Le 8 Mai 1987, j'effectuais mon service militaire au Camp des loges à Saint Germain en Laye. Parallèlement à cela, je troquais mon costume de bidasse dès 17 H pour prendre (escorté d'un compagnon d'infortune incorporé lui aussi sous les drapeaux mais officiant dans le civil comme photographe ) le RER A qui me conduisait, au dela de La Défense, au sein de la capitale, objet de tous les fantasmes et de toutes les rencontres. Celles ( et plus particulièrement celle ) dont je veux vous parler ici n'étaient... qu'artistiques ! Je rencontrais pour les interviewer des célébrités de la chanson, du cinéma, de la télévision. A cette époque là, le métier était plus ouvert qu'aujourd'hui. En outre, du haut de mes 22 ans, la majeure partie de ces personnes m'avaient souvent fait rêver enfant ou adolescent et chaque rencontre était précédée d'une excitation, exaltation indicibles. Des sentiments forts, vecteurs d'une jouissive adrénaline et sources de nostalgie car malheureusement plus du tout de mise lorsque je suis amené à interroger, aujourd'hui, une gamine ou un gamin qui me font le même effet que croiser mon voisin de palier...
En ce 8 Mai 1987, Didier ( le photographe ) et moi même, devions nous rendre près de Beaubourg où nous avions rendez vous, à midi, avec Mylène Farmer. Si je regarde mon agenda de l'époque, je vois que nom du bar où devait avoir lieu la rencontre s'appelait - ai je noté - "Le Tourtour" . Il se trouvait derrière Beaubourg non pas du côté de Rambuteau mais avec une ouverture sur le boulevard Sébastopol. La rencontre avait été orchestrée très rapidement ( à peine deux appels : la demande puis la confirmation me signifiant le jour, l'heure et l'endroit ) par un certain Monsieur Zorro de chez Polydor. A cette époque là, Mylène Farmer était une chanteuse à succès du Top 50. La vidéo de sa nouvelle chanson "Tristana" passait en boucle dans un cinéma des Champs Elysées. L'été précédent, "Libertine" avait fait un tabac après toutefois un démarrage presque laborieux malgré de nombreux passages radios. Deux pochettes de 45 T avait d'ailleurs été éditées, la seconde reprenant astucieusement une image du clip, support visuel en grande partie responsable du brusque "décollage" du titre après deux mois de promotion ). A ce moment là, Mylène Farmer faisait des galas sur bande pour 10 000 francs ( environ 1500 euros ) : la prestation comprenant 5 titres dont "Libertine" en entrée et en final. L'artiste n'avait encore foulé aucune scène parisienne se contentant de petits galas en province souvent au sein d'un "plateau" de "vedettes" ( comme on disait à l'époque ) interprétant un ou deux titres. C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'elle avait participé, en 1986, aux côtés de Jackie Quartz notamment, à l'inauguration de la discothèque mythique se trouvant derrière chez mes parents à Carcassonne : feu "le Xénon". Ce détail passionnera, je n'en doute point, tous ceux qui liront ces lignes mais outre l'intérêt qu'ils porteront évidemment à la célébrissime discothèque de ma jeunesse, il me semble cocasse de souligner le décalage entre ses activités professionnelles de l'époque et celles d'aujourd'hui...
En ce 8 Mai 1987, nous étions un peu à l'avance et je scrutais attentivement les nombreux visages déambulant sous mon nez en ce jour férié. Toujours l'angoisse - sous le coup d'une émotion savamment dissimulée pour gagner en professionnalisme - de ne pas reconnaître la personnalité en question. Certains mots bien précis de son tout nouveau 45 T ne cessaient de résonner en boucle dans ma tête : "Laissez là partir, laissez là mourir, ne le dites pas, Tristana c'est moi". Le désespoir absolu qui s'en dégageait trouvait un écho particulier en moi sans que je puisse en définir la cause... Et c'est à l'instant précis où je tournais la tête vers la rue Quincampoix que je vis celle qui n'était point encore une icône. J'appris d'ailleurs plus tard que son domicile se trouvait quasiment à deux pas de ce bar...Je revois ses lunettes noires et cet air à la fois maladivement timide et presque... contrit. Elle était accompagnée de Laurent Boutonnat et Bertrand Lepage, son manager de l'époque. Je me souviens que seuls Mylène et Bertrand Lepage s'étaient avancés vers nous, Laurent discutant avec d'autres personnes. Très rapidement, je m'étais retrouvé assis - à une table pour deux - face à face avec Mylène ( excusez du peu...). Bertrand Lepage et mon ami photographe étant assis à la table voisine. Dès le départ, avant que je ne commence l'interview, Didier ouvrit sa mallette de professionnel, sortant un appareil très luxueux et perfectionné pour l'époque. Et là, surprise, Bertrand Lepage ( paix à son âme ) se mit sans raison à hausser le ton . Je répondis...
