuit en bivouac sauvage, avant de reprendre la route pour Marrakech. Une piste qui comme d’habitude a réservé son lot de surprises aux participants, comme ce passage de gué jeudi après-midi. A les voir batifoler dans l’eau, on aurait cru les 4L transformées en une bande d’écoliers face à l’irrésistible appel de la flaque…Et puis le soleil a commencé à décliner, donnant à ces 4L filant droit vers l’horizon suivies de gerbes de poussière, des allures d’exploratrices d’un autre temps. Scènes superbes que de voir ces véhicules dévorer l’espace au milieu de décors immaculés. Le jour est tombé. Les moteurs se sont tus. Partout dans le désert, des feux se sont mis à crépiter. Clou du spectacle, le ciel étoilé a commencé à se dessiner, magnifié par la clarté inégalable des lieux. « Je n’avais jamais vu ça ! », s’emballe Clara (équipage 462). Autour des flammes, il y a eu des chants, des danses, des verres échangés, et des histoires racontées. Comme celle de JB, jeune apprenti pharmacien. A 22 ans, ce sympathique alsacien avait quitté la France une fois, pour une courte virée en Belgique… « J’ai dû faire mon passeport pour l’occasion », sourit JB. Cette épopée, il en a savouré chaque seconde : « C’est une aventure humaine extraordinaire qui restera gravée toute notre vie. On a rencontré ici des gens qui sont devenus des amis. » Son compère David de l’équipage 189, l’initiateur du projet, ne rêve lui que d’une chose : « Revenir faire le 4L Trophy avec ma copine ! Avant de partir, je croyais que les cartes postales des régions où nous allions étaient truquées. Et nous avons pris les mêmes. Il faut qu’elle voie ça ! » Plus soudé que jamais, le duo déjà lié par presque deux décennies d’amitié parle d’une « expérience unique », avouant d’ailleurs redouter « le blues de l’après 4L » et le retour au quotidien.Cette nostalgie, certains la cultivait déjà après avoir franchi l’arche d’arrivée qui marquait la fin de la piste à Zagora vendredi. « On a parfois galéré, mais on a adoré ça, témoigne Fabrice (équipage 14). On se prépare pendant un an, et puis ça passe si vite… Juste avant d’arriver à Zagora, on comptait les kilomètres. » Un peu plus loin, Julie et Vinca (2051) arboraient le sourire fier de celles qui ont vaincu tous les obstacles. « On est arrivées jusqu’ici sans crever et en ne s’enlisant qu’une seule fois, confiait Julie. On est super fières ! Bien sûr, on est aussi un peu triste de rentrer bientôt chez nous retrouver la grisaille. On s’était habituées au soleil…. Mais on va revenir l’année prochaine. On a déjà plein d’idées pour améliorer notre voiture ! » Samedi soir, les équipages se retrouveront une dernière fois pour une grande cérémonie de clôture dans le magnifique cadre du palais oriental « Chez Ali ». Et puis viendra le temps de se quitter…
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