La géopolitique est l’interaction du pouvoir et de la terre. La noopolitique est l’interaction du pouvoir et du savoir. Cette interaction est réflexive et disruptive : elle change profondément la géopolitique et l’art de gouverner, car elle s’intéresse à l’art de faire régner le savoir sur le pouvoir, et surtout pas à celui de faire régner le pouvoir sur le savoir, qui est la situation actuelle, et pour laquelle les esprits les plus brillants ont concédé leurs sciences aux États et aux guerres alors qu’ils auraient dû les concéder à l’humanité et à la paix.
La noopolitique reconnaît l’existence d’une noosphère, océan de savoirs autour duquel tous les États possèdent un littoral, grâce auquel ils peuvent compenser une défaite dans leur kinésphère, c’est-à-dire la sphère de leur liberté de mouvement. Ainsi les États contraints sont forcés d’innover, car les États sont cognitifs mais leur immaturité cognitive fait qu’ils attendent d’être contraints pour innover – comme la Chine aujourd’hui. Par ailleurs, les États, de même que les individus, ne connaissent pas leurs intérêts et agissent selon une rationalité très limitée. Si la géopolitique classique déclare que les États sont motivés par l’acquisition de pouvoir sur les autres, la noopolitique déclare que toute source de pouvoir est le pouvoir sur soi-même, ce qui fonde un stoïcisme d’État. Enfin, toute guerre ne peut exister que par la coexistence de connaissance et d’ignorance : il faut la connaissance de nuire à son ennemi et l’ignorance de nuire au conflit lui-même. Dans la connaissance absolue, les guerres n’existeraient plus.
Cette note a été écrite par Idriss J. Aberkane, qui est notamment chercheur affilié au Kozmetsky Global Collaboratory de l’université de Stanford.
La noopolitique reconnaît l’existence d’une noosphère, océan de savoirs autour duquel tous les États possèdent un littoral, grâce auquel ils peuvent compenser une défaite dans leur kinésphère, c’est-à-dire la sphère de leur liberté de mouvement. Ainsi les États contraints sont forcés d’innover, car les États sont cognitifs mais leur immaturité cognitive fait qu’ils attendent d’être contraints pour innover – comme la Chine aujourd’hui. Par ailleurs, les États, de même que les individus, ne connaissent pas leurs intérêts et agissent selon une rationalité très limitée. Si la géopolitique classique déclare que les États sont motivés par l’acquisition de pouvoir sur les autres, la noopolitique déclare que toute source de pouvoir est le pouvoir sur soi-même, ce qui fonde un stoïcisme d’État. Enfin, toute guerre ne peut exister que par la coexistence de connaissance et d’ignorance : il faut la connaissance de nuire à son ennemi et l’ignorance de nuire au conflit lui-même. Dans la connaissance absolue, les guerres n’existeraient plus.
Cette note a été écrite par Idriss J. Aberkane, qui est notamment chercheur affilié au Kozmetsky Global Collaboratory de l’université de Stanford.
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