Testament (Marc Robine) Reprise
Testament
Texte de René Guy Cadou (1920-1951) / Musique de Marc Robine
Dans le temps de ma vie
Je vous ai tout donné.
Sur mes mains, sur mon sang,
Je vous ai promené.
Pour vous plaire, j’ai dû
Me soulever du monde,
Eloigner mes poumons
Des cryptes enfumées,
Reprendre au jour nouveau
Son butin de solfège,
Et ses vitraux couverts
De graffitis, de neige
Dans le temps de ma vie
Je vous ai tout donné.
Peu d’années ont suffi
Pour voiler mon regard.
J’ai pâli, j’ai vieilli,
Mon cœur a fait sa part.
Dans la mansarde bleue
Qui me gardait des branches
J’ai vu mon front s’ouvrir
Sous une étoile blanche.
Que voulez-vous de moi,
Maintenant que je n’ai
Pas même, pour saluer,
La grâce des poneys ?
Peu d’années ont suffi
Pour voiler mon regard.
Dans le cirque des mots
J’ai fait trop de voltige,
Trop d’oiseaux sont venus
S’appuyer à ma tige.
Je ne puis rien pour vous,
Pas même vous soumettre
A la lumière, au vent,
Aux derniers kilomètres.
A la lumière, au vent,
Aux derniers kilomètres.
Dans le temps de ma vie :
René Guy Cadou était breton. Il est né le 15 février 1920 à Sainte-Reine de Bretagne. Le vent, les bruyères et la mer si proche sont ses amis d’enfance. En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui sera son révélateur en poésie et humanité. Il lui fera connaître Max Jacob et Pierre Reverdy. Cadou est vite pris dans la fièvre de l’écriture qui plus ne tarira jusqu’au bout. : (Brancardiers de l’Aube, en 1937). Il est entré en poésie à sa manière par l’intensité et la ferveur, l’ardeur et la fraternité avec le monde. Des chocs profonds viendront assombrir sa poésie lumineuse : la mort du père, la guerre, la débâcle. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le sort des « hussards en blouse » des instituteurs le conduit aux quatre coins du département.
Après la classe, l’instituteur-poète pose la blouse grise et monte dans la chambre de veille. C’est dans cette petite chambre qu’il écrira en cinq ans, une œuvre lyrique de première importance.
Dans le cirque des mots :
Superbement mis en musique par le regretté Marc Robine, cet inconditionnel amoureux de la chanson française, le Testament de René Guy Cadou illustre bien la grande simplicité du langage poétique de Cadou qui affiche sans pudeur toute l’émotion qu’il a jeté sur la table derrière ses mots. Il pressentait d’ailleurs sa fin prochaine (survenue à l’âge de 31 ans) lorsqu’il écrivait « Je ne ferai que quelques pas sur cette terre ». La maladie fera son œuvre, malgré deux interventions chirurgicales, en janvier et mai 1950, et une période de rémission qui ne durera que le temps d’un été. René-Guy Cadou meurt dans la nuit du 20 mars 1951, après avoir dit à ceux qu’il aime : « Le temps qui m’est donné, que l’amour le prolonge. »
(Source : Wikipédia)
Texte de René Guy Cadou (1920-1951) / Musique de Marc Robine
Dans le temps de ma vie
Je vous ai tout donné.
Sur mes mains, sur mon sang,
Je vous ai promené.
Pour vous plaire, j’ai dû
Me soulever du monde,
Eloigner mes poumons
Des cryptes enfumées,
Reprendre au jour nouveau
Son butin de solfège,
Et ses vitraux couverts
De graffitis, de neige
Dans le temps de ma vie
Je vous ai tout donné.
Peu d’années ont suffi
Pour voiler mon regard.
J’ai pâli, j’ai vieilli,
Mon cœur a fait sa part.
Dans la mansarde bleue
Qui me gardait des branches
J’ai vu mon front s’ouvrir
Sous une étoile blanche.
Que voulez-vous de moi,
Maintenant que je n’ai
Pas même, pour saluer,
La grâce des poneys ?
Peu d’années ont suffi
Pour voiler mon regard.
Dans le cirque des mots
J’ai fait trop de voltige,
Trop d’oiseaux sont venus
S’appuyer à ma tige.
Je ne puis rien pour vous,
Pas même vous soumettre
A la lumière, au vent,
Aux derniers kilomètres.
A la lumière, au vent,
Aux derniers kilomètres.
Dans le temps de ma vie :
René Guy Cadou était breton. Il est né le 15 février 1920 à Sainte-Reine de Bretagne. Le vent, les bruyères et la mer si proche sont ses amis d’enfance. En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui sera son révélateur en poésie et humanité. Il lui fera connaître Max Jacob et Pierre Reverdy. Cadou est vite pris dans la fièvre de l’écriture qui plus ne tarira jusqu’au bout. : (Brancardiers de l’Aube, en 1937). Il est entré en poésie à sa manière par l’intensité et la ferveur, l’ardeur et la fraternité avec le monde. Des chocs profonds viendront assombrir sa poésie lumineuse : la mort du père, la guerre, la débâcle. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le sort des « hussards en blouse » des instituteurs le conduit aux quatre coins du département.
Après la classe, l’instituteur-poète pose la blouse grise et monte dans la chambre de veille. C’est dans cette petite chambre qu’il écrira en cinq ans, une œuvre lyrique de première importance.
Dans le cirque des mots :
Superbement mis en musique par le regretté Marc Robine, cet inconditionnel amoureux de la chanson française, le Testament de René Guy Cadou illustre bien la grande simplicité du langage poétique de Cadou qui affiche sans pudeur toute l’émotion qu’il a jeté sur la table derrière ses mots. Il pressentait d’ailleurs sa fin prochaine (survenue à l’âge de 31 ans) lorsqu’il écrivait « Je ne ferai que quelques pas sur cette terre ». La maladie fera son œuvre, malgré deux interventions chirurgicales, en janvier et mai 1950, et une période de rémission qui ne durera que le temps d’un été. René-Guy Cadou meurt dans la nuit du 20 mars 1951, après avoir dit à ceux qu’il aime : « Le temps qui m’est donné, que l’amour le prolonge. »
(Source : Wikipédia)
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