La suite sur mon Facebook : https://www.facebook.com/jeanjacques.frances
En ce 8 Mai 1987, Didier ( le photographe ) et moi même, devions nous rendre près de Beaubourg où nous avions rendez vous, à midi, avec Mylène Farmer. Si je regarde mon agenda de l'époque, je vois que nom du bar où devait avoir lieu la rencontre s'appelait - ai je noté - "Le Tourtour" . Il se trouvait derrière Beaubourg non pas du côté de Rambuteau mais avec une ouverture sur le boulevard Sébastopol. La rencontre avait été orchestrée très rapidement ( à peine deux appels : la demande puis la confirmation me signifiant le jour, l'heure et l'endroit ) par un certain Monsieur Zorro de chez Polydor. A cette époque là, Mylène Farmer était une chanteuse à succès du Top 50. La vidéo de sa nouvelle chanson "Tristana" passait en boucle dans un cinéma des Champs Elysées. L'été précédent, "Libertine" avait fait un tabac après toutefois un démarrage presque laborieux malgré de nombreux passages radios. Deux pochettes de 45 T avait d'ailleurs été éditées, la seconde reprenant astucieusement une image du clip, support visuel en grande partie responsable du brusque "décollage" du titre après deux mois de promotion ). A ce moment là, Mylène Farmer faisait des galas sur bande pour 10 000 francs ( environ 1500 euros ) : la prestation comprenant 5 titres dont "Libertine" en entrée et en final. L'artiste n'avait encore foulé aucune scène parisienne se contentant de petits galas en province souvent au sein d'un "plateau" de "vedettes" ( comme on disait à l'époque ) interprétant un ou deux titres. C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'elle avait participé, en 1986, aux côtés de Jackie Quartz notamment, à l'inauguration de la discothèque mythique se trouvant derrière chez mes parents à Carcassonne : feu "le Xénon". Ce détail passionnera, je n'en doute point, tous ceux qui liront ces lignes mais outre l'intérêt qu'ils porteront évidemment à la célébrissime discothèque de ma jeunesse, il me semble cocasse de souligner le décalage entre ses activités professionnelles de l'époque et celles d'aujourd'hui...
En ce 8 Mai 1987, nous étions un peu à l'avance et je scrutais attentivement les nombreux visages déambulant sous mon nez en ce jour férié. Toujours l'angoisse - sous le coup d'une émotion savamment dissimulée pour gagner en professionnalisme - de ne pas reconnaître la personnalité en question. Certains mots bien précis de son tout nouveau 45 T ne cessaient de résonner en boucle dans ma tête : "Laissez là partir, laissez là mourir, ne le dites pas, Tristana c'est moi". Le désespoir absolu qui s'en dégageait trouvait un écho particulier en moi sans que je puisse en définir la cause... Et c'est à l'instant précis où je tournais la tête vers la rue Quincampoix que je vis celle qui n'était point encore une icône. J'appris d'ailleurs plus tard que son domicile se trouvait quasiment à deux pas de ce bar...Je revois ses lunettes noires et cet air à la fois maladivement timide et presque... contrit. Elle était accompagnée de Laurent Boutonnat et Bertrand Lepage, son manager de l'époque. Je me souviens que seuls Mylène et Bertrand Lepage s'étaient avancés vers nous, Laurent discutant avec d'autres personnes. Très rapidement, je m'étais retrouvé assis - à une table pour deux - face à face avec Mylène ( excusez du peu...). Bertrand Lepage et mon ami photographe étant assis à la table voisine. Dès le départ, avant que je ne commence l'interview, Didier ouvrit sa mallette de professionnel, sortant un appareil très luxueux et perfectionné pour l'époque. Et là, surprise, Bertrand Lepage ( paix à son âme ) se mit sans raison à hausser le ton . Je répondis...
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