• il y a 16 ans
un grand homme qui nous a malheureusement quitté

Né dans une famille de petits fonctionnaires de Fort-de-France (Martinique). Il vint à Paris pour préparer l’École Normale Supérieure. Il y fut reçu en 1935. Il y rencontra d’autres étudiants noirs : ils créeront le mouvement de la négritude. Son long poème Le Cahier d’un retour au pays natal, à sa réédition en volume, attira sur lui l’attention d’André Breton, ainsi que d’artistes noirs de tous horizons. Suivront Les Armes miraculeuses (1946), Soleil cou coupé (1948), etc. Aimé Césaire écrivit également pour le théâtre.

Après la guerre, il se lança dans la politique, d’abord à la demande du Parti communiste (duquel il se désolidarisera par la suite). Il fut député de Martinique pendant près de 50 ans.

ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité
ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur
l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une
cathédrale
elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l'accablement opaque de sa droite
patience.
Eïa pour le Kaïlcédrat royal !
Eïa pour ceux qui n'ont jamais rien inventé
pour ceux qui n'ont jamais rien exploré
pour ceux qui n'ont jamais rien dompté
mais ils s'abandonnent, saisis, à l'essence de
toute chose
ignorants des surfaces mais saisis par le
mouvement de toute chose
insoucieux de dompter, mais jouant le jeu du
monde
véritablement les fils aînés du monde
poreux à tous les souffles du monde
aire fraternelle de tous les souffles du monde
lit sans drain de toutes les eaux du monde
étincelle du feu sacré du monde
chair de la chair du monde palpitant du
mouvement même du monde !

Aimé CESAIRE

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