LA LANGUE NE MENT PAS (JOURNAL ÉCRIT SOUS LE III ÈME REICH) de Stan NEUMANN - 3/4
D’une grande efficacité et d’une grande puissance formelle, hautement dérangeante, "La langue ne ment pas" se fonde sur les journaux qu’a tenus le philologue juif allemand Victor Klemperer entre 1933 et 1945. Cette activité clandestine obstinée qui fut "le balancier auquel il se tenait", le gage de sa liberté intérieure, a produit un témoignage exceptionnel sur les conditions de vie des juifs de Dresde sous le IIIe Reich.
Mais avant d’être un chroniqueur, Klemperer était un savant. Pour résister à l’hitlérisme qui faisait de lui un paria et limitait progressivement toute son existence, il décida de s’attaquer avec ses propres armes à "la manière dont cela se manifeste et agit". Il recueillit dans ses notes les matériaux d’une recherche pionnière, portant sur l’unique objet d’étude qui lui soit resté accessible : "LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich." En analysant la langue nazie dans toutes ses manifestations (discours, journaux, livres ou brochures, conversations), en étudiant sa structure et son mode de propagation, il mit en évidence le pouvoir qu’ont les mots de "penser à la place" de qui les emploie et plus encore, d’agir sur les consciences, de contaminer les esprits. À l’aide d’archives sonores, visuelles ou imprimées, l’essai filmique de Stan Neumann immerge le spectateur dans cette "sauce brune" qu’est la LTI et donne aux réflexions de Klemperer la force d’une évidence.
D’une grande efficacité et d’une grande puissance formelle, hautement dérangeante, "La langue ne ment pas" se fonde sur les journaux qu’a tenus le philologue juif allemand Victor Klemperer entre 1933 et 1945. Cette activité clandestine obstinée qui fut "le balancier auquel il se tenait", le gage de sa liberté intérieure, a produit un témoignage exceptionnel sur les conditions de vie des juifs de Dresde sous le IIIe Reich.
Mais avant d’être un chroniqueur, Klemperer était un savant. Pour résister à l’hitlérisme qui faisait de lui un paria et limitait progressivement toute son existence, il décida de s’attaquer avec ses propres armes à "la manière dont cela se manifeste et agit". Il recueillit dans ses notes les matériaux d’une recherche pionnière, portant sur l’unique objet d’étude qui lui soit resté accessible : "LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich." En analysant la langue nazie dans toutes ses manifestations (discours, journaux, livres ou brochures, conversations), en étudiant sa structure et son mode de propagation, il mit en évidence le pouvoir qu’ont les mots de "penser à la place" de qui les emploie et plus encore, d’agir sur les consciences, de contaminer les esprits. À l’aide d’archives sonores, visuelles ou imprimées, l’essai filmique de Stan Neumann immerge le spectateur dans cette "sauce brune" qu’est la LTI et donne aux réflexions de Klemperer la force d’une évidence.
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