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La danse du chevalet

Dans l’Hérault, la présence du Chevalet évoque la reconnaissance du peuple envers le cheval qui transporta le roi Pierre d’Aragon et Marie de Montpellier pour leurs retrouvailles, grâce auxquelles naquit l’héritier Jacques d’Aragon en 1208.
En mémoire de cette réconciliation, lorsque le cheval du roi mourut, les Montpelliérains remplirent sa peau de paille et le firent danser sur un air attribué à Lully.
Comme 38 villages des environs, Mèze reprend cet événement en exprimant dans sa danse l’épisode du ferrage du Cheval Jupon qui s’y oppose et se dérobe.
Pour sa dernière danse de l’année, le Chevalet de Mèze se produit sur le kiosque et, au son du hautbois languedocien et du tambournet, décline dans le moindre détail les gestes et figures imposés de l’histoire qu’il raconte :
La danse commence par le salut des danseurs aux quatre points cardinaux.
Puis, le donneur d’avoine, appelé le civadaïre*, appâte le Chevalet en agitant son tambourin à grelots rempli d’avoine.
Un brin boudeur et réticent, l’animal s’approche doucement mais la tentation est trop forte, sa gourmandise l’attire vers l’appât;
Il est alors attrapé et ferré par le maréchal-ferrant qui se tenait derrière lui, martelet et tenailles à la main.
Meurtri, ne supportant pas les fers, le Chevalet se débat furieusement.
Le cavalier le maîtrise par des coups de fouet au sol, tandis que le civadaïre tente de l’apaiser en lui présentant une belle portion d’avoine, dans laquelle iI plonge allègrement son museau.
Repu, il est dompté et se rend.
Le ferrage achevé, les danseurs, heureux de leur succès, virevoltent avec grâce et élégance et terminent la danse par un salut.

*La civada c’est l’avoine en occitan.

Service archives municipales et patrimoine

Réf. Article d’Alain Cambon « Mèze votre journal » juin 2009.

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