Intégralité des débats à lire ici : http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2015-2016/20160096.asp#P694235
Extrait de l'intervention de Barbara Pompili :
" Notre système éducatif est élitiste et aggrave les inégalités. C’est en France que les performances scolaires sont le plus liées aux origines sociales.
Et le constat sévère dressé par le comité d’évaluation et de contrôle (CEC) et leurs rapporteurs Yves Durand et Rudy Salles est partagé par de nombreux travaux récents à ce propos je pense notamment à ceux du CESE, du CNESCO ou au rapport de Jean-Paul Delahaye pour ne citer que ces quelques exemples… Ce constat est affligeant et ne surprend malheureusement pas :
- ségrégation sociale, scolaire et résidentielle se renforcent mutuellement … au point que nos établissements scolaires sont plus ségrégués que la moyenne de l’OCDE.
- 10 % de nos établissements sont même assimilés à des « ghettos scolaires »….
- Les élèves défavorisés sont surreprésentés dans les établissements déjà socialement défavorisés …. et cette tendance augmente sous l’effet des stratégies d’évitement qui alimentent une concurrence déloyale entre les établissements, renforcée pour partie par les phénomènes de labellisation.
- Or, l’effet « établissement ségrégué » renforce les inégalités d’apprentissage et équivaut pour les élèves défavorisés à 2 ou 3 années de retard scolaire.
Comment accepter qu’une partie de notre population soit tenue à l’écart et condamnée à une scolarité écourtée, incomplète… conduisant trop souvent au décrochage scolaire ? On sait que la ségrégation sociale est un obstacle pour la réussite de tous et menace le « vivre ensemble » dont on parle tant et nos valeurs républicaines.
La lutte contre les inégalités est une priorité qui doit mobiliser l’ensemble de nos politiques publiques. Il en va de notre capacité à construire une société où chacun dispose des mêmes droits et des mêmes chances de réussite. Il en va de notre Pacte Républicain.
C’est pourquoi il est urgent d’agir pour que la démocratisation de la réussite soit enfin une réalité. La plupart des mesures prises depuis 2012 portent cette ambition : la restauration de la formation des enseignants, la priorité au primaire, la scolarisation des enfants dès 2 ans, le dispositif plus de maîtres que de classe….
Mais au vu de la situation, il est nécessaire évidemment d’aller plus loin en mettant en œuvre nombre de recommandations des différents rapports sur ces enjeux, dont bien sûr celui-ci.
Je pense par exemple à la fermeture des établissements ghettos, à la révision de la sectorisation, et au travail à mener sur les critères d’affectation ou les indicateurs.
Certaines pistes et expérimentations proposées dans le rapport ne demandent d’ailleurs qu’à être approfondies. A ce propos, si plus d’attention devrait être accordée au respect des cycles dans les diverses pistes avancées, je soutiens pleinement la démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs sur laquelle les récentes annonces ..."
Extrait de l'intervention de Barbara Pompili :
" Notre système éducatif est élitiste et aggrave les inégalités. C’est en France que les performances scolaires sont le plus liées aux origines sociales.
Et le constat sévère dressé par le comité d’évaluation et de contrôle (CEC) et leurs rapporteurs Yves Durand et Rudy Salles est partagé par de nombreux travaux récents à ce propos je pense notamment à ceux du CESE, du CNESCO ou au rapport de Jean-Paul Delahaye pour ne citer que ces quelques exemples… Ce constat est affligeant et ne surprend malheureusement pas :
- ségrégation sociale, scolaire et résidentielle se renforcent mutuellement … au point que nos établissements scolaires sont plus ségrégués que la moyenne de l’OCDE.
- 10 % de nos établissements sont même assimilés à des « ghettos scolaires »….
- Les élèves défavorisés sont surreprésentés dans les établissements déjà socialement défavorisés …. et cette tendance augmente sous l’effet des stratégies d’évitement qui alimentent une concurrence déloyale entre les établissements, renforcée pour partie par les phénomènes de labellisation.
- Or, l’effet « établissement ségrégué » renforce les inégalités d’apprentissage et équivaut pour les élèves défavorisés à 2 ou 3 années de retard scolaire.
Comment accepter qu’une partie de notre population soit tenue à l’écart et condamnée à une scolarité écourtée, incomplète… conduisant trop souvent au décrochage scolaire ? On sait que la ségrégation sociale est un obstacle pour la réussite de tous et menace le « vivre ensemble » dont on parle tant et nos valeurs républicaines.
La lutte contre les inégalités est une priorité qui doit mobiliser l’ensemble de nos politiques publiques. Il en va de notre capacité à construire une société où chacun dispose des mêmes droits et des mêmes chances de réussite. Il en va de notre Pacte Républicain.
C’est pourquoi il est urgent d’agir pour que la démocratisation de la réussite soit enfin une réalité. La plupart des mesures prises depuis 2012 portent cette ambition : la restauration de la formation des enseignants, la priorité au primaire, la scolarisation des enfants dès 2 ans, le dispositif plus de maîtres que de classe….
Mais au vu de la situation, il est nécessaire évidemment d’aller plus loin en mettant en œuvre nombre de recommandations des différents rapports sur ces enjeux, dont bien sûr celui-ci.
Je pense par exemple à la fermeture des établissements ghettos, à la révision de la sectorisation, et au travail à mener sur les critères d’affectation ou les indicateurs.
Certaines pistes et expérimentations proposées dans le rapport ne demandent d’ailleurs qu’à être approfondies. A ce propos, si plus d’attention devrait être accordée au respect des cycles dans les diverses pistes avancées, je soutiens pleinement la démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs sur laquelle les récentes annonces ..."
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