Le Slamophone

Le Slamophone est un hommage
A toutes ces plumes qui volent la nuit
Qui y dessinent leurs arabesques
Avant de glisser dans l'oubli
A tous ces mots qui se bousculent,
Blottis dans les bouches des métros
A ces griots, à ces grillons
Auxquels le slam tend le micro ...

Trop d'trous de serrures entre nous
Et trop de portes verrouillées
Le Slamophone est un pied d'biche,
Faute d'être une masse ou un bélier
Le Slamophone est un pied d'nez
A tous ces apprentis maçons
Qui croient trier le grain d'l'ivraie,
Mais chaque côté a son lot d'cons
De même que son quota d'génies
Qui savent qu'on récolte ceux qu'on aime
A ces aigris qu'ont pas compris
Qu'une clé se cache dans chaque poème
Qu'ils sachent qu'il n'y a pas de fierté
A écrire des books émissaires
Personne n'est vraiment un chef d'oeuvre,
Même si on en a tous des faux airs

Graver ces traces d'humanité
Que les grillages ont voulu taire
Le Slamophone trace son sillon
Comme un défi à l'éphémère
A ces mains qui tentent de se tendre,
Bouches cousines, oreilles édentées
Qu'on comprenne tous que pour s'entendre,
Il faut apprendre à s'écouter ...